Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juillet 1856 25 juillet 1856
Description : 1856/07/25 (A1,N3). 1856/07/25 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 35
Peut subir par suite de l'ouverture de l'isthme de Suez. L'au-
teur de l'article conseillait à la Hollande de ne pas se laisser
surprendre à ce nouveau progrès de la civilisation, comme
elle avait été naguère surprise par l'établissement des chemins
e fer, accueillis d'abord trop froidement par elle. C'était là
Un conseil fort intelligent; il paraît qu'il vient d'être écouté
par le gouvernement lui-même. Entre la presse et le pouvoir
l'entente a été facile, comme elle devrait toujours l'être quand,
de part et d'autre, on cherche loyalement l'avantage com-
mun.
Quelle est la situation de la Hollande dans cette grande
affaire de l'isthme de Suez?
» Elle est fort simple, et elle a plus d'une analogie avec
celle de l'Angleterre. Ses intérêts, en face de la révolution qui
Se Prépare, sont absolument les mêmes, s'ils sont moins con-
sidérable. Ils ne lui sont pas moins chers, quoiqu'ils soient
très-inférieurs.
1 La Hollande a dans les mers de l'Indo-Chine ses plus bel-
es colonies, Java, Sumatra, Bornéo, etc., où se fait un mou-
vement annuel d'importation et d'exportation qui va jusqu'à
300 millions de francs. C'est le chiffre que constatent les der-
n'ers documents officiels publiés à Batavia en 1855, pour l'an-
née 1854.
La Hollande y trouve une source considérable de richesse
qUI tend à s'accroître de jour en jour. Elle y trouve en outre
Un noble exercice de ces qualités sérieuses et pratiques qui
font des Hollandais les colonisateurs les plus habiles, si ce
il est les plus puissants. C'est à la fois un immense profit et
Un 'mmense honneur pour le royaume des Pays-Bas.
» On concoit donc que la Hollande, intéressée par tant de
motifs honorables et solides à ses colonies asiatiques, ait vu
avec la plus vive attention le grand projet qui doit abréger la
route des Indes et la réduire de moitié, en lui ouvrant à la
fois un chemin plus facile et plus court. Elle possédait jadis
e cap de Bonne-Espérance. Mais quoique le hasard des choses
humaines ait arraché de ses mains cette utile possession pour
la donner à de plus puissants rivaux, elle n'en devait pas
mOins toujours prendre cette voie si périlleuse et si lon-
gUe. Il lui fallait toujours tourner la pointe de l'Afrique, sans
Pouvoir désormais s'y arrêter dans un abri sûr et inviolable.
1 our se rendre dans ses colonies de l'Asie, elle devait affronter
tous les périls du cap des Tempêtes.
* Un grand projet dès longtemps mûri par des esprits éclai-
res autant que courageux, vient à surgir, offrant à toutes les
liations qui naviguent des facilités inespérées pour se rendre
à des contrées dont elles ne peuvent se passer. Ce projet, sur
lequel on avait bien à tort élevé quelques doutes, se trouve
aujourd'hui sanctionné par la science la plus autorisée. Une
Commission, composée d'ingénieurs illustres qui représentent
les peuples les plus instruits de l'Europe, a prononcé son ju-
gement, et il ne reste plus qu'à l'exécuter.
Que fait alors la Hollande? Elle se dit qu'un grand chan-
gement se prépare dans les relations des deux mondes, que la
route suivie aujourd'hui par les navigateurs européens pour se
rendre aux Indes va recevoir des modifications aussi profon-
des qu'heureuses. Elle accepte avec autant de bonheur que de
résolution ce progrès nouveau , qui est un incalculable bien-
fait; et elle se dispose à y prendre le plus promptement et le
plus largement possible la part légitime qui lui revient.
» La Hollande est avertie d'ailleurs par les mesures mêmes
que prend l'Angleterre. Elle profite des avis que les faits les
plus évidents donnent au monde entier. Maigre la résistance
de quelques hommes d'État peu éclairés, et qui se laissent
égarer par un patriotisme mal entendu, l'Angleterre n'en or-
ganise pas moins ses communications avec l'Asie par la mer
Rouge et par l'Egypte. Voilà quatorze ans qu'elle fait passer
la malle et les voyageurs de l'Inde par cette voie. Ces jours-ci
elle vient d'adjuger le service de l'Australie à cette condition
expresse qu'il passera par l'Egypte et le golfe Arabique. Le
gouvernement de la mère-patrie et celui des colonies tiennent
tellement à ce chemin abrégé et sûr, qu'ils n'hésitent pas à
sacrifier annuellement cinq ou six millions de francs pour en
jouir.
