Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1856 10 août 1856
Description : 1856/08/10 (A1,N4). 1856/08/10 (A1,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202049j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
52 L'ISTHME DE SUEZ,
officielle, à 10,250 liv. st., c'est-à-dire 256,250 fr. L'amirauté
n'entend admettre aucune excuse, de quelque genre qu'elle
soit; et jamais elle ne fera remise de l'amende, pour quelque
motif qu'elle ait été encourue. Les cas mêmes de force majeure
ne seront jamais pris en considération.
La Compagnie Péninsulaire et Orientale, quoiqu'elle eût un
service parfaitement monté par la mer Rouge, n'a pas cru
de sa prudence de s'exposer à ces rigueurs inflexibles; et ce-
pendant elle a des steamers qui, comme le Simla, font 14 nœuds
à l'heure et vont en 7 jours 6 heures de Southampton à Malte,
et en 11 de Spithead à Constantinople. Elle comptait en mettre
9 de cette force sur la ligne qu'elle soumissionnait et qu'elle
n'a pu obtenir.
Lord Stanley d'Alderley a annoncé que le voyage d'Australie
se ferait par Suez en 50 jours, et il aurait pu dire encore
beaucoup moins, puisqu'un clipper à hélice venait de le faire
en 59 jours par le Cap. Ce clipper est le Royal Charter, parti
le 16 février dernier de Southampton et arrivé le 17 avril à
Hobson-Bay.
Si la Compagnie Péninsulaire et Orientale, expérimentée
comme elle l'est, n'a pas voulu risquer de pareils engage-
ments, on voit, d'après la récente adjudication, que les Lords
commissaires de l'amirauté ont absolument tenu à ce qu'on
les prît, et qu'il s'est trouvé des compagnies puissantes et ho-
norables pour les prendre. Il est donc clair que de part et
d'antre on est persuadé que ce voyage énorme, qui a plus de
4,000 lieues, même par Suez, peut se faire à jour fixe. On
saura bientôt à quoi s'en tenir. Pour nous, la seule consé-
quence que nous voulons tirer de ces faits, c'est que la mer
Rouge n'est pas si difficile et si peu hospitalière qu'on le dit.
L'amirauté anglaise est de notre avis; la compagnie adjudi-
cataire le partage; et il ne paraît pas qu'elles redoutent plus
que noas la désapprobation de la Revue d'Edimbourg.
VICTOR DELAMALLE.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
A notre correspondance ordinaire d'Alexandrie, nous
joignons la lettre suivante, que nous empruntons au
Times du 19 juillet dernier, et que nous traduisons
tout entière. Nos lecteurs verront que cette lettre est
très-importante. D'abord, elle constate que le corres-
pondant du Times f qui n'avait pas été toujours très-
juste envers le gouvernement égyptien, reconnaît au-
jourd'hui la vraie situation des choses et qu'il l'apprécie
tout à fait comme nous. Les rapports de l'Egypte et de
la Porté sont excellents et attestent une entente parfaite
entre le suzerain et le vassal. En second lieu, le cor-
respondant du Times nous apprend quelques-uns des
résultats de l'exploration du Tartarus, cette corvette
anglaise qui est allée dans la baie de Péluse contrôler
les travaux hydrographiques de la Commission interna-
tionale.
Voici la lettre extraite du Times :
ÉGYPTE.
[Correspondance particulière du TIMES).
« Alexandrie, 8 juillet 1856.
r de la Compagnie Péninsulaire et Orientale,
f ariivé m le 4, repart demain matin avec les malles de
^kl^utta
k faTs0 «l'gdnisèfciun du transit.
» L'Indus est parti d'Alexandrie le 21 du mois dernier; cI
bien que le steamer Renlinck fût arrivé à Suez le 17, le prc'
mier ne mit à la voile que quatre jours après; et malgré celai
le transit ne put trouver le temps de transporter les marchafl"
dises par la voie de terre.
» Dans l'assurance que la réouverture des communication5
avec l'Australie par l'Egypte occasionnera un grand accroisse"
ment du trafic, l'agent de la Compagnie Péninsulaire et Orieil-
tale a obtenu du gouvernement la réduction à 1/4 p. 100 Il
la valeur, pour droit de transit par l'Egypte, sur l'or provenait
de l'Australie, le droit ordinaire sur les matières d'or ou d'af
gent étant de 3/8 p. 100.
» Le transit acquiert d'année en année plus d'importance-
La valeur des matières précieuses qui ont passé par l'Egyp^
pendant les six derniers mois s'est élevée à 6,156,636 f-
La valeur des marchandises venant de l'Angleterre ou dest"
nées pour l'Angleterre a atteint le chiffre de 793,507 f
(19,836,675 fr.); pour la France et de la France, 317,420 f
(8,000,000 fr.); pour l'Autriche et de l'Autriche, 4,457 £
(115,000 fr.); pour l'Italie et de l'Italie, 18,921 £ (473,000 f);
pour l'Espagne et de l'Espagne, 609 £ (15,000 fr.); pour la
Turquie et de la Turquie, 15,000 £ (375,000 fr.).
