Entré au Service des Phares en 1854, Léon Jacquet était issu d’une famille de fonctionnaires et de militaires : son frère est mort en Crimée comme artilleur. Léon Jacquet ayant été sur le chantier du phare des Barges d’Olonne, Léonce Reynaud le fit détacher au Maroc et l’envoya au Cap Spartel sur la rive du détroit de Gibraltar où le dramatique naufrage en 1860 de la frégate brésilienne Donna Isabella avait réveillé les besoins de l’éclairage de cette côte. L’empereur marocain régnant avait accepté de prendre en charge les finances sous la condition que le phare fût élevé par les services de l’administration française qui décida de le construire dans le style mauresque. Jacquet amena avec lui 2 ouvriers du chantier des Barges, un appareilleur, Charlot, et un tailleur de pierres, Merian. Durant toute la durée de construction du phare, Reynaud et Jacquet entreprirent une correspondance nourrie. Reynaud proposa de nombreuses modifications à l’aide de croquis en suggérant d’utiliser la brique plutôt que la pierre de taille, en disant aussi à Jacquet d’adopter les coutumes locales. A son retour en France en 1864, il épouse la sœur de Georges Clemenceau. Il prend sa retraite en 1872.