Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1856 10 juillet 1856
Description : 1856/07/10 (A1,N2). 1856/07/10 (A1,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202047q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
26 L'ISTHME DE SUEZ,
touchant au port Louis. Il y aura un départ par mois
dans chaque sens. Le premier départ aura lieu dans le
courant du mois d'août prochain. Les bâtiments seront
des steamers à hélice de la force de 500 chevaux, et d'une
capacité de 2,000 tonneaux. Le voyage devra s'effectuer
en 53 jours, avec une pénalité de 50 livres (1,250 fr.)
pour chaque jour de retard.
On accorde 14 jours de Southampton à Alexandrie et
Suez, 35 jours de Suez à Melbourne, plus 4 jours pour
faire le charbon et traverser le désert. La marche est
calculée sur dix nœuds et demi à l'heure.
Les marins croient en général que ces exigences sont
exagérées, et que le contrat ne pourra être rempli.
En attendant, l'adjudication est faite; et la malle
d'Australie passera par Suez.
Ce fait paraît décisif en faveur du canal maritime de
Suez. On conçoit difficilement ce que peuvent y opposer
les adversaires du projet. Ils alléguaient la répugnance
de quelques hommes d'Etat anglais pour la réalisation
de cette grande entreprise; et cette adjudication prouve
que ces prétendues répugnances n'existent pas.
C'est aussi un nouveau démenti donné par les faits
aux arguments de la Revue dJ Édimbourg.
« Le canal maritime fût-il construit, disait la Revue
« au mois de janvier dernier, pas une seule tonne de la
» marine australienne ne prendrait cette voie, par la
» raison évidente que le voyage habituel des bâtiments
» construits pour ce commerce est de 65 à 75 jours, et
« que le voyage moyen d'Alexandrie en Angleterre est
« de 65 jours, et d'Angleterre à Alexandrie de 47, de
« manière qu'en prenant une semaine pour passer le
» canal, un navire ne mettrait guère plus de temps pour
» se rendre d'Angleterre à Melbourne que d'Angleterre
» à Suez. »
Il paraît que le gouvernement anglais et l'administra-
tion de la colonie australienne ne sont pas tout à fait de
cet avis, puisqu'ils s'imposent pour le passage par Suez
un sacrifice annuel de cinq millions de francs à peu
près.
La Revue d'Edimbourg parle de navires à voiles, ce
qui rend plus palpable encore l'inexactitude des préten-
dus chiffres moyens qu'elle adopte pour la durée des
trajets par l'une et l'autre voie. Nous avons sous les yeux
des relevés de traversées s'appliquant à des périodes de
plusieurs années, et voici ce que nous y trouvons :
La traversée moyenne de Newcastle à Alexandrie est
de 40 à 45 jours, et le retour d'Alexandrie en Angle-
terre de 60 à 65, à cause du retard que les vents ré-
gnants de l'ouest font éprouver aux navires, pendant la
saison d'hiver pour le passage du détroit de Gibraltar.
Ces chiffres, il est vrai, ne diffèrent pas sensiblement de
ceux de la Revue. Mais ce qu'elle ne dit pas, c'est
qu'ils s'appliquent à des navires spécialement affectés
au transport du charbon, c'est-à-dire à des navires d'une
marche nécessairement très-inférieure. Au contraire, les
chiffres de 65 à 75 jours, qu'elle prend comme comparai-
son pour les traversées de l'Australie, ne peuvent s'ap-
pliquer qu'aux traversées les plus favorisées des clippers
les plus rapides.
La vérité est que les traversées de l'Inde s'effec-
tuent en moyenne par des navires de charge en 140 et
150 jours; par des navires ordinaires, en 120 jours;
par des clippers, en 77 jours. Ce dernier chiffre est la
moyenne des traversées du clipper le Nil pendant cinq
années.
Les navires construits pour la marche gagnent donc
près de moitié sur les trajets des navires exclusivement
porteurs. Un clipper effectuerait en conséquence le
voyage d'Angleterre à Alexandrie en 25 jours, et le re-
tour en 35 jours.
Les conditions générales faites par le gouvernement
anglais à la nouvelle ligne de steamers mixtes pour le
transport de la malle de l'Australie par Suez, confirment
complétement ces renseignements.
Nous y ajoutons l'extrait suivant d'une lettre de Mel-
bourne que nous trouvons dans le Times du 23 juin :
AUSTRALIE.
K Melbourne, 24 mars.
