Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1856 10 août 1856
Description : 1856/08/10 (A1,N4). 1856/08/10 (A1,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202049j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 59
avaient des concurrents, et que s'il y avait dans la mer
Rouge cinq ou six cents bâtiments, par exemple, ou
enie cinq ou six mille, ce qu'on peut espérer quand la
navi t,
ga IOn par le Cap sera abandonnée.
Go On n'a point proposé de substituer des remor-
queurs et l'hélice auxiliaire à la voile ; seulement, on a
dit que la Compagnie du canal de Suez pourrait au besoin
établir un système de remorquage dans quelques parties
( ® la mer Rouge, ce qu'on maintient encore ; et l'on a
rmé, fait incontestable, que l'hélice, déjà adoptée
eXclusivement par la marine militaire, tend de plus en
blus tous les jours à remplacer ou à seconder la voile.
n a cité en preuve toutes les grandes compagnies d'ar-
mements maritimes. (Voir aussi les Lettres si remar-
quables de M. Xavier Raymond dans le Journal des
Débats des 26 avril, 7, 16, 26 mai, 4 et 25 juin et
juillet 1856.)
] 70 Dire que la mer Rouge est la pire des mers pour
la navigation à voiles est un fait matériellement inexact.
La nier Rouge est beaucoup plus facile que le détroit du
Pas-de-Calais, sillonné par des milliers de bâtiments.
On n a qu'à le demander à tous les marins ; et nos lec-
jeurs se rappellent que le capitaine Harris, membre de
da Commission internationale, qui a fait 70 traversées
ans la mer Rouge, a déclaré que, sauf le fond du
Soite, elle était aussi bonne que l'Adriatique ou la Médi-
terranée.
( 8° On n'a point abandonné les écluses, attendu qu'il
11 y en a jamais eu dans lé parcours du canal. On a re-
noncé au barrage éclusé de Suez, comme inutile. Mais
Ce n'est pas sur le conseil de la Revuepar le motif pé-
reniptoire qu'on a dit plus haut.
90 Le bosphore qu'on veut faire n'a pas paru du tout
s'n3ulier aux ingénieurs très-expérimentés et très-habiles
qUI sont venus voir de leurs yeux les localités. Leur au-
tOri té vaut au moins celle de l'auteur de l'article.
10° Les deux mers sont de niveau ; et les différences
que la marée et les vents peuvent amener dans les cas
les plus exceptionnels ne dépasseront jamais 3 mètres.
C'est donc 3 mètres de surélévation à répartir sur une
etendue de 30 lieues qu'aura le développement du canal;
et le courant y sera amorti, ou plutôt annulé, parles Lacs
Amers, remplis de l'eau du golfe Arabique.
110 Les sondages, au nombre de 19, ont tout au
COntraire démontré que le sous-sol n'a rien absolument
de mouvant, attendu qu'il est d'argile en général. Le
désert est parfaitement fixé, et tout ce qu'on a dit des
sables mobiles de l'isthme est simplement une fable ou
Une erreur.
120 Des calculs très-précis de M. Lieussou, hydro-
graphe de la marine et membre de la Commission, faits
d'après les observations de marées, démontrent que le
durant qui pourra s'établir dans le canal n'aura rien de
destructif pour ses berges. Nous engageons l'auteur de
article à refaire ces calculs, qui ont été soumis à
1 Académie des sciences.
13° L'auteur de l'article ignore sans doute que c'est
Par ces moyens, qu'il déclare inouïs, qu'a été construite
la jetée célèbre de Malamocco dans la lagune de Venise.
On est allé chercher les pierres à plus de 30 lieues de
là, en Styrie. En Hollande, on va chercher toutes les
pierres jusqu'en Norvège. Ce procédé qu'on trouve im-
praticable est tout simplement le procédé ordinaire.
140 Au lieu de ce démenti si vague et si général,
l'auteur eut mieux fait de citer les points précis sur les-
quels on s'est trompé. Il est vrai que c'eût été plus dif-
ficile.
15° Encore une fois, la réponse de M. Barthélémy
Saint-Hilaire a été aussi polie que réservée ; il en ap-
pelle à l'opinion de tous ceux qui l'ont lue.
16° Encore une fois, on n'a abandonné aucune des
erreurs signalées par la Revue d1 Edimbourg ; d'abord
c'était matériellement impossible, par la différence des
dates; et en second lieu, si la Revue d'Edimbourg a
commis des erreurs pour son compte, elle n'en a pas
redressé dans le travail qu'elle combattait, et l'on n'a
pu profiter de ses sages conseils.
