Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1856 10 août 1856
Description : 1856/08/10 (A1,N4). 1856/08/10 (A1,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202049j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 5,{
les comparera avec le projet de canal de M. de Lesseps pour
unIr la mer Rouge à la Méditerranée. Il est vrai qu'on trouve
à un mille et demi du rivage (2,500 mètres) six brasses d'eau
, cinq niilles à l'est d'un endroit appelé Gliémileli.
jyj Q1^res), à cinq milles à l'est d'un endroit appeléGhémilch.
Mais la construction d'un brise-lame et d'une jetée dans une
telle position est considérée comme impraticable; et elle ne
r "fra s'effectuer qu'avec une dépense si énorme qu'il est
impossible de l'estimer avec quelque espoir de s'approcher de
la vérité.
La profondeur de l'eau à un mille et demi du rivage ne
s' etend seulement que pendant trois milles (5,500 mètres);
et Vers Péluse, la profondeur de l'eau est seulement de cinq
brasses à cinq milles du rivage, et six brasses à six milles
du rivage. Le Tartarus est resté sur la côte du 26 avril au
juillet ; et pendant cet espace de temps, dix semaines, qui
est aussi la saison la plus calme de l'année, le steamer était
"stamment fatigué par un violent roulis, même quand il
11 Y avait pas de vent.
Dans le lac Menzaleh, où l'on déclarait qu'il y avait de
quatre à cinq pieds d'eau, on n'en a trouvé que trois.
Le Tartarus restera ici jusqu'à ce que les chaleurs de l'été
SOIent passées, et l'on doit espérer que pendant ce temps on
Prendra quelques arrangements pour faire une exploration
onsciencieuse de la rade (d'Alexandrie?); car on ne peut ob-
tenir des pilotes aucun renseignement. Comme ils ne sont
Point surveillés par le gouvernement, ils font ce qui leur
Plaît.
'* Le général d'Orgoni, qui se rend en France avec les com-
Ó ,
missaires birmans, est actuellement en Egypte.
"M. John Cater, un des directeurs anglais de la banque
SVpt'enne, est arrivé ici le 3 par le steamer français ; et hier
l' 0
ouverture de la banque a eu lieu pour les affaires de tout
genre sous des auspices favorables. Les directeurs déclarent
ils sont satisfaits des encouragements qu'ils ont reçus.
h "Le prix du froment à livrer en septembre et octobre a
aUssé. Le fret est de 4/6 d. à 5/6 par quarter, et la nouvelle
[ecolte commence à descendre le fleuve avec l'élévation du
,\, i 1.
Le change sur Londres est ferme à 101 piastres par livre
sterling.
n L'Arabie et les cités saintes de la Mecque et Médine conti-
nuent à être dans un grand état de trouble, et le dernier
shériff envoyé de Constantinople n'a pas été reçu par les ha-
ntants.
Le nombre des pèlerins mahométans qui se rendent cette
année à la Mecque par la mer Rouge est énorme. »
Ainsi, le Tartarus confirme l'exploration de la Com-
mission internationale; et il a trouvé, comme elle, les
Profondeurs nécessaires au canal maritime à 2,500 mè-
tres de la plage , un peu à l'est de la bouche de Ghé-
mileh. Mais le correspondant du Times n'est peut-être
Pas bien informé, quand il dit que cette profondeur ne
S'étend que sur 5 ou 6 kilomètres. Elle s'étend sur 18
Ou 20; et comme les sondages de la Commission sont
au nombre de 500 à peu près , il n'y a pas d'erreur
Possible. Jusqu'à preuve contraire, nous croirons que
C'est le correspondant qui se trompe.
Quant au brise-lame dont il parle, c'est une simple
ftiéprisc. Il n'y a pas de brise-lame dans le système de
111 Commission, qui a modifié sur ce point l'Avant-pro-
Jet de MM. les ingénieurs de S. A le vice-roi.
Déclarer la jetée impraticable parce qu'elle aura
3,000 mètres de long , c'est une opinion que ne partage
pas apparemment la Commission qui propose ce travail.
Il n'a d'ailleurs rien de bien surprenant, et il y a beau-
coup de jetées en mer qui sont plus longues que celle
qu'on veut faire. La dépense n'est pas une objection plus
sérieuse ; et cette jetée ne sera pas plus coûteuse que
toutes les autres. Elle est même dans de très-bonnes
conditions, en ce qu'elle s'appuie au rivage et qu'elle
repose sur un fond de sable très-solide.
Le rotilis dont a souffert le Taî,larii,
Le roulis dont a souffert le Tartarus, à ce qu'il
paraît, n'a rien de bien grave; et la preuve c'est qu'en
deux mois et demi qu'il y a été exposé, il n'a pas eu la
moindre avarie. Pendant plus d'un mois que la frégate
égyptienne le l'tril est restée dans la baie de Péluse, du
milieu de novembre 1855 à la fin de décembre, elle n'a
pas éprouvé ces contre temps, dont on se plaint trop
vivement sans doute. D'ailleurs les bâtiments qui em-
prunteront la voie du canal maritime de Suez n'auront
jamais à séjourner sur rade pendant des mois ni même
des semaines.
