Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1856 10 septembre 1856
Description : 1856/09/10 (A1,N6). 1856/09/10 (A1,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202051m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 93
VARIÉTÉS.
DES TRANSPORTS ET DES COMMUMCATIONS ES EGYPTE
p.\n RAPPORT AU PERCEMENT PROJETÉ DE L/LSTHME DE SUEZ.
Par M. le chevalier DE XEGRKLLI-MOLDELBE ,
,1 Membre de la Commission internationale.
d Les établissements que possède actuellement l'Egypte
dans l'intérêt du commerce indigène et du transit de
l'Europe aux Indes orientales et occidentales, comme
dans l'intérêt des communications en général, sont :
1° Un chemin de fer d'Alexandrie au Caire;
20 Des télégraphes ;
30 Des grandes routes;
40 Des sentiers à l'usage des bètes de somme;
50 La navigation du Nil;
6° Le cabotage;
Et 7° le percement projeté de l'isthme de Suez, pour
Ulrir les deux mers qui baignent l'Egypte.
CHEMIN DE FER.
Avant l'établissement du chemin de fer d'Alexandrie
au Caire, qui n'a été livré à l'exploitation dans toute
SOn étendue qu'au mois de décembre de l'année der-
llière, et qui, par les soins et aux frais du vice-roi
Saïd-Pacha, est poussé en ce moment du Caire à Suez,
avec une activité telle qu'on peut espérer la fin des
travaux dans l'espace d'un an, le pays ne possédait,
depuis l'avènement de Méhémet-Ali, le régénérateur
de l'Égypte, que quelques routes qui allaient presque
toutes dans la direction prise par le commerce de jour
el, jour grandissant, c'est-à-dire celle d'Alexandrie à
Suez passant par le Caire.
1 Le chemin de fer du Delta commence immédiate-
ment à la rive gauche du canal Mahmoudieh, tout près
du port d'Alexandrie, sans être toutefois en communi-
Cation directe avec lui ; et courant dans la direction
Sud-est sur l'étroit terrain compris entre le canal et le
lac Maréotis, il atteint le Nil, après avoir traversé la
arande plaine du Delta.
Il passe par Damanhour, ville bâtie en argile, et ar-
l'ive, près de Dahari au-dessus de Chebreket, à la rive
Souche du Nil, branche de Rosette.
Ici s'élève sur les deux rives un échafaudage de bois
qui plonge dans le fleuve à diverses hauteurs, pour
faire passer les convois d'une rive à l'autre au moyen
de radeaux à vapeur, système que le changement régu-
lier de la hauteur des eaux condamne, en le rendant
Peu pratique. Au delà de la branche de Rosette, le
chemin de fer prend la direction de Tantah, où se tien-
nent des foires importantes, et de là tourne plus au
Sud-est, dans la direction de Bena-Lassal, où il atteint
la branche de Damiette, qu'il traverse sur un pont de
bois stable. A partir de ce point, il se dirige davantage
vers le sud; et, laissant à droite le camp retranché de
Saïdieh , courant le long de Caliup, c'est devant la porte
de Suez qu'il arrive à la capitale de l'Egypte, ce Caire
à la situation ravissante, à la population pressée, aux
rues tortueuses.
De là, le chemin de fer tourne plus à l'est, traverse
Abbadieh, atteint bientôt après le désert, tourne la
chaîne de montagnes de Giaffra et de Gebel-Awebet, et
à Menfalla court en ligne droite vers Suez. ",
La direction de la voie est presque toujours en ligne
droite, les courbes, qui sont rares, ayant un grand dé-
veloppement. Le sol n'est pas moins avantageux sous
le rapport de l'altimétrie, la voie étant presque toute
horizontale depuis Alexandrie jusqu'au Caire. Ce n'est
qu'entre le Caire et Suez qu'on trouve un court espace
d'environ ]/8 mille (1,000 mètres), où la montée de
1/100 n'aurait pu être évitée qu'en faisant un détour
de plusieurs milles à travers l'Ouadée, ou bien en creu-
sant mal à propos dans la roche vive. On ne rencontre
nulle part ni travaux importants, ni mouvements de
terrain considérables. Sur tout le parcours, il doit régner
deux voies, dont une seule existe pour le moment.