170 La Revue d'Edimbourg ignore sans doute que le
Mahmoudieh, long de 20 lieues "fet large de 45 mètres,
a été curé au mois d'avril dernier en 22 jours par
ces fellahs si maladroits. Elle ignore aussi que sur
115,000 hommes employés, il n'y a eu que 5 malades
par 1,000., tant les précautions ont été bien prises.
C'est ce que toute Alexandrie, qui, grâce à ces travaux,
boit aujourd'hui de l'eau excellente, peut affirmer à la
Revue ; c'est ce que tous les journaux de l'Europe ont
raconté vers le milieu de mai dernier. Quant aux cri-
tiques, peut-être peu polies, qu'on adresse au gouver-
nement égyptien, nous les laissons pour ce qu'elles valent,
nous bornant à les déclarer, en face des faits qu'elles
méconnaissent, injustes et malveillantes.
18° La Revue d'Edimbourg , qui attend maintenant -
le rapport définitif de la Commission internationale,
aurait pu attendre d'abord le rapport sommaire avant
de faire son premier article. L'Europe entière savait que
la Commission internationale était partie pour l'Egypte
le 8 novembre 1855. Les amis de la vérité auraient dû
prendre patience, et connaître les résultats de cette ex-
ploration scientifique avant de se décider.
19° Il est tout simple que la Revue maintienne ses
assertions et y persiste. Quant à savoir si ces assertions
sont infirmées ou non, c'est le public qui est juge sur
ce point. Il est trop délicat de prononcer dans sa propre
cause.
20° Il n'y aura pas de port de premier ordre à Pé-
luse, attendu qu'il n'y aura pas même du tout de port.
Il y aura une simple entrée du canal, qui aura 400 mè-
tres entre les jetées. Il faut avoir beaucoup d'imagina-
tion pour rêver sur la plage de Péluse un Londres, un
Liverpool, ou même un Marseille, un Portsmouth ou
un Toulon.
21° La mer Rouge n'est pas actuellement inutile au
monde; car voilà que la malle d'Australie, adjugée par
l'amirauté anglaise il y a un mois, va venir y rejoindre
la malle de l'Inde et celle de la Chine, qui y passent déjà
depuis quinze ans.
En résumé, si la Revue d'Èdimbourg n'a d'autre
passion que celle de la vérité, les réponses qui précè-
avaient des concurrents, et que s'il y avait dans la mer
Rouge cinq ou six cents bâtiments, par exemple, ou
enie cinq ou six mille, ce qu'on peut espérer quand la
navi t,
ga IOn par le Cap sera abandonnée.
Go On n'a point proposé de substituer des remor-
queurs et l'hélice auxiliaire à la voile ; seulement, on a
dit que la Compagnie du canal de Suez pourrait au besoin
établir un système de remorquage dans quelques parties
( ® la mer Rouge, ce qu'on maintient encore ; et l'on a
rmé, fait incontestable, que l'hélice, déjà adoptée
eXclusivement par la marine militaire, tend de plus en
blus tous les jours à remplacer ou à seconder la voile.
n a cité en preuve toutes les grandes compagnies d'ar-
mements maritimes. (Voir aussi les Lettres si remar-
quables de M. Xavier Raymond dans le Journal des
Débats des 26 avril, 7, 16, 26 mai, 4 et 25 juin et
juillet 1856.)
] 70 Dire que la mer Rouge est la pire des mers pour
la navigation à voiles est un fait matériellement inexact.
La nier Rouge est beaucoup plus facile que le détroit du
Pas-de-Calais, sillonné par des milliers de bâtiments.
On n a qu'à le demander à tous les marins ; et nos lec-
jeurs se rappellent que le capitaine Harris, membre de
da Commission internationale, qui a fait 70 traversées
ans la mer Rouge, a déclaré que, sauf le fond du
Soite, elle était aussi bonne que l'Adriatique ou la Médi-
terranée.
( 8° On n'a point abandonné les écluses, attendu qu'il
11 y en a jamais eu dans lé parcours du canal. On a re-
noncé au barrage éclusé de Suez, comme inutile. Mais
Ce n'est pas sur le conseil de la Revuepar le motif pé-
reniptoire qu'on a dit plus haut.
90 Le bosphore qu'on veut faire n'a pas paru du tout
s'n3ulier aux ingénieurs très-expérimentés et très-habiles
qUI sont venus voir de leurs yeux les localités. Leur au-
tOri té vaut au moins celle de l'auteur de l'article.
