Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1856 10 juillet 1856
Description : 1856/07/10 (A1,N2). 1856/07/10 (A1,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202047q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUXJtlERS. 21
ean. Ch. Manby, tous deux ingénieurs, et par M. le
capitaine Harris, de la marine britannique des Indes;
la Hollande, par M. Conrad; l'Autriche, par M. de Ne-
grelh; le Piémont, par M. Paleocapa; la Prusse, par
- Lentze; l'Espagne, par don Cipriano-Segundo Mon-
teslno; et la France, par M. le contre-amiral Rigault de
Genouilly, M. le capitaine de vaisseau Jaurès, MM. Renaud
et Lieussou. M. Mougel-Bey, ingénieur de S. A. le vice-
101, assistait à la séance, où étaient également présents
MM. Ferdinand de Lesseps, Jomard et Barthélemy Saint-
Hilaire, ces deux derniers membres de l'Institut.
, La plupart des membres étaient venus, avec une exac-
06 et un zèle très-honorables, de contrées fort éloi-
gnées : de Vienne, de Berlin, de la Haye, de Madrid,
de Turin et de Londres. Les fonctions les plus hautes,
es affaires les plus importantes n'avaient retenu per-
sonne. I, assemblée a été complète, sauf l'exception que
nous avons indiquée. C'est une preuve bien frappante
de intérêt universel qu'excite notre grande entreprise.
Les délibérations préparées, comme nous l'avons dit
dans notre précédent numéro, ont porté successivement
sur les points principaux qu'embrasse le projet, et dont
a solution doit être reproduite dans le rapport définitif.
a rédaction de ce rapport a été confiée à une sous-
émission, qui est composée de MM. Conrad, Renaud
et Lieussou, auxquels ont été adjoints MM. Mougel-Bey
et Barthélémy Saint-Hilaire.
En attendant la publication de ce rapport et celle des
Procès-verbaux, nous pouvons faire connaître dès à pré-
Sent les résultats les plus généraux des délibérations de
a Commission internationale.
Elle a d'abord rejeté, après une discussion détaillée,
tous les systèmes de tracé indirect, c'est-à-dire les sys-
tèmes qui conduisent le canal au travers de l'Egypte, de
uez à Alexandrie ; et elle a adopté la coupure directe
de l'isthme, de la mer Rouge à la Méditerranée, de Suez
à Péluse.
l'e Elle a décidé ensuite que le canal serait alimenté par
l' eau de la mer et non par l'eau du Nil.
la En ce qui concerne la traversée dans les Lacs Amers,
a Commission internationale a décidé que ces lacs se-
rient remplis par l'eau de la mer Rouge, et que la na-
tation y resterait libre. Le canal n'y serait point endi-
gué, et le chenal serait indiqué par des balises.
Une conséquence très-importante est sortie de cette
Résolution : c'est que le canal n'aura point d'écluses ni
a l'entrée de Suez, ni à celle de Péluse, pas plus qu'il
en aura dans tout le reste du parcours. C'est un point
considérable; et, sans être marin, on conçoit aisément
combien une telle disposition du canal sera avantageuse
à la navigation. Les plus grands navires, arrivant de
Bab-el-Mandeb ou de la Méditerranée, pourront aller de
Suez à Péluse, et vice vei-sd; sans avoir à s'arrêter un
seul instant. La Commission a réservé d'ailleurs la fa-
culté d'établir des écluses, dans le cas où plus tard elles
seraient jugées nécessaires.
Ainsi, la mer intérieure que formeront les Lacs Amers,
Sur une surface de 330 millions de mètres carrés, sera
comme un immense modérateur des eaux, qui amortira
les courants que pourraient former dans le canal les ma-
rées venant de la mer Rouge.
Après ces diverses questions essentielles, venait celle
de la largeur du canal et de sa profondeur. Il aura
100 mètres de large à la ligne d'eau (GG mètres au pla-
fond) dans la partie comprise entre Suez et les Lacs
Amers. Une partie de 10 kilomètres sera empierrée.
Dans tout le reste du parcours, le canal aura 80 mètres
de large à la ligne d'eau (48 mètres au plafond). D'ail-
leurs, le profil du canal a été maintenu tel que l'ont éta-
bli les ingénieurs de S. A. le vice-roi pour les banquettes
et les talus.
