Presse et revues
30 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 décembre 1857 25 décembre 1857
Description : 1857/12/25 (A2,N37). 1857/12/25 (A2,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530636x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
554 L'ISTHME DE SUEZ,
d'imposer la bonne foi là où il y a des pièges incessamment
tendus, et d'ouvrir aux relations commerciales et politiques
une voie sûre, en leur donnant les garanties loyales et hon-
nêtes qui caractérisent les peuples européens.
» Dans un article publié au mois d'octobre, nous avons indi-
qué ici les causes qui ont contribué à la guerre actuelle de la
part de l'Angleterre; nous avons exposé les griefs de notre al-
liée, griefs basés sur des conflits d'une nature essentiellement
commerciale; nous n'y insisterons donc pas aujourd'hui ; mais
nous croyons utile de rappeler que l'Angleterre a plutôt accepté
qu'elle n'a pris une position hostile contre l'empire chinois.
» La France est trop jalouse, à juste titre, de ses intérêts
commerciaux et maritimes, pour avoir négligé de se réserver
une attitude d'influence dans les résultats que l'expédition an-
glaise prépare à son propre commerce et au commerce euro-
péen en général.
» Quoi qu'il en soit, que la diplomatie ou que le canon réus-
sisse dans cette entreprise, on ne peut en attendre que des ré-
sultats avantageux pour la France comme pour l'Angleterre.
» XAVIER EYMA. »
Le Moniteur de la flotte du 10 décembre revient sur le
passage des troupes anglaises par l'Egypte, à propos de la
discussion qui a eu lieu sur ce sujet dans le sein du Parlement
anglais. Il rappelle particulièrement le discours de lord Derby,
et celui de M. Disraeli, constatant que dès le début de l'insur-
rection indienne, l'Empereur des Français et S. A. le Vice-roi
d'Egypte avaient spontanément offert leur concours pour
faciliter le passage des troupes anglaises soit par la France,
soit par l'isthme de Suez. S. H. le Sultan, sur la demande de
lord Strattford de Redcliffe, dès le mois de juillet avait accordé
les firmans dont on croyait avoir besoin. Le Moniteur de la
flotte remarque que lord Palmerston n'a pas cru devoir jus-
tifier son refus de ces offres bienveillantes. Il pense que cette
discussion reviendra plus d'une fois encore dans le sein du
Parlement.
Le Moniteur de la flotte du 13 décembre annonce le nou-
veau service postal des Indes, et le vote du Conseil général de
la Seine, en faveur du canal de Suez.
Le Messager, ancien journal la Bourse, Paris, 13 décem-
bre, publie sur l'isthme de Suez un article dont nous extrayons
les passages suivants :
« Le patriotique projet de M. de Lesseps touche à sa phase
la plus prospère, et nous espérons que la France pourra
bientôt s'honorer de son initiative, et se prévaloir des encou-
ragements que, des premières parmi les nations civilisées, elle
a donnés à l'auteur d'un plan aussi gigantesque que celui qui
devra relier la mer Rouge à la Méditerranée.
» On ne saurait trop louer le gouvernement français de
s'être efforcé d'aplanir les difficultés dont le projet du perce-
ment de l'isthme de Suez a été menacé et entouré.
« Aussi M. de Lesseps ne s'en montre-t-il que plus persévé-
rant et plus ferme dans ses démarches, et plus résolu dans son
inébranlable volonté de renverser désormais les obstacles
qu'un étroit esprit d'égoïsme et de jalousie a systématiquement
amoncelés sur son chemin.
» Honneur à lui !. Mais honneur et reconnaissance au
gouvernement français qui prête hautement et énergiquement
son puissant concours à un des hommes les plus distingués du
pays, pour la réalisation d'un projet qui, en établissant, au
profit de l'Europe et de l'Asie elle-même, des moyens de com-
munication rapides et faciles entre les pays les plus riches du
globe, et les mieux favorisés de la nature, assurera une con-
currence utile à tous les peuples, et procurera à notre com-
merce un débouché nouveau et des ressources innombrables. »
Le lIlessager, après diverses considérations sur l'Inde, con-
clut ainsi :
« Nous terminons cet article en disant que tous, Indiens ou
Européens, nous devons nous réjouir de l'accu&il fait au
projet de M. de Lesseps par les gouvernements et par .les
peuples, parce que le percement de l'isthme de Suez sera favo-
rable au développement et à l'extension du commerce en gé-
néral, comme il sera utile à la marche et à la propagation des
idées civilisatrices. n J. M. GALLY. *
Le Courrier de Paris dans son bulletin politique du 15 dé-
cembre rectifie en ces termes la nouvelle annoncée par plusieurs
journaux français et étrangers :
« On s'est trop hâté, nous écrit notre correspondant de
Constantinople, d'annoncer que l'ambassadeur de France près
la Sublime Porte avait fait une demande officielle en faveur du
percement de l'isthme de Suez. Ce bruit a couru dans Péra et
dans Galata comme une chose certaine, et il a été répété par
des personnes ordinairement bien renseignées ; l'autorité de
leur parole a fait que tout le monde y a cru, et à cette heure
la nouvelle doit être reproduite dans la plupart des journaux
d'Europe. Il est vraisemblable que le projet d'une pareille
démarche existe ; mais on attendra probablement l'arrivée de
M. de Lesseps pour le mettre à exécution. Le promoteur du
canal de Suez a dû arriver le 5 de ce mois à Constantinople,
venant du Pirée.
