Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1856 10 septembre 1856
Description : 1856/09/10 (A1,N6). 1856/09/10 (A1,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202051m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 85
C Voici l'objet spécial des recherches de M. Lieussou.
comme la mer Rouge a des marées assez fortes à Suez,
tandis que la Méditerranée n'en a que de très-faibles, il
S-a.glt de savoir quels courants s'établiront dans le ea-
nal, selon les diverses circonstances de haute et de
basse mer, de pleine lune et de nouvelle lune, de vent
et de calme, d'équinoxe et de solstice.
1 es huit nivellements qui ont été faits de 1846 à
donnent les niveaux moyens de la Méditerranée
Par rapport au repère du quai de Suez, qui est l'angle
e droite à l'escalier de l'hôtel. Des observations de
tarées, faites en ce lieu pendant une lunaison entière,
et les renseignements obtenus sur la plus haute et la
Qs basse mer, observée depuis vingt ans, ont fourni
l'amplitude de la plus grande marée d'équinoxe, et
l'amplitude des marées moyennes en vive-eau et en
orte-eau, l'établissement du port de Suez, la cote du
',,eau moyen par un temps calme, et les fluctuations
e oiveau dues à l'action propre des vents.
On a eu les mêmes renseignements pour Péluse, afin
de pouvoir comparer le régime des deux mers.
L'établissement du port est à Suez llh,40', et à Ti-
, lh,54'. L'onde-marée, c'est-à-dire la propagation
la marée par vibration, faisant en général 29 kilo-
mètres à l'heure, dans des profondeurs de 8 à 9 mètres,
elle parcourrait le canal de Suez en cinq heures à peu
Près. - , ,
En partant de ces données d'observation et en tenant
jJmPte des courants de pente et des courants de marée,
#- Lieussou établit que, dans un canal à berges conti-
ns d'une mer à l'autre, les vitesses limites des cou-
rts de fond seraient de 0m,66 par seconde en temps
odinaire, et de lm,01 dans les temps exceptionnels;
tandis que si les berges du canal étaient interrompues
Par l'interposition des Lacs Amers, ces vitesses limites
seraient, entre la mer Rouge et les Lacs Amers, de
0m, 77 et de lm, 17; et entre les Lacs Amers et la Médi-
terranée de Om 22 et de Om 35
Le sous-sol étant d'argile au sud du seuil de Suez, et
6 sable au nord, un canal à berges continues ne se
Maintiendrait qu'à la condition d'être empierré entre le
seuil de Suez et la Méditerranée; tandis qu'un canal à
herges interrompues par la nappe d'eau des Lacs Amers
11 aurait besoin d'être protégé contre l'action des cou-
rts qu'entre le seuil de Suez et la mer Rouge, sur les
quelques points où l'argile ne paraîtrait pas naturelle-
ment assez compacte.
1 Comme les coups de vent sont assez rares dans
l'isthme, et qu'ils ne persistent jamais que deux ou
jours au plus, la perturbation qu'ils apporteront
au régime normal des courants n'altérera pas sensible-
ment le niveau des Lacs Amers. Ces lacs conserveront
lln niveau à peu près constant, et l'influence de la
marée venue de la mer Rouge ne s'étendra pas au delà;
celle de la Méditerranée peut être regardée comme
llulle.
Il résulte donc des recherches de M. Lieussou que le
régime des eaux dans le canal maritime de Suez, sans
fterges continues, sera très-régulier, et que la conser-
vation du canal, dans les conditions où il sera construit,
est pleinement assurée. C'est grâce à ces calculs si po-
sitifs de M. Lieussou que la Commission internationale
a pu décider que le canal maritime n'aurait pas d'é-
cluses; ce qui est un point de la plus haute impor-
tance.
L'Académie des sciences a reçu cette seconde com-
munication avec le même intérêt que la première. Ces
recherches ont peut-être une importance plus spéciale
encore pour le canal de Suez. Il importe sans doute de
savoir quelle est la nature des terrains qu'il traverse ;
mais il n'importe pas moins de savoir quel y sera le
régime des eaux une fois qu'elles l'auront rempli.
BiLRTHÉLEMY SAINT-HILAIRE,
BALISAGE DES PASSES DE LA BADE D'ALEXANDRIE.
AVIS AUX NAVIGATEURS.
La rade d'Alexandrie est formée par une chaîne de roches -
qui s'étendent depuis la pointe du phare au N.-E. jusqu'à
l'île du Marabout au S.-O. — Les trois passes principales
par lesquelles les navires peuvent entrer dans la rade sont :
la passe des Corvettes ou passe du Nord, la grande passe où
passe du Centre, et la passe idu Marabout ou passe du Sud.
