Professeur d’hydraulique agricole
Petit fils d'un magistrat bourguignon marié à la sœur de l'illustre naturaliste Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788), Benjamin Nadault de Buffon consacre l'essentiel de ses recherches et écrits à l'amélioration des travaux agricoles. Domaine qui confère à cet ingénieur en chef des ponts et chaussées une originalité et une notoriété certaines pendant toute sa vie. Ses très nombreuses publications techniques et administratives font référence en la matière et contribuent à faire évoluer l’art de l’irrigation et à mieux maîtriser les problèmes hydrauliques dans l'agriculture comme dans l'industrie. Son important Traité des usures sur les voies d'eau marque non seulement son époque mais bien au-delà.
Dès 1842, ses conférences à l'École nationale des ponts et chaussées abordent les problèmes de l’irrigation, du drainage, du dessèchement des marais, de la fixation des dunes et autres travaux analogues. Professeur, il crée en 1848 le cours d'agriculture et d'hydraulique agricole. Durant cette période, il est également responsable de la division des mines et dessèchement au ministère de l'Agriculture et au ministère des Travaux Publics.
De retour d'Italie, son grand ouvrage en trois volumes sur les Canaux d'arrosage de l'Italie septentrionale, publié en 1843, est une véritable révélation pour les ingénieurs et les agronomes. La Société nationale d’agriculture lui ouvre ses portes en 1849.
Jusqu'à la fin de sa vie, il développe ses idées novatrices, informe et forme aux nouvelles pratiques en témoignant des expériences qu'il découvre en France et ailleurs. Le dernier ouvrage qu'il publie, à 73 ans, sur le Régime légal des eaux de sources naturelles et artificielles, documents pour la rédaction du code rural, atteste de cette volonté et de son dynamisme.
Outre ses innombrables écrits dont la clarté et la logique séduisent le savant, l'ingénieur ou l'administratif, il rédige aussi plusieurs projets sur les villes et la province. Il propose en particulier la mise en valeur des terres incultes en Sologne et en Camargue, le boisement des sables de dunes, le colmatage d’une partie de la grande plaine désertique de la Crau et le dessèchement des marais de Fos-sur-Mer à Mas-Thibert pour la mise en culture de ces espaces.