Acquisitions patrimoniales 2022-2023
Plusieurs acquisitions variées, prestigieuses ou insolites, ont eu lieu dans l'année.
Jeton des Ponts et Chaussées, acquis le 17 mars 2023.
Cette pièce est contemporaine de l’École des ponts et chaussées (1747). Elle montre sur l’avers le portrait de Louis XV (1715-1774), sur le revers, un pont à 5 arches avec une chaussée plantée, et la mention honorant le travail de l’ingénieur « Novum decus addidit urbi» (« Il a ajouté une nouvelle parure à la ville » en est la traduction la plus commune).
Archives de Gabriel Charlot, acquises le 22 février 2023.
Il ‘s’agit d’un fonds d’archives d’un ingénieur des Travaux publics de l’État (ITPE) qui nous a paru très intéressant puisqu’il regroupe à la fois des travaux sur le port de Bonneuil-sur-Marne dans les années 1940-1950, un ensemble de photographies de la construction du barrage éclusé de Joinville (années 1930), les calculs pour le barrage de Vives-Eaux en Seine-et-Marne (1928), les plans de hangars métalliques à Montereau et les plans d’un projet de barrage au Vietnam (Fleuve Rouge).
Revue des élèves de 1926 « Quelques têtes de ponts », acquise le 10 janvier 2023
Les élèves ont toujours eu des activités extra scolaires importantes. Au début du XXe siècle, apparaissent les Revues, c’est-à-dire des pièces dialoguées et chantées qui parodient souvent les professeurs. Il s’agit ici d’un dialogue chanté entre plusieurs personnalités professorales comme Gaston Pigeaud, professeur de résistance des matériaux et premier sous-directeur de l’École, René Dubrisay, professeur de chimie, Augustin Mesnager, professeur de matériaux de construction etc., sur des airs de l’époque comme :
« La trompette en bois »
« Ay ay ay »
« Raymonde »
« Tea for two »
Journal de la jeunesse 1894 n°1126 à 1128, acquis le 7 février 2023
Quatre numéros de ce journal contiennent les lettres d’un élève imaginaire de l’École, Jean Valais, à un ami, lui vantant les mérites de sa formation aux Ponts. Il s’agit en fait d’une « publicité » pour l’Ecole à l’intention des jeunes lecteurs du journal. Ces quatre lettres sont publiées sous la forme d’un feuilleton à quatre épisodes, forme très à la mode depuis la publication des Mystères de Paris par Eugène Sue en 1842-1843. Des textes du même genre ont été publiés dans le journal pour d’autres écoles.
Une des gravures illustrant l’article a mérité toute notre attention puisqu’elle montre une salle de classe, et cette illustration est très rare dans notre établissement.
L’École a pu se porter acquéreur des trois premiers épisodes, le quatrième se trouvant dans le numéro 1129 qui n’était pas en vente mais est heureusement en ligne.
Boutons d’uniformes du Corps des ponts XVIIIe-XIXe. Don de Louis-François Durret, directeur du Mastère spécialisé "Management of energy projects" de l'Ecole, et ancien élève de la promotion 1978, juin 2022.
Ces boutons sont très intéressants car, non seulement, l'École ne possède pas d'uniformes de ces époques-là, mais aussi une partie d'entre eux sont neufs et encore présentés cousus sur leur feuilleton d'origine. Certains présentant des traces d'oxydation, ils ont été restaurés en 2022.
Dessin du concours de la carte, par l'élève Marie Bernard Blanchet (1779-1837), ca 1797-1798, acquis le 17 juin 2022.
Le dessin de la carte fait partie dès les débuts, des matières principales pour les élèves puisque, dès sa création en 1744, le rôle dévolu au Bureau des dessinateurs du Roi (au sein duquel est créée l'École en 1747), était de lever et dessiner les routes de France. L'aboutissement est la réalisation de l'Atlas dit de Trudaine
Le concours de la carte est l'un des concours que l'on retrouve dans le règlement de Turgot de 1775, avec celui de la figure, de l'ornement ou du paysage. A partir de cette époque-là et pour une petite vingtaine d'années, les élèves réalisent des cartes plus artistiques ou utopiques que fidèles à une réalité cartographique. Ils mêlent souvent plusieurs exercices, représentant des éléments décoratifs de figure, d'ornement ou de paysage autour des cartes et jouent sur le mot "carte" (carte à jouer, carte de visite). Cette acquisition est importante car les concours de cartes de ce type pour la période 1794-1799 sont excessivement rares dans nos fonds.
