Presse et revues
20 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1857 25 novembre 1857
Description : 1857/11/25 (A2,N35). 1857/11/25 (A2,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306343
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
490 L'ISTHME DE SUEZ,
personnages combien on a voulu rendre cette démonstra-
tion éclatante et significative.
En même temps la Société impériale et royale de géo-
graphie, une des corporations savantes les plus impor-
tantes de l'Empire, a profité du passage de M. de Lesseps
à Vienne pour lui remettre le diplôme de membre hono-
raire qu'elle lui avait accordé dans la séance du 13 oc-
tobre dernier.
Ce diplôme était accompagné d'une lettre des plus
flatteuses, et ce titre honorifique doit être d'autant
plus précieux pour M. de Lesseps que la Société ne le
prodigue pas, et qu'il est très-peu de circonstances où
elle croie devoir le concéder.
Le 11, le banquet projeté a eu lieu à 6 heures du soir
dans la grande salle de l'hôtel de Munsch, où un excel-
lent orchestre dirigé par Strauss en personne exécutait
des symphonies délicieuses pendant tout le repas.
M. Ferd. de Lesseps était placé au centre de la table, qui
formait un long fer-à-cheval. Il avait à sa droite M. le Mi-
nistre de l'instruction publique et des cultes, le président
de l'Académie des sciences, M. le baron de Bruck, Ministre
des finances; etc., etc. ; à sa gauche M. le baron de Tog-
genburg, Ministre du commerce et des travaux publics,
M. le baron de Krauss, président de la Cour suprême
de justice, M. le prince de Salm, le comte de Wimpffen,
le baron de Hess, le baron Keller, le baron. Emminger,
gouverneur de la basse Autriche, M. le lieutenant gé-
néral de Cordou, M. le comte d'Appony, le comte Zichi,
M. le baron Eskelès, etc., etc.
Vous verrez dans la liste des invités que toutes les
parties de l'administration, armée, sciences, Conseil au-
lique, Conseil de l'Empire, justice, travaux publics, y
étaient représentées. Le commerce, la banque, l'industrie
y avaient également leurs représentants les plus autori-
sés; et l'on aura vu rarement pour une circonstance
analogue une réunion plus complète et mieux choisie.
Le premier toast a été porté par M. le baron de Roth-
schild en l'honneur de M. de Lesseps. Ce discours très-
chaleureux a été prononcé en français; il était fort élé-
gant, ce qui ne nuit à rien; et il a témoigné une entière
confiance dans le succès prochain de l'entreprise si
loyalement et si habilement conduite.
M. de Lesseps a répondu par un toast à Sa Majesté
Royale et Impériale l'Empereur d'Autriche.
Après M. de Lesseps, M. le comte Szeceny, président
du chemin de fer lombardo-vénitien, a porté la santé du
Sultan et de Son Altesse le Vice-roi d'Egypte. Il a fait
ressortir en excellents termes tous les avantages qui res-
sortiront pour l'Empire Ottoman de l'ouverture de
l'isthme de Suez ; et il a loué très-dignement Mohammed-
Saïd de son initiative et de sa persévérance énergique,
en même temps que de sa louable déférence envers son
suzerain.
M. le comte de Bréda a porté un toast à tous les sou-
verains qui protègent ce magnifique projet. Son discours
/f.â'ïtÏ'{., très-vif enthousiasme et une conviction pro- 4
ijévià# des Admirables résultats qu'on est en droit d'at-
A
A la,4juitèdtle M. le comte de Bréda, M. le Ministre du
commerce et des travaux publics, baron de Toggenburg,
a insisté sur l'intérêt spécial que porte l'Autriche à cette
idée féconde qui doit réunir la mer Rouge à la Méditer-
ranée. Ce point de vue était bien en effet celui où devait
se placer le Ministre; et if est certain que quand les mers
de l'Asie seront plus accessibles, grâce à la communica-
tion nouvelle, la prospérité de Venise et de Trieste
prendra des développements inespérés.
Un sixième toast de M. de Lesseps à M. le chevalier
Negrelli Moldelbe n'a pas été moins bien accueilli que
les précédents. On sait que M. de Negrelli est membre de
la Commission internationale; et M. le chevalier de Tog-
genburg ayant rappelé les efforts faits depuis plus de dix
ans par l'Autriche pour réaliser le projet du canal de
Suez, M. de Lesseps a pu dire avec autant de justice que
d'à-propos que le nom de M. de Negrelli devait être cité
en première ligne, parce que sa coopération habile et dé-
vouée résume non-seulement les études anciennes, mais
aussi les travaux actuels, qui ont établi d'une manière
évidente et pratique la facilité d'exécution de l'entre-
prise, dont le succès a été par là rendu infaillible.
Enfin M. le baron de Bruck, au milieu d'applaudisse-
ments unanimes, a porté un dernier toast au succès des
armes anglaises dans les Indes. Car les intérêts de la ci-
vilisation et ceux du monde entier, a-t-il dit, y sont en-
gagés; et la répression de la rébellion garantira la
prompte réussite du percement de l'isthme de Suez.
