Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 décembre 1857 25 décembre 1857
Description : 1857/12/25 (A2,N37). 1857/12/25 (A2,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530636x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
538 L'ISTHME DE SUEZ,
hâter l'arrivée des renforts dans l'Inde. D'autres membres
du parlement, notamment sir J. Elp/iitislone e l M. Scott tien-
nent un langage non moins sévère, et toutes leurs accusations
portent particulièrement sur ces trois points, que le gouver-
nement a trop tardé à envoyer des renforts, qu'il les a expé-
diés par la voie la plus longue et par les moyens les moins
parfaits, et enfin qu'il aurait pu faire un meilleur usage des
immenses ressources de la marine royale.
Le colonel Sylies plaide en faveur de la cour des directeurs,
et excuse l'envoi des troupes autour du Cap par les longs
arrangements préliminaires, indispensables dans le port de
Suez, tout en reconnaissant que l'on aurait très-bien pu en-
voyer par cette voie de petits détachements de 300 à 400
hommes.
Le général Evans, à la suite de cette discussion, a
pris acte du consentement du Cabinet qui accepte l'en-
quête ; et lord John Russell s'est réservé de proposer
le comité de la Chambre entière pour l'examen de cette
grave question , qui d'ailleurs se trouve ajournée au
4 février prochain , après les vacances du Parlement.
Le Times du 12 décembre, en résumant les débats
de la séance du 11 sur le transport des troupes, est très-
satisfait de la nomination d'une commission d'enquête,
et espère que le public, si vivement ému par toute cette
question, aura enfin tous les éclaircissements désirés. Le
journal anglais trouve que M. Vernon Smith s'est vic-
torieusement défendu contre le reproche d'avoir négligé
la voie de Suez, en démontrant qu'une perle de temps de
quatre-vingts jours, à cause de la lenteur de la correspon-
dance avec l'Inde, était indispensable pour les arrange-
ments exigés pour le transport des troupes. Mais, selon
le Times, il n'en est plus de même pour l'emploi des
navires à voiles au lieu des vapeurs. M. Fitzgerald a eu
parfaitement raison de dire que les plus beaux vapeurs
de la marine restaient oisifs dans les ports anglais,
pendant que les directeurs cherchaient à fréter des na-
vires à voiles ; et s'il peut être prouvé que les provisions
de charbon étaient suffisantes pour le voyage, le gou-
vernement aura une position très-difficile devant la
Commission.
Nous attendrons les résultats de l'enquête parlemen-
taire, et nous sommes bien assurés qu'elle suffira pour
nous faire connaître la vérité; mais nous ne trouvons pas
que les raisons alléguées par lord Palmerston soient bien
fortes.
Il n'est pas exact de dire que le transport des troupes
par le désert eîtt offert de grandes difficultés. Cinq mille
hommes auraient pu être aisément transportés en wa-
gons; et dès le mois de juillet dernier le chemin de fer de
Suez allait déjà à la dixième station ; les troupes auraient
eu tout au plus une douzaine de lieues à faire à pied ;
et l'on a pu voir par les cinq détachements qui ont tra-
versé l'Egypte quels secours et quelle rapidité on trou-
vait d'Alexandrie à Suez.
De plus, comme le rappelle le Daiïy-News, an prin-
temps de cette année, 3,500 hommes de troupes turques
ont pu aller sans peine d'Alexandrie à Djeddàh par Suez.
Pourquoi l'Angleterre n'aurait-elle pas pu faire ce qu'a
fait la Porte?
, La chaleur dans la mer Rouge n'est pas un obstacle
puisqu'elle n'en est pas un sur l'Océan. Les troupes en-
voyées par le Cap ont dù traverser deux fois la ligne;
par Suez elles ne l'auraient pas même passée une fois.
La mer Rouge n'est pas sous un climat qui soit spécia-
lement brûlant.
• C'est une chose encore plus étrange de soutenir que
des hommes passant par le Cap soient plus dispos après
quatre mois de mer que s'ils avaient fait un voyage de six
semaines par Aden et Bombay ou Ceylan.
Si l'on ne pouvait envoyer tout à coup 5,000 hommes
par l'Egypte, pourquoi n'a-t-on pas profité tous les
quinze jours des paquebots réguliers de la Compagnie
Péninsulaire et Orientale? Us sont tous assez vastes
pour recevoir 5 à 600 hommes de troupes au moins; et
l'arrivée successive de ces renforts aurait produit un
immense effet dans l'Inde , outre qu'ils auraient succes-
sivement accru de forces assez notables les régiments
européens qui y sont déjà. En tous cas, pourquoi n'avoir
pas cumulé les deux routes, et employé simultanément
l'isthme de Suez et le Cap? Ou si ce n'est pas une faute
d'avoir négligé l'Egypte dès le début, pourquoi y a-t-on
songé dans les derniers moments? et pourquoi actuel-
lement encore envoie-t-on des corps plus nombreux
par Alexandrie ?
