Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1856 25 juillet 1856
Description : 1856/07/25 (A1,N3). 1856/07/25 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
45
guides ; une civilisation entamée, ébranlée, vieil édi-
fice qui ne subsiste que par son propre poids , qui aurait
esoin d'être repris en sous-œuvre et modifié conformé-
ment aux idées modernes. Toute cette foule, composée
de plus de cent millions d'êtres humains, n'est point
achée de ses anciennes lois, de sa religion, de ses
usages. Mais ni les uns ni les autres ne peuvent avoir
l'appui des conquérants, et tout l'effort de ceux qui ont
entre les mains le pouvoir , l'administration, la force
et )
les revenus, va peser dans le sens d'une transforma-
tion. C'est aujourd'hui leur premier devoir. L'heure est
ar iv,
arrivée d'organiser le pays et de commencer l'éducation
des peuples conquis.
, L'ouverture de l'isthme de Suez vient admirablement
à .-
a Point pour faciliter cette tâche imposée aux vain-
queurs, et qui portera avec elle la légitimation de la
conquête. Elle contribuera à développer le commerce,
à ouvrir de nouvelles sources à l'industrie, à propager
les idées, les mœurs et les lumières de l'Occident.
di Qu'on ne s'y trompe pas. De ce qu'on a vu les In-
p lens stationnaires pendant des siècles, il ne s'ensuit
Pas que cette race ne soit pas éminemment perfec-
e. En admettant qu'un long délai soit nécessaire
ayant qu'ils consentent à modifier leurs usages, ce
qu 1 s consentent a mo J el' elirs usages, ce
est pas une raison de croire que la culture, l'industrie
et le commerce ne puissent faire des progrès importants
rapides parmi ces populations. Il n'est guère de cul-
dateur plus patient et plus industrieux que l'Indien ; il
r est pas de commerçant plus fin que le Banian ; et le
lSserand de l'Inde est certainement de tous les ouvriers
ICQnnus le plus laborieux. Donnez aux uns et aux autres
es n
ohons qui leur manquent; versez sur cette terre fé-
conde les capitaux de l'Europe; portez-y nos instru-
its, nos machines, nos méthodes perfectionnées;
OUlTrez, surtout, des voies de communication nombreu-
Ses et faciles à travers les forêts de ce nouveau monde;
Mettez l'Indien en mesure de jouir du bien-être que la
Science et la civilisation assurent aux peuples de l'Occi-
dellt) et vous serez étonnés de l'importance et de la
Promptitude de la transformation qui s'opérera dans ce
Pays. Il recèle des richesses immenses. Mais qu'est-ce
q'lle sa production et sa consommation, qui pourtant
S accroissent tous les jours, en comparaison de ce que
ee territoire si vaste, si fécond, où les bras sont si nom-
breux, pourrait produire et recevoir? La présidence de
Madras, une de celles où l'autorité anglaise s'exerce le
fus directement et où cette autorité est depuis plus
Ongtemps assise, n'a pas plus de sept millions d'hec-
tares de terre cultivés sur une superficie de cinquante
Aillions , c'est-à-dire qu'en supposant que la moitié du
territoire de la présidence soit impropre à la culture, il
reste encore dix-huit millions d'hectares qui attendent
encore dix-huit millions d'hectare qui attendent
e défrichement. La population de ce territoire s'élève
Partant à vingt-trois millions d'habitants. Le calcul de
la consommation moyenne de cette population en pro-
fits étrangers établit qu'elle ne dépasse pas annuelle-
ment la valeur de quatre-vingt-- douze centimes par
Individu.
Et cela dans un pays dont les richesses en tous genres
sont pour ainsi dire inépuisables !
On voit par là quel est l'avenir de l'empire britanni-
que dans l'Inde , et qùelle influence il est appelé à exer-
cer prochainement sur tous les marchés d'Europe !
Durant la dernière guerre, l'Angleterre a déjà com-
mencé à tirer de l'Inde tous les produits qu'elle était
accoutumée à demander à la Russie. Elle s'occupe en
outre à préparer le moment où le même territoire lui
fournira du coton en quantité suffisante pour l'affran-
chir du tribut qu'elle paye aux États-Unis. Enfin cette
terre où parfois les Indiens , faute d'étendre leurs cul-
tures , laissent régner la famine, pourrait, si elle était
fécondée dans toute son étendue, non-seulement nourrir
toujours ses habitants, mais fournir encore un excé-
dant de récolte bon à utiliser en Europe.
