Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1856 25 juillet 1856
Description : 1856/07/25 (A1,N3). 1856/07/25 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
38 L'ISTHME DE SUEZ,
PORT D'ALEXANDRIE
MOUVEMENT COMMERCIAL EN 1855.
Le Moniteur universel, dans son numéro du 5 juillet
dernier, a donné les renseignements suivants. Il les em-
pruntait à un excellent recueil, les Annales du com-
merce extérieur, qui nous fournira souvent aussi à
nous-mêmes d'utiles citations.
« Un progrès considérable a signalé le commerce d'Alexan-
drie en 1855, spécialement aux exportations. En 1854, la
valeur totale en avait été de 75,705,473 fr. Elle a dépassé,
en 1855, 114 millions. C'est donc une différence de près de
40 millions de francs en faveur de ce dernier exercice.
» Cet accroissement sans exemple s'explique par les cir-
constances exceptionnelles où s'est trouvée l'Europe. Parmi
les principaux articles d'exportation, figurent en effet, en
première ligne, les céréales que l'Egypte produit en si grande
abondance. Or 1855 a été sous ce rapport une année privi-
légiée. La dernière inondation du Nil s'était élevée à une hau-
teur considérable. Une énorme quantité de terrains, non en-
semencés d'ordinaire, avaient pu être livrés à l'agriculture. Il
en est résulté naturellement une augmentation dans les pro-
duits. En outre, par suite du déficit des récoltes européennes
en 1854 et 1855, et de la nécessité où se sont trouvées les
puissances belligérantes de se procurer de grands approvi-
sionnements de toutes espèces, destinés à faire face aux be-
soins présents ou éventuels des divers corps d'armée, les
demandes de céréales sur la place d'Alexandrie se sont ac-
crues dans de très-fortes prpportions. Ainsi, pour ne citer
qu'un exemple, il avait été exporté, en 1854, 2,106,122 hec-
tolitres de blé représentant une valeur de 22,852,934 fr. En
1855, l'exportation de ce même produit a atteint 3,471,963 hec-
tolitres, valant 50,244,460 fr. C'est dans les mêmes propor-
tions que les autres céréales ont été demandées au marché
d'Alexandrie. A chaque nouvel accroissement dans le chiffre
de la demande correspondait naturellement une hausse con-
sidérable dans la valeur du produit. On a vu le blé se vendre
en .Egypte jusqu'à l35 piastres l'ardeb, dans le courant de
l'année dernière (36 fr. 1 hectolitre 80).
» Les principaux articles qui, avec les céréales, forment
l'exportation de l'Egypte, c'est-à-dire lés cotons, les gommes,
les graines de sésame, de lin et de coton, ont eu également
leur part dans l'augmentation générale qu'on vient de signaler.
» La graine de coton qui, il y a quelques années à peine,
se vendait, à cause de son peu d'utilité, à des prix insigni-
fiants, se payait en mars 1856 jusqu'à 18 fr. l'ardeb. Le secret
de là -valeur subitement acquise par ce produit se trouve dans
les résultats auxquels sont parvenus les spéculateurs, qui, après
de longs et infructueux efforts, ont su extraire de cette graine
une huile propre, comme celle du sésame, à la fabrication
tlii savon. Aussi l'expédition de la semence de coton d'Egypte
prend-elle tous les ans un développement de plus en plus
grand. En Égypte même, on commence à fabriquer de l'huile
de graine de coton; et, dans un prochain avenir, cette in-
dustrie naissante donnera sans doute de bons résultats pour
le pays. -
» La valeur des importations d'Alexandrie s'est aussi ac-
crue, bien que dans une proportion beaucoup moins forte.
En 1854, elle avait été de 47,556,293 fr.; elle a, dans le cou-
rant de 1855, atteint le chiffre de 53,521,302 fr. La différence
en faveur de 1855 est donc de 5,975,009 fr. Cette augmenta-
tion a sa sourcé dans le nombre toujours croissant des Euro-
péens qui viennent s'établir en Egypte. Ne trouvant pas dans -
le pays tous les objets nécessaires à leurs besoins et à leurs
'habitudes de consommation, ils les demandent à l'Europe, et
contribuent ainsi, pour une bonne part, à élever le chiffre i
des importations. D'un autre côté, le bien-être de plus ert
plus grand dont jouissent actuellement les populations in-
digènes, ouvre au commerce d'importation de l'Egypte un
débouché chaque année plus considérable. Chacun veut i
être mieux logé ; on commence à mieux se nourrir. De cet
état de choses si nouveau, résulte à la fois une augmentation,
de prix et dans les travaux et dans les objets même de pré- À
mière nécessité. La main-d'œuvre a presque quintuplé. Un ;
ouvrier qui se payait naguère encore une piastre par jour, en :
gagne aujourd'hui quatre ou cinq. ■
» Un mouvement aussi actif dans les échanges devait natu-
rellement amener un accroissement analogue dans la naviga-
tion du port d'Alexandrie. En effet, tandis qu'en 1854 les
entrées et les sorties réunies s'arrêtaient à 3,925 navires, jau-
geant ensemble 788,457 tonneaux, elles atteignaient, efl-
1855, 4,449 navires, jaugeant 913,216 tonneaux. La diffé-
rence en faveur de 1855 a donc été de 524 navires et de
124,759 tonneaux.
