Presse et revues
4 pages
Titre : Nouvelles annales de la construction : publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants relatifs à la construction française et étrangère... / C.-A. Oppermann
Titre : New annals of the construction
Titre : Neue Annalen der Baukunst
Éditeur : V. Dalmont (Paris)
Éditeur : V. DalmontV. Dalmont (Paris)
Éditeur : DunodDunod (Paris)
Éditeur : J. BaudryJ. Baudry (Paris)
Éditeur : C. BérangerC. Béranger (Paris)
Date d'édition : 1855-11-01
Contributeur : Oppermann, Charles Alfred (18..-18.. ; ingénieur des Ponts et chaussées). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32826369p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5529 Nombre total de vues : 5529
Description : 01 novembre 1855 01 novembre 1855
Description : 1855/11/01 (N11)-1855/11/30. 1855/11/01 (N11)-1855/11/30.
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55770647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3528
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — NOVEMBRE 1855.
çais, anglais et turcs, reposant sur une base de canons et d'armures.
Fondation des piles, en caissons êchouables, — Les piles sont fon-
dées sur huit rangées de pieux battus à 0m 90 d'écartement, et distants
de 1 mètre dans chaque pile. Ces pieux sont recépés à lm.95 au-des-
sous de l'étiage. Pour faire la maçonnerie des premières assises, on a
échoué, sur les têtes des pieux, un caisson à fond très-épais, uni en
dedans el en dehors, pour qu'il porte bien sur tous les pieux, quelle que
soit leur déviation de la verticale. Ce fond, qui reste immergé sous les
piles et enfoui sous l'enrochement, avait été composé de racinaux de
0*" 25 d'épaisseur, «'assemblant à languette dans des chapeaux de 0m.35
sur 0m.45 d'équarrissage. Les bords du caisson sont en planches de
0m.i0 d'épaisseur, renforcées par des moïses et des écharpes, et glis-
sant dans des poteaux montants. Le fond du caisson avait d'ailleurs
6°.75 de largeur sur 27ra.45 de longueur. Les bordages latéraux, de
5 mètres de hauteur, étaient légèrement inclinés en dehors, de manière
à ce que la voûte puisse en sortir sans les toucher.
La maçonnerie des piles s'appuie, à lm.60 au-dessous de l'étiage, sur
le fond du caisson; elle a 6m.05 d'épaisseur sur 26'" 85 de longueur, et
se rétrécit par trois retraites correspondant à quatre assises, jusqu'à
0n\15 au-dessus de l'étiage, où elle a 5'M5. Au-dessus de ce massif de
retraites commence le corps de la pile, ayant 5"\05 à la base, et s'éle-
vant avec un fruit de ■^f>. La partie droite entre les avant-becs circulaires
a 21m./t0. Les avant-becs, à 3m.65 au-dessus de l'étiage, sont couron-
nés par une corniche, surmontée du trophée qui décore le tympan.
Fondation des culées.—Les culées sont fondées, au niveau de l'étiage,
sur des pieux distants de 1"\3Û d'axe en axe, recépés à 0m.40 au-des-
sous de l'étiage, et recouverts de chapeaux et de longrines. Du béton
a été coulé dans les interstices des pieux. La culée de rive droite est en
outre défendue, du côté de la rivière, par une ligne de palplanches.
Au-dessus s'élèvent des maçonneries formant deux demi-piles, accom-
pagnées de corps carrés et de rampes d'accès aux bas-ports. La culée
droite a 10 mètres d'épaisseur moyenne, y compris le mur de quai avec
lequel elle se relie. Celle de la rive gauche a 9 mètres d'épaisseur
moyenne, avec cinq contre-forts de 5™.50, qui portent ainsi son épais-
seur totale à 14™.50.
appareil des télés. — Les têtes des arcs, en pierre de Bourgogne ci-
mentée, sont dessinées par des refends distants de 0m.50, sur la doueile,
et ayant 0m.l)5 de largeur sur 0m.03 de profondeur. Le reste de la voûte est
en grosse maçonnerie de meulière piquée, avec ciment, disposée de telle
torte que deux assises correspondent exactement à une pierre de taille.