Tout cela sera l'œuvre du temps sans doute. Mais
cette œuvre pourra marcher plus ou moins vite selon
les moyens qu'on emploiera pour l'accomplir. Nous
avons dit que l'ouverture de l'isthme de Suez contribue-
rait à l'avancer. C'est ce que prouveront les études que
nous publierons dans ce journal. P. DtiBois.
P. DUBOIS.
NOUVELLES D'EGYPTE.
On lit dans le Journal des Débats, 10 juillet 1856 :
« Alexandrie, 28 juin 1856.
« Je vous ai dit dans une de mes lettres précédentes que
Mohammed-Saïd avaiJ permis aux soldats chrétiens, qui sont
dans son armée en assez grand nombre, de suivre librement
les exercices de leur culte. Je vous envoie aujourd'hui le
texte précis de cette ordonnance, qui peut être considérée
comme une sorte de monument historique. La voici :
"Nous ordonnons à tous les officiers généraux, colonels et
» autres chefs des corps de notre armée dans lesquels se trou-
» vent des militaires chrétiens, de veiller à ce qu'ils puissent
» exercer leur culte en toute liberté ; à cette fin, nous pres-
» crivons que tous les dimanches et les jours fériés de leur
» rite, les soldats chrétiens soient conduits ensemble et
» sans armes à leur église respective , accompagnés par des
» officiers qui, les exercices religieux terminés, les ramène-
» ront à leur corps. »
» C'est entrer franchement dans l'esprit de civilisation que
d'accueillir ainsi et de propager les principes de tolérance ;
plus d'un Etat européen pourrait trouver là un exemple et
une leçon.
» La présence de Reschid-Pacha excite toujours vivement
la curiosité. On ne peut pas croire qu'il soit venu ici sans des
motifs politiques. Mais il paraît certain qu'il n'a pas de mis-
sion officielle. Il a eu une première conversation avec S. A. le
vice-roi samedi dernier, en allant avec lui sur le chemin de
fer jusqu'au Nil. Leur excursion a d'ailleurs peu duré; partis
dans l'après-midi, ils étaient rentrés dans la soirée. Si, comme
on le croit, Reschid a parlé de la réduction de l'armée, il
n'aura pas eu de peine à persuader son interlocuteur ; car
aussitôt que la paix a été connue, Mohammed-Saïd avait
annoncé son intention de ramener ses troupes au chiffre fixé
par les traités.
« Il est possible que la visite de Reschid-Pacha n'ait pas
45
guides ; une civilisation entamée, ébranlée, vieil édi-
fice qui ne subsiste que par son propre poids , qui aurait
esoin d'être repris en sous-œuvre et modifié conformé-
ment aux idées modernes. Toute cette foule, composée
de plus de cent millions d'êtres humains, n'est point
achée de ses anciennes lois, de sa religion, de ses
usages. Mais ni les uns ni les autres ne peuvent avoir
l'appui des conquérants, et tout l'effort de ceux qui ont
entre les mains le pouvoir , l'administration, la force
et )
les revenus, va peser dans le sens d'une transforma-
tion. C'est aujourd'hui leur premier devoir. L'heure est
ar iv,
arrivée d'organiser le pays et de commencer l'éducation
des peuples conquis.
, L'ouverture de l'isthme de Suez vient admirablement
à .-
a Point pour faciliter cette tâche imposée aux vain-
queurs, et qui portera avec elle la légitimation de la
conquête. Elle contribuera à développer le commerce,
à ouvrir de nouvelles sources à l'industrie, à propager
les idées, les mœurs et les lumières de l'Occident.