- La position du pacha d'Egypte vis-à-vis du sultan a df
puis quelques semaines subi une amélioration sensible. Quel-
ques jours après l'arrivée de Reschid-Pacha, un bateau à va'
peur de guerre turc fit son entrée ayant à bord un envoyé du
sultan qui apportait à Saïd-Pacha un sabre et une robe d'hofl'
neur, à son fils une épée et le titre de pacha, et trois leures
du sultan cachetées avec le sceau particulier du Grand Se1'
gneur, qui furent lues publiquement au palais du pacha, a
Gabarri, en présence de toutes les autorités égyptiennes et
d'un grand nombre de troupes. Ces lettres replacent le pacha
sur un pied très-amical avec le sultan; et leur objet était
Jo de remercier Saïd-Pacha pour l'aide que l'Égypte avait
prêtée dans la dernière guerre ; 2° pour lui annoncer la 60
de la guerre ; et 3° pour accompagner les présents.
» Saïd-Pacha semblait touché des honneurs qu'on lui fai-
, dLi
sait. S. A. a reçu les lettres et les présents avec les marques dLl
plus profond respect; et on voit qu'il est plus satisfait évidea"
ment que lorsqu'il était moins bien avec son suzerain, quoi'
qu'il soit hors de doute qu'il devra payer avec usure les attell'
tions dont il est l'objet. Son fils, qui a été créé pacha et conl'
mandant en chef de l'armée égyptienne, n'a pas trois ans; et
à l'occasion de l'investiture, il était accompagné de sa nour-
rice, femme anglaise loin de laquelle l'enfant n'est point hell'
reux. C'est une chose très-remarquable que Saïd-Pacha laisse
avec une confiance si entière le soin de son fils unique à ulle
femme anglaise, rompant ainsi avec les préjugés de son pays;
et il était fort étrange de voir une femme sans voile, dans une
position d'une haute confiance, placée au milieu des pachas el
des musulmans de tous rangs.
« Presque tous les nouveaux parents du vice-roi sont ici e"
ce moment, et ils se réunissent souvent dans des visites amicales
et de politesse.
n Reschid-Pacha passe son temps très-doucement. Il oc'
cupe le splendide palais de Raas-et-Tin, et il parait que Ie
seul motif de sa visite actuelle à Alexandrie est d'être absent
de Constantinople. Il restera, c'est certain, pour les fêtes splet"
dides qui auront lieu le 16 courant, et dont les préparatifs 50
font de la manière la plus magnifique et avec une prodigalile
inouïe.
» Le navire de S. M. B., Tartarus, est arrivé hier du Delta;
où il était occupé à faire des explorations, et il a réuni des
informations qui seront d'une grande importance lorsqu'on
officielle, à 10,250 liv. st., c'est-à-dire 256,250 fr. L'amirauté
n'entend admettre aucune excuse, de quelque genre qu'elle
soit; et jamais elle ne fera remise de l'amende, pour quelque
motif qu'elle ait été encourue. Les cas mêmes de force majeure
ne seront jamais pris en considération.
La Compagnie Péninsulaire et Orientale, quoiqu'elle eût un
service parfaitement monté par la mer Rouge, n'a pas cru
de sa prudence de s'exposer à ces rigueurs inflexibles; et ce-
pendant elle a des steamers qui, comme le Simla, font 14 nœuds
à l'heure et vont en 7 jours 6 heures de Southampton à Malte,
et en 11 de Spithead à Constantinople. Elle comptait en mettre
9 de cette force sur la ligne qu'elle soumissionnait et qu'elle
n'a pu obtenir.
Lord Stanley d'Alderley a annoncé que le voyage d'Australie
se ferait par Suez en 50 jours, et il aurait pu dire encore
beaucoup moins, puisqu'un clipper à hélice venait de le faire
en 59 jours par le Cap. Ce clipper est le Royal Charter, parti
le 16 février dernier de Southampton et arrivé le 17 avril à
Hobson-Bay.
Si la Compagnie Péninsulaire et Orientale, expérimentée
comme elle l'est, n'a pas voulu risquer de pareils engage-
ments, on voit, d'après la récente adjudication, que les Lords
commissaires de l'amirauté ont absolument tenu à ce qu'on
les prît, et qu'il s'est trouvé des compagnies puissantes et ho-
norables pour les prendre. Il est donc clair que de part et
d'antre on est persuadé que ce voyage énorme, qui a plus de
4,000 lieues, même par Suez, peut se faire à jour fixe. On
saura bientôt à quoi s'en tenir. Pour nous, la seule consé-
quence que nous voulons tirer de ces faits, c'est que la mer
Rouge n'est pas si difficile et si peu hospitalière qu'on le dit.
L'amirauté anglaise est de notre avis; la compagnie adjudi-
cataire le partage; et il ne paraît pas qu'elles redoutent plus
que noas la désapprobation de la Revue d'Edimbourg.
