Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1856 25 septembre 1856
Description : 1856/09/25 (A1,N7). 1856/09/25 (A1,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020521
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 109
utile qu'il puisse être en soi, on ne fait pas fructifier
un pouce de ce sol d'ailleurs si productif; et la voie
ferrée ne suffira pas au commerce du monde, qui ne
trouve pas dans ce court trajet par terre assez d'inté-
rot pour rompre charge à prix d'argent et de temps.
d Il est donc d'une nécessité incontestable de relier les
1 eux mers par un canal maritime, tant pour développer
e commerce universel, en lui ouvrant un chemin plus
COurt entre l'Europe et les riches pays de l'ancien
monde situés sur les bords de l'océan Indien, que pour
lifter le cabotage de l'Egypte, en assurant par là une
Prospérité toujours croissante à cette contrée bénie du
CIel. Or, le canal maritime impliquant l'existence d'un
canal secondaire pour communiquer avec le Nil, il est
Permis d'espérer que non-seulement la terre de Gessen,
jadis si célèbre pour sa fécondité, la retrouvera, mais
aussi que la grande vallée tout entière entre Suez et
Péluse deviendra accessible à l'agriculture. Quoiqu'on
aIt, beaucoup écrit sur cet important sujet, aussi loin
que remonte l'histoire, et qu'on se soit livré à diverses
appositions sur la place jadis occupée par les deux
Iliers dans l'isthme de Suez, nous croyons que pendant
Plusieurs années des études préparatoires doivent être
faites sur les lieux; et nous sommes autorisés d'autant
plus à émettre cette opinion, que la plupart des vues et
Propositions publiées depuis quelque temps sur la ques-
tion nous semblent reposer ou sur une perception plus
Ou moins erronée du sujet en tant que vu de loin, ou
Sur des données insuffisantes et incohérentes. D'après
toous, il est toujours et partout" non-seulement diffi-
cile, mais même impossible de se faire une idée juste
de l'exécution d'un projet sans connaissance préalable
des localités. De plus, l'Egypte est précisément le pays
qui n'admet de comparaison avec aucun autre, surtout
Europe.
En Égypte, il n'y a que deux espèces de terrain : ou
la plus grande fécondité, ou le morne désert. Même le
Meilleur humus, s'il est en dehors du domaine du Nil,
ne produit pas un seul brin d'herbe, faute d'humidité
fécondante.
Point de montagnes primitives en Egypte. Le granit
ne commence qu'à Assouan, à la frontière de la Nubie.
Au-dessous d'Assouan, il ne se trouve que de la chaux,
du grès et de la mollasse. C'est de ces éléments tertiai-
res que sont formées les chaînes de montagnes entre
desquelles est encaissée la vallée du Nil. Elles atteignent
Une hauteur de six à huit cents pieds, pour s'abaisser
vers le Caire et se confondre avec la plaine du désert.
La même formation se reproduit à l'est, unissant le
- Gebel Amoun et l'Amat Anesan au Gebel Attaka, près
de Suez; et cette chaîne, prenant ensuite la direction
de Suez,
du sud, forme la rive occidentale de la mer Rouge.
Le mont Attaka, qui est le point le plus élevé de
cette chaîne, atteint près de douze cents pieds. Il est
déchiré par de profonds ravins, dont la plupart en-
vahissent la vallée par des dépôts puissants qui affec-
tent la forme conique.
Le long du Nil, comme au mont Attaka, on distingue
diverses couches de roches qui, notamment dans la
vallée du Nil, courent parallèlement au niveau du
fleuve, tandis que dans le mont Attaka le gisement est
tout à fait irrégulier.
A la surface de cette chaîne nue et déchirée on aperçoit
une couche de roches noires, tout à fait semblables à la
lave; et cette couche, qui évidemment fut jadis liquide,
sert comme de revêtement au grès et à la mollasse.
Cette roche est très-dure ; et on la rencontre souvent,
dans la forme conique indiquée, au sortir des ravins,
mêlée à des filons de chaux et de grès. En plus d'un
endroit, ce revêtement pend comme un voile gigantes-
que sur des masses de rochers en partie écaillés.
Au nord du Gebel Amoun et de l'Attaka s'élève dans
la même direction le Gebel Awebet, qui, à l'ouest, près
de Dar el Beida et Giaffra, s'étend vers le Caire et le
Nil; et à l'est, près de la station 13, descend dans la
plaine, vers Suez et la mer Rouge. Un peu plus au
nord-est, viennent le Gebel Almet Zaher et le Gebel Gé-
neffé, mais beaucoup plus bas que l'Attaka et l'Awebet.
