Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 août 1856 25 août 1856
Description : 1856/08/25 (A1,N5). 1856/08/25 (A1,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DÈ L'UNION DES DEUX MËRS. 77
8rande tâche de couvrir l'Inde d'un réseau de chemins de fer a
e^e commencée : d'importantes lignes sont déjà ouvertes dans
Ce Pay. et dans peu d'années les compagnies étant organi-
Sees et les succès passés encourageant à d'ultérieures entre-
poses, nous pouvons espérer de voir toutes les villes et pro-
;nces importantes reliées et traversées par des lignes de fer.
Tout l'intérieur de l'Inde, jusqu'ici fermé au commerce avec
l" urope, sera ouvert, et il est probable que nous verrons
Change des marchandises pesantes avec cet empire, et des
Ratières premières d'encombrement, devenir aussi impor-
tant et rémunératoire que le commerce de ses productions plus
légères et plus coûteuses, formant jusqu'ici l'objet des impor-
tations venant de l'Inde, non parce qu'elles sont ses seuls
Induits, mais parce que seules elles peuvent supporter les
rais de voyage de l'intérieur au bord de la mer. Pour ne
Rationner que quelques articles, ce n'est pas trop de dire
qu'un grand avenir est ouvert au commerce en cotons in-
diens, laines, peaux de bœufs et même, quelque étrange que
cela puisse paraître en ce moment, en matières alimentaires.
e transport de ces marchandises lourdes jusqu'à la mer est
Maintenant possible, et un. canal maritime à travers l'isthme
6 Suez, abrégeant le voyage de 3,000 milles en partant des
POrts indiens, le rendrait plus praticable aux bateaux à va-
peur et aux navires à voiles. Quant au voyage aux Indes par
la Mèditerranée et la-mer Rouge, il se fait constamment à la'
Portée d'excellents ports, dans des eaux calmes, sous des lati-
nes tranquilles, et avec des stations pour les dépôts de char-
On qui peuvent être, si l'on veut, échelonnés de quatre en
quatre journées de distance.
Ce que nous avons dit de l'Inde s'applique également à
Australie. Les trésors de ce continent à peine connus , et tout
i fait ignorés il y a dix ans, ne commencent qu'à se déve-
°Pper, et cedx: qui ont observé le commerce de l'Australie
d-epuis ses commencements ne nous contrediront pas quand
nous disons qu'en 1870 le commerce emploiera quatre fois
autant de tonnage qu'il en emploie en ce moment. Une popu-
lation s'accroissant sur le pied des colonies australiennes
doit, en peu d'années, exporter extraordinairement de la
Métropole et y importer dans une égale mesure. Une popula-
tion de laboureurs de grande et petite cultures doit prompte-
Ment développer les ressources naturelles de ces colonies f et
le commerce des produits australiens, momentanément inter-
rompu par l'intermède des découvertes de l'or, doit prendre
Rapidement des dimensions stupéfiantes, colossales et presque
^buleuses. C'est ce que tous ceux qui ont l'expérience de cette
Matière prévoient clairement, et pour tout homme à qui elles
Sont familières, il est également démontré combien l'ouver-
te d'une route directe entre l'Angleterre et l'Australie facili-
tait et accroîtrait le commerce en produits encombrants aus-
traliens. Un jour viendra où ces produits exigeront le service
.de toute une flotte commerciale, où leur fabrication changera
les hameaux en villes et fournira du travail et du pain à des
Milliers sur des milliers d'hommes.
» Ces considérations pèsent d'elles-mêmes sur l'esprit quand
011 contemple la route directe et aisée qui serait ouverte au
commerce du monde par l'ouverture de l'isthme de Suez. »
Mais, en raison même de la grandeur de ces résultats,
^istement préoccupé peut-être des obstacles que leur réalisa-
hon rencontre dans son propre pays, the Commonwealth ne
Peut s'empêcher de jeter un souvenir mélancolique aux diffi-
eiltés et aux oppositions auxquelles déjà avait manqué de se
briser l'œuvré de Waghorn, et il les rappelle à ses compa-
rûtes, en leur adressant l'invitation généreuse d'apporter
tout leur concours au complément de sa pensée :
« Les avantages que l'Angleterre , parmi les autres nations,
a ou doit recueillir dans cette entreprise, sont si naturels et si
évidents que la première nouvelle de ce projet provoque l'éton-
nement, non sur ce qu'il a été conçu, mais sur l'homme qui
l'a conçu. L'exécution d'une route directe sur l'Inde et l'Aus-
tralie intéresse^ par-dessus toutes la nation britannique. Elle
peut accroître l'importance des ports français et italiens sur la
Méditerranée, mais c'est la Grande-Bretagne qui, plus que
tout autre, doit profiter de toute tentative heureuse de rac-
courcir la distance enire elle et ses possessions. Il est donc sur-
prenant que ce projet, le plus conforme de tous au génie
et aux sentiments anglais, soit mûri et mis à exécution par
un Français, et qu'aucun des concitoyens de Waghorn n'ait
complété l'œuvre qu'il a commencée. Notre surprise cependant
s'atténue en réfléchissant aux difficultés que Waghorn a eu à
vaincre, la froideur et la légèreté des autorités officielles, les
railleries hostiles d'une partie de la presse, l'indifférence du
public. Beaucoup d'Anglais et d'Ecossais savent un peu trop
ce que fit M. Waghorn, les bénéfices qu'il procura à la nation
et la récompense qu'il en retira, pour dévouer leur temps,
leur argent et leur énergie à une semblable entreprise.