di Qu'on ne s'y trompe pas. De ce qu'on a vu les In-
p lens stationnaires pendant des siècles, il ne s'ensuit
Pas que cette race ne soit pas éminemment perfec-
e. En admettant qu'un long délai soit nécessaire
ayant qu'ils consentent à modifier leurs usages, ce
qu 1 s consentent a mo J el' elirs usages, ce
est pas une raison de croire que la culture, l'industrie
et le commerce ne puissent faire des progrès importants
rapides parmi ces populations. Il n'est guère de cul-
dateur plus patient et plus industrieux que l'Indien ; il
r est pas de commerçant plus fin que le Banian ; et le
lSserand de l'Inde est certainement de tous les ouvriers
ICQnnus le plus laborieux. Donnez aux uns et aux autres
es n
ohons qui leur manquent; versez sur cette terre fé-
conde les capitaux de l'Europe; portez-y nos instru-
its, nos machines, nos méthodes perfectionnées;
OUlTrez, surtout, des voies de communication nombreu-
Ses et faciles à travers les forêts de ce nouveau monde;
Mettez l'Indien en mesure de jouir du bien-être que la
Science et la civilisation assurent aux peuples de l'Occi-
dellt) et vous serez étonnés de l'importance et de la
Promptitude de la transformation qui s'opérera dans ce
Pays. Il recèle des richesses immenses. Mais qu'est-ce
q'lle sa production et sa consommation, qui pourtant
S accroissent tous les jours, en comparaison de ce que
ee territoire si vaste, si fécond, où les bras sont si nom-
breux, pourrait produire et recevoir? La présidence de
Madras, une de celles où l'autorité anglaise s'exerce le
fus directement et où cette autorité est depuis plus
Ongtemps assise, n'a pas plus de sept millions d'hec-
tares de terre cultivés sur une superficie de cinquante
Aillions , c'est-à-dire qu'en supposant que la moitié du
territoire de la présidence soit impropre à la culture, il
reste encore dix-huit millions d'hectares qui attendent
encore dix-huit millions d'hectare qui attendent
e défrichement. La population de ce territoire s'élève
Partant à vingt-trois millions d'habitants. Le calcul de
la consommation moyenne de cette population en pro-
fits étrangers établit qu'elle ne dépasse pas annuelle-
ment la valeur de quatre-vingt-- douze centimes par
Individu.
Et cela dans un pays dont les richesses en tous genres
sont pour ainsi dire inépuisables !
On voit par là quel est l'avenir de l'empire britanni-
que dans l'Inde , et qùelle influence il est appelé à exer-
cer prochainement sur tous les marchés d'Europe !
Durant la dernière guerre, l'Angleterre a déjà com-
mencé à tirer de l'Inde tous les produits qu'elle était
accoutumée à demander à la Russie. Elle s'occupe en
outre à préparer le moment où le même territoire lui
fournira du coton en quantité suffisante pour l'affran-
chir du tribut qu'elle paye aux États-Unis. Enfin cette
terre où parfois les Indiens , faute d'étendre leurs cul-
tures , laissent régner la famine, pourrait, si elle était
fécondée dans toute son étendue, non-seulement nourrir
toujours ses habitants, mais fournir encore un excé-
dant de récolte bon à utiliser en Europe.
Tout cela sera l'œuvre du temps sans doute. Mais
cette œuvre pourra marcher plus ou moins vite selon
les moyens qu'on emploiera pour l'accomplir. Nous
avons dit que l'ouverture de l'isthme de Suez contribue-
rait à l'avancer. C'est ce que prouveront les études que
nous publierons dans ce journal. P. DtiBois.
P. DUBOIS.
NOUVELLES D'EGYPTE.
On lit dans le Journal des Débats, 10 juillet 1856 :
« Alexandrie, 28 juin 1856.
« Je vous ai dit dans une de mes lettres précédentes que
Mohammed-Saïd avaiJ permis aux soldats chrétiens, qui sont
dans son armée en assez grand nombre, de suivre librement
les exercices de leur culte. Je vous envoie aujourd'hui le
texte précis de cette ordonnance, qui peut être considérée
comme une sorte de monument historique. La voici :
"Nous ordonnons à tous les officiers généraux, colonels et
» autres chefs des corps de notre armée dans lesquels se trou-
» vent des militaires chrétiens, de veiller à ce qu'ils puissent
» exercer leur culte en toute liberté ; à cette fin, nous pres-
» crivons que tous les dimanches et les jours fériés de leur
» rite, les soldats chrétiens soient conduits ensemble et
» sans armes à leur église respective , accompagnés par des
» officiers qui, les exercices religieux terminés, les ramène-
» ront à leur corps. »
» C'est entrer franchement dans l'esprit de civilisation que
d'accueillir ainsi et de propager les principes de tolérance ;
plus d'un Etat européen pourrait trouver là un exemple et
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» La présence de Reschid-Pacha excite toujours vivement
la curiosité. On ne peut pas croire qu'il soit venu ici sans des
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sion officielle. Il a eu une première conversation avec S. A. le
vice-roi samedi dernier, en allant avec lui sur le chemin de
fer jusqu'au Nil. Leur excursion a d'ailleurs peu duré; partis
dans l'après-midi, ils étaient rentrés dans la soirée. Si, comme
on le croit, Reschid a parlé de la réduction de l'armée, il
n'aura pas eu de peine à persuader son interlocuteur ; car
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annoncé son intention de ramener ses troupes au chiffre fixé
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