Tympans. — Les tympans compris entre ces voûtes, et surmontant
leurs reins, ont été arasés suivant deux lignes droites tangentes au
sommet de l'extrados de la tête de l'arche du milieu, et inclinées à
0'".02 par mètre, comme il a été dil plus haut. Les trophées placés au-
dessus des piles forment saillie de 0"'.5O environ sur les tympans.
Galeries sous les trottoirs. — Le massif des. tympans est évidé, sous
les trottoirs, par deux galeries de 1 mètre de largeur sur 1 mètre de
hauteur, avec voûtes en moellons bruts et ciment, ayant 0™.30 d'épais-
seur à la clef, ou briques et. ciment ayant 0,n. 15 d'épaisseur à la clef.
Corniche. — La corniche, faite en pierre de taille, a 0m.86 de hauteur.
Parapet. — Le parapet est formé par douze travées de balustres au-
dessus des arches de rive, et par treize travées au-dessus de l'arche du
milieu. Il y a, par travées, neuf balustres de 0°\65 de hauteur et 0m.20
d'épaisseur. Lespanses seront distantes les unes des autres etdes pilastres,
de 0'".04, ce qui porte la distance totale enlre chaque pilastre à 2"".20.
Les pilastres, de 0'".65 de hauteur, ont chacun, sur les arcs de rive,
1"'.17 de longueur, et sur l'arête du milieu lm.26. Ils sont formés d'un
corps principal de 0m.40 d'épaisseur et de deux petits corps de 0m.30
d'épaisseur et 0'M25 de longueur.
Chaque corps carré couronnant les piles et demi-piles, est accompa-
gné d'un demi-pilastre. Le dessin de détail, joint au plan d'ensemble,
donne le reste des détails relatifs à cette partie. On trouvera les devis
et les noms d'entrepreneurs plus bas.
Calculs de résistance et de stabilité. — On a, pour chaque mètre de largeur
du pont, tes chiffres suivants : Poids porté par 5 mètres de pile — 404,000 kilogr. —
Poussée a la clef de l'arche du milieu =200,000 kilogr. — Surface de la section à la clef
de celte arche = 1>».50. — Poids porté par 1 centimètre carré de pieu = 40 kilogr. —
Nombre total des pieux = 240 pour une pile.— Chiffres correspondants pour le pont
de Neuilly. — 4'».20 de pile y portent 480,000 kilogr. — La poussée à la clef y est de
240,000 kilogr., portant sur i»>.62 de voûte. — Chaque centimètre carré de pieu y porte
10 kilogr. — On sait d'ailleurs que le ciment de Vassy résiste jusqu'à 120 kilogr. par e. q.
{il n'on porte que 14 en moyenne au pont de l'Aima). — La pierre de Bourgogne résiste
ù 1G0 kilogr. par c. q. (elle n'en porte que 9 en moyenne au même pont).
Montage et travaux de chantier. —La. construction du pont de l'Aima,
autorisée par une décision impériale du 6 décembre 1854, a été immé-
diatement commencée ; mais bientôt les hautes eaux et les froids ex-
ceptionnels de l'hiver en ont arrêté la construction, et n'ont permis
d'exécuter, jusqu'au mois de mai dernier, que des travaux préparatoires,
tels que les terrassements, les draguages, le battage des pieux et la
taille des pierres. Ce n'est qu'à partir du 4 mai qu'on a pu entreprendre
successivement le recépage des pieux de,fondation des piles, la con-
struction des maçonneries des culées et l'établissement des cintres. Ces
travaux ont été terminés le 20 juillet dernier, et l'on a commencé, le
même jour, la construction des voûtes sur une largeur de 14 mètres.
Les cintres des arches de rive consistaient en supports directs, dis-
posés en éventails et moïses horizontalement.
Le cintre de l'arche du milieu, devant laisser le passage libre aux
bateaux à vapeur de la Seine, était formé par des étais disposés en éven-
tails aux naissances, lesquels supportaient une poutre américaine destinée
à soutenir le sommet de la voûte sur un tiers environ de sa largeur.
