Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1857 10 décembre 1857
Description : 1857/12/10 (A2,N36). 1857/12/10 (A2,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530635h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
512 L'ISTHME DE SUEZ,
Le Conseil général du Tarn, qui reconnait que le percement
de l'isthme de Suez sera non-seulement utile au commerce,
mais encore aux intérêts généraux de la civilisation, associe
unanimement ses vœux aux efforts courageux et persévérants
de M. de Lesseps pour la réalisation de cette grande entre-
prise.
VENDÉE.
Une question importante à divers titres a fixé l'attention
du Conseil général. Il a pris connaissance des documents qui
lui ont été transmis sur le percement de l'isthme de Suez, et
sans entrer dans l'examen pratique d'un projet aussi considé-
rable, il apprécie et recommande son but si utile et si con-
forme aux grands intérêts du commerce et de la civilisation.
11 convient à la France, malgré d'étroites et égoïstes opposi-
tions, de continuer partout son œuvre de progrès et de désin-
téressement.
Le Conseil général n'hésite pas à lui prêter son concours
moral et patriotique.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
LES CHAMBRES DE COMMERCE DE L'EMPIRE FRANÇAIS
ET LE CANAL DE SUEZ.
(Suite.)
CHAMBRE DE COMMERCE DE NANTES.
Aux cinquante Chambres de commerce que déjà nous
avons citées dans nos précédents numéros, nous pou-
vons joindre la Chambre de commerce de Nantes. Son
vote est favorable comme celui de toutes les autres ; et
cependant Nantes ne pense pas que l'ouverture de
l'isthme de Suez puisse lui être très-avantageuse. Mais
s'élevant au-dessus de cet intérêt étroit, elle envisage l'u-
tilité universelle de l'entreprise , et elle déclare qu'elle
se rallie à l'adhésion unanime que le canal de Suez a
reçue en France.
Nous regrettons de ne pas partager l'opinion de la
Chambre de commerce de Nantes, et nous croyons,
malgré la juste défiance que nous devons avoir de nous-
mêmes dans cette question délicate, que le raccourcisse-
ment du voyage par la Méditerranée et la mer Rouge
profitera à Nantes comme aux ports anglais, si elle veut
emprunter cette route. Le problème est le même pour
Nantes que pour Londres, Liverpool, Glasgow et tous
les autres ports de la Grande-Bretagne, qui tous ont una-
nimement déclaré que l'ouverture de l'isthme de Suez
leur serait immensément profitable.
Mais nous ne voulons pas insister sur ce dissentiment,
et nous préférons féliciter la Chambre de commerce de
Nantes de la noblesse des idées qu'elle exprime. Aussi
regrettons-nous de ne pouvoir publier en entier le rap-
port , dont l'espace nous force à ne donner que des ex-
traits. En voici le début et la fin.
Nantes, le 18 novembre 1857.
lbres composant la Chambre de commerce de Nantes,
X à AL de Lesseps, à Paris.
': , nsieur,
.ç.. Nô)js atséns eu l'honneur de recevoir votre lettre du 12 août
der'(er es documents qui l'accompagnaient.
, ,,' ;''
Vous appeliez, dans cette lettre, noire attention sur la
question du percement de l'isthme de Suez, considérant que,
dans l'état où elle se trouve actuellement, il serait très-utile à
son heureuse solution que des vœux nettement formulés fus-
sent adressés au gouvernement français, en faveur d'une
œuvre si importante pour les intérêts généraux de la civilisa-
tion et pour le développement de l'industrie française.
La Chambre de commerce confia l'examen de votre demande
à une commission spéciale, dont le rapport lui a été récem-
ment soumis.
Elle a décidé, après avoir entendu la lecture de ce rapport,
qu'il vous serait adressé in extenso et qu'il serait pareillement
transmis à M. le Ministre de l'agriculture, du commerce et
des travaux publics.
Vous avez donc inclus, Monsieur, la copie de ce rapport.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre considéra-
tion très-distinguée.
Rapport de la commission nommée par la Chambre de
commerce de Nantes, sur la question dit percement de
l'isthme de Suez.