En signalant la différence des profondeurs de l'eau
dans le lac Menzaieh , le correspondant ne songe pas
qu'il s'agit de diverses époques de l'année. La hauteur
de l'eau dans le lac Menzaleh dépend de la crue du Nil.
En novembre et en décembre, les eaux du fleuve sont
encore fort hautes; en mai et surtout en juin, elles sont
au plus bas. On peut même douter qu'à cette époque
elles eussent trois pieds d'eau; mais si le Tartarus eùt
attendu jusqu'à la fin de septembre, il est certain qu'il
en aurait trouvé jusqu'à six. C'est ce que savent et pour-
raient dire tous les gens du pays. Cette circonstance, du
reste, dont la Commission internationale n'a pas parlé,
n'importe guère, et le seul fait vraiment considérable,
c'est la profondeur de la mer aux atterrissages.
Nous pensons que la nouvelle exploration qu'indique
le correspondant du Times s'adresse à la rade d'A- A
lexandrie et non à celle de Péluse. Il n'y a pas de pilotes
à Péluse ; et ceux d'Alexandrie deviendront à peu près
inutiles, depuis que l'entrée du port est balisée.
G. LOTHES.
[Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ)"
Alexandrie, 22 juillet 1856.
Les fêtes splendides qu'on nous annonçait ont eu lieu en
effet comme on les avait promises, et l'éclat n'a pas été au-
dessous de ce qu'on en attendait. Elles ont en outre présenté
moralement un côté très-remarquable, dont je veux vous dire
aussi quelques mots. Mais voici d'abord le programme.
Le 16 juillet, au lever du soleil, une salve de 101 coups de
canon annonce le commencement des fêtes. — A 7 heures,
aubades militaires de la composition de M. Siri, exécutées par
200 musiciens. — A 8 heures, réception des ulémas et des
chefs de tous les cultes. — Réception du corps consulaire. Le
vice-roi était entouré de tous les membres de sa famille,
Achmet-Pacha, l'héritier présomptif, Ismaïl-Pacha, Mous-
tapha-Bey, Halim-Pacha, et El Hami-Pacha. - Réception des
autorités, fonctionnaires, officiers supérieurs de l'armée. —
Une commission de la colonie européenne présente à S. A. le
vice-roi une médaille commémorative de son avènement ayant
les comparera avec le projet de canal de M. de Lesseps pour
unIr la mer Rouge à la Méditerranée. Il est vrai qu'on trouve
à un mille et demi du rivage (2,500 mètres) six brasses d'eau
, cinq niilles à l'est d'un endroit appelé Gliémileli.
jyj Q1^res), à cinq milles à l'est d'un endroit appeléGhémilch.
Mais la construction d'un brise-lame et d'une jetée dans une
telle position est considérée comme impraticable; et elle ne
r "fra s'effectuer qu'avec une dépense si énorme qu'il est
impossible de l'estimer avec quelque espoir de s'approcher de
la vérité.
La profondeur de l'eau à un mille et demi du rivage ne
s' etend seulement que pendant trois milles (5,500 mètres);
et Vers Péluse, la profondeur de l'eau est seulement de cinq
brasses à cinq milles du rivage, et six brasses à six milles
du rivage. Le Tartarus est resté sur la côte du 26 avril au
juillet ; et pendant cet espace de temps, dix semaines, qui
est aussi la saison la plus calme de l'année, le steamer était
"stamment fatigué par un violent roulis, même quand il
11 Y avait pas de vent.
Dans le lac Menzaleh, où l'on déclarait qu'il y avait de
quatre à cinq pieds d'eau, on n'en a trouvé que trois.
Le Tartarus restera ici jusqu'à ce que les chaleurs de l'été
SOIent passées, et l'on doit espérer que pendant ce temps on
Prendra quelques arrangements pour faire une exploration
onsciencieuse de la rade (d'Alexandrie?); car on ne peut ob-
tenir des pilotes aucun renseignement. Comme ils ne sont
Point surveillés par le gouvernement, ils font ce qui leur
Plaît.
'* Le général d'Orgoni, qui se rend en France avec les com-
Ó ,
missaires birmans, est actuellement en Egypte.
"M. John Cater, un des directeurs anglais de la banque
SVpt'enne, est arrivé ici le 3 par le steamer français ; et hier
l' 0
ouverture de la banque a eu lieu pour les affaires de tout
genre sous des auspices favorables. Les directeurs déclarent
ils sont satisfaits des encouragements qu'ils ont reçus.
h "Le prix du froment à livrer en septembre et octobre a
aUssé. Le fret est de 4/6 d. à 5/6 par quarter, et la nouvelle
[ecolte commence à descendre le fleuve avec l'élévation du
,\, i 1.
