Presse et revues
30 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 décembre 1857 25 décembre 1857
Description : 1857/12/25 (A2,N37). 1857/12/25 (A2,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530636x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
540 L'ISTHME DE SUEZ,
Chine et l'Australie seront des sources de produits iné-
puisables.
A partir du mois de janvier prochain, les malles des Indes
et de la Chine transmises via Marseille, seront expédiées de
Londres ainsi qu'il suit, savoir, celles destinées aux paque-
bots de Bombay les 2 et 17 du mois au soir ; et celles desti-
nées pour les paquebots de Calcutta (et comprenant les
malles pour Ceylan, Madras et la Chine), les 9 et 25 de cha-
que mois.
Les paquebots de Bombay emporteront également des
lettres pour Calcutta et Madras, qui seront expédiées de
Bombay par la voie de terre; on espère pouvoir les faire
arriver à destination quelques jours avant celles expédiées
par le prochain paquebot de Calcutta.
Les paquebots de Southampton continueront de marcher
en communication avec la ligne de Calcutta, et les malles
via Southampton pour Calcutta, Ceylan, Madras et la Chine
seront expédiées à Londres, comme à présent, les 4 et 20 de
chaque mois au matin. Les malles pour Bombay via South-
ampton seront transportées par les paquebots ci-dessus,
ainsi que par les paquebots australiens (dont les malles sont
expédiées à Londres le 12 de chaque mois), jusqu'en Egypte,
où elles attendront le départ du prochain paquebot de Bom-
bay.
Le tableau suivant fait voir les différentes dates auxquelles
les malles de l'Inde seront expédiées de Londres par la route
de Marseille, ainsi que par celle de Southampton.
DATE DE L'EXPÉOITIO
DE LONDIlIiS.
DE LDI\ES. - DESTINATION.
VIA lUnSKILLB VIA SOUTHAMPTON'
le matin da le matin da
2 - Bombay, j I J _• -
- 4 - ] Calcutta, etc.
9 - - f'ïz Calcutta, etc.
- 12 Bombay. > S S -
17 — Bombay. I -s-f -
— 20 - 1 s Calcutta, etc.
25 - - j g, Calcutta, etc.
Si les 4, 12 ou 20 du mois tombent sur un dimanche, les
malles seront expédiées la veille, et si les 2, 9, 17 ou 25 tom-
bent sur un dimanche, elles le seront le lendemain.
La malle pour l'Angleterre partira pareillement de Calcutta
et Madras quatre fois par mois, et à des intervalles à peu
près égaux, deux fois par le paquebot de Suez, comme à pré-
sent, et deux fois par la route de terre via Bombay.
Les malles de Bombay partiront les 9 et 24, et la partie
transportée via Marseille sera à Londres les 4 et 19 de chaque
mois. La partie expédiée via Southampton arrivera d'Alexan-
drie par le premier vapeur-poste indien ou australien qui
partira de ce port pour Southampton après l'arrivée de la
malle.
Par ordre du directeur général des postes.
Le secrétaire ROWLAND-HILL.
Londres, le 5 décembre.
Ainsi, les courriers partiront directement de Marseille
pour l'Egypte les 4, 11, 19 et 27 de chaque mois.
G. WAGENER.
LA « PATRIE » ET LE CANAL DE SUEZ.
M. Cucheval-Clarigny a publié dans la Patrie du
13 décembre l'article suivant que nous sommes heureux
de reproduire.
L'ISTHME DE SUEZ ET L'IXS{;RRECTIO DES INDES.
En relevant d'étranges paroles échappées à lord Palmerston
en plein Parlement, et avant qu'aucune nouvelle de l'insurrec-
tion des cipayes fût parvenue en Europe, la Patrie disait, il
y a plusieurs mois, que du percement de l'isthme de Suez pou-
vait dépendre un jour le salut de l'empire anglo-indien. Nous
nous bornions alors à prévoir le cas où une armée russe ou
persane arriverait jusqu'à l'Indus , et ferait appel au fanatisme
musulman.
Les événements ont bien vite changé notre hypothèse en
réalité ; ils ont apporté leur irrésistible témoignage à cette
grande pensée du percement de l'isthme.
Le Times n'a point trouvé contre la Compagnie des Indes
d'argument plus terrible que celui-ci : Vous avez déclaré au
Parlement qu'il n'y avait point urgence assez grande pour em-
ployer au transport des troupes la marine à vapeur ; vous n'a-
vez expédié dans les derniers jours de juin que des navires à
voiles : c'est au milieu de juillet que le cri de l'opinion publi-
que vous a contraints de prendre des navires à vapeur. Or, le
premier navire qui ait déposé sur la terre indienne un soldat
venu d'Europe, est un navire à vapeur : il mouillait devant
Calcutta, quand le plus avancé des navires à voiles, parti un
mois avant lui, touchait à Ceylan, et avait encore huit jours
de navigation. Donc, en employant des navires à vapeur, vous
auriez gagné au moins un mois sur une navigation qui est de
quatre en moyenne; les renforts seraient arrivés un mois plus
tôt ; et vous êtes responsable du sang qui aura inutilement
coulé à attendre ces renforts un mois de plus.
