Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1856 10 septembre 1856
Description : 1856/09/10 (A1,N6). 1856/09/10 (A1,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202051m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 89
du nombre chaque jour plus considérable des steamers qui
y abordent. Il en résulte qu'à leur arrivée les paquebots des
Compagnies française, anglaise et autrichienne, qui font un
Seryice postal et qui séjournent si peu de temps sur notre
rade ne peuvent gagner un mouillage qui, par sa proximité
de 1 arsenal et de la douane, leur permette de faire prompte-
ment leurs opérations d'embarquement et de débarquement.
M. Dervieu, agent de la Compagnie des Messageries impé-
riales, s'est joint à ses collègues de la Compagnie Péninsu-
laire et Orientale, et du Lloyd autrichien, pour demander
Collectivement à Son Altesse le vice-roi l'autorisation de placer
ans le port d'Alexandrie des ancres dites corps morls, avec
es bouées qui fixeraient le mouillage des paquebots des trois
COmpagnies, et qui, leur permettant d'occuper toujours la
Dàélne place, les dispenseraient de jeter l'ancre à leur ar-
rivée.
Son Altesse a parfaitement compris les avantages qui ré-
gleraient, pour les compagnies, de l'adoption d'une pareille
Mesure; et immédiatement elle a donné des ordres à l'arsenal
pour que les emplacements des corps-morts soient choisis
d'un commun accord entre les agents des compagnies et le
Capitaine du port.
Pr On a signalé également à Son Altesse les difficultés qu'é-
mouvaient les embarquements de charbon par suite de la
Position des magasins qui renferment ce combustible.
Ces magasins, placés dans la partie sud du port, sont ex-
Posés aux vents de nord, d'est et d'ouest; la mer y est tou-
jours très-agitée, et les embarcations y éprouvent souvent
des avaries. Aussi, l'embarquement des charbons ne se fait-il
que par le beau temps, et les embarcations chargées vont
Rendre dans l'arsenal l'arrivée des paquebots qui doivent
recevoir le combustible. C'est une augmentation de frais
assez considérable.
En outre, le fond a diminué énormément dans cette partie
du port, depuis quelques années, à tel point que les embar-
cadères des magasins à charbon ont été poussés jusqu'à
80 mètres, et que celui que vient de faire construire le gou-
vernement égyptien, à l'embouchure du Mahmoudieh, a plus
de 90 mètres de longueur.
On a donc désigné à Son Altesse un terrain qui s'étend
Ilu fond de l'arsenal, entre l'échelle du Transit-Wharf et la
POtnpe à feu du bassin de radoub, qui réunirait toutes les
Conditions désirables pour l'établissement des magasins à
charbon des compagnies postales. Bien que ce terrain, qui
appartient au gouvernement égyptien, puisse lui être plus
tard d'une utilité incontestable, Son Altesse a bien voulu
Promettre de faire étudier la question, et elle a assuré aux re-
présentants des trois grandes compagnies maritimes de la
Méditerranée qu'elle ferait toujours tout ce qui dépendrait
d'elle pour favoriser des intérêts industriels aussi puissants et
aussi avantageux à l'Egypte.
(Correspondance particulière de nSTHME DE SUEZ),
Alexandrie, 23 août 1856.
Ainsi que ma dernière lettre du 9 courant vous l'annonçait, le
Ce-roi, parti pour le Caire le 10, a présidé, le 11 au matin,
il l'ouverture du Khalig. Cette cérémonie, comme presque
toutes celles du rite mahométan, a un caractère religieux qui
touche les masses; et elle s'est accomplie cette année avec
plus de pompe encore que les autres années, à cause de la
Présence d'un grand nombre d'étrangers, de l'espoir fondé
d Une bonne récolte, promise par l'abondance des eaux, et
enfin à cause de la coïncidence des fè:es du Courban Beyram,
célébré par les indigènes comme la plus grande fête de l'année.
Aussitôt que les réceptions officielles des grands dignitai-
res, qui s'étaient rendus auprès de lui, ont permis au vice-roi
de s'occuper d'affaires, Son Altesse a pris les dispositions
nécessaires pour l'étude sérieuse du projet dont je vous ai
parlé dans ma dernière lettre, la Compagnie des paquebots
égyptiens sur la mer Rouge.
L'exécution de cette affaire paraît assurée, et les statuts
sont rédigés. Le capital sera porté au chiffre de 20 millions;
mais dès que le tiers environ sera souscrit, la compagnie sera
constituée. Son Altesse a l'intention de donner la plus grande
extension à cette affaire, qui commencera d'abord par l'ex-
ploitation des ports de la mer Rouge, et qui pénétrera en-
suite dans la mer des Indes. Afin de donner l'exemple au
commerce, la compagnie sera mise en mesure d'exploiter les
produits convenables à l'exportation, dans des localités qui
n'ont presque pas de débouchés aujourd'hui, et à qui cette
affaire va donner la vie. Cette entreprise éminemment patrio-
tique a été accueillie avec beaucoup de faveur par les grands
personnages du pays; et le sentiment religieux, qui est si
vivace dans le cœur des Musulmans, leur fait regarder comme
un bienfait les moyens nouveaux, faciles et réguliers que ces
communications directes de l'Egypte avec la Mecque vont
mettre à la disposition des nombreux pèlerins qui se dirigent
chaque année vers le tombeau du Prophète, au milieu de tant
de fatigues, et dont les steamers égyptiens serviront à mer-
veille le zèle religieux.