» En face de tels enseignements, l'esprit si juste et si pré-
voyant des Hollandais ne pouvait rester impassible. Il s'est
ému de tous ces symptômes, qui sont frappants pour tous
ceux qui savent comprendre les choses ; et la sollicitude du
gouvernement s'est éveillée en même temps que celle de l'opi-
nion publique.
» Voilà ce que signifie l'ordonnance que nous avons citée
plus haut, et qu'analysent les journaux de la Haye. Nous en
donnerons plus tard le texte officiel dès que nous aurons pu
nous le procurer. Mais, en attendant, nous n'avons que des
louanges pour un pays qui sait prendre les choses avec tant
d'intelligence et de virile énergie. Les circonstances changent :
on change avec elles; on les accepte, quand elles sont justes
et généralement utiles, sans y opposer une résistance égoïste
et aveugle. Nous ne craignons pas de le dire : la Hollande
vient de donner aux autres peuples de l'Europe un exemple
admirable qu'ils feraient bien de suivre. Sa réputation de sa-
gesse nous était bien connue ; c'est une preuve nouvelle qu'elle
vient d'en donner au monde. Les hommes d'Etat comme
M. Simons recommandent leur nom à l'estime universelle, et
s'acquièrent par de telles mesures la gloire la plus solide et la
plus incontestable. »
ENQUÊTE AUTRICHIENNE.
On lit dans la Gazette de Cologne du 15 juillet, sous
la date de Vienne, du 12 juillet :
« Le ministre du commerce prépare actuellement un mé-
moire, où la question du canal de Suez sera traitée sous toutes
ses faces, et particulièrement dans ses rapports avec le com-
merce et la navigation de l'Allemagne entière. Ce mémoire
sera communiqué prochainement à tous les gouvernements
fédéraux, »
ENQUÊTE ANGLAISE.
LE DAILY-POST ET LE CABINET ANGLAIS.
On lit dans le Moniteur de la Flotte, du 13 juillet :
« Nous trouvons dans le Daily Post, journal important
de Liverpool, un article sur le canal de Suez d'où nous ex-
trayons deux renseignements assez curieux :
»> Le premier, c'est que le gouvernement anglais a envoyé
dans la baie de Péluse, et probablement aussi dans l'isthme
de Suez, un ingénieur chargé de lui faire un rapport spécial.
» Le second, c'est que la Revue dJ Édimbourg se propose
de faire un nouvel article sur l'entreprise du canal maritime
qui doit joindre la mer Rouge et la Méditerranée.
« Quant au premier de ces deux renseignements , on se rap-
pelle qu'il y a peu de temps des correspondances d'Alexandrie,
Peut subir par suite de l'ouverture de l'isthme de Suez. L'au-
teur de l'article conseillait à la Hollande de ne pas se laisser
surprendre à ce nouveau progrès de la civilisation, comme
elle avait été naguère surprise par l'établissement des chemins
e fer, accueillis d'abord trop froidement par elle. C'était là
Un conseil fort intelligent; il paraît qu'il vient d'être écouté
par le gouvernement lui-même. Entre la presse et le pouvoir
l'entente a été facile, comme elle devrait toujours l'être quand,
de part et d'autre, on cherche loyalement l'avantage com-
mun.
Quelle est la situation de la Hollande dans cette grande
affaire de l'isthme de Suez?
» Elle est fort simple, et elle a plus d'une analogie avec
celle de l'Angleterre. Ses intérêts, en face de la révolution qui
Se Prépare, sont absolument les mêmes, s'ils sont moins con-
sidérable. Ils ne lui sont pas moins chers, quoiqu'ils soient
très-inférieurs.
1 La Hollande a dans les mers de l'Indo-Chine ses plus bel-
es colonies, Java, Sumatra, Bornéo, etc., où se fait un mou-
vement annuel d'importation et d'exportation qui va jusqu'à
300 millions de francs. C'est le chiffre que constatent les der-
n'ers documents officiels publiés à Batavia en 1855, pour l'an-
née 1854.
La Hollande y trouve une source considérable de richesse
qUI tend à s'accroître de jour en jour. Elle y trouve en outre
Un noble exercice de ces qualités sérieuses et pratiques qui
font des Hollandais les colonisateurs les plus habiles, si ce
il est les plus puissants. C'est à la fois un immense profit et
Un 'mmense honneur pour le royaume des Pays-Bas.
» On concoit donc que la Hollande, intéressée par tant de
motifs honorables et solides à ses colonies asiatiques, ait vu
avec la plus vive attention le grand projet qui doit abréger la
route des Indes et la réduire de moitié, en lui ouvrant à la
fois un chemin plus facile et plus court. Elle possédait jadis
e cap de Bonne-Espérance. Mais quoique le hasard des choses
humaines ait arraché de ses mains cette utile possession pour
la donner à de plus puissants rivaux, elle n'en devait pas
mOins toujours prendre cette voie si périlleuse et si lon-
gUe. Il lui fallait toujours tourner la pointe de l'Afrique, sans
Pouvoir désormais s'y arrêter dans un abri sûr et inviolable.
