Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1857 10 décembre 1857
Description : 1857/12/10 (A2,N36). 1857/12/10 (A2,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530635h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. ;:H
cette simple nomenclature suffira pour en montrer tout
l'intérêt :
1° Système d'administration du gouvernement chi-
nois : pouvoir' physique et moral des mandarins sur le
peuple ;
2° Influence de Gonfucius sur sa nation : conséquences
de cette influence;
*3of!Rapports des Européens avec les Chinois ;
4° Conduite du gouvernement chinois depuis la guerre
de 1840 ;
3° Du commerce tic l'opium;
6° Sur des ambassades chrétiemies permanentes à
Pékin ;
"7° Insurrection actuelle-centre les Tartares ,Mantl-
choux ;
<8° Des''missions chrétiennes en Chine;
[)° 'Avantages qui résulteraient'du fractionnement de
là Chine -en-imis ou quatre Etats indépendants les uns
'des - atitres ;
10° Canton, Macao, Hong-kong êt Chuzan ;
11° Avantages, pour tous les' gouvernements chrétiens,
d'une pblitique d'union et de coopération dans leurs re-
lations avec la Chine ;
15° Résumé.
Enfin dans un appendice'de quarante pages à peu près,
M. de Mas examine encore diverses questions qui se rap-
portent plus ou moins directement à la Chine, entre
autres la question de l'opposition de lord Palmerston au
canal de Suez et celle de l'insurrection indienne.
Nous reprenons chacun de ces sujets, et nous nous
bornons au rôle de simple rapporteur.
Ce que dit M. Sinibaldo de Mas du gouvernement chi-
nois est fait pour en donner une idée plus haute que celle
qu'on en a habituellement. L'action du pouvoir, depuis
l'Empereur jusqu'au dernier des fonctionnaires, est toute
morale, et l'autorité ne repose presque sur aucun moyen
matériel. Il n'y a nulle part de soldats armés pour faire
respecter les ordres donnés, et l'on obéit à ces ordres
avec une soumission dont rien, parmi nos peuples civi-
lisés , ne peut donner la moindre idée. On a vu en Chine
des hommes condamnés à mort se rendre au supplice
seuls, sans être même enchaînés et sans escorte; ils su-
bissaient leur châtiment comme ils auraient accompli le
plus ordinaire de leurs devoirs. L'Empereur lui-même,
tout puissant qu'il est, n'en est pas moins soumis à la cen-
sure d'un haut tribunal de mandarins qui lui font les re-
présentations les plus graves avec une liberté absolue.
Quelquefois ils payent leur franchise de leur tête ; mais
l'institution est si forte qu'elle se maintient, et qu'elle
trouve même de nos jours des gens pour la défendre en
la pratiquant, et des gens qui, même en portant la cou-
ronne, n'osent pas s'y soustraire.
C'est que toutes les fonctions, qui sont en général pure-
ment civiles, sont données, si ce n'est au mérite réel, du
moins au mérite présumé, et après les examens officiels et
publics que doivent subir tous ceux qui aspirent à des fonc-
tions administratives. Les mandarins forment une aristo-
cratie très-éclairée , fort riche par les rétributions qu'elle
reçoit de 1 État, toute-puissante par le commandement,
et réellement supérieure à tout ce qui l'entoure.
Comme tout le monde peut, sans aucune distinction
de naissance ou de fortune, entrer dans ses rbngs, il
n'est presque personne en Chine qui ne sache lire et
écrire, et il faut que les parents soient excessivement
pauvres pour ne pas assurer à leurs enfants ce moyen
aisé de se faire une carrière brillante, pour peu qu'ils
aient de mérite.
AI. de Mas n'hésite pas à faire remonter jusquîà Con-
fucius, six siècles avant l'ère,chrétienne, l'origine de
cette puissante administration, qui n'a d'autre force que
la force morale. Il cHecdc cet homme extraordinaire des
pensées et des préceptes admirables,, et il parait bien
que Fautorité de Confucius est aujourd'hui aussi grande
et aussi complète qu'elle l'a jamais été.[Voilà deux mille
cinq cents ans qu'elle dure, sans s'appuyerisui- itueutie
religion proprement dite , et c'est un phénomène unique
dans les annales de l'esprit humain. Rien de pareil ne
s'est vu chez aucune iautre nation, et l'empreinte que
celle-là reçut daus ces temps reculés semble absolument
ineffaçable. On dirait que la puissance de la tradition se
.:mesureià]a fois et au temps qu'elle a déjà duré, et à la
population innombrable qu elle gouverne.
