Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 décembre 1857 25 décembre 1857
Description : 1857/12/25 (A2,N37). 1857/12/25 (A2,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530636x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.* 555
VARIÉTÉS.
LE COMMERCE DE CALCUTTA EN 1856.
La ville de Calcutta est située à 50 lieues de la mer
à peu près sur la rive gauche de l'Hougly, une des huit
embouchures du Gange. Sa latitude est 22° 33' N.; et sa
longitude 86° 8' E. Son port, qui est aujourd'hui un
des plus riches et des plus commerçants du monde, peut
recevoir de très-forts bâtiments; mais il est d'un accès
extrêmement difficile, et la navigation de l'Hougly est
une des plus dangereuses que l'on connaisse.
Aussi a-t-il fallu organiser pour la sécurité commune
un corps de pilotes spéciaux, qui sont renommés auprès
de tous les marins du globe. Ils sont au nombre de 150
au moins, répartis en plusieurs classes avec des titres
et des grades divers. Dans ces derniers temps, il y avait
douze pilotes en chef, tous distingués par une expé-
rience consommée et une habileté rare. Ils touchent
1,800 fr. par mois, près de 22,000 fr. par an ; et ces
énormes appointements ne semblent pas payer trop cher
les services qu'ils rendent à tous les pavillons qui fré-
quentent la capitale du Bengale. Les bateaux de ces pi-
lotes sont en général des bricks de 150 à 200 tonneaux.
Ils sont toujours prêts, et pour la nuit on a établi un
système de signaux sans lesquels on ne pourrait se di-
riger sur le cours très-accidenté du fleuve à son em-
bouchure dans le golfe du Bengale.
Il faut ajouter que Calcutta ne possède pas de bois de
construction dans les vastes forêts qui l'environnent, et
qu'il faut faire venir du Pégu le fameux bois de teck, le
seul qu'on puisse convenablement employer.
Si malgré ces obstacles naturels, le port de Calcutta
a pu prendre d'immenses développements , c'est que
l'Hougly est la seule des branches du Gange que les bâ-
timents un peu gros puissent remonter. Les autres sont
obstruées par des bancs de sable et des marais absolu-
ment infranchissables. Calcutta jouit en outre de cet
avantage d'être par sa situation géographique en rap-
port avec les parties les plus fertiles de l'Inde, où la
variété des produits en égale l'abondance. Il n'y avait
pas moyen de placer ailleurs le centre d'un grand com-
merce. Calcutta peut avoir encore au- dessus d'elle
350 lieues au moins de navigation sur le Gange ; et par
la disposition des lieux, il n'a pas été possible de la
rapprocher davantage de l'embouchure du fleuve. Le
Gange reçoit une multitude d'affluents qui se ramifient
de mille manières dans le pays, et pénètrent dans l'in-
térieur.
Ce qui prouve bien que l'emplacement de Calcutta,
quoique très-malsain à l'origine, a été prudemment
choisi, c'est que la ville a pu se développer d'une ma-
nière prodigieuse. Simple comptoir fondé avec la per-
mission d'Aureng-Zeb vers la fin du xvne siècle, Cal-
cutta, en hindoustani Kàli Kàtta, la ville de la déesse Kàli,
releva de Madras jusqu'en 1707 , et du nabab du Ben-
gale jusqu'en 1715. Prise en 1755 par les lieutenants
du Grand Mogol et reprise par Clive après la bataille de
Plassey, elle ne comptait vers cette époque que 60,000
habitants. Aujourd'hui, à un siècle d'intervalle, elle en
a 600,000 dans l'intérieur et 2 millions avec sa ban-
lieue. Il n'y a guère plus de 10,000 Européens, dont
6 à 7,000 Anglais.
La ville de Calcutta, ou plutôt la forteresse de Calcutta,
appelée Fort-\\ illiam , est la résidence du gouverneur
général des Indes, en ce moment lord Canning, le fils
de l'homme d'Etat qui a illustré ce nom. Le Fort-U itiiam,
commencé par Clive, n'a été fini, on peut dire, que
depuis quelques années. Il est défendu par des rem-
parts que baigne l'eau du Gange, et par une artillerie
formidable de 300 canons.
Quel que soit le jugement qu'on puisse porter actuel-
lement et depuis de récentes catastrophes sur le gouver-
nement de la Compagnie des Indes , il est un témoignage
à lui rendre , c'est qu'entre ses mains le commerce s'est
merveilleusement étendu , et le port seul de Calcutta
en pourrait servir de preuve manifeste.