La question des ports dans la mer Rouge et dans la
Méditerranée n'était guère moins grave que les précé-
dentes. Voici les solutions de la Commission internatio-
nale :
Au port Saïd, sur la Méditerranée, entre Oum-Fareg
et Oum-Gemileh, la largeur du chenal sera de 400 mè-
tres avec arrière-bassin, et toutes les autres dispositions
proposées par la Commission qui était allée en Égypte
sont adoptées. Les jetées nord et sud auront 3,500 et
2,500 mètres.
Au port de Suez, la largeur du chenal sera de 300 mè-
tres avec arrière-bassin. Les jetées seront poussées seu-
lement aux profondeurs de 6 mètres, et le reste du
chenal sera dragué jusqu'aux profondeurs de 9 mètres.
Les jetées auront à peine 1600 mètres de long.
Le tracé du canal étant ainsi réglé, la Commission
internationale s'est occupée des abords, et elle a regardé
comme une conséquence nécessaire de l'ouverture du
canal l'éclairage des côtes d'Egypte, du fort du Mara-
bout, à l'ouest d'Alexandrie, jusqu'au delà de Péluse,
vingt lieues à l'est, et des côtes de la mer Rouge sur les
points dangereux, soit au fond du golfe, à Suez, soit à
l'entrée, à Bab-el-Mandeb.
Un port intérieur de ravitaillement, de réparation et
de radoub serait créé au lac Timsah. Pour les canaux
secondaires d'eau douce, qui doivent relier le canal ma-
ritime au Caire et au reste de l'Egypte, la Commission a
déclaré qu'elle s'en remettait aux ingénieurs qui seront
chargés de l'exécution. Quant à elle, cependant, elle
préférerait techniquement la prise d'eau près de Belbeys,
par le canal actuel de Zagazig, à celle que proposent
MM. les ingénieurs de S. A. le vice-roi, un peu au-des-
sous du Caire, par suite de considérations locales dont
on a apprécié la gravité.
Restait une dernière question, dont la Commission
internationale avait à s'occuper, c'était celle de la navi-
gation dans la mer Rouge. Un peu plus loin nous don-
nerons une analyse spéciale de cette partie de la dis-
cussion; ici, nous nous bornons à dire que, grâce aux
lumières des marins expérimentés qui faisaient partie de
la Commission, toutes les préventions entassées à plaisir
contre cette navigation sont désormais détruites. C'est
un point d'ailleurs sur lequel nous aurons fréquemment
à revenir. Nos lecteurs en sentent, comme nous, toute
l'importance.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
ean. Ch. Manby, tous deux ingénieurs, et par M. le
capitaine Harris, de la marine britannique des Indes;
la Hollande, par M. Conrad; l'Autriche, par M. de Ne-
grelh; le Piémont, par M. Paleocapa; la Prusse, par
- Lentze; l'Espagne, par don Cipriano-Segundo Mon-
teslno; et la France, par M. le contre-amiral Rigault de
Genouilly, M. le capitaine de vaisseau Jaurès, MM. Renaud
et Lieussou. M. Mougel-Bey, ingénieur de S. A. le vice-
101, assistait à la séance, où étaient également présents
MM. Ferdinand de Lesseps, Jomard et Barthélemy Saint-
Hilaire, ces deux derniers membres de l'Institut.
, La plupart des membres étaient venus, avec une exac-
06 et un zèle très-honorables, de contrées fort éloi-
gnées : de Vienne, de Berlin, de la Haye, de Madrid,
de Turin et de Londres. Les fonctions les plus hautes,
es affaires les plus importantes n'avaient retenu per-
sonne. I, assemblée a été complète, sauf l'exception que
nous avons indiquée. C'est une preuve bien frappante
de intérêt universel qu'excite notre grande entreprise.
Les délibérations préparées, comme nous l'avons dit
dans notre précédent numéro, ont porté successivement
sur les points principaux qu'embrasse le projet, et dont
a solution doit être reproduite dans le rapport définitif.
a rédaction de ce rapport a été confiée à une sous-
émission, qui est composée de MM. Conrad, Renaud
et Lieussou, auxquels ont été adjoints MM. Mougel-Bey
et Barthélémy Saint-Hilaire.
En attendant la publication de ce rapport et celle des
Procès-verbaux, nous pouvons faire connaître dès à pré-
Sent les résultats les plus généraux des délibérations de
a Commission internationale.
