Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 décembre 1857 25 décembre 1857
Description : 1857/12/25 (A2,N37). 1857/12/25 (A2,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530636x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
536 L'ISTHME DE SUEZ,
D'après les études si étendues et si consciencieuses de la
Commission internationale, M. le rapporteur pense que les
devis ne seront pas dépassés; et, selon toutes les probabilités,
des calculs appuyés sur de telles bases se trouveront exacts
dans l'exécution. Le sol à excaver est parfaitement connu par
les forages qu'on y a pratiqués, et il n'est pas à craindre qu'on
rencontre dans le terrain de l'isthme des difficultés imprévues.
En admettant donc les chiffres de la Commission, M. Devinck
se demande quels seront les produits approximatifs du futur
canal. Il rappelle quel est le tonnage qui passe actuellement
par le cap de Bonne-Espérance, et il montre combien ce ton-
nage s'accroît d'année en année. Le tonnage anglais seul, qui
en 1852 était de 1,108,688 tonneaux, s'est élevé en 1856 à
1,771,781; et l'année 1857, malgré tous ses désastres, pré-
sentera un chiffre encore plus considérable. En joignant au
tonnagè anglais le tonnage des autres nations, Hollande,
France, Etats-Unis, etc., M. Devinck trouve que les documents
publiés par M. Ferd. de Lesseps sont modérés en portant à
3 millions le nombre des tonneaux qui sont actuellement
transportés par la voie du cap de Bonne-Espérance. Il n'hésite
pas à croire, avec tous les juges compétents en ces matières,
que l'ouverture d'une voie plus rapide et plus courte n'amène
dans la navigation la révolution heureuse que les mêmes cau-
ses ont amenée sur les chemins de fer. La facilité des trans-
ports les multipliera dans une proportion énorme, et le
chiffre de 3 millions s'accroîtra de beaucoup sans le moindre
doute. Ajoutez à la facilité matérielle de la route toutes les
causes de développement qui résultent du mouvement irré-
sistible de la civilisation vers les mers de l'Asie, et vous verrez
que les supputations des auteurs du projet, loin d'être trop
fortes, ne sont peut-être pas tout ce qu'elles pourraient être
dans l'état présent des choses.
Le péage de 10 fr. par tonneau est très-modéré, comme on
l'a remarqué dans plus d'un meeting anglais, puisque l'éco-
nomie ne peut pas être estimée à moins de 50 francs, si l'on
compare le prix de revient par Id route du cap de Bonne-
Espérance et le prix de revient par le canal: 120 francs d'un
côté et 72 de l'autre. Sur 3 millions de tonneaux, c'est une
différence dans la dépense de 150 millions au moins par an.
On peut donc croire sans présomption que la totalité des
navires prendra la route du canal de Suez, où elle trouvera de
si grands avantages.
M. le rapporteur fait remarquer qu'aux produits du péage
proprement dit sur le canal maritime, il faut ajouter les pro-
duits du canal d'eau douce et surtout la culture des terres
qu'il irriguera et qui ont été concédées à la Compagnie univer-
selle de Suez dans l'Ouadée Toumilat.
L'entreprise, dans les conditions où elle se présente, sem ble
donc devoir être rémunératoire; mais il faut toujours avoir
en perspective les produits nouveaux qu'amènera la prochaine
ouverture de la Chine et du Japon, et le développement pro-
digieux des colonies australiennes.
M. le rapporteur termine en exprimant la pensée que c'est
la considération de si grands avantages et de si beaux résul-
tats , qui a provoqué de toutes parts en faveur du canal de
Suez des sympathies si ardentes et si unanimes. Jamais projet
n'a réuni tant d'adhésions et n'a trouvé tant d'appui auprès
de toutes les nations civilisées. M. Devinck espère que la
Commission départementale voudra bien joindre son adhésion
à toutes celles qu'a déjà obtenues le projet de M. Ferd. de
Lesseps. Il pense que ce vœu nouveau, uni à tant d'autres,
contribuera à lever les dernières difficultés qu'on oppose à
la réalisation d'un grand projet qui servira tous les peuples
et qui ne peut léser les intérêts de personne. La ville de Paris,
centre d'un mouvement déjà si considérable, profitera égale-
ment des éléments nouveaux que le canal de Suez apportera
dans le commerce universel; et la Commission départementale
peut se dire qu'en se prononçant favorablement, elle servira
les intérêts du département qu'elle représente en même temps
qu'elle contribuera à servir les intérêts de la civilisation et de
l'humanité.
Tel a été dans ses traits les plus généraux le rapport
de M. Devinck. On voit que c'est une étude approfondie
de la question , et que la délibération de la Commission
départementale dont nous venons de donner le texte
n'a été que la reproduction résumée de ce remarquable
rapport.
