Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1856 25 septembre 1856
Description : 1856/09/25 (A1,N7). 1856/09/25 (A1,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020521
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 107
l'établissement à travers l'Egypte d'une ligne de télégraphie
électrique destinée à relier l'Europe aux Indes, ce que précé-
eOlment il avait fait pour le chemin de fer du Caire à Suez. Il
peut, sur le territoire dontle gouvernement a été institué hérédi-
rement en faveur de sa famille, ouvrir librement un passage
i?X eaux de la mer Rouge et de la Méditerranée. Aussi
St-ce point la ruine des espérances éveillées dans le monde
enfler par ce grand projet que nous appréhendons quand de
Yeuses rumeurs nous arrivent des bords du Bosphore. Nous
ne craignons pas même que quelque retard soit apporté à
leur réalisation, qui semble infaillible; mais nous redoutons,
nous déplorons d'avance des dissentiments qui tendraient à
itérer nos rapports avec l'Angleterre, et à substituer une
agitation inféconde au calme et à la bonne entente dont ce
siècle a besoin pour accomplir les destinées que lui réserve
la Providence. l
j ftous sommes convaincu que cette impression s'étendra sur
le reste du continent. Toujours plein de la plus ferme con-
fiance dans le succès de notre entreprise, nous avons, pour
combattre l'immoralité des résistances, des armes invincibles :
l'intérêt du monde, les vœux de l'Europe, l'opinion publique
Angleterre elle-même, le jugement favorable de la science,
le concours empressé des capitaux, l'intelligente et énergique
Volonté du Vice-roi d'Egypte.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
VA R I ÉTÉS.
DES TRANSPORTS ET DES COMIMCATIONS EN ÉGYPTE
?AR RAPPORT AU PERCEMENT PROJETÉ DE L'ISTHME DE SUEZ.
Par M. le chevalier DE NEGRELLI-MoLDELUE,
Membre de la Coinmiision internationale.
Suite. *
NAVIGATION DU NIL.
C'est le Nil qui forma de tout temps et qui forme
encore l'artère principale du commerce dans l'inté-
rieur du pays, depuis la Méditerranée jusqu'au Sennaar;
comme c'est aussi ce fleuve bienfaisant, mystérieux,
d'une beauté grandiose, qui est en général le premier
dément de vie de l'Egypte.
En effet, ce n'est pour ainsi dire que dans le Nil
î&'on trouve de l'eau douce; et la'pluie est si rare que,
durant notre séjour dans le pays, il y avait un an et
cinq jours qu'il n'avait plu au Caire, trois ans pleins
qu'il n'avait plu à Suez, et :que quelques années aupa-
ravant toute la population du mont Sinaï avait dû émi-
ser en Egypte, parce que durant huit ans il n'était
Pas tombé une seule goutte d'eau dans la contrée, et que
toutes les sources étaient taries. -
De la Méditerranée à Assouan, dans la haute Egypte,
le Nil porte des bateaux à vapeur et des barques. Mais de-
puis Assouan et en amont des cataractes, il n'y a que des
Arques. Les vapeurs appartiennent en partie au gou-
vernement, qui entretient sur le Nil une flottille à vapeur
* Voir le numéro da 10 septembre.
assez considérable, et en partie à la Société de transit,
qui s'occupait du transport des voyageurs et des mar-
chandises entre le Càire-Boulak et Alexandrie avant
l'établissement du chemin de fer; système qu'on peut
toujours qualifier de progrès auprès du transport par
terre. Les vapeurs de construction ordinaire, et munis
de roues à volets, sont d'origine anglaise; ils sont faits,
en grande partie, de pièces et de morceaux de bateaux
à vapeur dégréés.
Les barques du Nil, qui sont construites dans le pays,
et dont le nombre peut se monter à huit mille, sont
d'une construction assez solide, quoique tout à fait or-
dinaire. Elles sont pourvues d'une voile latine; les plus
grandes en ont même deux.
La forme de ces barques est celle qu'avaient adoptée
les anciens Egyptiens, comme on les voit encore gravées
dans les temples. Elles ont à l'arrière une cabine cou-
verte et très-élevée, tandis que l'avant plonge en finis-
sant brusquement en pointe arrondie. Elles sont faites
la plupart en bois de tamaris; celles des fellahs surtout
sont surchargées au point, qu'on est obligé d'en munir
les sabords d'une espèce de parapet fait de limon du Nil
et de paille hachée., afin d'empêcher les vagues du
fleuve d'entrer dedans.