Le Gebel Almet Zaher et le.Géneffé forment le dernier
degré du système de montagnes égyptien vers le golfe
de Péluse. Ils sont suivis d'une longue file de dunes,
dont les rangs se dirigent de l'est à l'ouest, et vont se
perdre près de Ras el Ballah, Tel Deffeneh et Salbieh,
dans la plaine du lac Menzaleh. Ce lac pénètre bien
avant dans le pays des dunes, et s'avance jusqu'à Ras
el Ballah, à quinze kilomètres de Timsah.
A l'est de Suez, on remarque presque la même confi-
guration de terrain. D'abord, vient une vaste plaine dé-
serte, puis un pays de dunes de sable jaune, _et enfin
la chaîne des montagnes de l'Arabie, qui court du sud
au nord, presque parallèlement à l'Attaka. C'est dans la
vallée formée par ces deux chaînes de montagnes que
se trouve la mer Rouge, dont l'extrémité nord dépasse
Suez d'environ cinq kilomètres, et au temps des gran-
des marées de quinze à vingt kilomètres.
Le même thalweg, que la mer Rouge occupe de nos
jours, au sud de Suez, s'étend visiblement entre les
ramifications des chaînes de montagnes ci-dessus dési-
gnées, et va encore plus loin vers le nord. Aussi le grand
bassin du lac amer, El Marah, plus bas de six mètres, au
moins, que la mer Rouge près de Suez, et s'avançant
jusqu'au Sérapéum d'Arsinoë, a-t-il évidemment fait
partie de la mer Rouge dans des temps reculés.
Ce qui le prouve, c'est non-seulement la formation
des chaînes de montagnes qui encaissent la vallée, ou
de leurs ramifications, mais aussi l'étonnante quantité
de coquillages qui, après la vaporisation de cette partie
de la mer Rouge violemment détachée, couvrent le fond
du thalweg, et qui sont identiques avec les coquillages
qui de nos jours se trouvent dans le golfe Arabique.
Nous essayerons plus tard d'expliquer comment peut *
avoir eu lieu cette séparation violente.
Dans les couches les plus profondes de ce bassin se
trouve un puissant gisement de sel cristallisé; et toute
la superficie du grand bassin est revêtue d'une épaisse
croûte de sel qui le rend difficile à parcourir. De Suez
au Sérapéum d'Arsinoë, on ne trouve pas de sable à la
surface du thalweg.
utile qu'il puisse être en soi, on ne fait pas fructifier
un pouce de ce sol d'ailleurs si productif; et la voie
ferrée ne suffira pas au commerce du monde, qui ne
trouve pas dans ce court trajet par terre assez d'inté-
rot pour rompre charge à prix d'argent et de temps.
d Il est donc d'une nécessité incontestable de relier les
1 eux mers par un canal maritime, tant pour développer
e commerce universel, en lui ouvrant un chemin plus
COurt entre l'Europe et les riches pays de l'ancien
monde situés sur les bords de l'océan Indien, que pour
lifter le cabotage de l'Egypte, en assurant par là une
Prospérité toujours croissante à cette contrée bénie du
CIel. Or, le canal maritime impliquant l'existence d'un
canal secondaire pour communiquer avec le Nil, il est
Permis d'espérer que non-seulement la terre de Gessen,
jadis si célèbre pour sa fécondité, la retrouvera, mais
aussi que la grande vallée tout entière entre Suez et
Péluse deviendra accessible à l'agriculture. Quoiqu'on
aIt, beaucoup écrit sur cet important sujet, aussi loin
que remonte l'histoire, et qu'on se soit livré à diverses
appositions sur la place jadis occupée par les deux
Iliers dans l'isthme de Suez, nous croyons que pendant
Plusieurs années des études préparatoires doivent être
faites sur les lieux; et nous sommes autorisés d'autant
plus à émettre cette opinion, que la plupart des vues et
Propositions publiées depuis quelque temps sur la ques-
tion nous semblent reposer ou sur une perception plus
Ou moins erronée du sujet en tant que vu de loin, ou
Sur des données insuffisantes et incohérentes. D'après
toous, il est toujours et partout" non-seulement diffi-
cile, mais même impossible de se faire une idée juste
de l'exécution d'un projet sans connaissance préalable
des localités. De plus, l'Egypte est précisément le pays
qui n'admet de comparaison avec aucun autre, surtout
Europe.
En Égypte, il n'y a que deux espèces de terrain : ou
la plus grande fécondité, ou le morne désert. Même le
Meilleur humus, s'il est en dehors du domaine du Nil,
ne produit pas un seul brin d'herbe, faute d'humidité
fécondante.