1 our se rendre dans ses colonies de l'Asie, elle devait affronter
tous les périls du cap des Tempêtes.
* Un grand projet dès longtemps mûri par des esprits éclai-
res autant que courageux, vient à surgir, offrant à toutes les
liations qui naviguent des facilités inespérées pour se rendre
à des contrées dont elles ne peuvent se passer. Ce projet, sur
lequel on avait bien à tort élevé quelques doutes, se trouve
aujourd'hui sanctionné par la science la plus autorisée. Une
Commission, composée d'ingénieurs illustres qui représentent
les peuples les plus instruits de l'Europe, a prononcé son ju-
gement, et il ne reste plus qu'à l'exécuter.
Que fait alors la Hollande? Elle se dit qu'un grand chan-
gement se prépare dans les relations des deux mondes, que la
route suivie aujourd'hui par les navigateurs européens pour se
rendre aux Indes va recevoir des modifications aussi profon-
des qu'heureuses. Elle accepte avec autant de bonheur que de
résolution ce progrès nouveau , qui est un incalculable bien-
fait; et elle se dispose à y prendre le plus promptement et le
plus largement possible la part légitime qui lui revient.
» La Hollande est avertie d'ailleurs par les mesures mêmes
que prend l'Angleterre. Elle profite des avis que les faits les
plus évidents donnent au monde entier. Maigre la résistance
de quelques hommes d'État peu éclairés, et qui se laissent
égarer par un patriotisme mal entendu, l'Angleterre n'en or-
ganise pas moins ses communications avec l'Asie par la mer
Rouge et par l'Egypte. Voilà quatorze ans qu'elle fait passer
la malle et les voyageurs de l'Inde par cette voie. Ces jours-ci
elle vient d'adjuger le service de l'Australie à cette condition
expresse qu'il passera par l'Egypte et le golfe Arabique. Le
gouvernement de la mère-patrie et celui des colonies tiennent
tellement à ce chemin abrégé et sûr, qu'ils n'hésitent pas à
sacrifier annuellement cinq ou six millions de francs pour en
jouir.
» En face de tels enseignements, l'esprit si juste et si pré-
voyant des Hollandais ne pouvait rester impassible. Il s'est
ému de tous ces symptômes, qui sont frappants pour tous
ceux qui savent comprendre les choses ; et la sollicitude du
gouvernement s'est éveillée en même temps que celle de l'opi-
nion publique.
» Voilà ce que signifie l'ordonnance que nous avons citée
plus haut, et qu'analysent les journaux de la Haye. Nous en
donnerons plus tard le texte officiel dès que nous aurons pu
nous le procurer. Mais, en attendant, nous n'avons que des
louanges pour un pays qui sait prendre les choses avec tant
d'intelligence et de virile énergie. Les circonstances changent :
on change avec elles; on les accepte, quand elles sont justes
et généralement utiles, sans y opposer une résistance égoïste
et aveugle. Nous ne craignons pas de le dire : la Hollande
vient de donner aux autres peuples de l'Europe un exemple
admirable qu'ils feraient bien de suivre. Sa réputation de sa-
gesse nous était bien connue ; c'est une preuve nouvelle qu'elle
vient d'en donner au monde. Les hommes d'Etat comme
M. Simons recommandent leur nom à l'estime universelle, et
s'acquièrent par de telles mesures la gloire la plus solide et la
plus incontestable. »
ENQUÊTE AUTRICHIENNE.
On lit dans la Gazette de Cologne du 15 juillet, sous
la date de Vienne, du 12 juillet :
« Le ministre du commerce prépare actuellement un mé-
moire, où la question du canal de Suez sera traitée sous toutes
ses faces, et particulièrement dans ses rapports avec le com-
merce et la navigation de l'Allemagne entière. Ce mémoire
sera communiqué prochainement à tous les gouvernements
fédéraux, »
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On lit dans le Moniteur de la Flotte, du 13 juillet :
« Nous trouvons dans le Daily Post, journal important
de Liverpool, un article sur le canal de Suez d'où nous ex-
trayons deux renseignements assez curieux :
»> Le premier, c'est que le gouvernement anglais a envoyé
dans la baie de Péluse, et probablement aussi dans l'isthme
de Suez, un ingénieur chargé de lui faire un rapport spécial.
» Le second, c'est que la Revue dJ Édimbourg se propose
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qui doit joindre la mer Rouge et la Méditerranée.
« Quant au premier de ces deux renseignements , on se rap-
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