Souvenirs de l’équipe de football des années 1959-1961

La disparition récente de de Jacques Massiet (civil 1961), qui était membre de cette équipe de football de l’École (ailier gauche), m’a conduit à évoquer la brève histoire de notre aventure commune lors de notre passage à l’École. J’avais pris une part assez importante à la logistique de création de l’équipe car il n’y avait pas eu d’équipe de football à l’École pendant plusieurs années précédant notre entrée fin septembre 1958. L’extrait de l’inventaire du matériel de football, que possédait notre école en octobre 1958, lorsque nous avons démarré notre projet, illustre bien ce fait. Par un heureux hasard, mon épouse a retrouvé le 23 juin 2022, un petit carnet sur lequel j’avais noté : « 8 paires de chaussures de football, plus 2 à nettoyer ; 5 ballons de football, 1 en bon état, 2 en caoutchouc et 2 usagés ; 3 maillots de gardiens de but de couleur blanche, 6 maillots à manche de couleur bleu clair et 3 shorts, 1 blanc et 2 bleus.

A titre de comparaison, j’avais noté pour le rugby : 15 maillots bleu et rouge mais pas de short et pas de chaussures, et 1 seul ballon usagé mais néanmoins valable ! Bref, il a fallu que la direction de l’École mette la main au portefeuille pour nous équiper ainsi que nos camarades rugbymen, qui, eux, ont assuré la continuité de l’équipe de rugby.

(…)

Je dois avouer que je n’ai tenu aucun journal des saisons 1958-1959, 1959-1960 et 1960-1961. Pas de calendrier des matches, pas de résultats, pas de composition de l’équipe. Deux souvenirs concernant le palmarès : une assez large victoire contre l’ENAC-Orly (École nationale de l’aviation civile) vraisemblablement en 1960, et une accession, la même année, en quart de finale d’une poule de l’Académie de Paris, qui réunissait les équipes d’une sorte de deuxième division. Bref, nous n’avons pas rencontré les « cadors » de l’Académie comme l’École spéciale des travaux publics, qui avait remporté le championnat de France universitaire en 1957 (contre le lycée Victor Hugo de Besançon, mon lycée !), ou Centrale, ou l’X, ou l’Agro, ou les Gadzarts ou encore HEC, etc …

Je vais tenter de reconstituer notre parcours en faisant appel aux souvenirs des survivants de l’équipe. Je dois faire vite car un bon nombre des membres de l’équipe ont rejoint le Grand Architecte de l’univers. Je vais donc dresser la liste des camarades, qui ont participé à cette aventure en tentant d’en oublier le moins possible eu égard à l’état de ma mémoire octogénaire. Bref, considérez, chers lecteurs, que je lance une « bouteille à la mer » en essayant de rassembler d’autres souvenirs que les miens et de susciter des réminiscences dans les mémoires des camarades survivants !

Roger Martin (civil 1960) : gardien de but courageux, qui n’hésitait pas à subtiliser le ballon dans les pieds des attaquants adverses. Il était le major de la promotion 1960 (…). L’annuaire 2020-2021 mentionne son nom dans la liste des décédés ;

Daniel Josselin (civil 1961) : arrière central athlétique régnant avec autorité dans la surface de réparation. Il est malheureusement, le premier mort de notre promotion, décédé le 1er janvier 1972 dans un accident (…) ;

Kermorvan (civil 1962) : de taille moyenne mais une solide carrure, c’était un défenseur intraitable, spécialiste des tacles glissés, qui permettent de subtiliser le ballon dans les pieds d’un adversaire dans la surface de réparation sans commettre de faute. C’était un taiseux mais j’ai le souvenir d’un joueur ayant le sens de l’équipe (…) ;

Jean-Pierre Joussement (civil 1961) : il était issu de la taupe de Nice. De taille moyenne et de corpulence plutôt frêle, il était très accrocheur et ne lâchait pas les basques de son attaquant vis-à-vis (…) ;

Jean-Dominique Deschamps (civil 1962) : sauf erreur de ma part, son poste était « milieu de terrain offensif » dans la terminologie en vigueur actuellement dans le vocabulaire footballistique. J’ai le souvenir d’un camarade très discret mais ayant l’esprit d’équipe, ponctuel lors des rassemblements mais ne s’éternisant pas à l’issue des matches ;

Abdenour Keramane (civil 1962) : c’était un attaquant appliqué. Il avait l’esprit d’équipe (…).

Robert Courtel (X civil 1961) : c’était également un attaquant assez véloce (…).

Jean Gauter (civil 1962) : issu d’une taupe bretonne comme Kermorvan, c’était un attaquant assez fougueux et passionné de football (…).

Mahmed Cherchalli (civil 1961) : il était très doué pour l’athlétisme. Le professeur d’EPS (éducation physique et sportive) avait repéré son explosivité qui le qualifiait pour le sprint. Je crois qu’il avait de belles performances au « cent mètres ». Il aimait passionnément le football. Bien entendu sa place était à l’attaque. Il avait de réelles qualités de dribble, de changement de rythme. Las, dans sa course échevelée vers le but adverse, il pratiquait souvent le dribble de trop, ce qui, évidemment, lui attirait de sévères reproches ! (…).

Ahmed Ghozali (civil 1961) : dans la terminologie de l’époque, on disait « intérieur gauche ». Je pense que maintenant, on dirait numéro « dix » ou meneur de jeu. Il était infatigable sur un rythme « faux lent ». Il avait le sens de l’équipe et distribuait le jeu (…).

Jacques Massiet (civil 1961) : issu de la taupe niçoise comme Jean-Pierre Joussemet, grand supporteur de l’OGC Nice, il évoluait dans le couloir gauche, devant Ghozali (donc ailier gauche selon la terminologie de la préhistoire du football !) avec lequel il s’entendait bien (…). [Il est mort le 9 juin 2023].

Yvan Nogret (civil 1962) : je ne saurais oublier de mentionner sa présence dans notre groupe. Il a participé à quelques matches (…).

(…) J’ai pensé utile de rappeler les douze noms ci-dessus avant qu’ils ne disparaissent dans la poussière de l’oubli.