Elle a d'abord rejeté, après une discussion détaillée,
tous les systèmes de tracé indirect, c'est-à-dire les sys-
tèmes qui conduisent le canal au travers de l'Egypte, de
uez à Alexandrie ; et elle a adopté la coupure directe
de l'isthme, de la mer Rouge à la Méditerranée, de Suez
à Péluse.
l'e Elle a décidé ensuite que le canal serait alimenté par
l' eau de la mer et non par l'eau du Nil.
la En ce qui concerne la traversée dans les Lacs Amers,
a Commission internationale a décidé que ces lacs se-
rient remplis par l'eau de la mer Rouge, et que la na-
tation y resterait libre. Le canal n'y serait point endi-
gué, et le chenal serait indiqué par des balises.
Une conséquence très-importante est sortie de cette
Résolution : c'est que le canal n'aura point d'écluses ni
a l'entrée de Suez, ni à celle de Péluse, pas plus qu'il
en aura dans tout le reste du parcours. C'est un point
considérable; et, sans être marin, on conçoit aisément
combien une telle disposition du canal sera avantageuse
à la navigation. Les plus grands navires, arrivant de
Bab-el-Mandeb ou de la Méditerranée, pourront aller de
Suez à Péluse, et vice vei-sd; sans avoir à s'arrêter un
seul instant. La Commission a réservé d'ailleurs la fa-
culté d'établir des écluses, dans le cas où plus tard elles
seraient jugées nécessaires.
Ainsi, la mer intérieure que formeront les Lacs Amers,
Sur une surface de 330 millions de mètres carrés, sera
comme un immense modérateur des eaux, qui amortira
les courants que pourraient former dans le canal les ma-
rées venant de la mer Rouge.
Après ces diverses questions essentielles, venait celle
de la largeur du canal et de sa profondeur. Il aura
100 mètres de large à la ligne d'eau (GG mètres au pla-
fond) dans la partie comprise entre Suez et les Lacs
Amers. Une partie de 10 kilomètres sera empierrée.
Dans tout le reste du parcours, le canal aura 80 mètres
de large à la ligne d'eau (48 mètres au plafond). D'ail-
leurs, le profil du canal a été maintenu tel que l'ont éta-
bli les ingénieurs de S. A. le vice-roi pour les banquettes
et les talus.
La question des ports dans la mer Rouge et dans la
Méditerranée n'était guère moins grave que les précé-
dentes. Voici les solutions de la Commission internatio-
nale :
Au port Saïd, sur la Méditerranée, entre Oum-Fareg
et Oum-Gemileh, la largeur du chenal sera de 400 mè-
tres avec arrière-bassin, et toutes les autres dispositions
proposées par la Commission qui était allée en Égypte
sont adoptées. Les jetées nord et sud auront 3,500 et
2,500 mètres.
Au port de Suez, la largeur du chenal sera de 300 mè-
tres avec arrière-bassin. Les jetées seront poussées seu-
lement aux profondeurs de 6 mètres, et le reste du
chenal sera dragué jusqu'aux profondeurs de 9 mètres.
Les jetées auront à peine 1600 mètres de long.
Le tracé du canal étant ainsi réglé, la Commission
internationale s'est occupée des abords, et elle a regardé
comme une conséquence nécessaire de l'ouverture du
canal l'éclairage des côtes d'Egypte, du fort du Mara-
bout, à l'ouest d'Alexandrie, jusqu'au delà de Péluse,
vingt lieues à l'est, et des côtes de la mer Rouge sur les
points dangereux, soit au fond du golfe, à Suez, soit à
l'entrée, à Bab-el-Mandeb.
Un port intérieur de ravitaillement, de réparation et
de radoub serait créé au lac Timsah. Pour les canaux
secondaires d'eau douce, qui doivent relier le canal ma-
ritime au Caire et au reste de l'Egypte, la Commission a
déclaré qu'elle s'en remettait aux ingénieurs qui seront
chargés de l'exécution. Quant à elle, cependant, elle
préférerait techniquement la prise d'eau près de Belbeys,
par le canal actuel de Zagazig, à celle que proposent
MM. les ingénieurs de S. A. le vice-roi, un peu au-des-
sous du Caire, par suite de considérations locales dont
on a apprécié la gravité.
Restait une dernière question, dont la Commission
internationale avait à s'occuper, c'était celle de la navi-
gation dans la mer Rouge. Un peu plus loin nous don-
nerons une analyse spéciale de cette partie de la dis-
cussion; ici, nous nous bornons à dire que, grâce aux
lumières des marins expérimentés qui faisaient partie de
la Commission, toutes les préventions entassées à plaisir
contre cette navigation sont désormais détruites. C'est
un point d'ailleurs sur lequel nous aurons fréquemment
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l'importance.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
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