Restauration des blocs de granit*
Trois échantillons de géologie provenant de l’Exposition universelle de 1878, parmi lesquels un obélisque devenu le monument aux morts de l’École, ont été restaurés au printemps 2022. Ils avaient été remis par le ministère des Travaux publics à l’École en 1880 pour servir à l’enseignement de la géologie. Leur état, dégradé, nécessitait l’intervention d’une restauratrice du patrimoine.
Lors de l’Exposition universelle de 1878, le Ministère des travaux publics exposait une série d’échantillons provenant des principales carrières françaises. Les plus imposants étaient placés à l’extérieur, autour du pavillon d’exposition ; parmi eux, figurait un obélisque monolithe en granit de la Manche. Ces grosses pierres de taille avaient été rassemblées par les soins de Léon Durand-Claye, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, professeur de chimie et directeur du laboratoire de l’École.
En 1880, en remerciement de son travail, le ministère remet à l’École l’obélisque ainsi que deux blocs, l'un en granit de Laber, l'autre en lamprophyre de Kersanton, pour servir à l’enseignement des élèves en géologie et minéralogie. Ils sont placés dans le jardin situé à l’arrière de l’hôtel particulier qu'occupait l'École rue des Saints-Pères.
La même année, le directeur de l'École, Léon Lalanne, propose de transformer l’obélisque en monument aux morts, proposition validée par Sadi Carnot, alors ministre des Travaux publics.
En 1950, lors de la construction de l'amphithéâtre Caquot à Paris, le jardin est supprimé et le monument aux morts déplacé dans la première cour de l’établissement, tandis que les deux blocs restent à l'abri de la galerie couverte bordant l’ancien jardin.
Le 19 août 2008, ces trois vestiges quittent définitivement la rue des Saints-Pères pour rejoindre l’École à Champs-sur-Marne.
Un nettoyage du seul monument aux morts avait alors eu lieu avant de redorer les noms des morts des trois guerres. Cependant, désormais exposés à tous les vents de la campagne, les deux blocs, fortement encrassés, et l'embase de l'obélisque présentaient une infestation de micro-organismes, algues de plusieurs sortes, colonisant les aspérités de la pierre, ainsi que des taches variées (cendres de cigarettes, taches de café ou déjections d’oiseaux). Leur restauration s’imposait. Elle a été menée à bien en avril et mai 2022 par Agnès Le Boudec, restauratrice du patrimoine.
* Le bloc de Kersanton n'est pas un granit mais un lamprophyre.