VICTOR DELAMALLE.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
A notre correspondance ordinaire d'Alexandrie, nous
joignons la lettre suivante, que nous empruntons au
Times du 19 juillet dernier, et que nous traduisons
tout entière. Nos lecteurs verront que cette lettre est
très-importante. D'abord, elle constate que le corres-
pondant du Times f qui n'avait pas été toujours très-
juste envers le gouvernement égyptien, reconnaît au-
jourd'hui la vraie situation des choses et qu'il l'apprécie
tout à fait comme nous. Les rapports de l'Egypte et de
la Porté sont excellents et attestent une entente parfaite
entre le suzerain et le vassal. En second lieu, le cor-
respondant du Times nous apprend quelques-uns des
résultats de l'exploration du Tartarus, cette corvette
anglaise qui est allée dans la baie de Péluse contrôler
les travaux hydrographiques de la Commission interna-
tionale.
Voici la lettre extraite du Times :
ÉGYPTE.
[Correspondance particulière du TIMES).
« Alexandrie, 8 juillet 1856.
r de la Compagnie Péninsulaire et Orientale,
f ariivé m le 4, repart demain matin avec les malles de
^kl^utta
k faTs0 «l'gdnisèfciun du transit.
» L'Indus est parti d'Alexandrie le 21 du mois dernier; cI
bien que le steamer Renlinck fût arrivé à Suez le 17, le prc'
mier ne mit à la voile que quatre jours après; et malgré celai
le transit ne put trouver le temps de transporter les marchafl"
dises par la voie de terre.
» Dans l'assurance que la réouverture des communication5
avec l'Australie par l'Egypte occasionnera un grand accroisse"
ment du trafic, l'agent de la Compagnie Péninsulaire et Orieil-
tale a obtenu du gouvernement la réduction à 1/4 p. 100 Il
la valeur, pour droit de transit par l'Egypte, sur l'or provenait
de l'Australie, le droit ordinaire sur les matières d'or ou d'af
gent étant de 3/8 p. 100.
» Le transit acquiert d'année en année plus d'importance-
La valeur des matières précieuses qui ont passé par l'Egyp^
pendant les six derniers mois s'est élevée à 6,156,636 f-
La valeur des marchandises venant de l'Angleterre ou dest"
nées pour l'Angleterre a atteint le chiffre de 793,507 f
(19,836,675 fr.); pour la France et de la France, 317,420 f
(8,000,000 fr.); pour l'Autriche et de l'Autriche, 4,457 £
(115,000 fr.); pour l'Italie et de l'Italie, 18,921 £ (473,000 f);
pour l'Espagne et de l'Espagne, 609 £ (15,000 fr.); pour la
Turquie et de la Turquie, 15,000 £ (375,000 fr.).
- La position du pacha d'Egypte vis-à-vis du sultan a df
puis quelques semaines subi une amélioration sensible. Quel-
ques jours après l'arrivée de Reschid-Pacha, un bateau à va'
peur de guerre turc fit son entrée ayant à bord un envoyé du
sultan qui apportait à Saïd-Pacha un sabre et une robe d'hofl'
neur, à son fils une épée et le titre de pacha, et trois leures
du sultan cachetées avec le sceau particulier du Grand Se1'
gneur, qui furent lues publiquement au palais du pacha, a
Gabarri, en présence de toutes les autorités égyptiennes et
d'un grand nombre de troupes. Ces lettres replacent le pacha
sur un pied très-amical avec le sultan; et leur objet était
Jo de remercier Saïd-Pacha pour l'aide que l'Égypte avait
prêtée dans la dernière guerre ; 2° pour lui annoncer la 60
de la guerre ; et 3° pour accompagner les présents.
» Saïd-Pacha semblait touché des honneurs qu'on lui fai-
, dLi
sait. S. A. a reçu les lettres et les présents avec les marques dLl
plus profond respect; et on voit qu'il est plus satisfait évidea"
ment que lorsqu'il était moins bien avec son suzerain, quoi'
qu'il soit hors de doute qu'il devra payer avec usure les attell'
tions dont il est l'objet. Son fils, qui a été créé pacha et conl'
mandant en chef de l'armée égyptienne, n'a pas trois ans; et
à l'occasion de l'investiture, il était accompagné de sa nour-
rice, femme anglaise loin de laquelle l'enfant n'est point hell'
reux. C'est une chose très-remarquable que Saïd-Pacha laisse
avec une confiance si entière le soin de son fils unique à ulle
femme anglaise, rompant ainsi avec les préjugés de son pays;
et il était fort étrange de voir une femme sans voile, dans une
position d'une haute confiance, placée au milieu des pachas el
des musulmans de tous rangs.
« Presque tous les nouveaux parents du vice-roi sont ici e"
ce moment, et ils se réunissent souvent dans des visites amicales
et de politesse.
n Reschid-Pacha passe son temps très-doucement. Il oc'
cupe le splendide palais de Raas-et-Tin, et il parait que Ie
seul motif de sa visite actuelle à Alexandrie est d'être absent
de Constantinople. Il restera, c'est certain, pour les fêtes splet"
dides qui auront lieu le 16 courant, et dont les préparatifs 50
font de la manière la plus magnifique et avec une prodigalile
inouïe.
» Le navire de S. M. B., Tartarus, est arrivé hier du Delta;
où il était occupé à faire des explorations, et il a réuni des
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