Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1856 25 juillet 1856
Description : 1856/07/25 (A1,N3). 1856/07/25 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 37
iuent complétement ; et comme les terrains sont à 9 ou
10 mètres en moyenne au-dessus de l'étiage du fleuve,
c est à cette hauteur qu'il s'agit d'élever les eaux. Si l'on
co .d' (
considère en outre que l'on n'a pour élever les eaux que
les machines très-défectueuses employées par les anciens
Egyptiens ou la main de l'homme", on comprendra pour-
voi ces cultures sont si peu en usage dans une contrée
ou elles semblent au contraire présenter tant d'avan-
ces.
Les cultures d'été se divisent en deux classes : celles
qui occupent le terrain toute l'année, et celles qu'on
pourrait appeler cultures dérobées, parce qu'elles n'oc-
cupent le sol que dans l'intervalle de deux cultures d'hi-
Ver. La canne à sucre, l'indigo et le coton font partie de
la première classe. Le maïs, la laitue oléagineuse, le
ran, etc., se rangent dans la seconde.
Les cultures d'été de la première classe étant très-
épuisantes, et ne pouvant pas jouir des bienfaits de
Inondation, exigent de l'engrais, qui est la fiente de
Pigeon. On trouve dans la haute Égypte de nombreux
Pigeonniers établis principalement dans ce but ; car on
tire très-peu de profit des volailles qui produisent l'en-
dais.
On obtient jusqu'à 75 quintaux de sucre (le quintal
de45 kilogrammes) par hectare de canne à sucre, et l'on
Peut dire qu'aucun pays n'est plus favorablement disposé
Pour la fabrication du sucre. Avec de bonnes méthodes
et des voies de transport perfectionnées, on pourrait
lçrer avec bénéfice le sucre blanc raffiné à 50 centimes
e kilogramme à Alexandrie.
BASSE EGYPTE. ,
Si nous passons de la haute Égypte à la basse Egypte,
nous trouverons des cultures plus nombreuses et plus
variées, tant celles d'hiver que celles d'été.
Pour l'hiver, on cultive le blé, l'orge, les fèves, le
tnaïs, le lin, le trëfle, les lupins et les pois chiches;
Pour l'été, le riz, le coton, l'indigo, la canne à sucre,
e maïs, la luzerne et les légumes, parmi lesquels le
goulgass, ou pomme de terre d'Egypte, joue un grand
f?le. On trouve également, dans quelques parties, le mû-
rier et des jardins fruitiers de quelque étendue. On peut
dire que la basse Égypte se prête à toutes les cultures
qu'on voudra y introduire ; car son climat est presque
celui du midi de l'Europe, et s'approche de celui d'une
grande partie de la Chine.
de Sa plus basse température ne descend jamais à moins
de 6 à 7 degrés au-dessus de zéro ; la plus haute n'at-
teint pas 50 degrés à l'ombre et au nord, et la moyenne
est à peu près de 23 degrés centigrades.
Les cultures se font au moyen de labours, d'engrais
et d'irrigations, tant pour l'été que pour l'hiver; et les
bons cultivateurs suivent certains assolements qu'une
longue expérience a indiqués comme les plus avanta-
geux. On n'a plus à élever l'eau qu'à une hauteur
Moyenne de 4 mètres. L'évaporation est moins considé-
rable que dans la haute Égypte, et les terres y sont
très-fortes, toutes circonstances qui favorisent les cui-
vres d'été. Enfin, on trouve dans les nombreuses hau-
teurs qui servent de base aux villages d'aujourd'hui, ou
qui forment les ruines des anciennes villes, des minières
de substances pulvérulentes et azotées, d'où l'on tire tous
les engrais dont on a besoin, sans avoir d'autres frais
que le transport.
Nous donnons à la fin de ce travail un aperçu des
frais de culture et des produits obtenus sur une petite
ferme placée dans de très-mauvaises conditions, et qui
a été exploitée pendant dix années par un agriculteur
français, ancien maréchal ferrant à la ferme de Roville.
C'est le résultat obtenu en 1846, à l'époque où le prix
des matières alimentaires était beaucoup moins élevé
qu'aujourd'hui.