n Ce progrès ne résulte pas seulement de l'impulsion im-
primée au mouvement du port d'Alexandrie par l'activité des
échanges. La guerre actuelle, quoique dans une moindre pro-
portion, y a aussi contribué. Les côtes russes de la mer Noire,
sur lesquelles nombre de navires allaient chaque année faire.
leurs chargements, s'étant trouvées fermées au commerce
par le blocus, une grande partie de ces bâtiments sont venus
à Alexandrie, où un fret avantageux leur était d'ailleurs
assuré. »
Nous avons tenu à citer ces documents, qui ont un
caractère officiel, et dont, par conséquent, l'exactitude
semble certaine. Ils prouvent quelle est la prospérité ac-
tuelle d'Alexandrie, et l'on peut ajouter, de l'Egypte, dont
elle est le port. C'est une réponse décisive à ces écri- -
vains qui prédisent la ruine de cette ville le jour où le *
commerce des Indes passera par Péluse. On dirait vrai-
ment, à les entendre, qu" Alexandrié ne vit que du com-
merce des Indes, et que sa fortune ne tient qu'aux mar-
chandises transportées par la mer Rouge. On voit ce
qu'il en est. Alexandrie se développe et prospère avec
le reste de l'Egypte; elle languit avec elle. C'est une
nécessité naturelle de sa position. Par elle-même, elle ]
n'est rien. Mais elle peut être immensément riche et 1
populeuse si le pays dont elle est la clef sur la Méditer-
ranée, s'enrichit par le-travail, et par une bonne admi-
nistration, de tous les biens dont le ciel l'a comblé. Si
les récoltes sont abondantes dans la haute et moyenne
Egypte et dans le Delta, le Nil les amène au seul port
qui peut les livrer au reste du monde. Alexandrie ne
produit rien directement. Mais elle peut tout transporta
et tout vendre de ce qui vient de l'intérieur.
Le transit actuel des marchandises de l'Inde n'entre
pas certainement pour un centième dans ses profits. Elle
ne le perdrait même pas, quand bien même il y aurait
un port à Péluse. Mais on sait que ce port prétendu ne
sera pas construit. Tout ce qu'il doit y avoir à Péluse,
ou plutôt à Port-Saïd, comme l'a nommé la Commission
internationale, c'est le débouché du canal. Le port de
ravitaillement et de réparation sera au centre de l'isthme,
PORT D'ALEXANDRIE
MOUVEMENT COMMERCIAL EN 1855.
Le Moniteur universel, dans son numéro du 5 juillet
dernier, a donné les renseignements suivants. Il les em-
pruntait à un excellent recueil, les Annales du com-
merce extérieur, qui nous fournira souvent aussi à
nous-mêmes d'utiles citations.
« Un progrès considérable a signalé le commerce d'Alexan-
drie en 1855, spécialement aux exportations. En 1854, la
valeur totale en avait été de 75,705,473 fr. Elle a dépassé,
en 1855, 114 millions. C'est donc une différence de près de
40 millions de francs en faveur de ce dernier exercice.
» Cet accroissement sans exemple s'explique par les cir-
constances exceptionnelles où s'est trouvée l'Europe. Parmi
les principaux articles d'exportation, figurent en effet, en
première ligne, les céréales que l'Egypte produit en si grande
abondance. Or 1855 a été sous ce rapport une année privi-
légiée. La dernière inondation du Nil s'était élevée à une hau-
teur considérable. Une énorme quantité de terrains, non en-
semencés d'ordinaire, avaient pu être livrés à l'agriculture. Il
en est résulté naturellement une augmentation dans les pro-
duits. En outre, par suite du déficit des récoltes européennes
en 1854 et 1855, et de la nécessité où se sont trouvées les
puissances belligérantes de se procurer de grands approvi-
sionnements de toutes espèces, destinés à faire face aux be-
soins présents ou éventuels des divers corps d'armée, les
demandes de céréales sur la place d'Alexandrie se sont ac-
crues dans de très-fortes prpportions. Ainsi, pour ne citer
qu'un exemple, il avait été exporté, en 1854, 2,106,122 hec-
tolitres de blé représentant une valeur de 22,852,934 fr. En
1855, l'exportation de ce même produit a atteint 3,471,963 hec-
tolitres, valant 50,244,460 fr. C'est dans les mêmes propor-
tions que les autres céréales ont été demandées au marché
d'Alexandrie. A chaque nouvel accroissement dans le chiffre
de la demande correspondait naturellement une hausse con-
sidérable dans la valeur du produit. On a vu le blé se vendre
en .Egypte jusqu'à l35 piastres l'ardeb, dans le courant de
l'année dernière (36 fr. 1 hectolitre 80).
» Les principaux articles qui, avec les céréales, forment
l'exportation de l'Egypte, c'est-à-dire lés cotons, les gommes,
les graines de sésame, de lin et de coton, ont eu également
leur part dans l'augmentation générale qu'on vient de signaler.