La partie du Nil au-dessous du Caire, notamment
dans la direction d'Alexandrie, est fort animée par la
navigation, tant en amont qu'en aval, tandis que, au-
dessus du Caire, dans la direction de la haute Égypte
et de la Nubie, on ne remarque de mouvement que dans
la navigation d'aval, qui amène à la capitale les masses
de produits et de vivres de toute espèce dont abonde
la haute Egypte.
On rencontre de longues files de bateaux qui sont
dans cette direction comme réunis en caravanes.
Ces bateaux sont d'ordinaire tellement surchargés
d'hommes, de brebis, de bœufs, de buffles, de volaille
de toute espèce, de melons, d'oranges, de mandarines
et autres fruits, de blé et de marchandises, le tout pêle-
mêle, qu'on ne comprend pas que par une pareille
bagarre, les bateaux, qui plongent à faire peur, puissent
atteindre sains et saufs le but de leur voyage, Boulak, le
port du Caire.
La navigation d'amont, au contraire, diminue de
plus en plus à mesure qu'on s'éloigne du Caire, et
au-dessus de Kéneh, on ne rencontre guère que des
bateaux coquettement gréés, bizarrement pavoisés, qui
sont la plupart frétés à Boulak par des touristes presque
tous anglais ou américains. C'est le seul moyen un peu
commode de rendre la haute Égypte accessible aux
étrangers; car durant l'inondation du Nil, la route de
terre se trouve la plupart du temps sous l'eau; et d'ail-
leurs les endroits et les villes en amont du Caire n'offrant
aucune espèce d'hôtellerie, le voyageur doit s'en faire
une du bateau qu'il a frété, en le pourvoyant de tout
ce qui concerne la cuisine, la cave et le logement.
Mais il trouve partout le long du Nil à renouveler ses
provisions à bon marché.
A Assouan, situé, comme on sait, au pied de la der-
nière cataracte du Nil, vis-à-vis de l'île Éléphantiue, les
l'établissement à travers l'Egypte d'une ligne de télégraphie
électrique destinée à relier l'Europe aux Indes, ce que précé-
eOlment il avait fait pour le chemin de fer du Caire à Suez. Il
peut, sur le territoire dontle gouvernement a été institué hérédi-
rement en faveur de sa famille, ouvrir librement un passage
i?X eaux de la mer Rouge et de la Méditerranée. Aussi
St-ce point la ruine des espérances éveillées dans le monde
enfler par ce grand projet que nous appréhendons quand de
Yeuses rumeurs nous arrivent des bords du Bosphore. Nous
ne craignons pas même que quelque retard soit apporté à
leur réalisation, qui semble infaillible; mais nous redoutons,
nous déplorons d'avance des dissentiments qui tendraient à
itérer nos rapports avec l'Angleterre, et à substituer une
agitation inféconde au calme et à la bonne entente dont ce
siècle a besoin pour accomplir les destinées que lui réserve
la Providence. l
j ftous sommes convaincu que cette impression s'étendra sur
le reste du continent. Toujours plein de la plus ferme con-
fiance dans le succès de notre entreprise, nous avons, pour
combattre l'immoralité des résistances, des armes invincibles :
l'intérêt du monde, les vœux de l'Europe, l'opinion publique
Angleterre elle-même, le jugement favorable de la science,
le concours empressé des capitaux, l'intelligente et énergique
Volonté du Vice-roi d'Egypte.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
VA R I ÉTÉS.
DES TRANSPORTS ET DES COMIMCATIONS EN ÉGYPTE
?AR RAPPORT AU PERCEMENT PROJETÉ DE L'ISTHME DE SUEZ.
Par M. le chevalier DE NEGRELLI-MoLDELUE,
Membre de la Coinmiision internationale.
Suite. *
NAVIGATION DU NIL.
C'est le Nil qui forma de tout temps et qui forme
encore l'artère principale du commerce dans l'inté-
rieur du pays, depuis la Méditerranée jusqu'au Sennaar;
comme c'est aussi ce fleuve bienfaisant, mystérieux,
d'une beauté grandiose, qui est en général le premier
dément de vie de l'Egypte.