10° Les deux mers sont de niveau ; et les différences
que la marée et les vents peuvent amener dans les cas
les plus exceptionnels ne dépasseront jamais 3 mètres.
C'est donc 3 mètres de surélévation à répartir sur une
etendue de 30 lieues qu'aura le développement du canal;
et le courant y sera amorti, ou plutôt annulé, parles Lacs
Amers, remplis de l'eau du golfe Arabique.
110 Les sondages, au nombre de 19, ont tout au
COntraire démontré que le sous-sol n'a rien absolument
de mouvant, attendu qu'il est d'argile en général. Le
désert est parfaitement fixé, et tout ce qu'on a dit des
sables mobiles de l'isthme est simplement une fable ou
Une erreur.
120 Des calculs très-précis de M. Lieussou, hydro-
graphe de la marine et membre de la Commission, faits
d'après les observations de marées, démontrent que le
durant qui pourra s'établir dans le canal n'aura rien de
destructif pour ses berges. Nous engageons l'auteur de
article à refaire ces calculs, qui ont été soumis à
1 Académie des sciences.
13° L'auteur de l'article ignore sans doute que c'est
Par ces moyens, qu'il déclare inouïs, qu'a été construite
la jetée célèbre de Malamocco dans la lagune de Venise.
On est allé chercher les pierres à plus de 30 lieues de
là, en Styrie. En Hollande, on va chercher toutes les
pierres jusqu'en Norvège. Ce procédé qu'on trouve im-
praticable est tout simplement le procédé ordinaire.
140 Au lieu de ce démenti si vague et si général,
l'auteur eut mieux fait de citer les points précis sur les-
quels on s'est trompé. Il est vrai que c'eût été plus dif-
ficile.
15° Encore une fois, la réponse de M. Barthélémy
Saint-Hilaire a été aussi polie que réservée ; il en ap-
pelle à l'opinion de tous ceux qui l'ont lue.
16° Encore une fois, on n'a abandonné aucune des
erreurs signalées par la Revue d1 Edimbourg ; d'abord
c'était matériellement impossible, par la différence des
dates; et en second lieu, si la Revue d'Edimbourg a
commis des erreurs pour son compte, elle n'en a pas
redressé dans le travail qu'elle combattait, et l'on n'a
pu profiter de ses sages conseils.
170 La Revue d'Edimbourg ignore sans doute que le
Mahmoudieh, long de 20 lieues "fet large de 45 mètres,
a été curé au mois d'avril dernier en 22 jours par
ces fellahs si maladroits. Elle ignore aussi que sur
115,000 hommes employés, il n'y a eu que 5 malades
par 1,000., tant les précautions ont été bien prises.
C'est ce que toute Alexandrie, qui, grâce à ces travaux,
boit aujourd'hui de l'eau excellente, peut affirmer à la
Revue ; c'est ce que tous les journaux de l'Europe ont
raconté vers le milieu de mai dernier. Quant aux cri-
tiques, peut-être peu polies, qu'on adresse au gouver-
nement égyptien, nous les laissons pour ce qu'elles valent,
nous bornant à les déclarer, en face des faits qu'elles
méconnaissent, injustes et malveillantes.
18° La Revue d'Edimbourg , qui attend maintenant -
le rapport définitif de la Commission internationale,
aurait pu attendre d'abord le rapport sommaire avant
de faire son premier article. L'Europe entière savait que
la Commission internationale était partie pour l'Egypte
le 8 novembre 1855. Les amis de la vérité auraient dû
prendre patience, et connaître les résultats de cette ex-
ploration scientifique avant de se décider.
19° Il est tout simple que la Revue maintienne ses
assertions et y persiste. Quant à savoir si ces assertions
sont infirmées ou non, c'est le public qui est juge sur
ce point. Il est trop délicat de prononcer dans sa propre
cause.
20° Il n'y aura pas de port de premier ordre à Pé-
luse, attendu qu'il n'y aura pas même du tout de port.
Il y aura une simple entrée du canal, qui aura 400 mè-
tres entre les jetées. Il faut avoir beaucoup d'imagina-
tion pour rêver sur la plage de Péluse un Londres, un
Liverpool, ou même un Marseille, un Portsmouth ou
un Toulon.
21° La mer Rouge n'est pas actuellement inutile au
monde; car voilà que la malle d'Australie, adjugée par
l'amirauté anglaise il y a un mois, va venir y rejoindre
la malle de l'Inde et celle de la Chine, qui y passent déjà
depuis quinze ans.
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