Pour conclure de cet aperçu spécial de la culture sur
un terrain particulier à l'ensemble des cultures de la
basse Egypte, nous avons dressé un tableau des produits
moyens qu'on tire des diverses espèces de terrain. Ce
tableau est le résultat des renseignements que nous
avons obtenus des agriculteurs les plus éclairés de
l'Egypte pendant un grand nombre d'années, et nous
le présentons avec confiance comme un document statis-
tique utile aux économistes. Enfin, nous faisons suivre
ces deux tableaux d'un troisième, indiquant la valeur
calorifique des divers combustibles en usage dans les
différentes cultures de la basse Egypte. Ce tableau a été
obtenu par des expériences directes faites à l'école poly-
technique deBoulac, pendant queM. Lambert-Bey en était
le directeur, et sur la demande que j'en avais faite. Il
était désirable, en effet, de pouvoir comparer le prix de
revient de l'eau, en employant alternativement les bœufs,
le vent ou la vapeur, pour la monter et la répandre sur
les terrains, à l'époque de l'étiage, c'est-à-dire pendant
six mois de l'année. ,..
Avec les machines actuelles, l'eau revient à 0 fr. 006
par mètre cube élevé à 1 mètre de hauteur, tandis
qu'avec des machines à vapeur alimentées par ces com-
bustibles ce chiffre s'abaisse au-dessous de 0 fr. 001.
On peut voir, par les chiffres que nous mettrons sous
les yeux de nos lecteurs quels avantages procure l'agri-
culture en Egypte, et combien ces avantages seront
augmentés par l'emploi des machines à vapeur et des
instruments perfectionnés.
Nous ne parlons pas de toutes les cultures spéciales
qu'on pourra introduire dans l'isthme, comme le sorgho
sucré, le mûrier, l'arbre à cire, etc., etc. ; car il nous
suffisait de montrer que, sans rien changer aux habi-
tudes du pays, et en employant le cultivateur égyptien,
le minimum des produits que la Compagnie obtiendra, en r
cultivant ses terrains de l'isthme, sera de 440 piastres 30 ,
par feddan, ou 1100 piastres environ, c'est-à-dire
277ir. 50 cent. par hectare.
Dans un prochain article, nous ferons connaître les
méthodes employées pour les irrigations, les quantités
d'eau nécessaires pour chaque culture, et quelle est
l'économie qu'on peut obtenir dans cette partie essen-
tielle des travaux agricoles par l'emploi de machines
perfectionnées. MOUGEL-BEY.
(La suite au numéro prochain.)\
iuent complétement ; et comme les terrains sont à 9 ou
10 mètres en moyenne au-dessus de l'étiage du fleuve,
c est à cette hauteur qu'il s'agit d'élever les eaux. Si l'on
co .d' (
considère en outre que l'on n'a pour élever les eaux que
les machines très-défectueuses employées par les anciens
Egyptiens ou la main de l'homme", on comprendra pour-
voi ces cultures sont si peu en usage dans une contrée
ou elles semblent au contraire présenter tant d'avan-
ces.
Les cultures d'été se divisent en deux classes : celles
qui occupent le terrain toute l'année, et celles qu'on
pourrait appeler cultures dérobées, parce qu'elles n'oc-
cupent le sol que dans l'intervalle de deux cultures d'hi-
Ver. La canne à sucre, l'indigo et le coton font partie de
la première classe. Le maïs, la laitue oléagineuse, le
ran, etc., se rangent dans la seconde.
Les cultures d'été de la première classe étant très-
épuisantes, et ne pouvant pas jouir des bienfaits de
Inondation, exigent de l'engrais, qui est la fiente de
Pigeon. On trouve dans la haute Égypte de nombreux
Pigeonniers établis principalement dans ce but ; car on
tire très-peu de profit des volailles qui produisent l'en-
dais.
On obtient jusqu'à 75 quintaux de sucre (le quintal
de45 kilogrammes) par hectare de canne à sucre, et l'on
Peut dire qu'aucun pays n'est plus favorablement disposé
Pour la fabrication du sucre. Avec de bonnes méthodes
et des voies de transport perfectionnées, on pourrait
lçrer avec bénéfice le sucre blanc raffiné à 50 centimes
e kilogramme à Alexandrie.
BASSE EGYPTE. ,
Si nous passons de la haute Égypte à la basse Egypte,
nous trouverons des cultures plus nombreuses et plus
variées, tant celles d'hiver que celles d'été.