Nous ne voyons pas trop ce que le Premier Lord de
la Trésorerie pourrait répondre à ces arguments. Mais
la Commission d'enquête est chargée de le savoir; et
son rapport ne tardera pas à nous l'apprendre,
ERNEST DESPLACES.
Le Daily-News du 15 décembre, à propos du passage des
troupes anglaises à travers l'Egypte, publie la lettre que nous
reproduisons :
« Alexandrie, le 4 décembre 1857.
« Un détachement du 69e régiment, sous les ordres du
colonel Mackirdy, est arrivé le 1er par le vapeur Sultan , de
la Compagnie Péninsulaire et Orientale. Les officiers en uni-
forme ont visité la ville,, et diné dans notre hôtel, où le mau-
vais temps nous avait consignés. Ce détachement est parti
pour Suez le 2. La Némésis, autre vapeur, arrive aujourd'hui,
ayant à bord 1 officier et 25 hommes du génie, de Malte. Les
voitures de 2° classe contiennent facilement 30 hommes; et
là où va le chemin de fer les hommes sont placés dans des
fourgons, G dans chacun; la distance de la station 12 à Suez
est de 25 milles (ou 9 lieues environ).
» Des rafraîchissements sont distribués aux officiers et aux
hommes avant leur départ, et ensuite, en arrivant à la sta-
tion 12. On espère que dans trois ou quatre mois tout au plus
les rails seront posés jusqu'à Suez. Un hôpital sera établi à
Suez pour recevoir les malades. Il
Le certificat suivant a été délivré au commandant du Sultan
par les officiers du 69e.
Vapeur Sultan, Alexandrie, le lef décembre.
« Nous, soussignés, officiers non commissionnés du 69 ,
transportés de Plymouth à Alexandrie par le vapeur Sultan,
remercions hautement le capitaine Neil Cook et M. Moser,
commis du navire, de l'empressement et de la complaisance
qu'ils nous ont montrés pendant tout le voyage. Les disposi-
tions prises par ces Messieurs sont si parfaites sous tous les
rapports, que nous n'hésitons pas à dire qu'elles ne peuvent
hâter l'arrivée des renforts dans l'Inde. D'autres membres
du parlement, notamment sir J. Elp/iitislone e l M. Scott tien-
nent un langage non moins sévère, et toutes leurs accusations
portent particulièrement sur ces trois points, que le gouver-
nement a trop tardé à envoyer des renforts, qu'il les a expé-
diés par la voie la plus longue et par les moyens les moins
parfaits, et enfin qu'il aurait pu faire un meilleur usage des
immenses ressources de la marine royale.
Le colonel Sylies plaide en faveur de la cour des directeurs,
et excuse l'envoi des troupes autour du Cap par les longs
arrangements préliminaires, indispensables dans le port de
Suez, tout en reconnaissant que l'on aurait très-bien pu en-
voyer par cette voie de petits détachements de 300 à 400
hommes.
Le général Evans, à la suite de cette discussion, a
pris acte du consentement du Cabinet qui accepte l'en-
quête ; et lord John Russell s'est réservé de proposer
le comité de la Chambre entière pour l'examen de cette
grave question , qui d'ailleurs se trouve ajournée au
4 février prochain , après les vacances du Parlement.
Le Times du 12 décembre, en résumant les débats
de la séance du 11 sur le transport des troupes, est très-
satisfait de la nomination d'une commission d'enquête,
et espère que le public, si vivement ému par toute cette
question, aura enfin tous les éclaircissements désirés. Le
journal anglais trouve que M. Vernon Smith s'est vic-
torieusement défendu contre le reproche d'avoir négligé
la voie de Suez, en démontrant qu'une perle de temps de
quatre-vingts jours, à cause de la lenteur de la correspon-
dance avec l'Inde, était indispensable pour les arrange-
ments exigés pour le transport des troupes. Mais, selon
le Times, il n'en est plus de même pour l'emploi des
navires à voiles au lieu des vapeurs. M. Fitzgerald a eu
parfaitement raison de dire que les plus beaux vapeurs
de la marine restaient oisifs dans les ports anglais,
pendant que les directeurs cherchaient à fréter des na-
vires à voiles ; et s'il peut être prouvé que les provisions
de charbon étaient suffisantes pour le voyage, le gou-
vernement aura une position très-difficile devant la
Commission.