Il paraît aussi que celte compagnie, appelée, comme je
vous l'ai dit, Medjidieh, sera placée sous le haut patronage
du sultan lui-même; et il est très-facile de comprendre l'in-
térêt que la Porte doit attacher à cette entreprise. Toutes les
fois qu'il faut envoyer des troupes en Arabie, pour quelque
motif que ce soit, c'est une opération des plus difficiles, bien
qu'elle soit parfois très-urgente , comme dans les derniers
troubles de la Mecque. Le désert à traverser, ou bien même
la mer Rouge, dans laquelle il n'y a présentement que des
moyens de transport si insuffisants, sont de très-grands obsta-
cles. Quand, au contraire, il y aura sur la mer Rouge un
service de cabotage à vapeur régulier et bien fait, ce sera la
chose la plus simple d'envoyer de Constantinople en Arabie
les troupes nécessaires. En outre, les considérations reli-
gieuses dont je parlais tout à l'heure sont faites également
pour toucher le Grand Seigneur; et il est à croire qu'il ne
refusera pas son bienveillant appui aux projets du vice-roi
d'Egypte, que recommandent tant de raisons puissantes.
Après avoir pris les mesures nécessaires pour l'organisa-
tion aussi prompte que possible delà compagnie en question,
Son Altesse est partie du Caire pour la basse Egypte. Outre
que les tournées imprévues de ce prince lui permettent de
juger par ses yeux des affaires intérieures, elles ont encore
cela de bon de tenir en haleine les autorités des diverses pro-
vinces de l'Egypte; et sous le coup de ces visites, qui la plu-
part du temps ne sont pas annoncées, l'administration inté-
rieure du pays se trouve rarement en défaut.
Enfin, après ces diverses excursions, Son Altesse est rentrée
hier au soir à Alexandrie.
M. Gettera a reçu du gouvernement les moyens nécessaires
pour commencer ses observations sur les marées; il est
installé à l'Arsenal, et les observations qui se font dans une
partie convenable du bassin de carénage ont commencé le
19 août au matin.
Pour extraits : G. LOTHËS.
du nombre chaque jour plus considérable des steamers qui
y abordent. Il en résulte qu'à leur arrivée les paquebots des
Compagnies française, anglaise et autrichienne, qui font un
Seryice postal et qui séjournent si peu de temps sur notre
rade ne peuvent gagner un mouillage qui, par sa proximité
de 1 arsenal et de la douane, leur permette de faire prompte-
ment leurs opérations d'embarquement et de débarquement.
M. Dervieu, agent de la Compagnie des Messageries impé-
riales, s'est joint à ses collègues de la Compagnie Péninsu-
laire et Orientale, et du Lloyd autrichien, pour demander
Collectivement à Son Altesse le vice-roi l'autorisation de placer
ans le port d'Alexandrie des ancres dites corps morls, avec
es bouées qui fixeraient le mouillage des paquebots des trois
COmpagnies, et qui, leur permettant d'occuper toujours la
Dàélne place, les dispenseraient de jeter l'ancre à leur ar-
rivée.
Son Altesse a parfaitement compris les avantages qui ré-
gleraient, pour les compagnies, de l'adoption d'une pareille
Mesure; et immédiatement elle a donné des ordres à l'arsenal
pour que les emplacements des corps-morts soient choisis
d'un commun accord entre les agents des compagnies et le
Capitaine du port.
Pr On a signalé également à Son Altesse les difficultés qu'é-
mouvaient les embarquements de charbon par suite de la
Position des magasins qui renferment ce combustible.
Ces magasins, placés dans la partie sud du port, sont ex-
Posés aux vents de nord, d'est et d'ouest; la mer y est tou-
jours très-agitée, et les embarcations y éprouvent souvent
des avaries. Aussi, l'embarquement des charbons ne se fait-il
que par le beau temps, et les embarcations chargées vont
Rendre dans l'arsenal l'arrivée des paquebots qui doivent
recevoir le combustible. C'est une augmentation de frais
assez considérable.
En outre, le fond a diminué énormément dans cette partie
du port, depuis quelques années, à tel point que les embar-
cadères des magasins à charbon ont été poussés jusqu'à
80 mètres, et que celui que vient de faire construire le gou-
vernement égyptien, à l'embouchure du Mahmoudieh, a plus
de 90 mètres de longueur.
