Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1856 25 juillet 1856
Description : 1856/07/25 (A1,N3). 1856/07/25 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
46 L'ISTHME DE SUEZ,
d'autres causes que son ambition et son intérêt personnel; il
voit que Mohammed-Saïd est en grande faveur à Constanti-
nople, et il veut s'en faire un appui. Les marques de cette
faveur sont évidentes; et pour ajouter à toutes celles dont je
vous ai parlé, le Sultan a écrit de sa propre main le firman
tout entier où il les annonce. D'ordinaire, le chef des croyants
n'écrit jamais que le premier mot de la dépêche.
n Le vice-roi a envoyé 30,000 fr. pour les inondés de
France. ) Pour extrait : F. CAMUS.
Nous lisons dans une autre correspondance :
cc Alexandrie, 8 juillet 1856.
» On ne s'occupe plus de Reschid-Pacha, dont la présence
ici n'est marquée que par quelques visites de politesse indis-
pensables. L'attention publique est tout entière à la mission
officielle de Nedjib-Bey, l'envoyé du Sultan, qui apporte à
S. A. le vice-roi de magnifiques présents. Les lettres auto-
graphes par lesquelles le Grand Seigneur les annonce ont été
lues le 3 juillet en grande pompe. S. A. le vice-roi était dans
un uniforme splendide, ainsi que tous les fonctionnaires
qui l'entouraient, les ulémas, les patriarches et les rabbins.
» Après la lecture, religieusement écoutée par toute l'assis-
tance silencieuse, S. A. le vice-roi a pris la parole en turc,
et il a exprimé en termes chaleureux sa profonde reconnais-
sance et son dévouement absolu au Sultan. Il a déclaré que,
pour que son fils méritât un jour le titre de férik ou général
de division, qu'on venait de lui conférer, il le ferait passer
par tous les échelons successifs de la hiérarchie militaire.
n Nedjib-Bey a ensuite demandé à Son Altesse ce qu'elle
désirait, et cette demande était faite par l'ordre exprès du
Grand Seigneur. Son Altesse a répondu qu'elle ne souhaitait
rien tant au monde que de conserver à jamais la bienveillance
si généreuse de son suzerain et de contribuer à la prospérité
de l'Empire. Jamais, en effet, le suzerain et le vassal ne se sont
mieux entendus. Comme c'était là en quelque sorte une fête de
famille, il n'y avait que des sujets turcs qui pussent être pré-
sents, et naturellement les consuls généraux n'ont pas dû y
assister. Il ne manquerait plus à cette cordialité réciproque
qu'une entrevue entre le Sultan et le vice-roi.
« Le grand schérif de la Mecque, qui s'était révolté, a été
fait prisonnier, et il est en route pour Constantinople, où on
l'envoie. Il est probable que cette capture importante mettra
fin aux troubles dont l'Yémen était agité.
» Nous avons craint aussi d'avoir quelques désordres sur
notre frontière d'Abyssinie. Il y a eu de ce côté d'assez
grands mouvements de troupes. C'était le roi Théodore qui
allait, à la tête de son armée, châtier les Gallahs, tribu fort
redoutable qui inquiète très-souvent le gouvernement abys-
sinien. Le roi Théodore, à ce qu'on dit, ne manque pas de
lumières ; il aime la civilisation, qu'il cherche à propager de
toutes ses forces dans un pays qui en a grand besoin.
» Les consuls généraux, réunis en commission, s'occupent
du code de procédure applicable au tribunal mixte qu'on veut
réorganiser. Ils se sont réunis plusieurs fois, et leur travail
avance, tout difficile qu'il est. Artim-Bey, l'ancien président
du tribunal de commerce, quitte l'Egypte sans esprit de retour ;
il va, assure-t-on, en Europe, assister aux examens de ses
fils qui achèvent leur éducation.
» La banque dite d'Egypte donne enfin signe d'existence ; elle
n'est qu'une banque ordinaire et sans aucun privilège, comme
a bien soin de le constater la circulaire qu'elle vient de publier.
Le consul général d'Angleterre, M. Bruce, a pu terminer à la
satisfaction des intéressés une affaire depuis longtemps pen-
dante, et que l'ancien consul, M. Murray, n'avait pu mener à
fin durant tout le règne d'Abbas-Pacha.
» La frégate anglaise qui croisait dans la baie de Péluse est
rentrée dans le port d'Alexandrie ; elle avait été chargée d c%'
plorer toute la côte depuis Rosette jusqu'en Syrie. On prèsum"
que c'est une vérification que l'Amirauté anglaise aura voulu
faire des travaux de la Commission internationale. Nous qUI
savons comment ces travaux ont été faits, nous ne doutons pas
que cette seconde enquête ne confirme le résultat de la pre'
mière. E. MONTILLET.
NOTE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQVE
DE L'ISTHME DE SUEZ,
Par M. RENAUD, membre de la Commission internationale.