« Nous sommes restés quelques jours sans courrier dAngle-
terre. VEarl of Se/ton a maintenant quatre-vingt-quinze jours
de mer, et le navire de la ligne Black Bail, du 5 janvier (qui
est, je crois, l'Olive Laing), en a soixante-dix-neuf. On consi-
dère qu'ils devraient être ici en soixante-cinq jours, unique-
ment parce que c'est le terme désigné dans le contrat. Mais
bien que un ou deux voyages aient été faits dans ce délai,
nous ne devons point compter sur une moyenne moindre de
soixante-quinze jours. Nos derniers avis d'Europe ont main-
tenant cent quatre jours de date ; et même ceux du 8 décembre
sont une anticipation, grâce à quelques journaux de Boston
qui ont été apportés par un clipper américain nommé le Alan-
darin. Les négociants, tant ici qu'à Sydney, se plaignent des
inconvénients sérieux qu'entraîne l'irrégularité de la malle.
Mais on espère que la promptitude de notre conseil législatif
à voter sans délai une somme de 75,000 £ pour subvention
au service de la malle établi d'après les conseils du gouverne-
ment métropolitain , amènera le rétablissement des paquebots-
poste à vapeur par Singapoore et la mer Rouge. »
Enfin, on lit dans le Journal du Havre, 28 juin :
« La Chambre des communes, dans sa séance d'avant-hier,
a sanctionné la concession de la malle australienne, avec une
subvention de 185,000 £. par an, pour cinq années, à
MM. Henderson et Ce. La nouvelle société prendra le titre de:
Compagnie européenne et australienne de Navigation à va-
peur. Les départs auront lieu de Liverpool ou de Southampon
pour Alexandrie, avec escale à Malte, et de Suez à Sydney,
touchant à la Pointe de Galles et à Melbourne.
» Le maximum accordé pour la traversée est de trente-neuf
jours de Suez à Melbourne, et trente-cinq jours de Melbourne
à Suez; un supplément de quatorze jours est alloué pour le
trajet de Suez en Angleterre, et vice versa. C'est au mois d'oc-
tobre que le service sera inauguré partiellement. Au mois de
janvier, il doit être définitivement et complétement installé.
» Les steamers à hélice qui navigueront entre Suez et l'Aus-
tralie seront d'une capacité de 2,200 à 2,500 tonneaux, avec
une force de 5CO à 530 chevaux. Entre Alexandrie et l'Angle-
terre, les bâtiments ne pourront avoir une capacité moindre
de 1,600 tonneaux. Le minimum de la vitesse requise pour
tout le parcours est de 10 milles et demi à l'heure.
» La subvention accordée à la Compagnie européenne et aus-
tralienne est d'un chiffre plus élevé que celle que demandaient
touchant au port Louis. Il y aura un départ par mois
dans chaque sens. Le premier départ aura lieu dans le
courant du mois d'août prochain. Les bâtiments seront
des steamers à hélice de la force de 500 chevaux, et d'une
capacité de 2,000 tonneaux. Le voyage devra s'effectuer
en 53 jours, avec une pénalité de 50 livres (1,250 fr.)
pour chaque jour de retard.
On accorde 14 jours de Southampton à Alexandrie et
Suez, 35 jours de Suez à Melbourne, plus 4 jours pour
faire le charbon et traverser le désert. La marche est
calculée sur dix nœuds et demi à l'heure.
Les marins croient en général que ces exigences sont
exagérées, et que le contrat ne pourra être rempli.
En attendant, l'adjudication est faite; et la malle
d'Australie passera par Suez.
Ce fait paraît décisif en faveur du canal maritime de
Suez. On conçoit difficilement ce que peuvent y opposer
les adversaires du projet. Ils alléguaient la répugnance
de quelques hommes d'Etat anglais pour la réalisation
de cette grande entreprise; et cette adjudication prouve
que ces prétendues répugnances n'existent pas.
C'est aussi un nouveau démenti donné par les faits
aux arguments de la Revue dJ Édimbourg.
« Le canal maritime fût-il construit, disait la Revue
« au mois de janvier dernier, pas une seule tonne de la
» marine australienne ne prendrait cette voie, par la
» raison évidente que le voyage habituel des bâtiments
» construits pour ce commerce est de 65 à 75 jours, et
« que le voyage moyen d'Alexandrie en Angleterre est
« de 65 jours, et d'Angleterre à Alexandrie de 47, de
« manière qu'en prenant une semaine pour passer le
» canal, un navire ne mettrait guère plus de temps pour
» se rendre d'Angleterre à Melbourne que d'Angleterre
» à Suez. »
Il paraît que le gouvernement anglais et l'administra-
tion de la colonie australienne ne sont pas tout à fait de
cet avis, puisqu'ils s'imposent pour le passage par Suez
un sacrifice annuel de cinq millions de francs à peu
près.
