Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1857 25 novembre 1857
Description : 1857/11/25 (A2,N35). 1857/11/25 (A2,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306343
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 495
sions ou l'ignorance contre ce projet, sont maintenant impuis-
santes à empêcher sa réalisation. Les gouvernements des pays
les plus influents dans l'Europe méridionale témoignent à
cette entreprise leur pleine adhésion, et toutes les notabilités
intellectuelles de l'Autriche, de l'Allemagne, de la France et
de la Turquie lui sont favorables.
Lorsque M. le baron de Bruck a porté le toast connu de
tout le monde, à l'occasion de l'ouverture du chemin de fer de
Vienne à Trieste, pour le triomphe de cette idée, ses paroles
ont eu un long retentissement; et lorsque tout récemment il
saisissait l'opportunité de la visite de M. de Lesseps à Vienne
pour l'encourager de nouveau à poursuivre l'exécution de son
projet, on peut compter également que les paroles du Ministre
recevront un applaudissement général.
Le percement de l'isthme de Suez est pour l'Autriche une
affaire qui touche à ses plus chers intérêts. Son commerce
maritime se dirige surtout vers le Levant, et les mers de
l'Orient peuvent être un jour appelées à être les domaines de
sa marine commerciale. Tout ce que fournissent les pays
orientaux situés sur la Méditerranée, tout ce que fournissent
l'Egypte et les îles grecques en produits pour l'Europe cen-
trale, et tout ce que celle-ci peut leur renvoyer en produits
manufacturés, objets sortis de ses fabriques, tout cela peut
servir à fréter des navires autrichiens; et plus nous nous ratta-
cherons énergiquement à ce sujet, plus tôt arrivera le temps
où l'on verra notre pavillon se présenter plus fréquemment
dans ces mers, de préférence à tout autre. Nous ne man-
quons pour cela d'aucune des conditions préalables qui sont
nécessaires. L'activité, l'intelligence et la connaissance des
langues principales du Midi nous assurent la possibilité de
ces résultats.
La sphère d'activité pour Trieste et les autres ports mari-
times autrichiens deviendra immense lorsque la mer Rouge
sera mise en communication avec la Méditerranée. Le com-
merce, qui pouvait jusqu'à présent paraître limité aux mers
méditerranées, perd immédiatement ce caractère lorsque
s'ouvre la route vers l'Inde et la Chine. Comme l'idée est co-
lossale en elle-même, son exécution aussi doit l'être égale-
ment; cette idée est possible; elle est nécessaire. Non-seule-
ment elle va abréger une route dont la découverte a déjà
fait à son temps époque dans les annales du commerce; mais,
grâce au génie de nos ingénieurs, cette ancienne route peut être
maintenant abandonnée ; la direction du grand commerce
pourra être changée, et elle le sera très-probablement. Nos
navires, en saisissant les produits aux bouches du Nil à Suez,
ou dans les ports de l' I nde, pour les transporter d'Asie en
Europe, auront à fournir la plus grande part de ces marchan-
dises, directement ou indirectement, à l'Europe centrale. Les
ports de l'Adriatique, et principalement Trieste, seront les pre-
miers lieux sur lesquels se répandront les bénédictions du
canal de Suez.
D'autres villes y gagneront également, et même l'Angle-
terre apercevra l'utilité d'une communication par mer plus
facile et plus sûre, bien plus tôt sans doute que ne le pensent
maintenant les rares adversaires du canal de Suez.
Enfin on écrit, à la Presse de Vienne, de Trieste,
16 novembre :
M. de Lesseps se trouve ici depuis avant-hier; il est l'objet
de toutes sortes de prévenances; ainsi hier il y a eu grand
dîner en son honneur chez le gouverneur de Trieste; aujour-
d'hui un autre dîner aura lieu chez M. de Revoltella. On peut
avoir l'espérance bien fondée que M. de Lesseps trouvera lord
Rcdcbffe dans d'autres dispositions pour le canal qu'il n'était
naguère, et tout porte à croire qu'il ne reviendra pas de
Constantinople avant d'avoir o btenu le firman qui sanctionnera
la concession du Vice-roi d'Égypte.
On voit que la réception de Trieste n'a pas été moins
significative que celle de Vienne.
G. WAGENER.
L'OVERLAND BOMBAY TIMES
ET LES FELLAHS D'ÉGYPTE.
, Un négociant d'Alexandrie nous signale un article de
YOverland Bombay Times du 17 septembre, et il nous
envoie en même temps la réponse qu'il a fait parvenir
à ce journal. La lettre de notre correspondant anonyme
nous a paru mériter d'être publiée. L'article du Bombay
Times, tout en étant favorable au canal de Suez, attaque
le gouvernement égyptien, et il le critique en termes fort
vifs du travail trop peu rémunératoire qu'il compte
imposer aux fellahs qui travailleront pour le canal de
Suez. C'est à ces critiques que répond la lettre du négo-
ciant d'Alexandrie, bien placé pour connaitre la vérité,
et fort habile à la défendre.