L'état physique de l'isthme de Suez est connu. 0'1
sait que sa plus grande élévation au-dessus de la Met"'
terranée n'est pas de plus de 16 mètres; et encore, nC
présente-t-il cette hauteur que sur une étendue de quel'
ques kilomètres. Entre cette partie élevée et le golfe de
Suez, sur la mer Rouge, il offre deux dépressions, l'unc
d'environ 40 kilomètres de longueur, d'une large^1'
variant entre 2 et 12 kilomètres, et d'une superficie dc
330,000,000 de mètres carrés, connue sous le nom de
bassin des Lacs Amers; et l'autre, le lac Timsah, d'une
superficie d'environ 2,000 hectares. Le bassin des Lacs
Amers est à sec; mais le lac Timsah a de l'eau, qu'y
vient verser le Nil, à l'époque de ses grandes crues, par
la vallée de l'Ouadée-Toumilat.
Ces deux bassins sont séparés par un seuil élevé d'en'
viron 11 mètres au-dessus des basses mers de la Médi"
terranée; et le bassin des Lacs Amers n'est lui mêmc
séparé du golfe de Péluse que par une élévation d'en-
viron 9 mètres.
Dans toute l'étendue de l'isthme, qui est d'environ
113 kilomètres, mesurés suivant une ligne droite qui
joindrait la partie la plus septentrionale du golfe de
Suez au fond du golfe de Péluse, on ne rencontre à la
superficie que des sables plus ou moins mélangés avec
du gravier, et plus ou moins stériles.
En partant de Suez, et jusqu'à environ 6 kilomètres
de cette ville, les sables sont sans mélange de galet, et
paraissent avoir été, sinon déposés, au moins étendus
par les eaux de la mer. En avançant vers le nord, le
gravier se montre peu à peu et devient assez abondant,
vers la partie la plus élevée du seuil qui sépare la mer
Rouge du bassin des Lacs Amers. Mais il ne se trouve
à peu près qu'à la surface. On le revoit encore, mais
déjà plus petit, dans le bassin des lacs, et surtout a1*
pourtour de ces bassins, où il forme des bourrelets
qu'ont laissés autrefois les eaux. Au fur et à mesure que
l'on avance vers le nord, il devient de plus en plus
petit, et disparaît complétement à la hauteur du lac
Ballah.
Le sol est de la stérilité la plus complète dans toute
la partie méridionale de l'isthme, jusque vers le milieu
des Lacs Amers. Dans l'autre partie, il produit en plus
ou moins grande abondance l'espèce de végétation paf
ticulière au désert, et qui sert de nourriture aux cha-
meaux. Aux abords du lac Timsah, dans les partieS,
d'autres causes que son ambition et son intérêt personnel; il
voit que Mohammed-Saïd est en grande faveur à Constanti-
nople, et il veut s'en faire un appui. Les marques de cette
faveur sont évidentes; et pour ajouter à toutes celles dont je
vous ai parlé, le Sultan a écrit de sa propre main le firman
tout entier où il les annonce. D'ordinaire, le chef des croyants
n'écrit jamais que le premier mot de la dépêche.
n Le vice-roi a envoyé 30,000 fr. pour les inondés de
France. ) Pour extrait : F. CAMUS.
Nous lisons dans une autre correspondance :
cc Alexandrie, 8 juillet 1856.
» On ne s'occupe plus de Reschid-Pacha, dont la présence
ici n'est marquée que par quelques visites de politesse indis-
pensables. L'attention publique est tout entière à la mission
officielle de Nedjib-Bey, l'envoyé du Sultan, qui apporte à
S. A. le vice-roi de magnifiques présents. Les lettres auto-
graphes par lesquelles le Grand Seigneur les annonce ont été
lues le 3 juillet en grande pompe. S. A. le vice-roi était dans
un uniforme splendide, ainsi que tous les fonctionnaires
qui l'entouraient, les ulémas, les patriarches et les rabbins.
» Après la lecture, religieusement écoutée par toute l'assis-
tance silencieuse, S. A. le vice-roi a pris la parole en turc,
et il a exprimé en termes chaleureux sa profonde reconnais-
sance et son dévouement absolu au Sultan. Il a déclaré que,
pour que son fils méritât un jour le titre de férik ou général
de division, qu'on venait de lui conférer, il le ferait passer
par tous les échelons successifs de la hiérarchie militaire.
n Nedjib-Bey a ensuite demandé à Son Altesse ce qu'elle
désirait, et cette demande était faite par l'ordre exprès du
Grand Seigneur. Son Altesse a répondu qu'elle ne souhaitait
rien tant au monde que de conserver à jamais la bienveillance
si généreuse de son suzerain et de contribuer à la prospérité
de l'Empire. Jamais, en effet, le suzerain et le vassal ne se sont
mieux entendus. Comme c'était là en quelque sorte une fête de
famille, il n'y avait que des sujets turcs qui pussent être pré-
sents, et naturellement les consuls généraux n'ont pas dû y
assister. Il ne manquerait plus à cette cordialité réciproque
qu'une entrevue entre le Sultan et le vice-roi.