f M. de Lesseps est peut-être le seul homme qui puisse
réussir dans la tâche qu'il s'est donnée. Diplomate, ayant oc-
cupé de grandes positions officielles, il peut agir en des lieux
qui seraient inaccessibles à un plus humble travailleur, et son
expérience passée le rend propre à déjouer certaines circon-
locutions officielles capables de tuer l'énergie et le temps d'un
homme moins initié à ces formes. Quoique notre amour-propre
naturel puisse regretter d'avoir à donner un appui cordial à
un intérêt britannique soutenu par un étranger, nous ne pou-
vons oublier que cet étranger suit les traces d'un Anglais, et
que M. de Lesseps ne fait que compléter l'œuvre commencée
par M. Waghorn. »
Tandis que l'opinion anglaise, se mettant au niveau de
celle du continent, grandit avec cette irrésistible puissance des
faits, de la logique, et que l'autre côté de l'Atlantique com-
mence à nous transmettre ses sympathies, l'Egypte, popula-
risée par la pensée dont elle a pris l'initiative, recueille déjà
les premiers fruits de son discernement. La presse européenne
attache sur elle des regards plus attentifs et plus affectueux.
Presque tous les journaux ont mentionné et accueilli avec ap-
probation, sans un contradicteur, les diverses mesures prises
récemment par le vice-roi pour affranchir et favoriser le
commerce, pour éclairer et civiliser son peuple. Presque tous,
en racontant la splendeur des fêtes d'Alexandrie, ont constaté le
bon accord dont les témoignages ont été échangés publique-
ment entre le prince et le représentant du sultan. Ainsi ex-
pirent avec éclat les faux bruits qu'on avait répandus, et
que nous avions démentis, sur de prétendus dissentiments
entre le suzerain et le plus grand de ses vassaux. Ainsi tout
semble concourir à la solution de la seule et dernière difficulté
qui suspende encore le cours de notre entreprise. Et pourtant,
nous n'avons pas tout dit. Le cadre déjà trop rempli de cet
article nous arrête. Mais dans notre prochaine revue, nous
pourrons donner aux partisans si nombreux du percement de
l'isthme de Suez, de nouveaux motifs de confiance.
ERNEST DESPLACES.
8rande tâche de couvrir l'Inde d'un réseau de chemins de fer a
e^e commencée : d'importantes lignes sont déjà ouvertes dans
Ce Pay. et dans peu d'années les compagnies étant organi-
Sees et les succès passés encourageant à d'ultérieures entre-
poses, nous pouvons espérer de voir toutes les villes et pro-
;nces importantes reliées et traversées par des lignes de fer.
Tout l'intérieur de l'Inde, jusqu'ici fermé au commerce avec
l" urope, sera ouvert, et il est probable que nous verrons
Change des marchandises pesantes avec cet empire, et des
Ratières premières d'encombrement, devenir aussi impor-
tant et rémunératoire que le commerce de ses productions plus
légères et plus coûteuses, formant jusqu'ici l'objet des impor-
tations venant de l'Inde, non parce qu'elles sont ses seuls
Induits, mais parce que seules elles peuvent supporter les
rais de voyage de l'intérieur au bord de la mer. Pour ne
Rationner que quelques articles, ce n'est pas trop de dire
qu'un grand avenir est ouvert au commerce en cotons in-
diens, laines, peaux de bœufs et même, quelque étrange que
cela puisse paraître en ce moment, en matières alimentaires.
e transport de ces marchandises lourdes jusqu'à la mer est
Maintenant possible, et un. canal maritime à travers l'isthme
6 Suez, abrégeant le voyage de 3,000 milles en partant des
POrts indiens, le rendrait plus praticable aux bateaux à va-
peur et aux navires à voiles. Quant au voyage aux Indes par
la Mèditerranée et la-mer Rouge, il se fait constamment à la'
Portée d'excellents ports, dans des eaux calmes, sous des lati-
nes tranquilles, et avec des stations pour les dépôts de char-
On qui peuvent être, si l'on veut, échelonnés de quatre en
quatre journées de distance.