Ces trois passes ont été balisées par M. Hommey, lieutenant
de- vaisseau, au moyen de sept balises à vis (screw piles,
système Mitchel) et de trois bouées à vis [screw moorings).
Cinq de ces balises sont fixées en mer sur la ligne de roches
qui forment la rade, et deux, sur la côte au fond de la rade.
Les trois hôuées sont mouillées dans l'intérieur de la rade.
Les balises sont facilement visibles, même les plus petites Y
celles des passes des Corvettes et du Marabout, à une dis-
tance de quatre milles avec une longue-vue ordinaire.
Le premier point de reconnaissance que l'on voit lorsqu'on
atterrit sur Alexandrie pendant le jour, c'est la tour du phare
qui est sur la pointe N., ou pointe du Harem. On voit ensuite
successivement, et sur la côte au fond de la rade, et en
allant du S. au N., les forts d'Adjémi, la vieille tour la plus E.
de l'île du Marabout, le fort Dekhèla, le fort Mexi, le fort
Nécropolis, la colonne de Pompée, etc. -
Le fort Mexi est un des points les plus apparents, et il est
très-important pour traverser la passe des Corvettes.
La mer est grosse dans toutes les passes - avec les vents
violents de S.-O., d'O., de N.-O.i de N., et même du N.-E.
On reste toujours en dehors de la ligne des rochers qui
forment le port, en ne relevant jamais le phare ou ses tours
dans le sud de l'est.
Rade.— Trois bouées : lre bouée, blanche et verte; elle
est mouillée vers le milieu de la rade. Elle est de forme co-
nique, èi se tient verticale, la pointe en haut. - 21 bouée,
rouge; elle est ronde et mouillée sur la pointe S.-du banc du
grand port. On la laisse toujours sur bâbord en allant au
mouillage. - 3e bouée, noire; elle est ronde et mouillée sur
l'accore E. du banc du grand port. On la laisse toujours sur
bâbord en allant au mouillage. ,
Passe des Corvettes ou passe du Nord. — Cette passe est
comprise entre la roche J-kvan à l'E. et la roche El-Hout à
l'O.; elle a 400 mètres de largeur environ, et on y trouve
6 mètres de fond. Elle est signalée par deux balises et par le
fort Mexi.
Première balise J-kvan, rouge. Elle est placée sur la roche
C Voici l'objet spécial des recherches de M. Lieussou.
comme la mer Rouge a des marées assez fortes à Suez,
tandis que la Méditerranée n'en a que de très-faibles, il
S-a.glt de savoir quels courants s'établiront dans le ea-
nal, selon les diverses circonstances de haute et de
basse mer, de pleine lune et de nouvelle lune, de vent
et de calme, d'équinoxe et de solstice.
1 es huit nivellements qui ont été faits de 1846 à
donnent les niveaux moyens de la Méditerranée
Par rapport au repère du quai de Suez, qui est l'angle
e droite à l'escalier de l'hôtel. Des observations de
tarées, faites en ce lieu pendant une lunaison entière,
et les renseignements obtenus sur la plus haute et la
Qs basse mer, observée depuis vingt ans, ont fourni
l'amplitude de la plus grande marée d'équinoxe, et
l'amplitude des marées moyennes en vive-eau et en
orte-eau, l'établissement du port de Suez, la cote du
',,eau moyen par un temps calme, et les fluctuations
e oiveau dues à l'action propre des vents.
On a eu les mêmes renseignements pour Péluse, afin
de pouvoir comparer le régime des deux mers.
L'établissement du port est à Suez llh,40', et à Ti-
, lh,54'. L'onde-marée, c'est-à-dire la propagation
la marée par vibration, faisant en général 29 kilo-
mètres à l'heure, dans des profondeurs de 8 à 9 mètres,
elle parcourrait le canal de Suez en cinq heures à peu
Près. - , ,
En partant de ces données d'observation et en tenant
jJmPte des courants de pente et des courants de marée,
#- Lieussou établit que, dans un canal à berges conti-
ns d'une mer à l'autre, les vitesses limites des cou-
rts de fond seraient de 0m,66 par seconde en temps
odinaire, et de lm,01 dans les temps exceptionnels;
tandis que si les berges du canal étaient interrompues
Par l'interposition des Lacs Amers, ces vitesses limites
seraient, entre la mer Rouge et les Lacs Amers, de
0m, 77 et de lm, 17; et entre les Lacs Amers et la Médi-
terranée de Om 22 et de Om 35
Le sous-sol étant d'argile au sud du seuil de Suez, et
6 sable au nord, un canal à berges continues ne se
Maintiendrait qu'à la condition d'être empierré entre le
seuil de Suez et la Méditerranée; tandis qu'un canal à
herges interrompues par la nappe d'eau des Lacs Amers
11 aurait besoin d'être protégé contre l'action des cou-
rts qu'entre le seuil de Suez et la mer Rouge, sur les
quelques points où l'argile ne paraîtrait pas naturelle-
ment assez compacte.