Les rails sont assujettis au moyen de coins sur des
chairs de fonte qui ont la forme d'une cloche, et les
chairs sont à leur tour reliés entre eux, dans l'intérêt
du parallélisme, par des barres de fer aplaties.
Les chairs reposent simplement sur le corps même
de la chaussée, composé tantôt de terre et de limon du
Nil, et tantôt de sable.
Sous un climat comme celui de l'Egypte, où souvent
la pluie manque pendant des années entières, où l'on
ne trouve pas de sol herbeux et par conséquent pas de
gazon, il est rare que les bords du chemin de fer se
maintiennent dans l'état normal. Il arrive même que
les talus, pulvérisés par le soleil, sont tellement fouettés
par le vent, qu'en plus d'un endroit on a dû les proté-
ger par un revêtement en pierres, pour empêcher le
corps de chaussée d'être emporté jusqu'au-dessous des
chairs sur lesquels reposent les rails, ce qui naturelle-
ment mettrait la voie elle-même en danger. En général,
la nature de cette chaussée est très-périlleuse; et pour
la rendre sûre, il faudrait ou la revêtir totalement de
pierres, ou couvrir le corps de chaussée d'une couche
de gravier. ■<
Au chemin de fer égyptien, il n'y a pas de maisons de
gardiens; il n'y a même pas de gardiens du tout, et
pourtant il est rare qu'il arrive des accidents ou que le
service soit interrompu. Sans doute la foule ne se porte
pas encore aux stations, notamment aux stations inter-
médiaires, et les convois ne sont pas fréquents. Mais
ce qui mérite d'être signalé, c'est qu'en Egypte, dans
ce pays inculte encore, où l'on voit tant de tribus no-
mades, le service du chemin de fer se fait toujours ré-
gulièrement, sans qu'il y ait aucune espèce de surveil-
lance. Les stations ne sont pas des chefs-d'œuvre; mais
elles suffisent dans un pays où la voûte du ciel resplen-
dit d'un azur constant, où l'équinoxe se prolonge, pour
ainsi dire, durant l'année entière, et où le thermomètre
ne descend jamais jusqu'à zéro. ,
VARIÉTÉS.
DES TRANSPORTS ET DES COMMUMCATIONS ES EGYPTE
p.\n RAPPORT AU PERCEMENT PROJETÉ DE L/LSTHME DE SUEZ.
Par M. le chevalier DE XEGRKLLI-MOLDELBE ,
,1 Membre de la Commission internationale.
d Les établissements que possède actuellement l'Egypte
dans l'intérêt du commerce indigène et du transit de
l'Europe aux Indes orientales et occidentales, comme
dans l'intérêt des communications en général, sont :
1° Un chemin de fer d'Alexandrie au Caire;
20 Des télégraphes ;
30 Des grandes routes;
40 Des sentiers à l'usage des bètes de somme;
50 La navigation du Nil;
6° Le cabotage;
Et 7° le percement projeté de l'isthme de Suez, pour
Ulrir les deux mers qui baignent l'Egypte.
CHEMIN DE FER.
Avant l'établissement du chemin de fer d'Alexandrie
au Caire, qui n'a été livré à l'exploitation dans toute
SOn étendue qu'au mois de décembre de l'année der-
llière, et qui, par les soins et aux frais du vice-roi
Saïd-Pacha, est poussé en ce moment du Caire à Suez,
avec une activité telle qu'on peut espérer la fin des
travaux dans l'espace d'un an, le pays ne possédait,
depuis l'avènement de Méhémet-Ali, le régénérateur
de l'Égypte, que quelques routes qui allaient presque
toutes dans la direction prise par le commerce de jour
el, jour grandissant, c'est-à-dire celle d'Alexandrie à
Suez passant par le Caire.
1 Le chemin de fer du Delta commence immédiate-
ment à la rive gauche du canal Mahmoudieh, tout près
du port d'Alexandrie, sans être toutefois en communi-
Cation directe avec lui ; et courant dans la direction
Sud-est sur l'étroit terrain compris entre le canal et le
lac Maréotis, il atteint le Nil, après avoir traversé la
arande plaine du Delta.
