Cet immense mathématicien reçut une formation initiale très littéraire influencé par son père, latiniste passionné. Élève en 1802 à l’École centrale du Panthéon, il remporte la plupart des concours avant de se tourner vers les sciences pour préparer l’entrée à Polytechnique. Admis premier à l’École nationale des ponts et chaussées, il est d’abord envoyé à Cherbourg pour travailler à la construction du port Napoléon. Revenu à Paris en 1812, il est employé aux travaux du canal de l’Ourcq.
En 1813, Cauchy se consacre à ses recherches mathématiques. Ses premiers mémoires sur les polygones et polyèdres sont remarqués par l’Académie. En 1815, il démontre l’un des deux théorèmes de Fermat. Il est nommé membre de l’Institut en 1816 par une ordonnance royale qui exclut pour des raisons politiques deux grands savants, Lazare Carnot et Gaspard Monge. Monarchiste légitimiste et catholique militant, Cauchy va bénéficier de la Restauration. En 1816 il devient professeur titulaire d’analyse et de mécanique à l’École polytechnique. À la révolution de 1830, il refuse de prêter serment à Louis-Philippe et s’exile.
À son retour en France en 1838, il reprend sa place à l’Académie mais ce n’est en 1849 qu’il retrouve un poste d’enseignant à la faculté des sciences. En dépit de ces avatars politiques, l’œuvre de Cauchy est considérable. Il publie plus de huit cent articles sur les sujets mathématiques et physiques les plus variés. Cauchy est un fondateur, bouleversant certaines parties de la physique mathématique par l’introduction de nouveaux concepts. Il est à l’origine de l’analyse moderne. On lui doit notamment la théorie des équations différentielles et, en mécanique, la théorie mathématique de l’élasticité.