Presse et revues
20 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1857 25 novembre 1857
Description : 1857/11/25 (A2,N35). 1857/11/25 (A2,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306343
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
41H L'ISTHME DE SUEZ,
chemins de fer. Quelques-uns des invités s'étaient excusés,
entre autres le président du chemin de fer lombard, le baron
d'Andrian, qu'une indisposition empêchait d'assister au ban-
quet, mais qui exprimaient par écrit le vœu qu'il nu réservé à
notre époque déjà si riche d'entreprises extraordinaires, fruits
d'un esprit qui comprend bien les intérêts communs de toutes
les nations et de tous les gouvernements, de réaliser avec suc-
cès la grande idée de la canalisation de l'isthme de Suez, pour
laquelle l'antiquité et le moyen âge avaient vainement épuisé
leurs efforts.
a Au dessert, le baron de Rothschild, comme président du
comité, prit le premier la parole pour porter à M. de Lesseps
un toast auquel celui-ci a répondu en portant la santé de l'Em-
pereur d'Autriche. Le chevalier de Toggenburg s'est prononcé
dans des paroles bien senties pour le succès du grand projet
destiné à avoir une importance incalculable pour l'Autriche.
Alors Son Excellence le baron de Bruck a fait un discours
très-remarquable en commençant par un toast porté au succès
des armes anglaises dans l'Inde. Cette victoire, a-t-il dit, doit
d'autant plus enthousiasmer tous les amis de la civilisation,
que c'est une victoire remportée par la civilisation sur la bar-
barie, par l'humanité sur la férocité des sauvaqes.
-
Il La fète d'aujourd' hui nous offre la meilleure occasion pour
célébrer cette victoire; car, si, lors du commencement des in-
surrections dans l'Inde, l'isthme de Suez avait été percé et que les
navires eussent pu suivre la route directe, combien de victoires
ne se seraient pas décidées plus vite en faveur de l'Angle-
terre ! Que de torrents de sang n'auraient pas été épargnés, et
que d'horreurs de la barbarie la plus sauvage n'aurait-on pu
empêcher! Mais tout cela ne pouvait être exécuté qu'après
un temps assez long, car le percement de l'isthme de Suez est
une œuvre qui ne portera des fruits que dans l'avenir. Les
derniers événements de l'Inde doivent être pour nous un nou-
veau motif qui nous pousse à aider avec zèle et persévérance
à la plus belle œuvre de la civilisation, et la grandeur de la
tâche doit nous faire oublier la difficulté qui s'oppose à l'entre-
prise. »
La Gazette de Trieste ajoute que M. de Lesseps a été
nommé membre honoraire de la Société de géographie, et
qu'il a été reçu par l'Empereur en audience particulière.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
RÉCEPTION DE M. F. DE LESSEPS A TRIESTE.
Après laréception qui a accueilli AI. Ferdinand de Les-
seps à Vienne, on devait s'attendre à ce que celle de Trieste
ne serait pas moins chaleureuse; c'est par Trieste que
l'Autriche est directement intéressée à l'ouverture de
l'isthme de Suez ; et le commerce de cette ville était trop
intelligent et trop sympathique pour ne pas saisir cette
occasion de manifester ses sentiments.
En attendant des détails plus spéciaux, voici ceux que
nous trouvons dans les journaux allemands. Nous com-
mençons par ceux de Trieste naturellement.
Trieste, 16 novembre 1857.
M. Ferdinand de Lesseps, qui se trouve de passage dans
notre ville, a été fêté hier par M. le lieutenant général baron
de Mertens, notre digne gouverneur, qui avait réuni à sa table
les principales autorités et les notabilités commerciales de
Trieste. Voici les toasts qui ont été portés :
M. le baron de Mertens, dans quelques paroles noblement
senties et parfaitement exprimées en français, a félicité son
hôte de ses efforts pour obtenir l'exécution de l'entreprise la
plus grande et la plus féconde de ce siècle. Il a dit qu'il était
heureux d'apporter le témoignage et l'expression des vœux d'un
ancien militaire plus habitué à l'action qu'à la parole.
M. de Lesseps s'est levé, et, après avoir remercié, a rappelé
que dès le début de l'entreprise il avait été encouragé dans
ses efforts par l'accueil sympathique de la ville de Trieste;
que récemment la capitale de l'Autriche venait de faire à son
tour la démonstration la plus importante; et que, pour répondre
aujourd'hui à l'un des plus honorables et des plus distingués
généraux de l'Empire, il était heureux de proposer de nou-
veau, comme il l'avait fait à Vienne, la santé de Sa Majesté
l'Empereur.
Ce toast a été accueilli très-chaleureusement.
M. de Lesseps a ensuite proposé une santé en faveur d'un
autre souverain, l'intime allié de l'Autriche, de qui dépend la
solution définitive de la question du canal des deux mers et qui
a lui-même un grand intérêt à la réussite de l'entreprise,
puisqu'elle rapprochera Constantinople de 4,300 lieues de la
mer des Indes et fortifiera le pouvoir de l'Empire Ottoman
dans les provinces religieuses de l'Arabie.