1 Comme les coups de vent sont assez rares dans
l'isthme, et qu'ils ne persistent jamais que deux ou
jours au plus, la perturbation qu'ils apporteront
au régime normal des courants n'altérera pas sensible-
ment le niveau des Lacs Amers. Ces lacs conserveront
lln niveau à peu près constant, et l'influence de la
marée venue de la mer Rouge ne s'étendra pas au delà;
celle de la Méditerranée peut être regardée comme
llulle.
Il résulte donc des recherches de M. Lieussou que le
régime des eaux dans le canal maritime de Suez, sans
fterges continues, sera très-régulier, et que la conser-
vation du canal, dans les conditions où il sera construit,
est pleinement assurée. C'est grâce à ces calculs si po-
sitifs de M. Lieussou que la Commission internationale
a pu décider que le canal maritime n'aurait pas d'é-
cluses; ce qui est un point de la plus haute impor-
tance.
L'Académie des sciences a reçu cette seconde com-
munication avec le même intérêt que la première. Ces
recherches ont peut-être une importance plus spéciale
encore pour le canal de Suez. Il importe sans doute de
savoir quelle est la nature des terrains qu'il traverse ;
mais il n'importe pas moins de savoir quel y sera le
régime des eaux une fois qu'elles l'auront rempli.
BiLRTHÉLEMY SAINT-HILAIRE,
BALISAGE DES PASSES DE LA BADE D'ALEXANDRIE.
AVIS AUX NAVIGATEURS.
La rade d'Alexandrie est formée par une chaîne de roches -
qui s'étendent depuis la pointe du phare au N.-E. jusqu'à
l'île du Marabout au S.-O. — Les trois passes principales
par lesquelles les navires peuvent entrer dans la rade sont :
la passe des Corvettes ou passe du Nord, la grande passe où
passe du Centre, et la passe idu Marabout ou passe du Sud.
Ces trois passes ont été balisées par M. Hommey, lieutenant
de- vaisseau, au moyen de sept balises à vis (screw piles,
système Mitchel) et de trois bouées à vis [screw moorings).
Cinq de ces balises sont fixées en mer sur la ligne de roches
qui forment la rade, et deux, sur la côte au fond de la rade.
Les trois hôuées sont mouillées dans l'intérieur de la rade.
Les balises sont facilement visibles, même les plus petites Y
celles des passes des Corvettes et du Marabout, à une dis-
tance de quatre milles avec une longue-vue ordinaire.
Le premier point de reconnaissance que l'on voit lorsqu'on
atterrit sur Alexandrie pendant le jour, c'est la tour du phare
qui est sur la pointe N., ou pointe du Harem. On voit ensuite
successivement, et sur la côte au fond de la rade, et en
allant du S. au N., les forts d'Adjémi, la vieille tour la plus E.
de l'île du Marabout, le fort Dekhèla, le fort Mexi, le fort
Nécropolis, la colonne de Pompée, etc. -
Le fort Mexi est un des points les plus apparents, et il est
très-important pour traverser la passe des Corvettes.
La mer est grosse dans toutes les passes - avec les vents
violents de S.-O., d'O., de N.-O.i de N., et même du N.-E.
On reste toujours en dehors de la ligne des rochers qui
forment le port, en ne relevant jamais le phare ou ses tours
dans le sud de l'est.
Rade.— Trois bouées : lre bouée, blanche et verte; elle
est mouillée vers le milieu de la rade. Elle est de forme co-
nique, èi se tient verticale, la pointe en haut. - 21 bouée,
rouge; elle est ronde et mouillée sur la pointe S.-du banc du
grand port. On la laisse toujours sur bâbord en allant au
mouillage. - 3e bouée, noire; elle est ronde et mouillée sur
l'accore E. du banc du grand port. On la laisse toujours sur
bâbord en allant au mouillage. ,
Passe des Corvettes ou passe du Nord. — Cette passe est
comprise entre la roche J-kvan à l'E. et la roche El-Hout à
l'O.; elle a 400 mètres de largeur environ, et on y trouve
6 mètres de fond. Elle est signalée par deux balises et par le
fort Mexi.
Première balise J-kvan, rouge. Elle est placée sur la roche
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