Nos lecteurs se rappellent que des objections de cet
ordre étaient formulées, il y a peu de temps encore, dans
une lettre d'Alexandrie que publiait le JlornÙlg-Posl.
Ces objections avaient été aussi présentées dans le
meeting de Londres. Elles sont sans aucun fondement,
comme l'a démontré M. de Lesseps en répondant à
M. Fowler. Nous ne savons de quelle source provient
l'article du Bombay Times; mais il est bon d'y répondre
afin de détruire encore une fois des erreurs aussi com-
plètes.
Voici comment les réfute le négociant d'Alexandrie.
A L'ÉDITEUR DU « BOMBAY TmES. »
Monsieur,
Veuillez m'accorder un petit espace dans votre estimable
journal pour rectifier quelques erreurs dans un article de votre
numéro du 17 septembre, écrit par « quelqu'un qui aime
» franc-jeu, et qui fait des vœux pour l'établissement d'un
» canal maritime à travers l'isthme de Suez. »
Je suis convaincu que votre correspondant sera heureux de
voir que les ouvriers qui doivent travailler au canal en fa-
veur duquel il fait des vœux auront beaucoup plus de 20 shcl
lings pour 15.310 demi-yards cubes de déblais.
Il est vrai que les chiffres tirés des « Gates of the East"
sur les terrassements à exécuter se trouvent en effet dans
cette publication ; mais ils sont évidemment le résultat de
quelque erreur de calcul dans la réduction des mètres cubes
en pieds cubes. Il était cependant facile de corriger cette er-
reur à l'aide des chiffres mêmes de la brochure, savoir, la
longueur, la largeur et la profondeur du canal. En effet,
nous trouvons, page 30, que le canal sera long de 90 milles
ou de 158,400 yards. La largeur à la ligne d'eau est donnée
à 330 pieds ou 110 yards. Il n'est pas dit quelle sera la lar-
geur au fond dn canal ; mais il est aisé de suppléer au manque
de ces chiffres, surtout pour une personne qui se qualifie
elle-même Il d'ingéitieur ,. Elle doit être moindre que la lar-
neur du canal à la ligne d'eau ; et en la prenant égale à 210
pieds ou 70 yards, on ne doit pas être bien loin de la vente.
La profondeur au-dessous du niveau de la mer Rouge sera de
20 pieds ; mais comme le terrain de l'isthme est en général
sions ou l'ignorance contre ce projet, sont maintenant impuis-
santes à empêcher sa réalisation. Les gouvernements des pays
les plus influents dans l'Europe méridionale témoignent à
cette entreprise leur pleine adhésion, et toutes les notabilités
intellectuelles de l'Autriche, de l'Allemagne, de la France et
de la Turquie lui sont favorables.
Lorsque M. le baron de Bruck a porté le toast connu de
tout le monde, à l'occasion de l'ouverture du chemin de fer de
Vienne à Trieste, pour le triomphe de cette idée, ses paroles
ont eu un long retentissement; et lorsque tout récemment il
saisissait l'opportunité de la visite de M. de Lesseps à Vienne
pour l'encourager de nouveau à poursuivre l'exécution de son
projet, on peut compter également que les paroles du Ministre
recevront un applaudissement général.
Le percement de l'isthme de Suez est pour l'Autriche une
affaire qui touche à ses plus chers intérêts. Son commerce
maritime se dirige surtout vers le Levant, et les mers de
l'Orient peuvent être un jour appelées à être les domaines de
sa marine commerciale. Tout ce que fournissent les pays
orientaux situés sur la Méditerranée, tout ce que fournissent
l'Egypte et les îles grecques en produits pour l'Europe cen-
trale, et tout ce que celle-ci peut leur renvoyer en produits
manufacturés, objets sortis de ses fabriques, tout cela peut
servir à fréter des navires autrichiens; et plus nous nous ratta-
cherons énergiquement à ce sujet, plus tôt arrivera le temps
où l'on verra notre pavillon se présenter plus fréquemment
dans ces mers, de préférence à tout autre. Nous ne man-
quons pour cela d'aucune des conditions préalables qui sont
nécessaires. L'activité, l'intelligence et la connaissance des
langues principales du Midi nous assurent la possibilité de
ces résultats.