Pour l'hiver, on cultive le blé, l'orge, les fèves, le
tnaïs, le lin, le trëfle, les lupins et les pois chiches;
Pour l'été, le riz, le coton, l'indigo, la canne à sucre,
e maïs, la luzerne et les légumes, parmi lesquels le
goulgass, ou pomme de terre d'Egypte, joue un grand
f?le. On trouve également, dans quelques parties, le mû-
rier et des jardins fruitiers de quelque étendue. On peut
dire que la basse Égypte se prête à toutes les cultures
qu'on voudra y introduire ; car son climat est presque
celui du midi de l'Europe, et s'approche de celui d'une
grande partie de la Chine.
de Sa plus basse température ne descend jamais à moins
de 6 à 7 degrés au-dessus de zéro ; la plus haute n'at-
teint pas 50 degrés à l'ombre et au nord, et la moyenne
est à peu près de 23 degrés centigrades.
Les cultures se font au moyen de labours, d'engrais
et d'irrigations, tant pour l'été que pour l'hiver; et les
bons cultivateurs suivent certains assolements qu'une
longue expérience a indiqués comme les plus avanta-
geux. On n'a plus à élever l'eau qu'à une hauteur
Moyenne de 4 mètres. L'évaporation est moins considé-
rable que dans la haute Égypte, et les terres y sont
très-fortes, toutes circonstances qui favorisent les cui-
vres d'été. Enfin, on trouve dans les nombreuses hau-
teurs qui servent de base aux villages d'aujourd'hui, ou
qui forment les ruines des anciennes villes, des minières
de substances pulvérulentes et azotées, d'où l'on tire tous
les engrais dont on a besoin, sans avoir d'autres frais
que le transport.
Nous donnons à la fin de ce travail un aperçu des
frais de culture et des produits obtenus sur une petite
ferme placée dans de très-mauvaises conditions, et qui
a été exploitée pendant dix années par un agriculteur
français, ancien maréchal ferrant à la ferme de Roville.
C'est le résultat obtenu en 1846, à l'époque où le prix
des matières alimentaires était beaucoup moins élevé
qu'aujourd'hui.
Pour conclure de cet aperçu spécial de la culture sur
un terrain particulier à l'ensemble des cultures de la
basse Egypte, nous avons dressé un tableau des produits
moyens qu'on tire des diverses espèces de terrain. Ce
tableau est le résultat des renseignements que nous
avons obtenus des agriculteurs les plus éclairés de
l'Egypte pendant un grand nombre d'années, et nous
le présentons avec confiance comme un document statis-
tique utile aux économistes. Enfin, nous faisons suivre
ces deux tableaux d'un troisième, indiquant la valeur
calorifique des divers combustibles en usage dans les
différentes cultures de la basse Egypte. Ce tableau a été
obtenu par des expériences directes faites à l'école poly-
technique deBoulac, pendant queM. Lambert-Bey en était
le directeur, et sur la demande que j'en avais faite. Il
était désirable, en effet, de pouvoir comparer le prix de
revient de l'eau, en employant alternativement les bœufs,
le vent ou la vapeur, pour la monter et la répandre sur
les terrains, à l'époque de l'étiage, c'est-à-dire pendant
six mois de l'année. ,..
Avec les machines actuelles, l'eau revient à 0 fr. 006
par mètre cube élevé à 1 mètre de hauteur, tandis
qu'avec des machines à vapeur alimentées par ces com-
bustibles ce chiffre s'abaisse au-dessous de 0 fr. 001.
On peut voir, par les chiffres que nous mettrons sous
les yeux de nos lecteurs quels avantages procure l'agri-
culture en Egypte, et combien ces avantages seront
augmentés par l'emploi des machines à vapeur et des
instruments perfectionnés.
Nous ne parlons pas de toutes les cultures spéciales
qu'on pourra introduire dans l'isthme, comme le sorgho
sucré, le mûrier, l'arbre à cire, etc., etc. ; car il nous
suffisait de montrer que, sans rien changer aux habi-
tudes du pays, et en employant le cultivateur égyptien,
le minimum des produits que la Compagnie obtiendra, en r
cultivant ses terrains de l'isthme, sera de 440 piastres 30 ,
par feddan, ou 1100 piastres environ, c'est-à-dire
277ir. 50 cent. par hectare.
Dans un prochain article, nous ferons connaître les
méthodes employées pour les irrigations, les quantités
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l'économie qu'on peut obtenir dans cette partie essen-
tielle des travaux agricoles par l'emploi de machines
perfectionnées. MOUGEL-BEY.
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