« Le grand schérif de la Mecque, qui s'était révolté, a été
fait prisonnier, et il est en route pour Constantinople, où on
l'envoie. Il est probable que cette capture importante mettra
fin aux troubles dont l'Yémen était agité.
» Nous avons craint aussi d'avoir quelques désordres sur
notre frontière d'Abyssinie. Il y a eu de ce côté d'assez
grands mouvements de troupes. C'était le roi Théodore qui
allait, à la tête de son armée, châtier les Gallahs, tribu fort
redoutable qui inquiète très-souvent le gouvernement abys-
sinien. Le roi Théodore, à ce qu'on dit, ne manque pas de
lumières ; il aime la civilisation, qu'il cherche à propager de
toutes ses forces dans un pays qui en a grand besoin.
» Les consuls généraux, réunis en commission, s'occupent
du code de procédure applicable au tribunal mixte qu'on veut
réorganiser. Ils se sont réunis plusieurs fois, et leur travail
avance, tout difficile qu'il est. Artim-Bey, l'ancien président
du tribunal de commerce, quitte l'Egypte sans esprit de retour ;
il va, assure-t-on, en Europe, assister aux examens de ses
fils qui achèvent leur éducation.
» La banque dite d'Egypte donne enfin signe d'existence ; elle
n'est qu'une banque ordinaire et sans aucun privilège, comme
a bien soin de le constater la circulaire qu'elle vient de publier.
Le consul général d'Angleterre, M. Bruce, a pu terminer à la
satisfaction des intéressés une affaire depuis longtemps pen-
dante, et que l'ancien consul, M. Murray, n'avait pu mener à
fin durant tout le règne d'Abbas-Pacha.
» La frégate anglaise qui croisait dans la baie de Péluse est
rentrée dans le port d'Alexandrie ; elle avait été chargée d c%'
plorer toute la côte depuis Rosette jusqu'en Syrie. On prèsum"
que c'est une vérification que l'Amirauté anglaise aura voulu
faire des travaux de la Commission internationale. Nous qUI
savons comment ces travaux ont été faits, nous ne doutons pas
que cette seconde enquête ne confirme le résultat de la pre'
mière. E. MONTILLET.
NOTE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQVE
DE L'ISTHME DE SUEZ,
Par M. RENAUD, membre de la Commission internationale.
L'état physique de l'isthme de Suez est connu. 0'1
sait que sa plus grande élévation au-dessus de la Met"'
terranée n'est pas de plus de 16 mètres; et encore, nC
présente-t-il cette hauteur que sur une étendue de quel'
ques kilomètres. Entre cette partie élevée et le golfe de
Suez, sur la mer Rouge, il offre deux dépressions, l'unc
d'environ 40 kilomètres de longueur, d'une large^1'
variant entre 2 et 12 kilomètres, et d'une superficie dc
330,000,000 de mètres carrés, connue sous le nom de
bassin des Lacs Amers; et l'autre, le lac Timsah, d'une
superficie d'environ 2,000 hectares. Le bassin des Lacs
Amers est à sec; mais le lac Timsah a de l'eau, qu'y
vient verser le Nil, à l'époque de ses grandes crues, par
la vallée de l'Ouadée-Toumilat.
Ces deux bassins sont séparés par un seuil élevé d'en'
viron 11 mètres au-dessus des basses mers de la Médi"
terranée; et le bassin des Lacs Amers n'est lui mêmc
séparé du golfe de Péluse que par une élévation d'en-
viron 9 mètres.
Dans toute l'étendue de l'isthme, qui est d'environ
113 kilomètres, mesurés suivant une ligne droite qui
joindrait la partie la plus septentrionale du golfe de
Suez au fond du golfe de Péluse, on ne rencontre à la
superficie que des sables plus ou moins mélangés avec
du gravier, et plus ou moins stériles.
En partant de Suez, et jusqu'à environ 6 kilomètres
de cette ville, les sables sont sans mélange de galet, et
paraissent avoir été, sinon déposés, au moins étendus
par les eaux de la mer. En avançant vers le nord, le
gravier se montre peu à peu et devient assez abondant,
vers la partie la plus élevée du seuil qui sépare la mer
Rouge du bassin des Lacs Amers. Mais il ne se trouve
à peu près qu'à la surface. On le revoit encore, mais
déjà plus petit, dans le bassin des lacs, et surtout a1*
pourtour de ces bassins, où il forme des bourrelets
qu'ont laissés autrefois les eaux. Au fur et à mesure que
l'on avance vers le nord, il devient de plus en plus
petit, et disparaît complétement à la hauteur du lac
Ballah.
Le sol est de la stérilité la plus complète dans toute
la partie méridionale de l'isthme, jusque vers le milieu
des Lacs Amers. Dans l'autre partie, il produit en plus
ou moins grande abondance l'espèce de végétation paf
ticulière au désert, et qui sert de nourriture aux cha-
meaux. Aux abords du lac Timsah, dans les partieS,
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