Pour nous, il ne nous reste qu'à remercier la Com-
mission départementale, et particulièrement M. De-
vinck, qui a bien voulu donner à notre grande entreprise
une attention si bienveillante et si éclairée.
Ainsi que nous le disions dans notre dernier numéro,
le vote du Conseil général de la Seine porte à soixante-
dix le nombre des départements qui se sont prononcés
en notre faveur. Ce n'est pas encore le chiffre complet ;
mais nous comptons avoir sous peu les derniers rensei-
gnements qui nons manquent encore, et nous serons
alors en mesure de présenter à nos lecteurs quelques
considérations d'ensemble sur nos Conseils généraux et
nos Chambres de commerce.
ERNEST DESPLACES.
ENQUÈTE DANS LE PARLEMENT ANGLAIS
SUR L'ENVOI DE TROUPES PAR L'ÉGYPTE,
Dans la séance de la Chambre des Lords du 10 dé-
cembre , le vicomte Dungannon a demandé que l'on
soumette à la Chambre toutes les pièces de la corres-
pondance échangée entre la Cour des directeurs de la
Compagnie des Indes et le Bureau de contrôle au sujet
du transport de troupes dans l'Inde , afin que la Cham-
bre puisse savoir si le gouvernement a adopté les
moyens de transport les plus expéditifs.
Le noble vicomte retire sa motion sur la réponse du
comte Granville que la Chambre des Communes avait
nommé une commission qui aurait la faculté de faire
produire tous les documents dont elle croirait avoir be-
soin pour son enquête.
En effet, le général sir de Lacy Evans avait demandé
une Commission d'enquête dès l'ouverture du Parlement;
mais il avait ajourné sa motion, et il l'a reprise ensuite
sur la déclaration du Cabinet qui acceptait l'enquête en
principe.
Dans la séance du 10 décembre à la Chambre des
Communes, sir J. Packington a adressé à lord Pal-
merston les interpellations suivantes :
« Est-il vrai que lord Strattford de Redcliffe a annoncé té-
légraphiquement au gouvernement qu'il avait obtenu du Sul-
tan un firman pour le passage de troupes par l'Egypte? et s'il
en est ainsi, de quelle date est cette communication? Ensuite
est-il vrai, que l'ambassadeur français à Constantinople, appuyé
par lord Redcliffe, a obtenu de la Porte un firman pour le
passage de troupes françaises par l'Egypte? Et enfin à quelle
D'après les études si étendues et si consciencieuses de la
Commission internationale, M. le rapporteur pense que les
devis ne seront pas dépassés; et, selon toutes les probabilités,
des calculs appuyés sur de telles bases se trouveront exacts
dans l'exécution. Le sol à excaver est parfaitement connu par
les forages qu'on y a pratiqués, et il n'est pas à craindre qu'on
rencontre dans le terrain de l'isthme des difficultés imprévues.
En admettant donc les chiffres de la Commission, M. Devinck
se demande quels seront les produits approximatifs du futur
canal. Il rappelle quel est le tonnage qui passe actuellement
par le cap de Bonne-Espérance, et il montre combien ce ton-
nage s'accroît d'année en année. Le tonnage anglais seul, qui
en 1852 était de 1,108,688 tonneaux, s'est élevé en 1856 à
1,771,781; et l'année 1857, malgré tous ses désastres, pré-
sentera un chiffre encore plus considérable. En joignant au
tonnagè anglais le tonnage des autres nations, Hollande,
France, Etats-Unis, etc., M. Devinck trouve que les documents
publiés par M. Ferd. de Lesseps sont modérés en portant à
3 millions le nombre des tonneaux qui sont actuellement
transportés par la voie du cap de Bonne-Espérance. Il n'hésite
pas à croire, avec tous les juges compétents en ces matières,
que l'ouverture d'une voie plus rapide et plus courte n'amène
dans la navigation la révolution heureuse que les mêmes cau-
ses ont amenée sur les chemins de fer. La facilité des trans-
ports les multipliera dans une proportion énorme, et le
chiffre de 3 millions s'accroîtra de beaucoup sans le moindre
doute. Ajoutez à la facilité matérielle de la route toutes les
causes de développement qui résultent du mouvement irré-
sistible de la civilisation vers les mers de l'Asie, et vous verrez
que les supputations des auteurs du projet, loin d'être trop
fortes, ne sont peut-être pas tout ce qu'elles pourraient être
dans l'état présent des choses.
