Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1856 25 juillet 1856
Description : 1856/07/25 (A1,N3). 1856/07/25 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
42 L'ISTHME DE SUEZ,
fieront à la Revue d'Edimbourg, si elle veut bien les consul-
ter. Les renseignements que nous avons reproduits plus haut
sur la vitesse exceptionnelle que doit atteindre le Grand-
Oriental, ne laissent eux-mêmes aucun doute sur ce fait, qui
suffit pour renverser de fond en comble la théorie que l'on
prétendait opposer à l'utilité du canal de Suez.
VICTOR DELAMALLE.
GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L'INDE.
ADMINISTRATION DE LORD DALHOUSIE.
Nous trouvons, dans un excellent journal anglais,
l'Econoniist, un article fort intéressant sur l'administra-
tion de lord Dalhousie, le dernier gouverneur général
de l'Inde britannique. Nous traduisons cet article en en-
tier, parce qu'il résume en termes très-clairs et très-
frappants les progrès que fait dans l'Inde la domination
anglaise. Ces progrès sont de deux sortes : extensions
territoriales, que rien ne semble devoir arrêter; amé-
liorations plus grandes encore dans l'administration in-
térieure du pays. Ce n'est pas seulement pour nous un
grand et curieux spectacle : ce sont là des informations
qui nous touchent de très-près. Plus l'Inde sera pros-
père, civilisée et heureuse sous la main de ses maîtres
actuels, plus le canal maritime de Suez prend d'impor-
tance et d'utilité. C'est à ce point de vue que nous comp-
tons prochainement étudier en détail l'organisation de la
puissante Compagnie des Indes. En attendant, voici l'ar-
ticle de YEconomist :
« Le monde entier offre à peine une position aussi enviable
et aussi éminente que celle de gouverneur général de l'Inde.
Sa puissance pour faire le bien est illimitée; son pouvoir pour
le mal est également bien grand, on ne saurait en douter.
Mais il est sévèrement contrôlé par l'autorité du gouvernement
métropolitain. Il a devant lui une carrière immense pour
déployer ce caractère du véritable homme d'Etat, tel que le
comprennent les Anglais, et tel qu'il n'appartient plus dans
tous les autres pays qu'à des temps bien loin des nôtres. Le
gouverneur général des Indes peut croire réellement, ce que
tant de princes s'imaginent par erreur, qu'il règne sur un
peuple d'une nature inférieure à la sienne, qu'il est seul en
mesure de gouverner par sa sagesse, et de le contraindre si cela
était nécessaire par sa volonté omnipotente. Il se trouve à la
tête d'un empire où il occupe une position qui peut être aussi
bien paternelle qu'autocratique, vis-à-vis d'une population
composée d'innombrables millions d'âmes. C'est un despote,
mais un despote élevé sous un régime constitutionnel, imbu
de principes constitutionnels, et placé sous la responsabilité
constante d'un gouvernement parlementaire, dont l'esprit
est éminemment populaire. A notre avis, la position est
préférable à celle de premier ministre. Les qualités d'homme
d'État exigées de lui sont bien différentes, et paraissent d'un
ordre bien plus relevé. Le premier ministre en Angleterre doit
conduire les affaires, concilier, contre-balancer, persuader et
ménager. Le gouverneur général des Indes a tout à décider, à
ordonner, et à imposer; en un mot, à gouverner.
« Nous avons été amenés à signaler cette différence frap-
anle en parcourant un document excessivement intéressant
Icé récemment sous les yeux du parlement. C'est le rap-
port de lord Dalhousie sur son administration de janvier 1*^
à mars 1856. C'est une pièce d'une valeur réelle et pleine den
seignements, aussi bien qu'une pièce officielle très-curieuse.
Mais le ton en est loin de ressembler aux documents parle'
mentaires en général. On y voit la sagesse et la bienveillaI,ce
de l'autocrate consciencieux et prévoyant, mais on n'y rOlt
e autocrate conSCIenCieux et prevoyant, malS on n y
rien du style autocratique. le
» Pendant les huit ans que lord Dalhousie a occupé -
gouvernement suprême de l'Inde, cette partie de notre emplfe
a fait des progrès du genre le plus extraordinaire. Aucune pe'
riode antérieure de huit années n'avait été témoin d'auss'
vastes accessions de territoire, d'aussi grandes réformes adal"
nistratives, ou d'un développement aussi étonnant d'améliore'
tions intérieures soit commerciales soit scientifiques. ConquêteS,
annexions, routes, chemins de fer, canaux navigables, canau*
d'irrigation, télégraphes électriques, et tarifs de poste très'
réduits, constituent l'histoire de l'administration de lord
Dalhousie. Sa Seigneurie raconte tous ces faits brièvement'
simplement, et avec la conviction légitime d'avoir bien mérite
de l'Inde et de l'Angleterre.