» Si l'on veut que le Sultan sanctionne la concession faite
par Saïd-Pacha à M. de Lesseps, il faut que le gouvernement
français et tous les autres gouvernements qui se sont prononcés
en faveur du canal demandent cette sanction purement et
simplement. Si l'on négocie, comme le bruit court qu'on veut
le faire, on n'arrivera à aucun résultat sérieux ; et l'Angleterre
continuera à tenir en échec l'ancien et le nouveau monde, au
sujet d'une entreprise d'un intérêt si universel. »
Nous regrettons que l'espace ne nous permette pas de re-
produire avec de justes développements une polémique qui
s est élevée entre les journaux français et des journaux étran-
gers, et dont l'occasion a été la publication simultanée d'arti-
cles identiques pour le fond dans trois journaux d'Allemagne,
le Journal Jrançais de Francfort, la Gazette allemande de la
même ville et Y Ost-Deutsche-Post (le Courrier de l'Allemagne
orientale). Le Constitutionnel, le Journal des Débats, le
Moniteur de la flotte, le Spectateur, le Courrier de Paris et
plusieurs autres journaux ont répondu aux insinuations des
journaux de l'Allemagne, qui croient qu'avant la ratification de
S. H. le Sultan il serait nécessaire que les grandes puissances
européennes se fussent entendues sur la question du canal de
Suez. On a prouvé que la ratification de la Porte ne compro-
mettait rien, et que pendant les travaux, qui dureront plusieurs
années, la diplomatie aurait tout le temps convenable pour
régler toutes les'conditions internationales auxquelles devra
être soumis le futur canal. Une conférence diplomatique au
point où en sont les choses ne pourrait aboutir, et elle ne
viendra en son lieu que quand, la construction du canal étant
achevée, il sera près d'être ouvert. C'est là ce que dit le bon
sens ; et l'Europe si sympathique à l'entreprise du canal de
Suez serait bien étonnée d'un tel subterfuge pour retarder
l'accomplissement d'une œuvre que tout le monde désire.
Quoi qu'il en puisse être, nous remercions bien sincèrement
les journaux qui ont pris si chaleureusement notre parti, et
qui ne cessent de nous donner un appui dont nous sommes
très-touchés.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
d'imposer la bonne foi là où il y a des pièges incessamment
tendus, et d'ouvrir aux relations commerciales et politiques
une voie sûre, en leur donnant les garanties loyales et hon-
nêtes qui caractérisent les peuples européens.
» Dans un article publié au mois d'octobre, nous avons indi-
qué ici les causes qui ont contribué à la guerre actuelle de la
part de l'Angleterre; nous avons exposé les griefs de notre al-
liée, griefs basés sur des conflits d'une nature essentiellement
commerciale; nous n'y insisterons donc pas aujourd'hui ; mais
nous croyons utile de rappeler que l'Angleterre a plutôt accepté
qu'elle n'a pris une position hostile contre l'empire chinois.
» La France est trop jalouse, à juste titre, de ses intérêts
commerciaux et maritimes, pour avoir négligé de se réserver
une attitude d'influence dans les résultats que l'expédition an-
glaise prépare à son propre commerce et au commerce euro-
péen en général.
» Quoi qu'il en soit, que la diplomatie ou que le canon réus-
sisse dans cette entreprise, on ne peut en attendre que des ré-
sultats avantageux pour la France comme pour l'Angleterre.
» XAVIER EYMA. »
Le Moniteur de la flotte du 10 décembre revient sur le
passage des troupes anglaises par l'Egypte, à propos de la
discussion qui a eu lieu sur ce sujet dans le sein du Parlement
anglais. Il rappelle particulièrement le discours de lord Derby,
et celui de M. Disraeli, constatant que dès le début de l'insur-
rection indienne, l'Empereur des Français et S. A. le Vice-roi
d'Egypte avaient spontanément offert leur concours pour
faciliter le passage des troupes anglaises soit par la France,
soit par l'isthme de Suez. S. H. le Sultan, sur la demande de
lord Strattford de Redcliffe, dès le mois de juillet avait accordé
les firmans dont on croyait avoir besoin. Le Moniteur de la
flotte remarque que lord Palmerston n'a pas cru devoir jus-
tifier son refus de ces offres bienveillantes. Il pense que cette
discussion reviendra plus d'une fois encore dans le sein du
Parlement.
Le Moniteur de la flotte du 13 décembre annonce le nou-
veau service postal des Indes, et le vote du Conseil général de
la Seine, en faveur du canal de Suez.