Le pont a été livré à la circulation le 15 août 1855.
Dépenses. — L'ensemble du pont coûtera 1,100,000 francs, non com-
pris les abords, qui sont évalués à une somme de 700,000 fr. environ.
Voici les principaux éléments de la série des prix qui a servi de base
à l'adjudication. (Entrepreneurs de l'ensemble du pont, MM. GARIEL et
GARNUCHOT, 61, quai Valmy; entrepreneur des balustrades, M. GORGE,
barrière Montparnasse, à Paris.)
OUVRAGES PROVISOIRES.
Dépavages. — Le mètre carré, comprenant arrachement et rangement à 20 mè- fr. c.
très de distance . » 10
Déblais.— lm..c, comprenant fouille, charge, et transport aux décharges
publiques 3 »
Démolitions de maçonnerie. — 1 m. c. . . . C fr. — 11 fr. 35 c.—■ 4fr. 35 c. — 1 90
Démolitions de charpentes 5 70
Bois pour pieux provisoires, y compris déchet et dépréciation, bardage, bat-
tage et arrachement. — 1 m. c ' . ."'; 98 50
Bois de chêne pour moises provisoires de fondation, etc., sans assemblage à
tenons et mortaise. — 1 m. c 20 »
Bots de chêne OM sapin pour cintres, échafaudages, ponts de service, avec
assemblages à tenons et mortaises, et pose des ferrures. — 1 m. c 85 »
Bois de chêne pour couchis, cales et étais. — 1 m. c. . . 40 »
Planches en bois de bateau, de 0m.02T d'épaisseur, pour échafaudages, cou-
chis supérieurs et cintres • 1 »
Barrières d'enceinte, en location. — 1 mètre linéaire 4 »
Fers forgés, en location, pour boulons, sabots, plates-bandes, chevil-
lettes, etc. — 1 kilo » 40
OUVRAGES DÉFINITIFS.
Bois pour pieux de fondation. — 1 m. c., comprenant fourniture, déchet,
façon, pose de sabots et frettes 98 50
Bois pour grillage et moises. — 1 m. c, comprenant fourniture, déchet,
présentation sur épure, taille de joints, assemblage et désassemblage dans
le chantier, bardage et pose. 135 85
Bois pour palplanches, ou plancher de fondation. — 1 m. c. . 114 »
Battage des pieux, à 1 mètre de flèche .* 15 »
Pour chaque mètre en sus S »
Battage des palplanches. — 1 m. lin. à 1 mètre de flèche 18 »
Pour chaque mètre en sus 9 »
Bois de chêne pour caissons, refait à vives arêtes, assemblé à tenons et mor-
taises , et posé sur cale de mise à flot. — 1 m. c . 300 »
Ciment de Yassy pur. — Les 100 kilos 9 »
Mortier de ciment de Vassy, pour chapes. — 1 m. c. . . . 90. »
Ciment de Vassy pour maçonnerie des voûtes. — 1 m. c, comprenant 0™.8G
de sable ordinaire à 4 fr., 575 kilos de ciment à 9 fr., gâchage et déchet. . . 65 »
Mortier de ciment de Vassy pour grosses maçonneries. — 1 m. c. comprenant
1 m. c. de sable et 450 kilos de ciment à 9 fr., gâchage et déchet 48 »
Enrochements neufs. — 1 m. c, tout compris 12 80
Béton à 3 parties de cailloux cassés et 2 parties de mortier ordinaire de chaux
hydraulique. — 1 m. c, comprenant 0m 75 de cailloux à 5r.50, et 0m.50 de
mortier à llr.31, transport, emploi, pilonnage, etc 18 78
Maçonnerie en meulière et ciment pour voûtes. — 1 m. c, comprenant 1™.10
die meulière à 12 fr., 0m.45 de mortier à 65 fr., lavage et brossage à 2r.25,
façon, ponts de service et échafaudage à 3 fr. 53 »
Grosse maçonnerie en meulière et ciment 44 25
Maçonnerie en pierre de taille de Bourgogne ou d'Enville. — 1 m. c, com-
prenant lro.10 de pierre ébauchée à 92 fr., levage, descente à la chèvre,
charge sur le bateau, transport à 500 mètres, mortier, pose, fichage et re-
jointoiement 125 »
Maçonnerie en pierre de taille dite Vergelet. — 1 m. c.. . . 88 ■ »
Maçonnerie en roche de Bagneux. — 1 m. c 101 10
Bordures en granit, pour trottoirs.— 1 m. lin., droites. . . ~ 16 45
1 m. lin., courbes 26 45
Enduit de ciment pour chapes, etc. — 1 m, sup 3f.?0 — 5fr. — 7 »
Bitume pour chape sur 0m.02. — 1 m. sup. . . . . v .... 5 »
Parempnls vus de pierre de taille. — 1 m. sup 2f.40 — 7 20
Évidement de pierre de Bourgogne ou d'Enville pour refends. — 1 m. c. . . 149 20
Fer forgé. — 100 kilos 80 »
Fer forgé, en location. — 100 kilos 40 . »
Gros cordages goudronnés. — 1 kilo 1 40
Un batelet, muni de tous ses agrès 265 »
BALUSTRADES, ADJUGÉES A PART.