Le change sur Londres est ferme à 101 piastres par livre
sterling.
n L'Arabie et les cités saintes de la Mecque et Médine conti-
nuent à être dans un grand état de trouble, et le dernier
shériff envoyé de Constantinople n'a pas été reçu par les ha-
ntants.
Le nombre des pèlerins mahométans qui se rendent cette
année à la Mecque par la mer Rouge est énorme. »
Ainsi, le Tartarus confirme l'exploration de la Com-
mission internationale; et il a trouvé, comme elle, les
Profondeurs nécessaires au canal maritime à 2,500 mè-
tres de la plage , un peu à l'est de la bouche de Ghé-
mileh. Mais le correspondant du Times n'est peut-être
Pas bien informé, quand il dit que cette profondeur ne
S'étend que sur 5 ou 6 kilomètres. Elle s'étend sur 18
Ou 20; et comme les sondages de la Commission sont
au nombre de 500 à peu près , il n'y a pas d'erreur
Possible. Jusqu'à preuve contraire, nous croirons que
C'est le correspondant qui se trompe.
Quant au brise-lame dont il parle, c'est une simple
ftiéprisc. Il n'y a pas de brise-lame dans le système de
111 Commission, qui a modifié sur ce point l'Avant-pro-
Jet de MM. les ingénieurs de S. A le vice-roi.
Déclarer la jetée impraticable parce qu'elle aura
3,000 mètres de long , c'est une opinion que ne partage
pas apparemment la Commission qui propose ce travail.
Il n'a d'ailleurs rien de bien surprenant, et il y a beau-
coup de jetées en mer qui sont plus longues que celle
qu'on veut faire. La dépense n'est pas une objection plus
sérieuse ; et cette jetée ne sera pas plus coûteuse que
toutes les autres. Elle est même dans de très-bonnes
conditions, en ce qu'elle s'appuie au rivage et qu'elle
repose sur un fond de sable très-solide.
Le rotilis dont a souffert le Taî,larii,
Le roulis dont a souffert le Tartarus, à ce qu'il
paraît, n'a rien de bien grave; et la preuve c'est qu'en
deux mois et demi qu'il y a été exposé, il n'a pas eu la
moindre avarie. Pendant plus d'un mois que la frégate
égyptienne le l'tril est restée dans la baie de Péluse, du
milieu de novembre 1855 à la fin de décembre, elle n'a
pas éprouvé ces contre temps, dont on se plaint trop
vivement sans doute. D'ailleurs les bâtiments qui em-
prunteront la voie du canal maritime de Suez n'auront
jamais à séjourner sur rade pendant des mois ni même
des semaines.
En signalant la différence des profondeurs de l'eau
dans le lac Menzaieh , le correspondant ne songe pas
qu'il s'agit de diverses époques de l'année. La hauteur
de l'eau dans le lac Menzaleh dépend de la crue du Nil.
En novembre et en décembre, les eaux du fleuve sont
encore fort hautes; en mai et surtout en juin, elles sont
au plus bas. On peut même douter qu'à cette époque
elles eussent trois pieds d'eau; mais si le Tartarus eùt
attendu jusqu'à la fin de septembre, il est certain qu'il
en aurait trouvé jusqu'à six. C'est ce que savent et pour-
raient dire tous les gens du pays. Cette circonstance, du
reste, dont la Commission internationale n'a pas parlé,
n'importe guère, et le seul fait vraiment considérable,
c'est la profondeur de la mer aux atterrissages.
Nous pensons que la nouvelle exploration qu'indique
le correspondant du Times s'adresse à la rade d'A- A
lexandrie et non à celle de Péluse. Il n'y a pas de pilotes
à Péluse ; et ceux d'Alexandrie deviendront à peu près
inutiles, depuis que l'entrée du port est balisée.
G. LOTHES.
[Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ)"
Alexandrie, 22 juillet 1856.
Les fêtes splendides qu'on nous annonçait ont eu lieu en
effet comme on les avait promises, et l'éclat n'a pas été au-
dessous de ce qu'on en attendait. Elles ont en outre présenté
moralement un côté très-remarquable, dont je veux vous dire
aussi quelques mots. Mais voici d'abord le programme.
Le 16 juillet, au lever du soleil, une salve de 101 coups de
canon annonce le commencement des fêtes. — A 7 heures,
aubades militaires de la composition de M. Siri, exécutées par
200 musiciens. — A 8 heures, réception des ulémas et des
chefs de tous les cultes. — Réception du corps consulaire. Le
vice-roi était entouré de tous les membres de sa famille,
Achmet-Pacha, l'héritier présomptif, Ismaïl-Pacha, Mous-
tapha-Bey, Halim-Pacha, et El Hami-Pacha. - Réception des
autorités, fonctionnaires, officiers supérieurs de l'armée. —
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