La Revue d'Edimbourg parle de navires à voiles, ce
qui rend plus palpable encore l'inexactitude des préten-
dus chiffres moyens qu'elle adopte pour la durée des
trajets par l'une et l'autre voie. Nous avons sous les yeux
des relevés de traversées s'appliquant à des périodes de
plusieurs années, et voici ce que nous y trouvons :
La traversée moyenne de Newcastle à Alexandrie est
de 40 à 45 jours, et le retour d'Alexandrie en Angle-
terre de 60 à 65, à cause du retard que les vents ré-
gnants de l'ouest font éprouver aux navires, pendant la
saison d'hiver pour le passage du détroit de Gibraltar.
Ces chiffres, il est vrai, ne diffèrent pas sensiblement de
ceux de la Revue. Mais ce qu'elle ne dit pas, c'est
qu'ils s'appliquent à des navires spécialement affectés
au transport du charbon, c'est-à-dire à des navires d'une
marche nécessairement très-inférieure. Au contraire, les
chiffres de 65 à 75 jours, qu'elle prend comme comparai-
son pour les traversées de l'Australie, ne peuvent s'ap-
pliquer qu'aux traversées les plus favorisées des clippers
les plus rapides.
La vérité est que les traversées de l'Inde s'effec-
tuent en moyenne par des navires de charge en 140 et
150 jours; par des navires ordinaires, en 120 jours;
par des clippers, en 77 jours. Ce dernier chiffre est la
moyenne des traversées du clipper le Nil pendant cinq
années.
Les navires construits pour la marche gagnent donc
près de moitié sur les trajets des navires exclusivement
porteurs. Un clipper effectuerait en conséquence le
voyage d'Angleterre à Alexandrie en 25 jours, et le re-
tour en 35 jours.
Les conditions générales faites par le gouvernement
anglais à la nouvelle ligne de steamers mixtes pour le
transport de la malle de l'Australie par Suez, confirment
complétement ces renseignements.
Nous y ajoutons l'extrait suivant d'une lettre de Mel-
bourne que nous trouvons dans le Times du 23 juin :
AUSTRALIE.
K Melbourne, 24 mars.
« Nous sommes restés quelques jours sans courrier dAngle-
terre. VEarl of Se/ton a maintenant quatre-vingt-quinze jours
de mer, et le navire de la ligne Black Bail, du 5 janvier (qui
est, je crois, l'Olive Laing), en a soixante-dix-neuf. On consi-
dère qu'ils devraient être ici en soixante-cinq jours, unique-
ment parce que c'est le terme désigné dans le contrat. Mais
bien que un ou deux voyages aient été faits dans ce délai,
nous ne devons point compter sur une moyenne moindre de
soixante-quinze jours. Nos derniers avis d'Europe ont main-
tenant cent quatre jours de date ; et même ceux du 8 décembre
sont une anticipation, grâce à quelques journaux de Boston
qui ont été apportés par un clipper américain nommé le Alan-
darin. Les négociants, tant ici qu'à Sydney, se plaignent des
inconvénients sérieux qu'entraîne l'irrégularité de la malle.
Mais on espère que la promptitude de notre conseil législatif
à voter sans délai une somme de 75,000 £ pour subvention
au service de la malle établi d'après les conseils du gouverne-
ment métropolitain , amènera le rétablissement des paquebots-
poste à vapeur par Singapoore et la mer Rouge. »
Enfin, on lit dans le Journal du Havre, 28 juin :
« La Chambre des communes, dans sa séance d'avant-hier,
a sanctionné la concession de la malle australienne, avec une
subvention de 185,000 £. par an, pour cinq années, à
MM. Henderson et Ce. La nouvelle société prendra le titre de:
Compagnie européenne et australienne de Navigation à va-
peur. Les départs auront lieu de Liverpool ou de Southampon
pour Alexandrie, avec escale à Malte, et de Suez à Sydney,
touchant à la Pointe de Galles et à Melbourne.
» Le maximum accordé pour la traversée est de trente-neuf
jours de Suez à Melbourne, et trente-cinq jours de Melbourne
à Suez; un supplément de quatorze jours est alloué pour le
trajet de Suez en Angleterre, et vice versa. C'est au mois d'oc-
tobre que le service sera inauguré partiellement. Au mois de
janvier, il doit être définitivement et complétement installé.
» Les steamers à hélice qui navigueront entre Suez et l'Aus-
tralie seront d'une capacité de 2,200 à 2,500 tonneaux, avec
une force de 5CO à 530 chevaux. Entre Alexandrie et l'Angle-
terre, les bâtiments ne pourront avoir une capacité moindre
de 1,600 tonneaux. Le minimum de la vitesse requise pour
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