Le Messager, ancien journal la Bourse, Paris, 13 décem-
bre, publie sur l'isthme de Suez un article dont nous extrayons
les passages suivants :
« Le patriotique projet de M. de Lesseps touche à sa phase
la plus prospère, et nous espérons que la France pourra
bientôt s'honorer de son initiative, et se prévaloir des encou-
ragements que, des premières parmi les nations civilisées, elle
a donnés à l'auteur d'un plan aussi gigantesque que celui qui
devra relier la mer Rouge à la Méditerranée.
» On ne saurait trop louer le gouvernement français de
s'être efforcé d'aplanir les difficultés dont le projet du perce-
ment de l'isthme de Suez a été menacé et entouré.
« Aussi M. de Lesseps ne s'en montre-t-il que plus persévé-
rant et plus ferme dans ses démarches, et plus résolu dans son
inébranlable volonté de renverser désormais les obstacles
qu'un étroit esprit d'égoïsme et de jalousie a systématiquement
amoncelés sur son chemin.
» Honneur à lui !. Mais honneur et reconnaissance au
gouvernement français qui prête hautement et énergiquement
son puissant concours à un des hommes les plus distingués du
pays, pour la réalisation d'un projet qui, en établissant, au
profit de l'Europe et de l'Asie elle-même, des moyens de com-
munication rapides et faciles entre les pays les plus riches du
globe, et les mieux favorisés de la nature, assurera une con-
currence utile à tous les peuples, et procurera à notre com-
merce un débouché nouveau et des ressources innombrables. »
Le lIlessager, après diverses considérations sur l'Inde, con-
clut ainsi :
« Nous terminons cet article en disant que tous, Indiens ou
Européens, nous devons nous réjouir de l'accu&il fait au
projet de M. de Lesseps par les gouvernements et par .les
peuples, parce que le percement de l'isthme de Suez sera favo-
rable au développement et à l'extension du commerce en gé-
néral, comme il sera utile à la marche et à la propagation des
idées civilisatrices. n J. M. GALLY. *
Le Courrier de Paris dans son bulletin politique du 15 dé-
cembre rectifie en ces termes la nouvelle annoncée par plusieurs
journaux français et étrangers :
« On s'est trop hâté, nous écrit notre correspondant de
Constantinople, d'annoncer que l'ambassadeur de France près
la Sublime Porte avait fait une demande officielle en faveur du
percement de l'isthme de Suez. Ce bruit a couru dans Péra et
dans Galata comme une chose certaine, et il a été répété par
des personnes ordinairement bien renseignées ; l'autorité de
leur parole a fait que tout le monde y a cru, et à cette heure
la nouvelle doit être reproduite dans la plupart des journaux
d'Europe. Il est vraisemblable que le projet d'une pareille
démarche existe ; mais on attendra probablement l'arrivée de
M. de Lesseps pour le mettre à exécution. Le promoteur du
canal de Suez a dû arriver le 5 de ce mois à Constantinople,
venant du Pirée.
» Si l'on veut que le Sultan sanctionne la concession faite
par Saïd-Pacha à M. de Lesseps, il faut que le gouvernement
français et tous les autres gouvernements qui se sont prononcés
en faveur du canal demandent cette sanction purement et
simplement. Si l'on négocie, comme le bruit court qu'on veut
le faire, on n'arrivera à aucun résultat sérieux ; et l'Angleterre
continuera à tenir en échec l'ancien et le nouveau monde, au
sujet d'une entreprise d'un intérêt si universel. »
Nous regrettons que l'espace ne nous permette pas de re-
produire avec de justes développements une polémique qui
s est élevée entre les journaux français et des journaux étran-
gers, et dont l'occasion a été la publication simultanée d'arti-
cles identiques pour le fond dans trois journaux d'Allemagne,
le Journal Jrançais de Francfort, la Gazette allemande de la
même ville et Y Ost-Deutsche-Post (le Courrier de l'Allemagne
orientale). Le Constitutionnel, le Journal des Débats, le
Moniteur de la flotte, le Spectateur, le Courrier de Paris et
plusieurs autres journaux ont répondu aux insinuations des
journaux de l'Allemagne, qui croient qu'avant la ratification de
S. H. le Sultan il serait nécessaire que les grandes puissances
européennes se fussent entendues sur la question du canal de
Suez. On a prouvé que la ratification de la Porte ne compro-
mettait rien, et que pendant les travaux, qui dureront plusieurs
années, la diplomatie aurait tout le temps convenable pour
régler toutes les'conditions internationales auxquelles devra
être soumis le futur canal. Une conférence diplomatique au
point où en sont les choses ne pourrait aboutir, et elle ne
viendra en son lieu que quand, la construction du canal étant
achevée, il sera près d'être ouvert. C'est là ce que dit le bon
sens ; et l'Europe si sympathique à l'entreprise du canal de
Suez serait bien étonnée d'un tel subterfuge pour retarder
l'accomplissement d'une œuvre que tout le monde désire.
Quoi qu'il en puisse être, nous remercions bien sincèrement
les journaux qui ont pris si chaleureusement notre parti, et
qui ne cessent de nous donner un appui dont nous sommes
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