Professeur du cours des ponts en maçonnerie de 1901 à 1922
Paul Séjourné est le dernier, et indiscutablement le plus éminent, constructeur de grands ponts en maçonnerie. Il apporte à cette technique ses derniers perfectionnements, dont profitent les premiers ouvrages en béton armé qui la supplantent. La solidité et la beauté des ouvrages qu'il a construits, et que l'on peut encore admirer pour la plupart, contribuent à développer sa notoriété auprès du grand public.
Diplômé de l’École polytechnique en 1873 et de l’École nationale des ponts et chaussées en 1876, il est nommé ingénieur des ponts et chaussées à Mende en 1876-77, puis à Toulouse en 1881.
À ses débuts, il occupe des postes modestes et montre son talent dans la construction des lignes de chemin de fer en site difficile : le pont du Castelet dans l'Ariège ; les ponts de la ligne de Montauban à Castres, dont le pont Antoinette, auquel il donne le nom de sa jeune épouse.
En 1887, il publie dans les Annales des Ponts et Chaussées, un mémoire qui sert de base à toutes les constructions suivantes dans lequel il préconise la construction par rouleaux, des cintres légers et une fermeture progressive des joints. L'année suivante, il est envoyé en mission sur les chantiers du chemin de fer transcaspien, à Samarcande.
Ses œuvres sont innombrables : la ligne de Mende à La Bastide en tant qu’ingénieur en chef de la Lozère ; le pont Adolphe à Luxembourg ; le pont des Amidonniers à Toulouse, devenu pont des Catalans ; le pont de Scarassoui et le viaduc de la Bévéra dans les Alpes Maritime en tant que chef du service de la construction Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée.
Son œuvre la plus connue reste sans doute celle du viaduc de Fontpédrouse sur la ligne, à voie étroite, de Villefranche-de-Conflent à Bourg-Madame, dans les Pyrénées Orientales.
Son traité sur les grandes voûtes rassemble les connaissances de tous les siècles sur les ponts en maçonnerie.