Les Annales des ponts et chaussées
Créées en 1831, les Annales des ponts et chaussées ont connu une longévité exceptionnelle. La revue constitue l’une des traces les plus fidèles de la participation des ingénieurs du corps des ponts et chaussées à l’évolution des savoirs.
Instrument de diffusion des connaissances scientifiques et techniques du corps des ponts et chaussées, les Annales des ponts et chaussées constituent l’une des traces les plus fidèles de l'activité des ingénieurs à partir de 1831 et en même temps le miroir des évolutions qui vont se produire tout au long des XIXe et XXe siècles, aussi bien dans les domaines économiques et sociaux, que dans les sciences et les techniques de l'aménagement et du génie civil.
Si le premier numéro paraît en 1831, l’idée de faire paraître une revue propre au corps des ponts et chaussées remonte au début du XIXe siècle, en prenant exemple sur les Annales des Mines. Divers projets sont étudiés mais ne voient pas le jour, et en parallèle, un annuaire est publié par le conseil des ponts et chaussées de 1806 à 1831. Ce document, en plus de donner des informations relatives aux carrières des ingénieurs, propose un état annuel des chantiers et de leur financement.
Au début de l’année 1831, à l’instigation du directeur général des ponts et chaussées, Louis Bérard et sous l’autorité de Gaspard Riche de Prony, alors directeur de l’École royale des ponts et chaussées, une commission est créée avec pour objectif l’étude d’une publication à périodicité régulière. Le 1er mai 1831 sort le premier numéro des Annales des ponts et chaussées, avec les traductions d’un article de Henry Booth sur le « Chemin de fer de Liverpool à Manchester » et d’un article sur l’« approvisionnement d’eau de Greenock », ainsi qu’un mémoire sur les « Ponts suspendus en fil de fer sur le Rhône » par Vicat.
Les Annales des ponts et chaussées, qui paraissent jusqu’en 2003, donnent à voir « le caractère hybride et l’éventail des savoirs de l’ingénieur »[1] : construction, dessins, cartes et plans, géographie, économie, statistique, juridique et administratif.
D’un point de vue éditorial, elles présentent également une « double facette » [2], « porteuses de savoir » et « produit d’une branche de l’appareil d’État »[3], c’est-à-dire à la fois une partie « Mémoires » (technique) et une partie « Lois et décrets » (administrative ou juridique). Cette dernière augmente en importance tout au long du XIXe siècle, mais disparaît en 1934 (après cette date, certaines communications relatives au droit ou à l’administration sont incluses dans le volume technique). Une partie « Personnel » fut également publiée en un volume annuel séparé entre 1879 et 1900, qui propose une sorte d’annuaire du service des ponts et chaussées et des informations sur la carrière et l’état civil des ingénieurs des Ponts. Avant et après cette date, ce type d’informations pouvait être inséré dans la partie « Lois et décrets », ou bien dans une autre publication, l’Annuaire du ministère des travaux publics.
À ses débuts en 1831, un cahier paraît tous les deux mois. Ils sont rassemblés en deux tomes par année, et une série par décennie. Les mémoires et planches d’une même série sont numérotés en continu. Une autre caractéristique, très utile au lecteur, est la présence, au sein de chaque volume, de tables, parfois très détaillées, qui reprend à la fois l’ordre des mémoires et les sujets abordés par ordre alphabétique. Pour la période 1831 – 1931 de la partie technique (consultable ici et là), cette table des matières a été transcrite (avec quelques erreurs toutefois) et permet une navigation directe vers les mémoires et les mentions des sujets.
Au fil des années, la périodicité des cahiers et des tomes a varié et la publication a été interrompue entre 1972 et 1976. Ces aléas de publication, et les choix éditoriaux originaux, rendent un peu difficile la consultation en ligne des Annales des ponts et chaussées. Dans l'encadré ci-dessus, nous présentons un état récapitulatif des numéros en ligne sur l’Héritage des ponts et chaussées. Il faut noter que ces documents, à l’exception de la Série technique entre 1831 et 1931, ont été transcrits automatiquement et sont interrogeables.