C'est à pas gigantesques que depuis trente ans le com-
merce de cette ville s'est accru , et le tonnage de jauge
légale est aujourd'hui de près de 1,400,000 tonneaux.
Les chiffres que nous allons donner sont officiels, et
ils ont été relevés sur les états publiés par la douane
de Calcutta. Ils nous ont été communiqués par celui de
nos correspondants de l'Inde qui nous a fourni déjà des
documents précieux. On peut voir dans notre numéro
du 25 avril 1857 l'usage que nous en avons fait.
Le mouvement général du port de Calcutta pour
l'année finissant au 30 avril 1850 a été 1,355,703 ton-
neaux de jauge officielle, toujours au-dessous de la jauge
réelle , entrées et sorties comprises. Le nombre des na-
vires était de 2,591 dont 1,169 venus d'Europe et d'A-
mérique, 1,0-47 de l'Australie, de la Chine et de divers
ports de l'Inde, et enfin 375 appartenant au cabotage.
De 1853-34 à 1855-50 l'accroissement avait suivi
cette progression : 828,174 tonneaux, 1,039,173 et
1,355,703.
Les navires anglais étaient 1,310 contre 416 étran-
gers en 1853-54; 1,557 contre 589 en 1854-55; et
1,722 contre 81m en 1855-56.
Sur les 1,355,763 tonneaux, l'Europe et l'Amérique
en fournissaient 845,859, et l'Orient 404,489, le ca-
botage 45,415 tonneaux. Les années de comparaison
avaient respectivement fourni 451,794 et 554,220 pour
l'Europe et l'Amérique; 348,928 et 443,585 pour
l'Orient; enfin 27,452 et 41,302 pour le cabotage.
A la suite du mouvement de la navigation, il faut
considérer le chiffre des importations. De 147,001,204fr.
en 1850-51, il se montait en 1851-52 à 108,780,859;
il se réduisait en 1852-53 à 121,720,125 ; il se relevait
enl853-54à 139,755,023; en 1854-55, à 105,805,723,
et en 1855-50, il atteignait 201,520,449 fr. Les varia-
tions des importations , pendant ces six années, tiennent
à ce que le solde en numéraire s'est tout à coup accru
dans des proportions très-fortes. Le numéraire importé
a été d'abord de 28,730,854 fr. en 1850-51; puis, suc-
cessivement, il est dev^HtJ^e'65/,900 ; 87,415,025 ,
VARIÉTÉS.
LE COMMERCE DE CALCUTTA EN 1856.
La ville de Calcutta est située à 50 lieues de la mer
à peu près sur la rive gauche de l'Hougly, une des huit
embouchures du Gange. Sa latitude est 22° 33' N.; et sa
longitude 86° 8' E. Son port, qui est aujourd'hui un
des plus riches et des plus commerçants du monde, peut
recevoir de très-forts bâtiments; mais il est d'un accès
extrêmement difficile, et la navigation de l'Hougly est
une des plus dangereuses que l'on connaisse.
Aussi a-t-il fallu organiser pour la sécurité commune
un corps de pilotes spéciaux, qui sont renommés auprès
de tous les marins du globe. Ils sont au nombre de 150
au moins, répartis en plusieurs classes avec des titres
et des grades divers. Dans ces derniers temps, il y avait
douze pilotes en chef, tous distingués par une expé-
rience consommée et une habileté rare. Ils touchent
1,800 fr. par mois, près de 22,000 fr. par an ; et ces
énormes appointements ne semblent pas payer trop cher
les services qu'ils rendent à tous les pavillons qui fré-
quentent la capitale du Bengale. Les bateaux de ces pi-
lotes sont en général des bricks de 150 à 200 tonneaux.
Ils sont toujours prêts, et pour la nuit on a établi un
système de signaux sans lesquels on ne pourrait se di-
riger sur le cours très-accidenté du fleuve à son em-
bouchure dans le golfe du Bengale.
Il faut ajouter que Calcutta ne possède pas de bois de
construction dans les vastes forêts qui l'environnent, et
qu'il faut faire venir du Pégu le fameux bois de teck, le
seul qu'on puisse convenablement employer.