Nous attendrons les résultats de l'enquête parlemen-
taire, et nous sommes bien assurés qu'elle suffira pour
nous faire connaître la vérité; mais nous ne trouvons pas
que les raisons alléguées par lord Palmerston soient bien
fortes.
Il n'est pas exact de dire que le transport des troupes
par le désert eîtt offert de grandes difficultés. Cinq mille
hommes auraient pu être aisément transportés en wa-
gons; et dès le mois de juillet dernier le chemin de fer de
Suez allait déjà à la dixième station ; les troupes auraient
eu tout au plus une douzaine de lieues à faire à pied ;
et l'on a pu voir par les cinq détachements qui ont tra-
versé l'Egypte quels secours et quelle rapidité on trou-
vait d'Alexandrie à Suez.
De plus, comme le rappelle le Daiïy-News, an prin-
temps de cette année, 3,500 hommes de troupes turques
ont pu aller sans peine d'Alexandrie à Djeddàh par Suez.
Pourquoi l'Angleterre n'aurait-elle pas pu faire ce qu'a
fait la Porte?
, La chaleur dans la mer Rouge n'est pas un obstacle
puisqu'elle n'en est pas un sur l'Océan. Les troupes en-
voyées par le Cap ont dù traverser deux fois la ligne;
par Suez elles ne l'auraient pas même passée une fois.
La mer Rouge n'est pas sous un climat qui soit spécia-
lement brûlant.
• C'est une chose encore plus étrange de soutenir que
des hommes passant par le Cap soient plus dispos après
quatre mois de mer que s'ils avaient fait un voyage de six
semaines par Aden et Bombay ou Ceylan.
Si l'on ne pouvait envoyer tout à coup 5,000 hommes
par l'Egypte, pourquoi n'a-t-on pas profité tous les
quinze jours des paquebots réguliers de la Compagnie
Péninsulaire et Orientale? Us sont tous assez vastes
pour recevoir 5 à 600 hommes de troupes au moins; et
l'arrivée successive de ces renforts aurait produit un
immense effet dans l'Inde , outre qu'ils auraient succes-
sivement accru de forces assez notables les régiments
européens qui y sont déjà. En tous cas, pourquoi n'avoir
pas cumulé les deux routes, et employé simultanément
l'isthme de Suez et le Cap? Ou si ce n'est pas une faute
d'avoir négligé l'Egypte dès le début, pourquoi y a-t-on
songé dans les derniers moments? et pourquoi actuel-
lement encore envoie-t-on des corps plus nombreux
par Alexandrie ?
Nous ne voyons pas trop ce que le Premier Lord de
la Trésorerie pourrait répondre à ces arguments. Mais
la Commission d'enquête est chargée de le savoir; et
son rapport ne tardera pas à nous l'apprendre,
ERNEST DESPLACES.
Le Daily-News du 15 décembre, à propos du passage des
troupes anglaises à travers l'Egypte, publie la lettre que nous
reproduisons :
« Alexandrie, le 4 décembre 1857.
« Un détachement du 69e régiment, sous les ordres du
colonel Mackirdy, est arrivé le 1er par le vapeur Sultan , de
la Compagnie Péninsulaire et Orientale. Les officiers en uni-
forme ont visité la ville,, et diné dans notre hôtel, où le mau-
vais temps nous avait consignés. Ce détachement est parti
pour Suez le 2. La Némésis, autre vapeur, arrive aujourd'hui,
ayant à bord 1 officier et 25 hommes du génie, de Malte. Les
voitures de 2° classe contiennent facilement 30 hommes; et
là où va le chemin de fer les hommes sont placés dans des
fourgons, G dans chacun; la distance de la station 12 à Suez
est de 25 milles (ou 9 lieues environ).
» Des rafraîchissements sont distribués aux officiers et aux
hommes avant leur départ, et ensuite, en arrivant à la sta-
tion 12. On espère que dans trois ou quatre mois tout au plus
les rails seront posés jusqu'à Suez. Un hôpital sera établi à
Suez pour recevoir les malades. Il
Le certificat suivant a été délivré au commandant du Sultan
par les officiers du 69e.
Vapeur Sultan, Alexandrie, le lef décembre.
« Nous, soussignés, officiers non commissionnés du 69 ,
transportés de Plymouth à Alexandrie par le vapeur Sultan,
remercions hautement le capitaine Neil Cook et M. Moser,
commis du navire, de l'empressement et de la complaisance
qu'ils nous ont montrés pendant tout le voyage. Les disposi-
tions prises par ces Messieurs sont si parfaites sous tous les
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