Au Sultan Abd-ul-Medjid et à la rénovation de son empire
par le commerce, par l'industrie, par les grands travaux de
la civilisation.
M. le consul général de Turquie a remercié M. de Les-
seps, au nom de son souverain, des vœux qu'il venait d'expri-
mer, et a dit, aux applaudissements de la réunion, qu'il était
convaincu que le gouvernement de Sa Hautesse, décidé à pour-
suivre avec résolution le travail de la régénération de l'Empire
par les œuvres de la civilisation, ne manquerait pas de sanc-
tionner et d'appuyer un projet qui lui sera si profitable et
dont l'exécution est désirée par toute l'Europe.
M. Pianelli, comme consul de France, a remercié M. le gé-
né ral baron de Mertens de l'accueil fait par lui à M. de Les-
seps; il s'est associé cordialement aux nobles paroles de l'ho-
norable général, et il l'a prié de recevoir ses remercîments.
M. le chevalier Revoltella a fait l'éloge de l'initiative et de la
constance de l'illustre prince Mohammed-Saïd-Pacha, Vice-
roi d'Egypte, qui aura la gloire éternelle d'avoir fondé et pa-
troné jusqu'à la fin l'entreprise universelle du canal de Suez
par la protection soutenue, confiante, énergique et éclairée
qu'il a accordée à M. de Lesseps.
Enfin, M. le général baron de Mertens s'est levé et a dit
qu'il voulait clore cette réunion en portant un toast à l'auguste
souverain qui est et sera le plus puissant protecteur et le
meilleur appui du canal de Suez : A Sa Majesté l'Empereur
des Français.
Voir: ia traduction d'un article de la Triestel'-Zei-
tung du 16 novembre 1857.
M. de Lesseps se trouve depuis deux jours dans notre ville.
Sa présence nous rappelle le grand projet à la réussite du-
quel il s'est consacré avec tant de persévérance, et qui ne
pourrait que difficilement trouver ailleurs un terrain plus
fécond et mieux préparé qu'à Trieste. Si jamais une idée a
pénétré dans la moelle des peuples de l'Europe centrale, c'est
celle du canal de Suez. Elle se trouve non-seulement accueillie
sur les rivages de l'Adriatique et de toutes les autres ports de
la Méditerranée avec l'enthousiasme que mérite une telle en-
treprise et un projet aussi grand et aussi universellement
bien faisant, mais aussi les pays intérieurs y prennent le plus
vif intérêt. Toutes les oppositions du temps passé, toutes les
objections qui encore aujourd'hui sont suscitées par les pas-
chemins de fer. Quelques-uns des invités s'étaient excusés,
entre autres le président du chemin de fer lombard, le baron
d'Andrian, qu'une indisposition empêchait d'assister au ban-
quet, mais qui exprimaient par écrit le vœu qu'il nu réservé à
notre époque déjà si riche d'entreprises extraordinaires, fruits
d'un esprit qui comprend bien les intérêts communs de toutes
les nations et de tous les gouvernements, de réaliser avec suc-
cès la grande idée de la canalisation de l'isthme de Suez, pour
laquelle l'antiquité et le moyen âge avaient vainement épuisé
leurs efforts.
a Au dessert, le baron de Rothschild, comme président du
comité, prit le premier la parole pour porter à M. de Lesseps
un toast auquel celui-ci a répondu en portant la santé de l'Em-
pereur d'Autriche. Le chevalier de Toggenburg s'est prononcé
dans des paroles bien senties pour le succès du grand projet
destiné à avoir une importance incalculable pour l'Autriche.
Alors Son Excellence le baron de Bruck a fait un discours
très-remarquable en commençant par un toast porté au succès
des armes anglaises dans l'Inde. Cette victoire, a-t-il dit, doit
d'autant plus enthousiasmer tous les amis de la civilisation,
que c'est une victoire remportée par la civilisation sur la bar-
barie, par l'humanité sur la férocité des sauvaqes.
-
Il La fète d'aujourd' hui nous offre la meilleure occasion pour
célébrer cette victoire; car, si, lors du commencement des in-
surrections dans l'Inde, l'isthme de Suez avait été percé et que les
navires eussent pu suivre la route directe, combien de victoires
ne se seraient pas décidées plus vite en faveur de l'Angle-
terre ! Que de torrents de sang n'auraient pas été épargnés, et
que d'horreurs de la barbarie la plus sauvage n'aurait-on pu
empêcher! Mais tout cela ne pouvait être exécuté qu'après
un temps assez long, car le percement de l'isthme de Suez est
une œuvre qui ne portera des fruits que dans l'avenir. Les
derniers événements de l'Inde doivent être pour nous un nou-
veau motif qui nous pousse à aider avec zèle et persévérance
à la plus belle œuvre de la civilisation, et la grandeur de la
tâche doit nous faire oublier la difficulté qui s'oppose à l'entre-
prise. »
La Gazette de Trieste ajoute que M. de Lesseps a été
nommé membre honoraire de la Société de géographie, et
qu'il a été reçu par l'Empereur en audience particulière.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
RÉCEPTION DE M. F. DE LESSEPS A TRIESTE.