Si malgré ces obstacles naturels, le port de Calcutta
a pu prendre d'immenses développements , c'est que
l'Hougly est la seule des branches du Gange que les bâ-
timents un peu gros puissent remonter. Les autres sont
obstruées par des bancs de sable et des marais absolu-
ment infranchissables. Calcutta jouit en outre de cet
avantage d'être par sa situation géographique en rap-
port avec les parties les plus fertiles de l'Inde, où la
variété des produits en égale l'abondance. Il n'y avait
pas moyen de placer ailleurs le centre d'un grand com-
merce. Calcutta peut avoir encore au- dessus d'elle
350 lieues au moins de navigation sur le Gange ; et par
la disposition des lieux, il n'a pas été possible de la
rapprocher davantage de l'embouchure du fleuve. Le
Gange reçoit une multitude d'affluents qui se ramifient
de mille manières dans le pays, et pénètrent dans l'in-
térieur.
Ce qui prouve bien que l'emplacement de Calcutta,
quoique très-malsain à l'origine, a été prudemment
choisi, c'est que la ville a pu se développer d'une ma-
nière prodigieuse. Simple comptoir fondé avec la per-
mission d'Aureng-Zeb vers la fin du xvne siècle, Cal-
cutta, en hindoustani Kàli Kàtta, la ville de la déesse Kàli,
releva de Madras jusqu'en 1707 , et du nabab du Ben-
gale jusqu'en 1715. Prise en 1755 par les lieutenants
du Grand Mogol et reprise par Clive après la bataille de
Plassey, elle ne comptait vers cette époque que 60,000
habitants. Aujourd'hui, à un siècle d'intervalle, elle en
a 600,000 dans l'intérieur et 2 millions avec sa ban-
lieue. Il n'y a guère plus de 10,000 Européens, dont
6 à 7,000 Anglais.
La ville de Calcutta, ou plutôt la forteresse de Calcutta,
appelée Fort-\\ illiam , est la résidence du gouverneur
général des Indes, en ce moment lord Canning, le fils
de l'homme d'Etat qui a illustré ce nom. Le Fort-U itiiam,
commencé par Clive, n'a été fini, on peut dire, que
depuis quelques années. Il est défendu par des rem-
parts que baigne l'eau du Gange, et par une artillerie
formidable de 300 canons.
Quel que soit le jugement qu'on puisse porter actuel-
lement et depuis de récentes catastrophes sur le gouver-
nement de la Compagnie des Indes , il est un témoignage
à lui rendre , c'est qu'entre ses mains le commerce s'est
merveilleusement étendu , et le port seul de Calcutta
en pourrait servir de preuve manifeste.
C'est à pas gigantesques que depuis trente ans le com-
merce de cette ville s'est accru , et le tonnage de jauge
légale est aujourd'hui de près de 1,400,000 tonneaux.
Les chiffres que nous allons donner sont officiels, et
ils ont été relevés sur les états publiés par la douane
de Calcutta. Ils nous ont été communiqués par celui de
nos correspondants de l'Inde qui nous a fourni déjà des
documents précieux. On peut voir dans notre numéro
du 25 avril 1857 l'usage que nous en avons fait.
Le mouvement général du port de Calcutta pour
l'année finissant au 30 avril 1850 a été 1,355,703 ton-
neaux de jauge officielle, toujours au-dessous de la jauge
réelle , entrées et sorties comprises. Le nombre des na-
vires était de 2,591 dont 1,169 venus d'Europe et d'A-
mérique, 1,0-47 de l'Australie, de la Chine et de divers
ports de l'Inde, et enfin 375 appartenant au cabotage.
De 1853-34 à 1855-50 l'accroissement avait suivi
cette progression : 828,174 tonneaux, 1,039,173 et
1,355,703.
Les navires anglais étaient 1,310 contre 416 étran-
gers en 1853-54; 1,557 contre 589 en 1854-55; et
1,722 contre 81m en 1855-56.
Sur les 1,355,763 tonneaux, l'Europe et l'Amérique
en fournissaient 845,859, et l'Orient 404,489, le ca-
botage 45,415 tonneaux. Les années de comparaison
avaient respectivement fourni 451,794 et 554,220 pour
l'Europe et l'Amérique; 348,928 et 443,585 pour
l'Orient; enfin 27,452 et 41,302 pour le cabotage.
A la suite du mouvement de la navigation, il faut
considérer le chiffre des importations. De 147,001,204fr.
en 1850-51, il se montait en 1851-52 à 108,780,859;
il se réduisait en 1852-53 à 121,720,125 ; il se relevait
enl853-54à 139,755,023; en 1854-55, à 105,805,723,
et en 1855-50, il atteignait 201,520,449 fr. Les varia-
tions des importations , pendant ces six années, tiennent
à ce que le solde en numéraire s'est tout à coup accru
dans des proportions très-fortes. Le numéraire importé
a été d'abord de 28,730,854 fr. en 1850-51; puis, suc-
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