Avec quelle force cette argumentation ne se retournerait-
elle pas contre lord Palmerston si l'isthme de Suez était percé?
A quoi a tenu le sort de Dehli? A l'arrivée au camp anglais
d'un parc d'artillerie et d'un renfort de deux mille hommes.
Pour expédier ce parc d'artillerie, pour envoyer ces deux mille
hommes, il a fallu que le gouverneur du Pendjab jouât sa vie
et celle de la moitié de ses soldats.
Il occupait militairement avec des troupes anglaises et un
nombre double de cipayes, le pays récemment conquis. Plu-
sieurs tribus des montagnes étaient en armes malgré la pré-
sence de ces forces. Sir John Lawrence n'a point hésité à faire
désarmer tous les régiments de cipayes ; mais, désarmés , il
fallait encore les garder à vue pour les empêcher de déserter
et d'aller à Dchli, Le gouverneur a envoyé un officier habile,
le major Edwards, aux tribus des montagnes : il leur a fait
offrir une solde considérable pour entrer au service de l'An-
gleterre. La mission a réussi : sir John a employé ces Afghans
à garder les cipayes et à surveiller les Sikhs ; en même temps
il levait un régiment parmi les Sikhs eux-mêmes, et le con-
fiait à Nicholson , qui le conduisait à Dehli, entre deux régi-
ments européens. Ce sont les 1,200 Européens et les 800 Sikhs
de Nicholson qui ont permis de prendre Dehli ; mais pour
rendre ces 2,000 soldats disponibles, il a fallu à sir John
Lawrence trois mois et des prodiges d'audace et d'habileté : il
lui a fallu se confier à la douteuse fidélité de véritables sau-
vages , et faire tourner au profit de l'Angleterre les haines et
les jalousies de trois nationalités.
A quoi a tenu le sort de Lucknow ? à la réunion, sous les
ordres du général Havelock, de 2,300 hommes.
Deux fois le général Havelock est parti de Cawnpore pour
Lucknow, deux foie en six semaines il a été obligé de revenir
Chine et l'Australie seront des sources de produits iné-
puisables.
A partir du mois de janvier prochain, les malles des Indes
et de la Chine transmises via Marseille, seront expédiées de
Londres ainsi qu'il suit, savoir, celles destinées aux paque-
bots de Bombay les 2 et 17 du mois au soir ; et celles desti-
nées pour les paquebots de Calcutta (et comprenant les
malles pour Ceylan, Madras et la Chine), les 9 et 25 de cha-
que mois.
Les paquebots de Bombay emporteront également des
lettres pour Calcutta et Madras, qui seront expédiées de
Bombay par la voie de terre; on espère pouvoir les faire
arriver à destination quelques jours avant celles expédiées
par le prochain paquebot de Calcutta.
Les paquebots de Southampton continueront de marcher
en communication avec la ligne de Calcutta, et les malles
via Southampton pour Calcutta, Ceylan, Madras et la Chine
seront expédiées à Londres, comme à présent, les 4 et 20 de
chaque mois au matin. Les malles pour Bombay via South-
ampton seront transportées par les paquebots ci-dessus,
ainsi que par les paquebots australiens (dont les malles sont
expédiées à Londres le 12 de chaque mois), jusqu'en Egypte,
où elles attendront le départ du prochain paquebot de Bom-
bay.
Le tableau suivant fait voir les différentes dates auxquelles
les malles de l'Inde seront expédiées de Londres par la route
de Marseille, ainsi que par celle de Southampton.
DATE DE L'EXPÉOITIO
DE LONDIlIiS.
DE LDI\ES. - DESTINATION.
VIA lUnSKILLB VIA SOUTHAMPTON'
le matin da le matin da
2 - Bombay, j I J _• -
- 4 - ] Calcutta, etc.
9 - - f'ïz Calcutta, etc.
- 12 Bombay. > S S -
17 — Bombay. I -s-f -
— 20 - 1 s Calcutta, etc.
25 - - j g, Calcutta, etc.
Si les 4, 12 ou 20 du mois tombent sur un dimanche, les
malles seront expédiées la veille, et si les 2, 9, 17 ou 25 tom-
bent sur un dimanche, elles le seront le lendemain.