» La graine de coton qui, il y a quelques années à peine,
se vendait, à cause de son peu d'utilité, à des prix insigni-
fiants, se payait en mars 1856 jusqu'à 18 fr. l'ardeb. Le secret
de là -valeur subitement acquise par ce produit se trouve dans
les résultats auxquels sont parvenus les spéculateurs, qui, après
de longs et infructueux efforts, ont su extraire de cette graine
une huile propre, comme celle du sésame, à la fabrication
tlii savon. Aussi l'expédition de la semence de coton d'Egypte
prend-elle tous les ans un développement de plus en plus
grand. En Égypte même, on commence à fabriquer de l'huile
de graine de coton; et, dans un prochain avenir, cette in-
dustrie naissante donnera sans doute de bons résultats pour
le pays. -
» La valeur des importations d'Alexandrie s'est aussi ac-
crue, bien que dans une proportion beaucoup moins forte.
En 1854, elle avait été de 47,556,293 fr.; elle a, dans le cou-
rant de 1855, atteint le chiffre de 53,521,302 fr. La différence
en faveur de 1855 est donc de 5,975,009 fr. Cette augmenta-
tion a sa sourcé dans le nombre toujours croissant des Euro-
péens qui viennent s'établir en Egypte. Ne trouvant pas dans -
le pays tous les objets nécessaires à leurs besoins et à leurs
'habitudes de consommation, ils les demandent à l'Europe, et
contribuent ainsi, pour une bonne part, à élever le chiffre i
des importations. D'un autre côté, le bien-être de plus ert
plus grand dont jouissent actuellement les populations in-
digènes, ouvre au commerce d'importation de l'Egypte un
débouché chaque année plus considérable. Chacun veut i
être mieux logé ; on commence à mieux se nourrir. De cet
état de choses si nouveau, résulte à la fois une augmentation,
de prix et dans les travaux et dans les objets même de pré- À
mière nécessité. La main-d'œuvre a presque quintuplé. Un ;
ouvrier qui se payait naguère encore une piastre par jour, en :
gagne aujourd'hui quatre ou cinq. ■
» Un mouvement aussi actif dans les échanges devait natu-
rellement amener un accroissement analogue dans la naviga-
tion du port d'Alexandrie. En effet, tandis qu'en 1854 les
entrées et les sorties réunies s'arrêtaient à 3,925 navires, jau-
geant ensemble 788,457 tonneaux, elles atteignaient, efl-
1855, 4,449 navires, jaugeant 913,216 tonneaux. La diffé-
rence en faveur de 1855 a donc été de 524 navires et de
124,759 tonneaux.
n Ce progrès ne résulte pas seulement de l'impulsion im-
primée au mouvement du port d'Alexandrie par l'activité des
échanges. La guerre actuelle, quoique dans une moindre pro-
portion, y a aussi contribué. Les côtes russes de la mer Noire,
sur lesquelles nombre de navires allaient chaque année faire.
leurs chargements, s'étant trouvées fermées au commerce
par le blocus, une grande partie de ces bâtiments sont venus
à Alexandrie, où un fret avantageux leur était d'ailleurs
assuré. »
Nous avons tenu à citer ces documents, qui ont un
caractère officiel, et dont, par conséquent, l'exactitude
semble certaine. Ils prouvent quelle est la prospérité ac-
tuelle d'Alexandrie, et l'on peut ajouter, de l'Egypte, dont
elle est le port. C'est une réponse décisive à ces écri- -
vains qui prédisent la ruine de cette ville le jour où le *
commerce des Indes passera par Péluse. On dirait vrai-
ment, à les entendre, qu" Alexandrié ne vit que du com-
merce des Indes, et que sa fortune ne tient qu'aux mar-
chandises transportées par la mer Rouge. On voit ce
qu'il en est. Alexandrie se développe et prospère avec
le reste de l'Egypte; elle languit avec elle. C'est une
nécessité naturelle de sa position. Par elle-même, elle ]
n'est rien. Mais elle peut être immensément riche et 1
populeuse si le pays dont elle est la clef sur la Méditer-
ranée, s'enrichit par le-travail, et par une bonne admi-
nistration, de tous les biens dont le ciel l'a comblé. Si
les récoltes sont abondantes dans la haute et moyenne
Egypte et dans le Delta, le Nil les amène au seul port
qui peut les livrer au reste du monde. Alexandrie ne
produit rien directement. Mais elle peut tout transporta
et tout vendre de ce qui vient de l'intérieur.
Le transit actuel des marchandises de l'Inde n'entre
pas certainement pour un centième dans ses profits. Elle
ne le perdrait même pas, quand bien même il y aurait
un port à Péluse. Mais on sait que ce port prétendu ne
sera pas construit. Tout ce qu'il doit y avoir à Péluse,
ou plutôt à Port-Saïd, comme l'a nommé la Commission
internationale, c'est le débouché du canal. Le port de
ravitaillement et de réparation sera au centre de l'isthme,
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