» A peine eut-il débarqué dans l'Inde, que la seconde guerre
contre les Sikhs éclata. Cette guerre nous ne l'avions pas chef
chée. On nous y entraîna en se révoltant et en violant le traita
Nous réunîmes toutes nos forces; et dès que la victoire fllt
assurée, le gouverneur général, opposé aux demi-mesure5
qui ne font que temporiser, annexa en entier le Penjab, qLlI
est aujourd'hui une des provinces les plus florissantes et leS
mieux administrées de l'Inde. Deux ans après, la conduite d'1
roi d'Ava ayant pris un caractère d'insolence insoutenable et
ce roi ayant refusé les réparations qu'on exigeait, Pégu fot
conquis; et le Birman, enfin convaincu de notre supériorité,
se résigna désormais à devenir un voisin pacifique. Le royaum"
de Nagpore, par l'extinction de la race royale, est échu à le
couronne britannique et a été incorporé à nos possessions;
Thansie et Sattara ont subi le même sort. Le Nizam a refflis
le Bérar et d'autres districts d'Hyderabad à la Compagnie des
Indes pour l'acquittement de certaines dettes et le règlement de
certaines réclamations. Le gouvernement du roi d'Oude étant
devenu outrageant et insupportable au dernier point, en vio'
lation formelle du traité contracté avec nous à l'époque o"
nous nous engagions à le maintenir sur son trône, il a été
très-sagement et très-convenablement déposé. Son territoire a
été confisqué et annexé. Ces acquisitions successives ont ajoute
au revenu général de l'Inde un revenu de quatre millions de
livres sterling (100 millions de francs).
» Nous sommes tentés de citer un des articles les plus
curieux du rapport de lord Dalhousie. Tout en considérant
cette manière de procéder dans notre empire oriental comnie
juste et nécessaire, la simplicité si laconique de Sa Seigneurie
ne laisse pas de nous surprendre quelque peu.
« Au commencement de 1848, dit lord Dalhousie, le rajab
» d'Oungoul résista à l'autorité du gouvernement. Son royaume
» lui fut enlevé, et depuis il est mort en exil.
,, Le rajah de Sikkham, sur les confins de Népal, voulant
» assurer certaines réclamations qu'il prétendait avoir contre
» le gouvernement anglais, eut l'audace de se saisir de la peI"
)) sonne de l'officier politique qui voyageait dans ses domaines
» avec un sauf-conduit du rajah. On fit des préparatifs inili-
» taires. L'agent fut relâché, et tout le territoire que le rajah
» possédait dans la plaine fut confisqué et a été gardé.
» Dans le Sindh-Meer, Ali-Morad de Khyrpore fut accusé
» d'avoir frauduleusement inséré dans un traité une clause au
« moyen de laquelle il avait obtenu, sans droit, la possession
n de territoires qui en fait appartenaient au gouvernement an-
fieront à la Revue d'Edimbourg, si elle veut bien les consul-
ter. Les renseignements que nous avons reproduits plus haut
sur la vitesse exceptionnelle que doit atteindre le Grand-
Oriental, ne laissent eux-mêmes aucun doute sur ce fait, qui
suffit pour renverser de fond en comble la théorie que l'on
prétendait opposer à l'utilité du canal de Suez.
VICTOR DELAMALLE.
GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L'INDE.
ADMINISTRATION DE LORD DALHOUSIE.
Nous trouvons, dans un excellent journal anglais,
l'Econoniist, un article fort intéressant sur l'administra-
tion de lord Dalhousie, le dernier gouverneur général
de l'Inde britannique. Nous traduisons cet article en en-
tier, parce qu'il résume en termes très-clairs et très-
frappants les progrès que fait dans l'Inde la domination
anglaise. Ces progrès sont de deux sortes : extensions
territoriales, que rien ne semble devoir arrêter; amé-
liorations plus grandes encore dans l'administration in-
térieure du pays. Ce n'est pas seulement pour nous un
grand et curieux spectacle : ce sont là des informations
qui nous touchent de très-près. Plus l'Inde sera pros-
père, civilisée et heureuse sous la main de ses maîtres
actuels, plus le canal maritime de Suez prend d'impor-
tance et d'utilité. C'est à ce point de vue que nous comp-
tons prochainement étudier en détail l'organisation de la
puissante Compagnie des Indes. En attendant, voici l'ar-
ticle de YEconomist :
« Le monde entier offre à peine une position aussi enviable
et aussi éminente que celle de gouverneur général de l'Inde.
Sa puissance pour faire le bien est illimitée; son pouvoir pour
le mal est également bien grand, on ne saurait en douter.