Point de montagnes primitives en Egypte. Le granit
ne commence qu'à Assouan, à la frontière de la Nubie.
Au-dessous d'Assouan, il ne se trouve que de la chaux,
du grès et de la mollasse. C'est de ces éléments tertiai-
res que sont formées les chaînes de montagnes entre
desquelles est encaissée la vallée du Nil. Elles atteignent
Une hauteur de six à huit cents pieds, pour s'abaisser
vers le Caire et se confondre avec la plaine du désert.
La même formation se reproduit à l'est, unissant le
- Gebel Amoun et l'Amat Anesan au Gebel Attaka, près
de Suez; et cette chaîne, prenant ensuite la direction
de Suez,
du sud, forme la rive occidentale de la mer Rouge.
Le mont Attaka, qui est le point le plus élevé de
cette chaîne, atteint près de douze cents pieds. Il est
déchiré par de profonds ravins, dont la plupart en-
vahissent la vallée par des dépôts puissants qui affec-
tent la forme conique.
Le long du Nil, comme au mont Attaka, on distingue
diverses couches de roches qui, notamment dans la
vallée du Nil, courent parallèlement au niveau du
fleuve, tandis que dans le mont Attaka le gisement est
tout à fait irrégulier.
A la surface de cette chaîne nue et déchirée on aperçoit
une couche de roches noires, tout à fait semblables à la
lave; et cette couche, qui évidemment fut jadis liquide,
sert comme de revêtement au grès et à la mollasse.
Cette roche est très-dure ; et on la rencontre souvent,
dans la forme conique indiquée, au sortir des ravins,
mêlée à des filons de chaux et de grès. En plus d'un
endroit, ce revêtement pend comme un voile gigantes-
que sur des masses de rochers en partie écaillés.
Au nord du Gebel Amoun et de l'Attaka s'élève dans
la même direction le Gebel Awebet, qui, à l'ouest, près
de Dar el Beida et Giaffra, s'étend vers le Caire et le
Nil; et à l'est, près de la station 13, descend dans la
plaine, vers Suez et la mer Rouge. Un peu plus au
nord-est, viennent le Gebel Almet Zaher et le Gebel Gé-
neffé, mais beaucoup plus bas que l'Attaka et l'Awebet.
Le Gebel Almet Zaher et le.Géneffé forment le dernier
degré du système de montagnes égyptien vers le golfe
de Péluse. Ils sont suivis d'une longue file de dunes,
dont les rangs se dirigent de l'est à l'ouest, et vont se
perdre près de Ras el Ballah, Tel Deffeneh et Salbieh,
dans la plaine du lac Menzaleh. Ce lac pénètre bien
avant dans le pays des dunes, et s'avance jusqu'à Ras
el Ballah, à quinze kilomètres de Timsah.
A l'est de Suez, on remarque presque la même confi-
guration de terrain. D'abord, vient une vaste plaine dé-
serte, puis un pays de dunes de sable jaune, _et enfin
la chaîne des montagnes de l'Arabie, qui court du sud
au nord, presque parallèlement à l'Attaka. C'est dans la
vallée formée par ces deux chaînes de montagnes que
se trouve la mer Rouge, dont l'extrémité nord dépasse
Suez d'environ cinq kilomètres, et au temps des gran-
des marées de quinze à vingt kilomètres.
Le même thalweg, que la mer Rouge occupe de nos
jours, au sud de Suez, s'étend visiblement entre les
ramifications des chaînes de montagnes ci-dessus dési-
gnées, et va encore plus loin vers le nord. Aussi le grand
bassin du lac amer, El Marah, plus bas de six mètres, au
moins, que la mer Rouge près de Suez, et s'avançant
jusqu'au Sérapéum d'Arsinoë, a-t-il évidemment fait
partie de la mer Rouge dans des temps reculés.
Ce qui le prouve, c'est non-seulement la formation
des chaînes de montagnes qui encaissent la vallée, ou
de leurs ramifications, mais aussi l'étonnante quantité
de coquillages qui, après la vaporisation de cette partie
de la mer Rouge violemment détachée, couvrent le fond
du thalweg, et qui sont identiques avec les coquillages
qui de nos jours se trouvent dans le golfe Arabique.
Nous essayerons plus tard d'expliquer comment peut *
avoir eu lieu cette séparation violente.
Dans les couches les plus profondes de ce bassin se
trouve un puissant gisement de sel cristallisé; et toute
la superficie du grand bassin est revêtue d'une épaisse
croûte de sel qui le rend difficile à parcourir. De Suez
au Sérapéum d'Arsinoë, on ne trouve pas de sable à la
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