Dans les deux chapitres, suivants , jU- de Mas raconte
l'histoire des relations des Européens avec la Chine de-
puis l'an I6!25 jusqu'à: nos jours Comme il a eu lui-
même à traiter avec les autorités impériales, il donne les
détails les plus précis et les plus curieux sur l'étiquette
chinoise, et.il l'ait voir de lanmanière la plus frappante
que l'orgueil se(il des mandarine-est la cause des conflits
perpétuels qui ont signalé les rapports des; Chinois avec
les étrangers. Le peuple lui-même serait fort sympa-
thique aux étrangers qui viennent faire Je commerce,
n'était l'intervention toute-puissante des mandarins, qui
éloignent ces contacts autant qu'ils le peuvent, et qui
voudraient, s'ils le pouvaient, les empêcher d'une ma-
nière absolue et définitive. Cet orgueil implacable, et
dont l'adroite subtilité dépasse tout ce que noitre diplo-
matie occidentale peut imaginer, vient de la haule opi-
nion que les mandarins ont d'eux-mêmes et du mépris
sans bornes qu'ils ressentent pour les étrangers qu'ils ne
connaissent pas. Ils ne peuvent pas comprendre que les
hommes venus de l'Occident puissent jamaistraitlj avec
eux d'égal à égal, et une ambassade n'est jamais pour
eux qu'un hommage rendu à l'Empereur par des tribu-
taires respectueux; une négociation n'est jamais qu'une
concession qu'on leur fait. Quand ils sont vaincus par
la force, ils savent encore se dissimuler à eux-mêmes
leur défaite, quelque éclatante qu'elle soit, et c'est; avec
une sincérité assez grande qu'ils essayent de la dissimu-
ler à leurs concitoyens.
Dans le chapitre suivant, M. Sinibaldo de.Mas traite
du commerce de l'opium, et c'est peut-être sur ce point
que ses opinions choquent le plus les opinions vulgaire-
ment reçues. Il ne croit pas que l'opium puisse faire le
moindre mal aux Chinois; et comme il a,fait personnel-
lement usage de l'opium pour savoir à quoi s'en tenir
sur cette controverse, il est certain que son témoignage
cette simple nomenclature suffira pour en montrer tout
l'intérêt :
1° Système d'administration du gouvernement chi-
nois : pouvoir' physique et moral des mandarins sur le
peuple ;
2° Influence de Gonfucius sur sa nation : conséquences
de cette influence;
*3of!Rapports des Européens avec les Chinois ;
4° Conduite du gouvernement chinois depuis la guerre
de 1840 ;
3° Du commerce tic l'opium;
6° Sur des ambassades chrétiemies permanentes à
Pékin ;
"7° Insurrection actuelle-centre les Tartares ,Mantl-
choux ;
<8° Des''missions chrétiennes en Chine;
[)° 'Avantages qui résulteraient'du fractionnement de
là Chine -en-imis ou quatre Etats indépendants les uns
'des - atitres ;
10° Canton, Macao, Hong-kong êt Chuzan ;
11° Avantages, pour tous les' gouvernements chrétiens,
d'une pblitique d'union et de coopération dans leurs re-
lations avec la Chine ;
15° Résumé.
Enfin dans un appendice'de quarante pages à peu près,
M. de Mas examine encore diverses questions qui se rap-
portent plus ou moins directement à la Chine, entre
autres la question de l'opposition de lord Palmerston au
canal de Suez et celle de l'insurrection indienne.
Nous reprenons chacun de ces sujets, et nous nous
bornons au rôle de simple rapporteur.
Ce que dit M. Sinibaldo de Mas du gouvernement chi-
nois est fait pour en donner une idée plus haute que celle
qu'on en a habituellement. L'action du pouvoir, depuis
l'Empereur jusqu'au dernier des fonctionnaires, est toute
morale, et l'autorité ne repose presque sur aucun moyen
matériel. Il n'y a nulle part de soldats armés pour faire
respecter les ordres donnés, et l'on obéit à ces ordres
avec une soumission dont rien, parmi nos peuples civi-
lisés , ne peut donner la moindre idée. On a vu en Chine
des hommes condamnés à mort se rendre au supplice
seuls, sans être même enchaînés et sans escorte; ils su-
bissaient leur châtiment comme ils auraient accompli le
plus ordinaire de leurs devoirs. L'Empereur lui-même,
tout puissant qu'il est, n'en est pas moins soumis à la cen-
sure d'un haut tribunal de mandarins qui lui font les re-
présentations les plus graves avec une liberté absolue.