Messieurs,
La Chambre de commerce de Nantes a été invitée par M. de
Lesseps, ministre plénipotentiaire, président de la Compagnie
universelle du canal de Suez, à adresser au gouvernement de
l'Empereur l'expression d'un vœu nettement formulé en faveur
de l'œuvre importante du percement de l'isthme de Suez. Vous
avez, dans votre séance du 1" septembre 1857, nommé une
commission pour s'occuper de cette question et vous faire un
rapport sur l'opportunité et les termes de la réponse à adres-
ser à M. de Lesseps.
Je viens aujourd'hui, au nom de cette commission, vous
rendre compte de ses impressions et de ses études.
Le percement de l'isthme de Suez par le moyen d'un canal
navigable et accessible aux navires du plus fort tonnage, au
point de vue de la possibilité de son accomplissement, ne peut
plus faire de doute pour personne, aujourd'hui que la science,
par l'organe de ses sommités européennes, et après des études
approfondies sur le terrain , a déclaré cette œuvre gigantesque
non-seulement praticable, mais facile.
Nous n'avons pas mission d'examiner cette entreprise sous
le rapport de ses produits pécuniaires et de ses conséquences
politiques. Nous ne l'envisagerons donc ici qu'au point de vue
de l'influence qu'elle est appelée à exercer sur le monde en
général et sur la France en particulier, et enfin sur les inté-
rèts spéciaux de notre port.
La question du percement de l'isthme de Suez est d'un in-
térêt trop général et trop élevé pour être prise tout d'abord au
point de vue particulier d'une localité, d'un centre commercial
individuel, voire même d'une nation isolée. En effet, la gran-
deur d'un tel projet, les conséquences immenses que son exé-
cution doit avoir pour la civilisation des vastes contrées asia-
tiques, les points nouveaux de contact que cette route abrégée
doit créer entre le foyer chrétien et éclairé de l'Europe et les
peuples barbares et arriérés de la Chine, de l'Inde et de
l'Océanie; toutes ces considérations d'un ordre si élevé fra p-
pent d'abord l'imagination; et, à ce point de vue culminant,
tout homme échauffé aux rayons civilisateurs du christianisme
se sent entraîné d'instinct, sans distinction de nationalité, vers
le magnifique projet destiné à relier l'Occident au monde
oriental, à favoriser ainsi ce grand courant européen qui doit
faire refluer les lumières vers ces populeuses et barbares con-
trées de l'Asie, premier berceau de la civilisation du monde.
Si, de ces régions -élevées, l'esprit descend à des cousidé-
Le Conseil général du Tarn, qui reconnait que le percement
de l'isthme de Suez sera non-seulement utile au commerce,
mais encore aux intérêts généraux de la civilisation, associe
unanimement ses vœux aux efforts courageux et persévérants
de M. de Lesseps pour la réalisation de cette grande entre-
prise.
VENDÉE.
Une question importante à divers titres a fixé l'attention
du Conseil général. Il a pris connaissance des documents qui
lui ont été transmis sur le percement de l'isthme de Suez, et
sans entrer dans l'examen pratique d'un projet aussi considé-
rable, il apprécie et recommande son but si utile et si con-
forme aux grands intérêts du commerce et de la civilisation.
11 convient à la France, malgré d'étroites et égoïstes opposi-
tions, de continuer partout son œuvre de progrès et de désin-
téressement.
Le Conseil général n'hésite pas à lui prêter son concours
moral et patriotique.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
LES CHAMBRES DE COMMERCE DE L'EMPIRE FRANÇAIS
ET LE CANAL DE SUEZ.
(Suite.)
CHAMBRE DE COMMERCE DE NANTES.
Aux cinquante Chambres de commerce que déjà nous
avons citées dans nos précédents numéros, nous pou-
vons joindre la Chambre de commerce de Nantes. Son
vote est favorable comme celui de toutes les autres ; et
cependant Nantes ne pense pas que l'ouverture de
l'isthme de Suez puisse lui être très-avantageuse. Mais
s'élevant au-dessus de cet intérêt étroit, elle envisage l'u-
tilité universelle de l'entreprise , et elle déclare qu'elle
se rallie à l'adhésion unanime que le canal de Suez a
reçue en France.
Nous regrettons de ne pas partager l'opinion de la
Chambre de commerce de Nantes, et nous croyons,
malgré la juste défiance que nous devons avoir de nous-
mêmes dans cette question délicate, que le raccourcisse-
ment du voyage par la Méditerranée et la mer Rouge
profitera à Nantes comme aux ports anglais, si elle veut
emprunter cette route. Le problème est le même pour
Nantes que pour Londres, Liverpool, Glasgow et tous
les autres ports de la Grande-Bretagne, qui tous ont una-
nimement déclaré que l'ouverture de l'isthme de Suez
leur serait immensément profitable.