Un balustre neuf, compris goujons et pose 20 »
1 mètre courant de socles de 0m.40 et 0™.ft0 de largeur 20 »
l mètre courant de tablettes de 0m.40 et 0m.50 de largeur et 0m,10 d'épais-
seur, tout compris 25 »
1 pilastre en pierre déliais de Créteil, tout compris 00 »
Prix total des parapets pour 702 balustres, 262 socles, 262 tablettes, 68 pi-
lastres et 20 demi-pilastres 30,610. »
Ce qui met le mètre courant moyen de parapet à 107 fr.
En résumé, le pont dont on vient de lire la description détaillée est
le plus complet et le plus bel exemple que l'on puisse citer aujourd'hui
pour l'établissement rapide et économique d'un pont monumental en
maçonnerie.
Plus hardi que le pont de Neuilly et plus gracieux que le pont de la
Concorde, il est, à ces deux ouvrages du siècle dernier, ce que l'art
actuel de l'ingénieur est à l'art du temps de Perronet.
PREMIÈRE NOTE
sut- les IPienrx. à vis et Asïina'E-es ïiélieoïdsiles
D'ALEXANDRE MITCHELL, DE BELFAST,
Membre de l'Institut des Ingénieurs civils de Londres.
Dans un de nos derniers numéros (Juillet 1855) nous appelions l'ai-
çais, anglais et turcs, reposant sur une base de canons et d'armures.
Fondation des piles, en caissons êchouables, — Les piles sont fon-
dées sur huit rangées de pieux battus à 0m 90 d'écartement, et distants
de 1 mètre dans chaque pile. Ces pieux sont recépés à lm.95 au-des-
sous de l'étiage. Pour faire la maçonnerie des premières assises, on a
échoué, sur les têtes des pieux, un caisson à fond très-épais, uni en
dedans el en dehors, pour qu'il porte bien sur tous les pieux, quelle que
soit leur déviation de la verticale. Ce fond, qui reste immergé sous les
piles et enfoui sous l'enrochement, avait été composé de racinaux de
0*" 25 d'épaisseur, «'assemblant à languette dans des chapeaux de 0m.35
sur 0m.45 d'équarrissage. Les bords du caisson sont en planches de
0m.i0 d'épaisseur, renforcées par des moïses et des écharpes, et glis-
sant dans des poteaux montants. Le fond du caisson avait d'ailleurs
6°.75 de largeur sur 27ra.45 de longueur. Les bordages latéraux, de
5 mètres de hauteur, étaient légèrement inclinés en dehors, de manière
à ce que la voûte puisse en sortir sans les toucher.