En effet, ce n'est pour ainsi dire que dans le Nil
î&'on trouve de l'eau douce; et la'pluie est si rare que,
durant notre séjour dans le pays, il y avait un an et
cinq jours qu'il n'avait plu au Caire, trois ans pleins
qu'il n'avait plu à Suez, et :que quelques années aupa-
ravant toute la population du mont Sinaï avait dû émi-
ser en Egypte, parce que durant huit ans il n'était
Pas tombé une seule goutte d'eau dans la contrée, et que
toutes les sources étaient taries. -
De la Méditerranée à Assouan, dans la haute Egypte,
le Nil porte des bateaux à vapeur et des barques. Mais de-
puis Assouan et en amont des cataractes, il n'y a que des
Arques. Les vapeurs appartiennent en partie au gou-
vernement, qui entretient sur le Nil une flottille à vapeur
* Voir le numéro da 10 septembre.
assez considérable, et en partie à la Société de transit,
qui s'occupait du transport des voyageurs et des mar-
chandises entre le Càire-Boulak et Alexandrie avant
l'établissement du chemin de fer; système qu'on peut
toujours qualifier de progrès auprès du transport par
terre. Les vapeurs de construction ordinaire, et munis
de roues à volets, sont d'origine anglaise; ils sont faits,
en grande partie, de pièces et de morceaux de bateaux
à vapeur dégréés.
Les barques du Nil, qui sont construites dans le pays,
et dont le nombre peut se monter à huit mille, sont
d'une construction assez solide, quoique tout à fait or-
dinaire. Elles sont pourvues d'une voile latine; les plus
grandes en ont même deux.
La forme de ces barques est celle qu'avaient adoptée
les anciens Egyptiens, comme on les voit encore gravées
dans les temples. Elles ont à l'arrière une cabine cou-
verte et très-élevée, tandis que l'avant plonge en finis-
sant brusquement en pointe arrondie. Elles sont faites
la plupart en bois de tamaris; celles des fellahs surtout
sont surchargées au point, qu'on est obligé d'en munir
les sabords d'une espèce de parapet fait de limon du Nil
et de paille hachée., afin d'empêcher les vagues du
fleuve d'entrer dedans.
La partie du Nil au-dessous du Caire, notamment
dans la direction d'Alexandrie, est fort animée par la
navigation, tant en amont qu'en aval, tandis que, au-
dessus du Caire, dans la direction de la haute Égypte
et de la Nubie, on ne remarque de mouvement que dans
la navigation d'aval, qui amène à la capitale les masses
de produits et de vivres de toute espèce dont abonde
la haute Egypte.
On rencontre de longues files de bateaux qui sont
dans cette direction comme réunis en caravanes.
Ces bateaux sont d'ordinaire tellement surchargés
d'hommes, de brebis, de bœufs, de buffles, de volaille
de toute espèce, de melons, d'oranges, de mandarines
et autres fruits, de blé et de marchandises, le tout pêle-
mêle, qu'on ne comprend pas que par une pareille
bagarre, les bateaux, qui plongent à faire peur, puissent
atteindre sains et saufs le but de leur voyage, Boulak, le
port du Caire.
La navigation d'amont, au contraire, diminue de
plus en plus à mesure qu'on s'éloigne du Caire, et
au-dessus de Kéneh, on ne rencontre guère que des
bateaux coquettement gréés, bizarrement pavoisés, qui
sont la plupart frétés à Boulak par des touristes presque
tous anglais ou américains. C'est le seul moyen un peu
commode de rendre la haute Égypte accessible aux
étrangers; car durant l'inondation du Nil, la route de
terre se trouve la plupart du temps sous l'eau; et d'ail-
leurs les endroits et les villes en amont du Caire n'offrant
aucune espèce d'hôtellerie, le voyageur doit s'en faire
une du bateau qu'il a frété, en le pourvoyant de tout
ce qui concerne la cuisine, la cave et le logement.
Mais il trouve partout le long du Nil à renouveler ses
provisions à bon marché.
A Assouan, situé, comme on sait, au pied de la der-
nière cataracte du Nil, vis-à-vis de l'île Éléphantiue, les
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.44%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.44%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 11/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62020521/f11.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62020521/f11.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62020521/f11.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62020521
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62020521
Facebook
Twitter