Professeur de mécanique appliquée
Malgré une existence relativement brève, Gustave Gaspard de Coriolis connaît une carrière brillante et bien remplie, traversant les régimes du Premier Empire à la Monarchie de Juillet. Après ses études à l’École polytechnique et à l’École nationale des ponts et chaussées, il mène de front son service d'ingénieur, l'enseignement et surtout de nombreux travaux scientifiques qui en font l’un des savants les plus brillants de son époque.
À sa sortie de l'École nationale des ponts et chaussées en 1813, Coriolis exerce comme ingénieur ordinaire dans les départements du Nord, de la Meuse et des Vosges. En 1816, Augustin Cauchy, directeur de l'École polytechnique, l'appelle pour occuper la fonction de répétiteur puis de professeur d'analyse et de mécanique. En 1831, l'École nationale des ponts et chaussées s'attache à son tour ses services comme professeur adjoint de mécanique appliquée, cours dont il devient titulaire en 1836 à la mort de Claude Navier.
Dans le même temps, entre 1826 et 1933, Gustave Gaspard de Coriolis n'en continue pas moins son activité d'ingénieur dans le département de la Seine où, comme responsable de la voirie, il conçoit un chariot-compteur permettant de mesurer l'état de dégradation d'une route pavée.
Parallèlement à ses fonctions, Coriolis effectue de nombreuses recherches en mathématiques appliquées à la mécanique. En 1829, il publie son ouvrage Du calcul de l'effet des machines, ou Considérations sur l'emploi des moteurs et sur leur évaluation : pour servir d'introduction à l'étude spéciale des machines où pour la première fois apparaît la notion de travail, devenue essentielle en mécanique. En 1835, paraît la Théorie mathématique des effets du jeu de billard où se révèle le mieux son talent de mathématicien. On lui doit également des mémoires sur le frottement des engrenages coniques, la résistance du plomb ou le moment d'inertie du balancier des machines à vapeur.
Coriolis doit surtout sa renommée à son théorème sur le mouvement relatif qui porte son nom et qui permet entre autres applications, de ramener à des questions de mouvements absolus toutes celles qui se rapportent aux mouvements observés à la surface de la terre : " Toute particule en mouvement dans l'hémisphère nord est déviée vers sa droite (vers sa gauche dans l'hémisphère sud) ". La valeur de ses travaux le fait élire membre de l'Académie des sciences en 1836, section de mécanique.
Ingénieur en chef du corps des ponts et chaussées, il décide en 1838 d’arrêter l’enseignement pour devenir directeur des études de l’École polytechnique. Malgré une santé fragile, il conserve son poste jusqu’à son décès en 1843.