La maçonnerie des piles s'appuie, à lm.60 au-dessous de l'étiage, sur
le fond du caisson; elle a 6m.05 d'épaisseur sur 26'" 85 de longueur, et
se rétrécit par trois retraites correspondant à quatre assises, jusqu'à
0n\15 au-dessus de l'étiage, où elle a 5'M5. Au-dessus de ce massif de
retraites commence le corps de la pile, ayant 5"\05 à la base, et s'éle-
vant avec un fruit de ■^f>. La partie droite entre les avant-becs circulaires
a 21m./t0. Les avant-becs, à 3m.65 au-dessus de l'étiage, sont couron-
nés par une corniche, surmontée du trophée qui décore le tympan.
Fondation des culées.—Les culées sont fondées, au niveau de l'étiage,
sur des pieux distants de 1"\3Û d'axe en axe, recépés à 0m.40 au-des-
sous de l'étiage, et recouverts de chapeaux et de longrines. Du béton
a été coulé dans les interstices des pieux. La culée de rive droite est en
outre défendue, du côté de la rivière, par une ligne de palplanches.
Au-dessus s'élèvent des maçonneries formant deux demi-piles, accom-
pagnées de corps carrés et de rampes d'accès aux bas-ports. La culée
droite a 10 mètres d'épaisseur moyenne, y compris le mur de quai avec
lequel elle se relie. Celle de la rive gauche a 9 mètres d'épaisseur
moyenne, avec cinq contre-forts de 5™.50, qui portent ainsi son épais-
seur totale à 14™.50.
appareil des télés. — Les têtes des arcs, en pierre de Bourgogne ci-
mentée, sont dessinées par des refends distants de 0m.50, sur la doueile,
et ayant 0m.l)5 de largeur sur 0m.03 de profondeur. Le reste de la voûte est
en grosse maçonnerie de meulière piquée, avec ciment, disposée de telle
torte que deux assises correspondent exactement à une pierre de taille.
Tympans. — Les tympans compris entre ces voûtes, et surmontant
leurs reins, ont été arasés suivant deux lignes droites tangentes au
sommet de l'extrados de la tête de l'arche du milieu, et inclinées à
0'".02 par mètre, comme il a été dil plus haut. Les trophées placés au-
dessus des piles forment saillie de 0"'.5O environ sur les tympans.
Galeries sous les trottoirs. — Le massif des. tympans est évidé, sous
les trottoirs, par deux galeries de 1 mètre de largeur sur 1 mètre de
hauteur, avec voûtes en moellons bruts et ciment, ayant 0™.30 d'épais-
seur à la clef, ou briques et. ciment ayant 0,n. 15 d'épaisseur à la clef.
Corniche. — La corniche, faite en pierre de taille, a 0m.86 de hauteur.
Parapet. — Le parapet est formé par douze travées de balustres au-
dessus des arches de rive, et par treize travées au-dessus de l'arche du
milieu. Il y a, par travées, neuf balustres de 0°\65 de hauteur et 0m.20
d'épaisseur. Lespanses seront distantes les unes des autres etdes pilastres,
de 0'".04, ce qui porte la distance totale enlre chaque pilastre à 2"".20.
Les pilastres, de 0'".65 de hauteur, ont chacun, sur les arcs de rive,
1"'.17 de longueur, et sur l'arête du milieu lm.26. Ils sont formés d'un
corps principal de 0m.40 d'épaisseur et de deux petits corps de 0m.30
d'épaisseur et 0'M25 de longueur.
Chaque corps carré couronnant les piles et demi-piles, est accompa-
gné d'un demi-pilastre. Le dessin de détail, joint au plan d'ensemble,
donne le reste des détails relatifs à cette partie. On trouvera les devis
et les noms d'entrepreneurs plus bas.
Calculs de résistance et de stabilité. — On a, pour chaque mètre de largeur
du pont, tes chiffres suivants : Poids porté par 5 mètres de pile — 404,000 kilogr. —
Poussée a la clef de l'arche du milieu =200,000 kilogr. — Surface de la section à la clef
de celte arche = 1>».50. — Poids porté par 1 centimètre carré de pieu = 40 kilogr. —
Nombre total des pieux = 240 pour une pile.— Chiffres correspondants pour le pont
de Neuilly. — 4'».20 de pile y portent 480,000 kilogr. — La poussée à la clef y est de
240,000 kilogr., portant sur i»>.62 de voûte. — Chaque centimètre carré de pieu y porte
10 kilogr. — On sait d'ailleurs que le ciment de Vassy résiste jusqu'à 120 kilogr. par e. q.