Mais il est sévèrement contrôlé par l'autorité du gouvernement
métropolitain. Il a devant lui une carrière immense pour
déployer ce caractère du véritable homme d'Etat, tel que le
comprennent les Anglais, et tel qu'il n'appartient plus dans
tous les autres pays qu'à des temps bien loin des nôtres. Le
gouverneur général des Indes peut croire réellement, ce que
tant de princes s'imaginent par erreur, qu'il règne sur un
peuple d'une nature inférieure à la sienne, qu'il est seul en
mesure de gouverner par sa sagesse, et de le contraindre si cela
était nécessaire par sa volonté omnipotente. Il se trouve à la
tête d'un empire où il occupe une position qui peut être aussi
bien paternelle qu'autocratique, vis-à-vis d'une population
composée d'innombrables millions d'âmes. C'est un despote,
mais un despote élevé sous un régime constitutionnel, imbu
de principes constitutionnels, et placé sous la responsabilité
constante d'un gouvernement parlementaire, dont l'esprit
est éminemment populaire. A notre avis, la position est
préférable à celle de premier ministre. Les qualités d'homme
d'État exigées de lui sont bien différentes, et paraissent d'un
ordre bien plus relevé. Le premier ministre en Angleterre doit
conduire les affaires, concilier, contre-balancer, persuader et
ménager. Le gouverneur général des Indes a tout à décider, à
ordonner, et à imposer; en un mot, à gouverner.
« Nous avons été amenés à signaler cette différence frap-
anle en parcourant un document excessivement intéressant
Icé récemment sous les yeux du parlement. C'est le rap-
port de lord Dalhousie sur son administration de janvier 1*^
à mars 1856. C'est une pièce d'une valeur réelle et pleine den
seignements, aussi bien qu'une pièce officielle très-curieuse.
Mais le ton en est loin de ressembler aux documents parle'
mentaires en général. On y voit la sagesse et la bienveillaI,ce
de l'autocrate consciencieux et prévoyant, mais on n'y rOlt
e autocrate conSCIenCieux et prevoyant, malS on n y
rien du style autocratique. le
» Pendant les huit ans que lord Dalhousie a occupé -
gouvernement suprême de l'Inde, cette partie de notre emplfe
a fait des progrès du genre le plus extraordinaire. Aucune pe'
riode antérieure de huit années n'avait été témoin d'auss'
vastes accessions de territoire, d'aussi grandes réformes adal"
nistratives, ou d'un développement aussi étonnant d'améliore'
tions intérieures soit commerciales soit scientifiques. ConquêteS,
annexions, routes, chemins de fer, canaux navigables, canau*
d'irrigation, télégraphes électriques, et tarifs de poste très'
réduits, constituent l'histoire de l'administration de lord
Dalhousie. Sa Seigneurie raconte tous ces faits brièvement'
simplement, et avec la conviction légitime d'avoir bien mérite
de l'Inde et de l'Angleterre.
» A peine eut-il débarqué dans l'Inde, que la seconde guerre
contre les Sikhs éclata. Cette guerre nous ne l'avions pas chef
chée. On nous y entraîna en se révoltant et en violant le traita
Nous réunîmes toutes nos forces; et dès que la victoire fllt
assurée, le gouverneur général, opposé aux demi-mesure5
qui ne font que temporiser, annexa en entier le Penjab, qLlI
est aujourd'hui une des provinces les plus florissantes et leS
mieux administrées de l'Inde. Deux ans après, la conduite d'1
roi d'Ava ayant pris un caractère d'insolence insoutenable et
ce roi ayant refusé les réparations qu'on exigeait, Pégu fot
conquis; et le Birman, enfin convaincu de notre supériorité,
se résigna désormais à devenir un voisin pacifique. Le royaum"
de Nagpore, par l'extinction de la race royale, est échu à le
couronne britannique et a été incorporé à nos possessions;
Thansie et Sattara ont subi le même sort. Le Nizam a refflis
le Bérar et d'autres districts d'Hyderabad à la Compagnie des
Indes pour l'acquittement de certaines dettes et le règlement de
certaines réclamations. Le gouvernement du roi d'Oude étant
devenu outrageant et insupportable au dernier point, en vio'
lation formelle du traité contracté avec nous à l'époque o"
nous nous engagions à le maintenir sur son trône, il a été
très-sagement et très-convenablement déposé. Son territoire a
été confisqué et annexé. Ces acquisitions successives ont ajoute
au revenu général de l'Inde un revenu de quatre millions de
livres sterling (100 millions de francs).
» Nous sommes tentés de citer un des articles les plus
curieux du rapport de lord Dalhousie. Tout en considérant
cette manière de procéder dans notre empire oriental comnie
juste et nécessaire, la simplicité si laconique de Sa Seigneurie
ne laisse pas de nous surprendre quelque peu.
« Au commencement de 1848, dit lord Dalhousie, le rajab
» d'Oungoul résista à l'autorité du gouvernement. Son royaume
» lui fut enlevé, et depuis il est mort en exil.
,, Le rajah de Sikkham, sur les confins de Népal, voulant
» assurer certaines réclamations qu'il prétendait avoir contre
» le gouvernement anglais, eut l'audace de se saisir de la peI"
)) sonne de l'officier politique qui voyageait dans ses domaines
» avec un sauf-conduit du rajah. On fit des préparatifs inili-
» taires. L'agent fut relâché, et tout le territoire que le rajah
» possédait dans la plaine fut confisqué et a été gardé.
» Dans le Sindh-Meer, Ali-Morad de Khyrpore fut accusé
» d'avoir frauduleusement inséré dans un traité une clause au
« moyen de laquelle il avait obtenu, sans droit, la possession
n de territoires qui en fait appartenaient au gouvernement an-
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