La malle pour l'Angleterre partira pareillement de Calcutta
et Madras quatre fois par mois, et à des intervalles à peu
près égaux, deux fois par le paquebot de Suez, comme à pré-
sent, et deux fois par la route de terre via Bombay.
Les malles de Bombay partiront les 9 et 24, et la partie
transportée via Marseille sera à Londres les 4 et 19 de chaque
mois. La partie expédiée via Southampton arrivera d'Alexan-
drie par le premier vapeur-poste indien ou australien qui
partira de ce port pour Southampton après l'arrivée de la
malle.
Par ordre du directeur général des postes.
Le secrétaire ROWLAND-HILL.
Londres, le 5 décembre.
Ainsi, les courriers partiront directement de Marseille
pour l'Egypte les 4, 11, 19 et 27 de chaque mois.
G. WAGENER.
LA « PATRIE » ET LE CANAL DE SUEZ.
M. Cucheval-Clarigny a publié dans la Patrie du
13 décembre l'article suivant que nous sommes heureux
de reproduire.
L'ISTHME DE SUEZ ET L'IXS{;RRECTIO DES INDES.
En relevant d'étranges paroles échappées à lord Palmerston
en plein Parlement, et avant qu'aucune nouvelle de l'insurrec-
tion des cipayes fût parvenue en Europe, la Patrie disait, il
y a plusieurs mois, que du percement de l'isthme de Suez pou-
vait dépendre un jour le salut de l'empire anglo-indien. Nous
nous bornions alors à prévoir le cas où une armée russe ou
persane arriverait jusqu'à l'Indus , et ferait appel au fanatisme
musulman.
Les événements ont bien vite changé notre hypothèse en
réalité ; ils ont apporté leur irrésistible témoignage à cette
grande pensée du percement de l'isthme.
Le Times n'a point trouvé contre la Compagnie des Indes
d'argument plus terrible que celui-ci : Vous avez déclaré au
Parlement qu'il n'y avait point urgence assez grande pour em-
ployer au transport des troupes la marine à vapeur ; vous n'a-
vez expédié dans les derniers jours de juin que des navires à
voiles : c'est au milieu de juillet que le cri de l'opinion publi-
que vous a contraints de prendre des navires à vapeur. Or, le
premier navire qui ait déposé sur la terre indienne un soldat
venu d'Europe, est un navire à vapeur : il mouillait devant
Calcutta, quand le plus avancé des navires à voiles, parti un
mois avant lui, touchait à Ceylan, et avait encore huit jours
de navigation. Donc, en employant des navires à vapeur, vous
auriez gagné au moins un mois sur une navigation qui est de
quatre en moyenne; les renforts seraient arrivés un mois plus
tôt ; et vous êtes responsable du sang qui aura inutilement
coulé à attendre ces renforts un mois de plus.
Avec quelle force cette argumentation ne se retournerait-
elle pas contre lord Palmerston si l'isthme de Suez était percé?
A quoi a tenu le sort de Dehli? A l'arrivée au camp anglais
d'un parc d'artillerie et d'un renfort de deux mille hommes.
Pour expédier ce parc d'artillerie, pour envoyer ces deux mille
hommes, il a fallu que le gouverneur du Pendjab jouât sa vie
et celle de la moitié de ses soldats.
Il occupait militairement avec des troupes anglaises et un
nombre double de cipayes, le pays récemment conquis. Plu-
sieurs tribus des montagnes étaient en armes malgré la pré-
sence de ces forces. Sir John Lawrence n'a point hésité à faire
désarmer tous les régiments de cipayes ; mais, désarmés , il
fallait encore les garder à vue pour les empêcher de déserter
et d'aller à Dchli, Le gouverneur a envoyé un officier habile,
le major Edwards, aux tribus des montagnes : il leur a fait
offrir une solde considérable pour entrer au service de l'An-
gleterre. La mission a réussi : sir John a employé ces Afghans
à garder les cipayes et à surveiller les Sikhs ; en même temps
il levait un régiment parmi les Sikhs eux-mêmes, et le con-
fiait à Nicholson , qui le conduisait à Dehli, entre deux régi-
ments européens. Ce sont les 1,200 Européens et les 800 Sikhs
de Nicholson qui ont permis de prendre Dehli ; mais pour
rendre ces 2,000 soldats disponibles, il a fallu à sir John
Lawrence trois mois et des prodiges d'audace et d'habileté : il
lui a fallu se confier à la douteuse fidélité de véritables sau-
vages , et faire tourner au profit de l'Angleterre les haines et
les jalousies de trois nationalités.
A quoi a tenu le sort de Lucknow ? à la réunion, sous les
ordres du général Havelock, de 2,300 hommes.
Deux fois le général Havelock est parti de Cawnpore pour
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