{il n'on porte que 14 en moyenne au pont de l'Aima). — La pierre de Bourgogne résiste
ù 1G0 kilogr. par c. q. (elle n'en porte que 9 en moyenne au même pont).
Montage et travaux de chantier. —La. construction du pont de l'Aima,
autorisée par une décision impériale du 6 décembre 1854, a été immé-
diatement commencée ; mais bientôt les hautes eaux et les froids ex-
ceptionnels de l'hiver en ont arrêté la construction, et n'ont permis
d'exécuter, jusqu'au mois de mai dernier, que des travaux préparatoires,
tels que les terrassements, les draguages, le battage des pieux et la
taille des pierres. Ce n'est qu'à partir du 4 mai qu'on a pu entreprendre
successivement le recépage des pieux de,fondation des piles, la con-
struction des maçonneries des culées et l'établissement des cintres. Ces
travaux ont été terminés le 20 juillet dernier, et l'on a commencé, le
même jour, la construction des voûtes sur une largeur de 14 mètres.
Les cintres des arches de rive consistaient en supports directs, dis-
posés en éventails et moïses horizontalement.
Le cintre de l'arche du milieu, devant laisser le passage libre aux
bateaux à vapeur de la Seine, était formé par des étais disposés en éven-
tails aux naissances, lesquels supportaient une poutre américaine destinée
à soutenir le sommet de la voûte sur un tiers environ de sa largeur.
Le pont a été livré à la circulation le 15 août 1855.
Dépenses. — L'ensemble du pont coûtera 1,100,000 francs, non com-
pris les abords, qui sont évalués à une somme de 700,000 fr. environ.
Voici les principaux éléments de la série des prix qui a servi de base
à l'adjudication. (Entrepreneurs de l'ensemble du pont, MM. GARIEL et
GARNUCHOT, 61, quai Valmy; entrepreneur des balustrades, M. GORGE,
barrière Montparnasse, à Paris.)
OUVRAGES PROVISOIRES.
Dépavages. — Le mètre carré, comprenant arrachement et rangement à 20 mè- fr. c.
très de distance . » 10
Déblais.— lm..c, comprenant fouille, charge, et transport aux décharges
publiques 3 »
Démolitions de maçonnerie. — 1 m. c. . . . C fr. — 11 fr. 35 c.—■ 4fr. 35 c. — 1 90
Démolitions de charpentes 5 70
Bois pour pieux provisoires, y compris déchet et dépréciation, bardage, bat-
tage et arrachement. — 1 m. c ' . ."'; 98 50
Bois de chêne pour moises provisoires de fondation, etc., sans assemblage à
tenons et mortaise. — 1 m. c 20 »
Bots de chêne OM sapin pour cintres, échafaudages, ponts de service, avec
assemblages à tenons et mortaises, et pose des ferrures. — 1 m. c 85 »
Bois de chêne pour couchis, cales et étais. — 1 m. c. . . 40 »
Planches en bois de bateau, de 0m.02T d'épaisseur, pour échafaudages, cou-
chis supérieurs et cintres • 1 »
Barrières d'enceinte, en location. — 1 mètre linéaire 4 »
Fers forgés, en location, pour boulons, sabots, plates-bandes, chevil-
lettes, etc. — 1 kilo » 40
OUVRAGES DÉFINITIFS.