Quelquefois ils payent leur franchise de leur tête ; mais
l'institution est si forte qu'elle se maintient, et qu'elle
trouve même de nos jours des gens pour la défendre en
la pratiquant, et des gens qui, même en portant la cou-
ronne, n'osent pas s'y soustraire.
C'est que toutes les fonctions, qui sont en général pure-
ment civiles, sont données, si ce n'est au mérite réel, du
moins au mérite présumé, et après les examens officiels et
publics que doivent subir tous ceux qui aspirent à des fonc-
tions administratives. Les mandarins forment une aristo-
cratie très-éclairée , fort riche par les rétributions qu'elle
reçoit de 1 État, toute-puissante par le commandement,
et réellement supérieure à tout ce qui l'entoure.
Comme tout le monde peut, sans aucune distinction
de naissance ou de fortune, entrer dans ses rbngs, il
n'est presque personne en Chine qui ne sache lire et
écrire, et il faut que les parents soient excessivement
pauvres pour ne pas assurer à leurs enfants ce moyen
aisé de se faire une carrière brillante, pour peu qu'ils
aient de mérite.
AI. de Mas n'hésite pas à faire remonter jusquîà Con-
fucius, six siècles avant l'ère,chrétienne, l'origine de
cette puissante administration, qui n'a d'autre force que
la force morale. Il cHecdc cet homme extraordinaire des
pensées et des préceptes admirables,, et il parait bien
que Fautorité de Confucius est aujourd'hui aussi grande
et aussi complète qu'elle l'a jamais été.[Voilà deux mille
cinq cents ans qu'elle dure, sans s'appuyerisui- itueutie
religion proprement dite , et c'est un phénomène unique
dans les annales de l'esprit humain. Rien de pareil ne
s'est vu chez aucune iautre nation, et l'empreinte que
celle-là reçut daus ces temps reculés semble absolument
ineffaçable. On dirait que la puissance de la tradition se
.:mesureià]a fois et au temps qu'elle a déjà duré, et à la
population innombrable qu elle gouverne.
Dans les deux chapitres, suivants , jU- de Mas raconte
l'histoire des relations des Européens avec la Chine de-
puis l'an I6!25 jusqu'à: nos jours Comme il a eu lui-
même à traiter avec les autorités impériales, il donne les
détails les plus précis et les plus curieux sur l'étiquette
chinoise, et.il l'ait voir de lanmanière la plus frappante
que l'orgueil se(il des mandarine-est la cause des conflits
perpétuels qui ont signalé les rapports des; Chinois avec
les étrangers. Le peuple lui-même serait fort sympa-
thique aux étrangers qui viennent faire Je commerce,
n'était l'intervention toute-puissante des mandarins, qui
éloignent ces contacts autant qu'ils le peuvent, et qui
voudraient, s'ils le pouvaient, les empêcher d'une ma-
nière absolue et définitive. Cet orgueil implacable, et
dont l'adroite subtilité dépasse tout ce que noitre diplo-
matie occidentale peut imaginer, vient de la haule opi-
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connaissent pas. Ils ne peuvent pas comprendre que les
hommes venus de l'Occident puissent jamaistraitlj avec
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eux qu'un hommage rendu à l'Empereur par des tribu-
taires respectueux; une négociation n'est jamais qu'une
concession qu'on leur fait. Quand ils sont vaincus par
la force, ils savent encore se dissimuler à eux-mêmes
leur défaite, quelque éclatante qu'elle soit, et c'est; avec
une sincérité assez grande qu'ils essayent de la dissimu-
ler à leurs concitoyens.
Dans le chapitre suivant, M. Sinibaldo de.Mas traite
du commerce de l'opium, et c'est peut-être sur ce point
que ses opinions choquent le plus les opinions vulgaire-
ment reçues. Il ne croit pas que l'opium puisse faire le
moindre mal aux Chinois; et comme il a,fait personnel-
lement usage de l'opium pour savoir à quoi s'en tenir
sur cette controverse, il est certain que son témoignage
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