Professeur du cours d’économie politique, générale et sociale
À peine reçu à l’École polytechnique en 1914, René Roy est appelé à défendre la France. Le 16 avril 1917, lors de la bataille du Chemin des Dames (ou « offensive Nivelle »), il perd la vue, grièvement blessé par des éclats d’obus. On peut penser que la carrière et la vie de ce jeune homme de 22 ans se seraient brisées après cette blessure, mais il n’en fut rien. Son ouvrage Vers la lumière raconte cette épreuve.
En 1917, il rencontre Eugène Brieux, fondateur d’une maison de rééducation pour les invalides de guerre. Grâce à lui, il apprend le braille, la dactylographie et réapprend à compter, mentalement.
En 1918, encouragé par les progrès accomplis, il reprend ses études à l’École polytechnique dont il sort major en 1920 puis intègre l’École nationale des ponts et chaussées, où il travaille particulièrement le droit et l’économie.
À sa sortie en 1922, il est affecté au service du contrôle des chemins de fer au ministère des Travaux Publics où il mènera toute sa carrière. Il s’intéresse particulièrement au problème de la sécurité et à la prévention des accidents du travail.
En 1925, il soutient une thèse de doctorat sur Le régime économique des voies ferrées d’intérêt local.
Parallèlement, il se tourne vers l'économie et l'enseignement. Il devient professeur d'économie politique, générale et sociale à l'École des ponts et chaussées entre 1929 à 1964, d’économie mathématique à l'Institut de statistique de l'Université de Paris à partir de 1931 et, à partir de 1949, il donne des cours d’économétrie à l'école d'application et à l'Institut national de la statistique et des études économiques. René Roy participe à des travaux sur la construction d'indices de prix et sur les lois de la demande et oriente ses recherches vers les conséquences de l'application des statistiques aux sujets économiques.
Après la Seconde Guerre mondiale, il créé un séminaire d’économétrie au Centre national de la recherche scientifique (Cnrs). Il entre en 1951 à l'Académie des sciences morales et politiques et, en 1953, au conseil général des ponts et chaussées.