Bois pour pieux de fondation. — 1 m. c., comprenant fourniture, déchet,
façon, pose de sabots et frettes 98 50
Bois pour grillage et moises. — 1 m. c, comprenant fourniture, déchet,
présentation sur épure, taille de joints, assemblage et désassemblage dans
le chantier, bardage et pose. 135 85
Bois pour palplanches, ou plancher de fondation. — 1 m. c. . 114 »
Battage des pieux, à 1 mètre de flèche .* 15 »
Pour chaque mètre en sus S »
Battage des palplanches. — 1 m. lin. à 1 mètre de flèche 18 »
Pour chaque mètre en sus 9 »
Bois de chêne pour caissons, refait à vives arêtes, assemblé à tenons et mor-
taises , et posé sur cale de mise à flot. — 1 m. c . 300 »
Ciment de Yassy pur. — Les 100 kilos 9 »
Mortier de ciment de Vassy, pour chapes. — 1 m. c. . . . 90. »
Ciment de Vassy pour maçonnerie des voûtes. — 1 m. c, comprenant 0™.8G
de sable ordinaire à 4 fr., 575 kilos de ciment à 9 fr., gâchage et déchet. . . 65 »
Mortier de ciment de Vassy pour grosses maçonneries. — 1 m. c. comprenant
1 m. c. de sable et 450 kilos de ciment à 9 fr., gâchage et déchet 48 »
Enrochements neufs. — 1 m. c, tout compris 12 80
Béton à 3 parties de cailloux cassés et 2 parties de mortier ordinaire de chaux
hydraulique. — 1 m. c, comprenant 0m 75 de cailloux à 5r.50, et 0m.50 de
mortier à llr.31, transport, emploi, pilonnage, etc 18 78
Maçonnerie en meulière et ciment pour voûtes. — 1 m. c, comprenant 1™.10
die meulière à 12 fr., 0m.45 de mortier à 65 fr., lavage et brossage à 2r.25,
façon, ponts de service et échafaudage à 3 fr. 53 »
Grosse maçonnerie en meulière et ciment 44 25
Maçonnerie en pierre de taille de Bourgogne ou d'Enville. — 1 m. c, com-
prenant lro.10 de pierre ébauchée à 92 fr., levage, descente à la chèvre,
charge sur le bateau, transport à 500 mètres, mortier, pose, fichage et re-
jointoiement 125 »
Maçonnerie en pierre de taille dite Vergelet. — 1 m. c.. . . 88 ■ »
Maçonnerie en roche de Bagneux. — 1 m. c 101 10
Bordures en granit, pour trottoirs.— 1 m. lin., droites. . . ~ 16 45
1 m. lin., courbes 26 45
Enduit de ciment pour chapes, etc. — 1 m, sup 3f.?0 — 5fr. — 7 »
Bitume pour chape sur 0m.02. — 1 m. sup. . . . . v .... 5 »
Parempnls vus de pierre de taille. — 1 m. sup 2f.40 — 7 20
Évidement de pierre de Bourgogne ou d'Enville pour refends. — 1 m. c. . . 149 20
Fer forgé. — 100 kilos 80 »
Fer forgé, en location. — 100 kilos 40 . »
Gros cordages goudronnés. — 1 kilo 1 40
Un batelet, muni de tous ses agrès 265 »
BALUSTRADES, ADJUGÉES A PART.
Un balustre neuf, compris goujons et pose 20 »
1 mètre courant de socles de 0m.40 et 0™.ft0 de largeur 20 »
l mètre courant de tablettes de 0m.40 et 0m.50 de largeur et 0m,10 d'épais-
seur, tout compris 25 »
1 pilastre en pierre déliais de Créteil, tout compris 00 »
Prix total des parapets pour 702 balustres, 262 socles, 262 tablettes, 68 pi-
lastres et 20 demi-pilastres 30,610. »
Ce qui met le mètre courant moyen de parapet à 107 fr.
En résumé, le pont dont on vient de lire la description détaillée est
le plus complet et le plus bel exemple que l'on puisse citer aujourd'hui
pour l'établissement rapide et économique d'un pont monumental en
maçonnerie.
Plus hardi que le pont de Neuilly et plus gracieux que le pont de la
Concorde, il est, à ces deux ouvrages du siècle dernier, ce que l'art
actuel de l'ingénieur est à l'art du temps de Perronet.
PREMIÈRE NOTE
sut- les IPienrx. à vis et Asïina'E-es ïiélieoïdsiles
D'ALEXANDRE MITCHELL, DE BELFAST,
Membre de l'Institut des Ingénieurs civils de Londres.
Dans un de nos derniers numéros (Juillet 1855) nous appelions l'ai-
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