Mais nous ne voulons pas insister sur ce dissentiment,
et nous préférons féliciter la Chambre de commerce de
Nantes de la noblesse des idées qu'elle exprime. Aussi
regrettons-nous de ne pouvoir publier en entier le rap-
port , dont l'espace nous force à ne donner que des ex-
traits. En voici le début et la fin.
Nantes, le 18 novembre 1857.
lbres composant la Chambre de commerce de Nantes,
X à AL de Lesseps, à Paris.
': , nsieur,
.ç.. Nô)js atséns eu l'honneur de recevoir votre lettre du 12 août
der'(er es documents qui l'accompagnaient.
, ,,' ;''
Vous appeliez, dans cette lettre, noire attention sur la
question du percement de l'isthme de Suez, considérant que,
dans l'état où elle se trouve actuellement, il serait très-utile à
son heureuse solution que des vœux nettement formulés fus-
sent adressés au gouvernement français, en faveur d'une
œuvre si importante pour les intérêts généraux de la civilisa-
tion et pour le développement de l'industrie française.
La Chambre de commerce confia l'examen de votre demande
à une commission spéciale, dont le rapport lui a été récem-
ment soumis.
Elle a décidé, après avoir entendu la lecture de ce rapport,
qu'il vous serait adressé in extenso et qu'il serait pareillement
transmis à M. le Ministre de l'agriculture, du commerce et
des travaux publics.
Vous avez donc inclus, Monsieur, la copie de ce rapport.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre considéra-
tion très-distinguée.
Rapport de la commission nommée par la Chambre de
commerce de Nantes, sur la question dit percement de
l'isthme de Suez.
Messieurs,
La Chambre de commerce de Nantes a été invitée par M. de
Lesseps, ministre plénipotentiaire, président de la Compagnie
universelle du canal de Suez, à adresser au gouvernement de
l'Empereur l'expression d'un vœu nettement formulé en faveur
de l'œuvre importante du percement de l'isthme de Suez. Vous
avez, dans votre séance du 1" septembre 1857, nommé une
commission pour s'occuper de cette question et vous faire un
rapport sur l'opportunité et les termes de la réponse à adres-
ser à M. de Lesseps.
Je viens aujourd'hui, au nom de cette commission, vous
rendre compte de ses impressions et de ses études.
Le percement de l'isthme de Suez par le moyen d'un canal
navigable et accessible aux navires du plus fort tonnage, au
point de vue de la possibilité de son accomplissement, ne peut
plus faire de doute pour personne, aujourd'hui que la science,
par l'organe de ses sommités européennes, et après des études
approfondies sur le terrain , a déclaré cette œuvre gigantesque
non-seulement praticable, mais facile.
Nous n'avons pas mission d'examiner cette entreprise sous
le rapport de ses produits pécuniaires et de ses conséquences
politiques. Nous ne l'envisagerons donc ici qu'au point de vue
de l'influence qu'elle est appelée à exercer sur le monde en
général et sur la France en particulier, et enfin sur les inté-
rèts spéciaux de notre port.
La question du percement de l'isthme de Suez est d'un in-
térêt trop général et trop élevé pour être prise tout d'abord au
point de vue particulier d'une localité, d'un centre commercial
individuel, voire même d'une nation isolée. En effet, la gran-
deur d'un tel projet, les conséquences immenses que son exé-
cution doit avoir pour la civilisation des vastes contrées asia-
tiques, les points nouveaux de contact que cette route abrégée
doit créer entre le foyer chrétien et éclairé de l'Europe et les
peuples barbares et arriérés de la Chine, de l'Inde et de
l'Océanie; toutes ces considérations d'un ordre si élevé fra p-
pent d'abord l'imagination; et, à ce point de vue culminant,
tout homme échauffé aux rayons civilisateurs du christianisme
se sent entraîné d'instinct, sans distinction de nationalité, vers
le magnifique projet destiné à relier l'Occident au monde
oriental, à favoriser ainsi ce grand courant européen qui doit
faire refluer les lumières vers ces populeuses et barbares con-
trées de l'Asie, premier berceau de la civilisation du monde.
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