On a donc désigné à Son Altesse un terrain qui s'étend
Ilu fond de l'arsenal, entre l'échelle du Transit-Wharf et la
POtnpe à feu du bassin de radoub, qui réunirait toutes les
Conditions désirables pour l'établissement des magasins à
charbon des compagnies postales. Bien que ce terrain, qui
appartient au gouvernement égyptien, puisse lui être plus
tard d'une utilité incontestable, Son Altesse a bien voulu
Promettre de faire étudier la question, et elle a assuré aux re-
présentants des trois grandes compagnies maritimes de la
Méditerranée qu'elle ferait toujours tout ce qui dépendrait
d'elle pour favoriser des intérêts industriels aussi puissants et
aussi avantageux à l'Egypte.
(Correspondance particulière de nSTHME DE SUEZ),
Alexandrie, 23 août 1856.
Ainsi que ma dernière lettre du 9 courant vous l'annonçait, le
Ce-roi, parti pour le Caire le 10, a présidé, le 11 au matin,
il l'ouverture du Khalig. Cette cérémonie, comme presque
toutes celles du rite mahométan, a un caractère religieux qui
touche les masses; et elle s'est accomplie cette année avec
plus de pompe encore que les autres années, à cause de la
Présence d'un grand nombre d'étrangers, de l'espoir fondé
d Une bonne récolte, promise par l'abondance des eaux, et
enfin à cause de la coïncidence des fè:es du Courban Beyram,
célébré par les indigènes comme la plus grande fête de l'année.
Aussitôt que les réceptions officielles des grands dignitai-
res, qui s'étaient rendus auprès de lui, ont permis au vice-roi
de s'occuper d'affaires, Son Altesse a pris les dispositions
nécessaires pour l'étude sérieuse du projet dont je vous ai
parlé dans ma dernière lettre, la Compagnie des paquebots
égyptiens sur la mer Rouge.
L'exécution de cette affaire paraît assurée, et les statuts
sont rédigés. Le capital sera porté au chiffre de 20 millions;
mais dès que le tiers environ sera souscrit, la compagnie sera
constituée. Son Altesse a l'intention de donner la plus grande
extension à cette affaire, qui commencera d'abord par l'ex-
ploitation des ports de la mer Rouge, et qui pénétrera en-
suite dans la mer des Indes. Afin de donner l'exemple au
commerce, la compagnie sera mise en mesure d'exploiter les
produits convenables à l'exportation, dans des localités qui
n'ont presque pas de débouchés aujourd'hui, et à qui cette
affaire va donner la vie. Cette entreprise éminemment patrio-
tique a été accueillie avec beaucoup de faveur par les grands
personnages du pays; et le sentiment religieux, qui est si
vivace dans le cœur des Musulmans, leur fait regarder comme
un bienfait les moyens nouveaux, faciles et réguliers que ces
communications directes de l'Egypte avec la Mecque vont
mettre à la disposition des nombreux pèlerins qui se dirigent
chaque année vers le tombeau du Prophète, au milieu de tant
de fatigues, et dont les steamers égyptiens serviront à mer-
veille le zèle religieux.
Il paraît aussi que celte compagnie, appelée, comme je
vous l'ai dit, Medjidieh, sera placée sous le haut patronage
du sultan lui-même; et il est très-facile de comprendre l'in-
térêt que la Porte doit attacher à cette entreprise. Toutes les
fois qu'il faut envoyer des troupes en Arabie, pour quelque
motif que ce soit, c'est une opération des plus difficiles, bien
qu'elle soit parfois très-urgente , comme dans les derniers
troubles de la Mecque. Le désert à traverser, ou bien même
la mer Rouge, dans laquelle il n'y a présentement que des
moyens de transport si insuffisants, sont de très-grands obsta-
cles. Quand, au contraire, il y aura sur la mer Rouge un
service de cabotage à vapeur régulier et bien fait, ce sera la
chose la plus simple d'envoyer de Constantinople en Arabie
les troupes nécessaires. En outre, les considérations reli-
gieuses dont je parlais tout à l'heure sont faites également
pour toucher le Grand Seigneur; et il est à croire qu'il ne
refusera pas son bienveillant appui aux projets du vice-roi
d'Egypte, que recommandent tant de raisons puissantes.
Après avoir pris les mesures nécessaires pour l'organisa-
tion aussi prompte que possible delà compagnie en question,
Son Altesse est partie du Caire pour la basse Egypte. Outre
que les tournées imprévues de ce prince lui permettent de
juger par ses yeux des affaires intérieures, elles ont encore
cela de bon de tenir en haleine les autorités des diverses pro-
vinces de l'Egypte; et sous le coup de ces visites, qui la plu-
part du temps ne sont pas annoncées, l'administration inté-
rieure du pays se trouve rarement en défaut.
Enfin, après ces diverses excursions, Son Altesse est rentrée
hier au soir à Alexandrie.
M. Gettera a reçu du gouvernement les moyens nécessaires
pour commencer ses observations sur les marées; il est
installé à l'Arsenal, et les observations qui se font dans une
partie convenable du bassin de carénage ont commencé le
19 août au matin.
Pour extraits : G. LOTHËS.
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