Il passe par Damanhour, ville bâtie en argile, et ar-
l'ive, près de Dahari au-dessus de Chebreket, à la rive
Souche du Nil, branche de Rosette.
Ici s'élève sur les deux rives un échafaudage de bois
qui plonge dans le fleuve à diverses hauteurs, pour
faire passer les convois d'une rive à l'autre au moyen
de radeaux à vapeur, système que le changement régu-
lier de la hauteur des eaux condamne, en le rendant
Peu pratique. Au delà de la branche de Rosette, le
chemin de fer prend la direction de Tantah, où se tien-
nent des foires importantes, et de là tourne plus au
Sud-est, dans la direction de Bena-Lassal, où il atteint
la branche de Damiette, qu'il traverse sur un pont de
bois stable. A partir de ce point, il se dirige davantage
vers le sud; et, laissant à droite le camp retranché de
Saïdieh , courant le long de Caliup, c'est devant la porte
de Suez qu'il arrive à la capitale de l'Egypte, ce Caire
à la situation ravissante, à la population pressée, aux
rues tortueuses.
De là, le chemin de fer tourne plus à l'est, traverse
Abbadieh, atteint bientôt après le désert, tourne la
chaîne de montagnes de Giaffra et de Gebel-Awebet, et
à Menfalla court en ligne droite vers Suez. ",
La direction de la voie est presque toujours en ligne
droite, les courbes, qui sont rares, ayant un grand dé-
veloppement. Le sol n'est pas moins avantageux sous
le rapport de l'altimétrie, la voie étant presque toute
horizontale depuis Alexandrie jusqu'au Caire. Ce n'est
qu'entre le Caire et Suez qu'on trouve un court espace
d'environ ]/8 mille (1,000 mètres), où la montée de
1/100 n'aurait pu être évitée qu'en faisant un détour
de plusieurs milles à travers l'Ouadée, ou bien en creu-
sant mal à propos dans la roche vive. On ne rencontre
nulle part ni travaux importants, ni mouvements de
terrain considérables. Sur tout le parcours, il doit régner
deux voies, dont une seule existe pour le moment.
Les rails sont assujettis au moyen de coins sur des
chairs de fonte qui ont la forme d'une cloche, et les
chairs sont à leur tour reliés entre eux, dans l'intérêt
du parallélisme, par des barres de fer aplaties.
Les chairs reposent simplement sur le corps même
de la chaussée, composé tantôt de terre et de limon du
Nil, et tantôt de sable.
Sous un climat comme celui de l'Egypte, où souvent
la pluie manque pendant des années entières, où l'on
ne trouve pas de sol herbeux et par conséquent pas de
gazon, il est rare que les bords du chemin de fer se
maintiennent dans l'état normal. Il arrive même que
les talus, pulvérisés par le soleil, sont tellement fouettés
par le vent, qu'en plus d'un endroit on a dû les proté-
ger par un revêtement en pierres, pour empêcher le
corps de chaussée d'être emporté jusqu'au-dessous des
chairs sur lesquels reposent les rails, ce qui naturelle-
ment mettrait la voie elle-même en danger. En général,
la nature de cette chaussée est très-périlleuse; et pour
la rendre sûre, il faudrait ou la revêtir totalement de
pierres, ou couvrir le corps de chaussée d'une couche
de gravier. ■<
Au chemin de fer égyptien, il n'y a pas de maisons de
gardiens; il n'y a même pas de gardiens du tout, et
pourtant il est rare qu'il arrive des accidents ou que le
service soit interrompu. Sans doute la foule ne se porte
pas encore aux stations, notamment aux stations inter-
médiaires, et les convois ne sont pas fréquents. Mais
ce qui mérite d'être signalé, c'est qu'en Egypte, dans
ce pays inculte encore, où l'on voit tant de tribus no-
mades, le service du chemin de fer se fait toujours ré-
gulièrement, sans qu'il y ait aucune espèce de surveil-
lance. Les stations ne sont pas des chefs-d'œuvre; mais
elles suffisent dans un pays où la voûte du ciel resplen-
dit d'un azur constant, où l'équinoxe se prolonge, pour
ainsi dire, durant l'année entière, et où le thermomètre
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