Après laréception qui a accueilli AI. Ferdinand de Les-
seps à Vienne, on devait s'attendre à ce que celle de Trieste
ne serait pas moins chaleureuse; c'est par Trieste que
l'Autriche est directement intéressée à l'ouverture de
l'isthme de Suez ; et le commerce de cette ville était trop
intelligent et trop sympathique pour ne pas saisir cette
occasion de manifester ses sentiments.
En attendant des détails plus spéciaux, voici ceux que
nous trouvons dans les journaux allemands. Nous com-
mençons par ceux de Trieste naturellement.
Trieste, 16 novembre 1857.
M. Ferdinand de Lesseps, qui se trouve de passage dans
notre ville, a été fêté hier par M. le lieutenant général baron
de Mertens, notre digne gouverneur, qui avait réuni à sa table
les principales autorités et les notabilités commerciales de
Trieste. Voici les toasts qui ont été portés :
M. le baron de Mertens, dans quelques paroles noblement
senties et parfaitement exprimées en français, a félicité son
hôte de ses efforts pour obtenir l'exécution de l'entreprise la
plus grande et la plus féconde de ce siècle. Il a dit qu'il était
heureux d'apporter le témoignage et l'expression des vœux d'un
ancien militaire plus habitué à l'action qu'à la parole.
M. de Lesseps s'est levé, et, après avoir remercié, a rappelé
que dès le début de l'entreprise il avait été encouragé dans
ses efforts par l'accueil sympathique de la ville de Trieste;
que récemment la capitale de l'Autriche venait de faire à son
tour la démonstration la plus importante; et que, pour répondre
aujourd'hui à l'un des plus honorables et des plus distingués
généraux de l'Empire, il était heureux de proposer de nou-
veau, comme il l'avait fait à Vienne, la santé de Sa Majesté
l'Empereur.
Ce toast a été accueilli très-chaleureusement.
M. de Lesseps a ensuite proposé une santé en faveur d'un
autre souverain, l'intime allié de l'Autriche, de qui dépend la
solution définitive de la question du canal des deux mers et qui
a lui-même un grand intérêt à la réussite de l'entreprise,
puisqu'elle rapprochera Constantinople de 4,300 lieues de la
mer des Indes et fortifiera le pouvoir de l'Empire Ottoman
dans les provinces religieuses de l'Arabie.
Au Sultan Abd-ul-Medjid et à la rénovation de son empire
par le commerce, par l'industrie, par les grands travaux de
la civilisation.
M. le consul général de Turquie a remercié M. de Les-
seps, au nom de son souverain, des vœux qu'il venait d'expri-
mer, et a dit, aux applaudissements de la réunion, qu'il était
convaincu que le gouvernement de Sa Hautesse, décidé à pour-
suivre avec résolution le travail de la régénération de l'Empire
par les œuvres de la civilisation, ne manquerait pas de sanc-
tionner et d'appuyer un projet qui lui sera si profitable et
dont l'exécution est désirée par toute l'Europe.
M. Pianelli, comme consul de France, a remercié M. le gé-
né ral baron de Mertens de l'accueil fait par lui à M. de Les-
seps; il s'est associé cordialement aux nobles paroles de l'ho-
norable général, et il l'a prié de recevoir ses remercîments.
M. le chevalier Revoltella a fait l'éloge de l'initiative et de la
constance de l'illustre prince Mohammed-Saïd-Pacha, Vice-
roi d'Egypte, qui aura la gloire éternelle d'avoir fondé et pa-
troné jusqu'à la fin l'entreprise universelle du canal de Suez
par la protection soutenue, confiante, énergique et éclairée
qu'il a accordée à M. de Lesseps.
Enfin, M. le général baron de Mertens s'est levé et a dit
qu'il voulait clore cette réunion en portant un toast à l'auguste
souverain qui est et sera le plus puissant protecteur et le
meilleur appui du canal de Suez : A Sa Majesté l'Empereur
des Français.
Voir: ia traduction d'un article de la Triestel'-Zei-
tung du 16 novembre 1857.
M. de Lesseps se trouve depuis deux jours dans notre ville.
Sa présence nous rappelle le grand projet à la réussite du-
quel il s'est consacré avec tant de persévérance, et qui ne
pourrait que difficilement trouver ailleurs un terrain plus
fécond et mieux préparé qu'à Trieste. Si jamais une idée a
pénétré dans la moelle des peuples de l'Europe centrale, c'est
celle du canal de Suez. Elle se trouve non-seulement accueillie
sur les rivages de l'Adriatique et de toutes les autres ports de
la Méditerranée avec l'enthousiasme que mérite une telle en-
treprise et un projet aussi grand et aussi universellement
bien faisant, mais aussi les pays intérieurs y prennent le plus
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