La sphère d'activité pour Trieste et les autres ports mari-
times autrichiens deviendra immense lorsque la mer Rouge
sera mise en communication avec la Méditerranée. Le com-
merce, qui pouvait jusqu'à présent paraître limité aux mers
méditerranées, perd immédiatement ce caractère lorsque
s'ouvre la route vers l'Inde et la Chine. Comme l'idée est co-
lossale en elle-même, son exécution aussi doit l'être égale-
ment; cette idée est possible; elle est nécessaire. Non-seule-
ment elle va abréger une route dont la découverte a déjà
fait à son temps époque dans les annales du commerce; mais,
grâce au génie de nos ingénieurs, cette ancienne route peut être
maintenant abandonnée ; la direction du grand commerce
pourra être changée, et elle le sera très-probablement. Nos
navires, en saisissant les produits aux bouches du Nil à Suez,
ou dans les ports de l' I nde, pour les transporter d'Asie en
Europe, auront à fournir la plus grande part de ces marchan-
dises, directement ou indirectement, à l'Europe centrale. Les
ports de l'Adriatique, et principalement Trieste, seront les pre-
miers lieux sur lesquels se répandront les bénédictions du
canal de Suez.
D'autres villes y gagneront également, et même l'Angle-
terre apercevra l'utilité d'une communication par mer plus
facile et plus sûre, bien plus tôt sans doute que ne le pensent
maintenant les rares adversaires du canal de Suez.
Enfin on écrit, à la Presse de Vienne, de Trieste,
16 novembre :
M. de Lesseps se trouve ici depuis avant-hier; il est l'objet
de toutes sortes de prévenances; ainsi hier il y a eu grand
dîner en son honneur chez le gouverneur de Trieste; aujour-
d'hui un autre dîner aura lieu chez M. de Revoltella. On peut
avoir l'espérance bien fondée que M. de Lesseps trouvera lord
Rcdcbffe dans d'autres dispositions pour le canal qu'il n'était
naguère, et tout porte à croire qu'il ne reviendra pas de
Constantinople avant d'avoir o btenu le firman qui sanctionnera
la concession du Vice-roi d'Égypte.
On voit que la réception de Trieste n'a pas été moins
significative que celle de Vienne.
G. WAGENER.
L'OVERLAND BOMBAY TIMES
ET LES FELLAHS D'ÉGYPTE.
, Un négociant d'Alexandrie nous signale un article de
YOverland Bombay Times du 17 septembre, et il nous
envoie en même temps la réponse qu'il a fait parvenir
à ce journal. La lettre de notre correspondant anonyme
nous a paru mériter d'être publiée. L'article du Bombay
Times, tout en étant favorable au canal de Suez, attaque
le gouvernement égyptien, et il le critique en termes fort
vifs du travail trop peu rémunératoire qu'il compte
imposer aux fellahs qui travailleront pour le canal de
Suez. C'est à ces critiques que répond la lettre du négo-
ciant d'Alexandrie, bien placé pour connaitre la vérité,
et fort habile à la défendre.
Nos lecteurs se rappellent que des objections de cet
ordre étaient formulées, il y a peu de temps encore, dans
une lettre d'Alexandrie que publiait le JlornÙlg-Posl.
Ces objections avaient été aussi présentées dans le
meeting de Londres. Elles sont sans aucun fondement,
comme l'a démontré M. de Lesseps en répondant à
M. Fowler. Nous ne savons de quelle source provient
l'article du Bombay Times; mais il est bon d'y répondre
afin de détruire encore une fois des erreurs aussi com-
plètes.
Voici comment les réfute le négociant d'Alexandrie.
A L'ÉDITEUR DU « BOMBAY TmES. »
Monsieur,
Veuillez m'accorder un petit espace dans votre estimable
journal pour rectifier quelques erreurs dans un article de votre
numéro du 17 septembre, écrit par « quelqu'un qui aime
» franc-jeu, et qui fait des vœux pour l'établissement d'un
» canal maritime à travers l'isthme de Suez. »
Je suis convaincu que votre correspondant sera heureux de
voir que les ouvriers qui doivent travailler au canal en fa-
veur duquel il fait des vœux auront beaucoup plus de 20 shcl
lings pour 15.310 demi-yards cubes de déblais.
Il est vrai que les chiffres tirés des « Gates of the East"
sur les terrassements à exécuter se trouvent en effet dans
cette publication ; mais ils sont évidemment le résultat de
quelque erreur de calcul dans la réduction des mètres cubes
en pieds cubes. Il était cependant facile de corriger cette er-
reur à l'aide des chiffres mêmes de la brochure, savoir, la
longueur, la largeur et la profondeur du canal. En effet,
nous trouvons, page 30, que le canal sera long de 90 milles
ou de 158,400 yards. La largeur à la ligne d'eau est donnée
à 330 pieds ou 110 yards. Il n'est pas dit quelle sera la lar-
geur au fond dn canal ; mais il est aisé de suppléer au manque
de ces chiffres, surtout pour une personne qui se qualifie
elle-même Il d'ingéitieur ,. Elle doit être moindre que la lar-
neur du canal à la ligne d'eau ; et en la prenant égale à 210
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