Ce que nous avons dit de l'Inde s'applique également à
Australie. Les trésors de ce continent à peine connus , et tout
i fait ignorés il y a dix ans, ne commencent qu'à se déve-
°Pper, et cedx: qui ont observé le commerce de l'Australie
d-epuis ses commencements ne nous contrediront pas quand
nous disons qu'en 1870 le commerce emploiera quatre fois
autant de tonnage qu'il en emploie en ce moment. Une popu-
lation s'accroissant sur le pied des colonies australiennes
doit, en peu d'années, exporter extraordinairement de la
Métropole et y importer dans une égale mesure. Une popula-
tion de laboureurs de grande et petite cultures doit prompte-
Ment développer les ressources naturelles de ces colonies f et
le commerce des produits australiens, momentanément inter-
rompu par l'intermède des découvertes de l'or, doit prendre
Rapidement des dimensions stupéfiantes, colossales et presque
^buleuses. C'est ce que tous ceux qui ont l'expérience de cette
Matière prévoient clairement, et pour tout homme à qui elles
Sont familières, il est également démontré combien l'ouver-
te d'une route directe entre l'Angleterre et l'Australie facili-
tait et accroîtrait le commerce en produits encombrants aus-
traliens. Un jour viendra où ces produits exigeront le service
.de toute une flotte commerciale, où leur fabrication changera
les hameaux en villes et fournira du travail et du pain à des
Milliers sur des milliers d'hommes.
» Ces considérations pèsent d'elles-mêmes sur l'esprit quand
011 contemple la route directe et aisée qui serait ouverte au
commerce du monde par l'ouverture de l'isthme de Suez. »
Mais, en raison même de la grandeur de ces résultats,
^istement préoccupé peut-être des obstacles que leur réalisa-
hon rencontre dans son propre pays, the Commonwealth ne
Peut s'empêcher de jeter un souvenir mélancolique aux diffi-
eiltés et aux oppositions auxquelles déjà avait manqué de se
briser l'œuvré de Waghorn, et il les rappelle à ses compa-
rûtes, en leur adressant l'invitation généreuse d'apporter
tout leur concours au complément de sa pensée :
« Les avantages que l'Angleterre , parmi les autres nations,
a ou doit recueillir dans cette entreprise, sont si naturels et si
évidents que la première nouvelle de ce projet provoque l'éton-
nement, non sur ce qu'il a été conçu, mais sur l'homme qui
l'a conçu. L'exécution d'une route directe sur l'Inde et l'Aus-
tralie intéresse^ par-dessus toutes la nation britannique. Elle
peut accroître l'importance des ports français et italiens sur la
Méditerranée, mais c'est la Grande-Bretagne qui, plus que
tout autre, doit profiter de toute tentative heureuse de rac-
courcir la distance enire elle et ses possessions. Il est donc sur-
prenant que ce projet, le plus conforme de tous au génie
et aux sentiments anglais, soit mûri et mis à exécution par
un Français, et qu'aucun des concitoyens de Waghorn n'ait
complété l'œuvre qu'il a commencée. Notre surprise cependant
s'atténue en réfléchissant aux difficultés que Waghorn a eu à
vaincre, la froideur et la légèreté des autorités officielles, les
railleries hostiles d'une partie de la presse, l'indifférence du
public. Beaucoup d'Anglais et d'Ecossais savent un peu trop
ce que fit M. Waghorn, les bénéfices qu'il procura à la nation
et la récompense qu'il en retira, pour dévouer leur temps,
leur argent et leur énergie à une semblable entreprise.
f M. de Lesseps est peut-être le seul homme qui puisse
réussir dans la tâche qu'il s'est donnée. Diplomate, ayant oc-
cupé de grandes positions officielles, il peut agir en des lieux
qui seraient inaccessibles à un plus humble travailleur, et son
expérience passée le rend propre à déjouer certaines circon-
locutions officielles capables de tuer l'énergie et le temps d'un
homme moins initié à ces formes. Quoique notre amour-propre
naturel puisse regretter d'avoir à donner un appui cordial à
un intérêt britannique soutenu par un étranger, nous ne pou-
vons oublier que cet étranger suit les traces d'un Anglais, et
que M. de Lesseps ne fait que compléter l'œuvre commencée
par M. Waghorn. »
Tandis que l'opinion anglaise, se mettant au niveau de
celle du continent, grandit avec cette irrésistible puissance des
faits, de la logique, et que l'autre côté de l'Atlantique com-
mence à nous transmettre ses sympathies, l'Egypte, popula-
risée par la pensée dont elle a pris l'initiative, recueille déjà
les premiers fruits de son discernement. La presse européenne
attache sur elle des regards plus attentifs et plus affectueux.
Presque tous les journaux ont mentionné et accueilli avec ap-
probation, sans un contradicteur, les diverses mesures prises
récemment par le vice-roi pour affranchir et favoriser le
commerce, pour éclairer et civiliser son peuple. Presque tous,
en racontant la splendeur des fêtes d'Alexandrie, ont constaté le
bon accord dont les témoignages ont été échangés publique-
ment entre le prince et le représentant du sultan. Ainsi ex-
pirent avec éclat les faux bruits qu'on avait répandus, et
que nous avions démentis, sur de prétendus dissentiments
entre le suzerain et le plus grand de ses vassaux. Ainsi tout
semble concourir à la solution de la seule et dernière difficulté
qui suspende encore le cours de notre entreprise. Et pourtant,
nous n'avons pas tout dit. Le cadre déjà trop rempli de cet
article nous arrête. Mais dans notre prochaine revue, nous
pourrons donner aux partisans si nombreux du percement de
l'isthme de Suez, de nouveaux motifs de confiance.
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