Le péage de 10 fr. par tonneau est très-modéré, comme on
l'a remarqué dans plus d'un meeting anglais, puisque l'éco-
nomie ne peut pas être estimée à moins de 50 francs, si l'on
compare le prix de revient par Id route du cap de Bonne-
Espérance et le prix de revient par le canal: 120 francs d'un
côté et 72 de l'autre. Sur 3 millions de tonneaux, c'est une
différence dans la dépense de 150 millions au moins par an.
On peut donc croire sans présomption que la totalité des
navires prendra la route du canal de Suez, où elle trouvera de
si grands avantages.
M. le rapporteur fait remarquer qu'aux produits du péage
proprement dit sur le canal maritime, il faut ajouter les pro-
duits du canal d'eau douce et surtout la culture des terres
qu'il irriguera et qui ont été concédées à la Compagnie univer-
selle de Suez dans l'Ouadée Toumilat.
L'entreprise, dans les conditions où elle se présente, sem ble
donc devoir être rémunératoire; mais il faut toujours avoir
en perspective les produits nouveaux qu'amènera la prochaine
ouverture de la Chine et du Japon, et le développement pro-
digieux des colonies australiennes.
M. le rapporteur termine en exprimant la pensée que c'est
la considération de si grands avantages et de si beaux résul-
tats , qui a provoqué de toutes parts en faveur du canal de
Suez des sympathies si ardentes et si unanimes. Jamais projet
n'a réuni tant d'adhésions et n'a trouvé tant d'appui auprès
de toutes les nations civilisées. M. Devinck espère que la
Commission départementale voudra bien joindre son adhésion
à toutes celles qu'a déjà obtenues le projet de M. Ferd. de
Lesseps. Il pense que ce vœu nouveau, uni à tant d'autres,
contribuera à lever les dernières difficultés qu'on oppose à
la réalisation d'un grand projet qui servira tous les peuples
et qui ne peut léser les intérêts de personne. La ville de Paris,
centre d'un mouvement déjà si considérable, profitera égale-
ment des éléments nouveaux que le canal de Suez apportera
dans le commerce universel; et la Commission départementale
peut se dire qu'en se prononçant favorablement, elle servira
les intérêts du département qu'elle représente en même temps
qu'elle contribuera à servir les intérêts de la civilisation et de
l'humanité.
Tel a été dans ses traits les plus généraux le rapport
de M. Devinck. On voit que c'est une étude approfondie
de la question , et que la délibération de la Commission
départementale dont nous venons de donner le texte
n'a été que la reproduction résumée de ce remarquable
rapport.
Pour nous, il ne nous reste qu'à remercier la Com-
mission départementale, et particulièrement M. De-
vinck, qui a bien voulu donner à notre grande entreprise
une attention si bienveillante et si éclairée.
Ainsi que nous le disions dans notre dernier numéro,
le vote du Conseil général de la Seine porte à soixante-
dix le nombre des départements qui se sont prononcés
en notre faveur. Ce n'est pas encore le chiffre complet ;
mais nous comptons avoir sous peu les derniers rensei-
gnements qui nons manquent encore, et nous serons
alors en mesure de présenter à nos lecteurs quelques
considérations d'ensemble sur nos Conseils généraux et
nos Chambres de commerce.
ERNEST DESPLACES.
ENQUÈTE DANS LE PARLEMENT ANGLAIS
SUR L'ENVOI DE TROUPES PAR L'ÉGYPTE,
Dans la séance de la Chambre des Lords du 10 dé-
cembre , le vicomte Dungannon a demandé que l'on
soumette à la Chambre toutes les pièces de la corres-
pondance échangée entre la Cour des directeurs de la
Compagnie des Indes et le Bureau de contrôle au sujet
du transport de troupes dans l'Inde , afin que la Cham-
bre puisse savoir si le gouvernement a adopté les
moyens de transport les plus expéditifs.
Le noble vicomte retire sa motion sur la réponse du
comte Granville que la Chambre des Communes avait
nommé une commission qui aurait la faculté de faire
produire tous les documents dont elle croirait avoir be-
soin pour son enquête.
En effet, le général sir de Lacy Evans avait demandé
une Commission d'enquête dès l'ouverture du Parlement;
mais il avait ajourné sa motion, et il l'a reprise ensuite
sur la déclaration du Cabinet qui acceptait l'enquête en
principe.
Dans la séance du 10 décembre à la Chambre des
Communes, sir J. Packington a adressé à lord Pal-
merston les interpellations suivantes :
« Est-il vrai que lord Strattford de Redcliffe a annoncé té-
légraphiquement au gouvernement qu'il avait obtenu du Sul-
tan un firman pour le passage de troupes par l'Egypte? et s'il
en est ainsi, de quelle date est cette communication? Ensuite
est-il vrai, que l'ambassadeur français à Constantinople, appuyé
par lord Redcliffe, a obtenu de la Porte un firman pour le
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