Cette manifestation a évidemment une très-grande
portée, et tout le monde espère qu'elle ne restera pas
sans influence sur les décisions ultérieures. Je ne veux
pas faire ici de politique; mais il est facile de comprendre
que la situation particulière de l'Autriche lui donne plus
qu'à toute autre puissance de grandes facilités pour in-
tervenir dans la question de Suez, placée comme elle
l'est en face de l'Angleterre et de la Porte. Puissamment
intéressée elle-même au succès de ce grand projet, elle
peut faire entendre un langage conciliateur, modéré et
ferme tout ensemble. Elle peut adoucir certaines suscep-
tibilités, que d'autres ne pourraient aborder qu'avec la
plus grande réserve. Mais je ne veux pas m'étendre sur
ce sujet, qui pourrait me mener peut-être un peu trop
loin.
M. Ferdinand de Lesseps a eu une audience de l'Em-
pereur ; et je crois aussi qu'il a eu une entrevue avec sir
Hamilton Seymour, l'ambassadeur d'Angleterre pi'ès
notre cour. Il doit repartir dans deux ou trois jours
pour Trieste, et de là s'embarquer pour Constantinople.
Liste de messieurs les invités présents au diner en l'honneur
de M. Ferdinand de Lesseps, président de la Société poul-
le percement de l'isthme de Suez.
S. E. M. le baron de Bruck, ministre des finances.
S. E. M. le chevalier de Toggenburg, Ministre du commerce.
S. E. le comte de Thun, ministre des cultes.
S. E. le prince de Salm, membre du Conseil de l'Empire.
S. E. le comte de n'impffen, feldzeugmeister.
M. le baron Keller, aide de camp de Sa Majesté.
M. le baron de Hess, feldzeugmeister.
M. le lieutenant général de Langenau.
personnages combien on a voulu rendre cette démonstra-
tion éclatante et significative.
En même temps la Société impériale et royale de géo-
graphie, une des corporations savantes les plus impor-
tantes de l'Empire, a profité du passage de M. de Lesseps
à Vienne pour lui remettre le diplôme de membre hono-
raire qu'elle lui avait accordé dans la séance du 13 oc-
tobre dernier.
Ce diplôme était accompagné d'une lettre des plus
flatteuses, et ce titre honorifique doit être d'autant
plus précieux pour M. de Lesseps que la Société ne le
prodigue pas, et qu'il est très-peu de circonstances où
elle croie devoir le concéder.
Le 11, le banquet projeté a eu lieu à 6 heures du soir
dans la grande salle de l'hôtel de Munsch, où un excel-
lent orchestre dirigé par Strauss en personne exécutait
des symphonies délicieuses pendant tout le repas.
M. Ferd. de Lesseps était placé au centre de la table, qui
formait un long fer-à-cheval. Il avait à sa droite M. le Mi-
nistre de l'instruction publique et des cultes, le président
de l'Académie des sciences, M. le baron de Bruck, Ministre
des finances; etc., etc. ; à sa gauche M. le baron de Tog-
genburg, Ministre du commerce et des travaux publics,
M. le baron de Krauss, président de la Cour suprême
de justice, M. le prince de Salm, le comte de Wimpffen,
le baron de Hess, le baron Keller, le baron. Emminger,
gouverneur de la basse Autriche, M. le lieutenant gé-
néral de Cordou, M. le comte d'Appony, le comte Zichi,
M. le baron Eskelès, etc., etc.
Vous verrez dans la liste des invités que toutes les
parties de l'administration, armée, sciences, Conseil au-
lique, Conseil de l'Empire, justice, travaux publics, y
étaient représentées. Le commerce, la banque, l'industrie
y avaient également leurs représentants les plus autori-
sés; et l'on aura vu rarement pour une circonstance
analogue une réunion plus complète et mieux choisie.
Le premier toast a été porté par M. le baron de Roth-
schild en l'honneur de M. de Lesseps. Ce discours très-
chaleureux a été prononcé en français; il était fort élé-
gant, ce qui ne nuit à rien; et il a témoigné une entière
confiance dans le succès prochain de l'entreprise si
loyalement et si habilement conduite.
M. de Lesseps a répondu par un toast à Sa Majesté
Royale et Impériale l'Empereur d'Autriche.
Après M. de Lesseps, M. le comte Szeceny, président
du chemin de fer lombardo-vénitien, a porté la santé du
Sultan et de Son Altesse le Vice-roi d'Egypte. Il a fait
ressortir en excellents termes tous les avantages qui res-
sortiront pour l'Empire Ottoman de l'ouverture de
l'isthme de Suez ; et il a loué très-dignement Mohammed-
Saïd de son initiative et de sa persévérance énergique,
en même temps que de sa louable déférence envers son
suzerain.
M. le comte de Bréda a porté un toast à tous les sou-
verains qui protègent ce magnifique projet. Son discours
/f.â'ïtÏ'{., très-vif enthousiasme et une conviction pro- 4
ijévià# des Admirables résultats qu'on est en droit d'at-
A
A la,4juitèdtle M. le comte de Bréda, M. le Ministre du
commerce et des travaux publics, baron de Toggenburg,
a insisté sur l'intérêt spécial que porte l'Autriche à cette
idée féconde qui doit réunir la mer Rouge à la Méditer-
ranée. Ce point de vue était bien en effet celui où devait
se placer le Ministre; et if est certain que quand les mers
de l'Asie seront plus accessibles, grâce à la communica-
tion nouvelle, la prospérité de Venise et de Trieste
prendra des développements inespérés.
Un sixième toast de M. de Lesseps à M. le chevalier
Negrelli Moldelbe n'a pas été moins bien accueilli que
les précédents. On sait que M. de Negrelli est membre de
la Commission internationale; et M. le chevalier de Tog-
genburg ayant rappelé les efforts faits depuis plus de dix
ans par l'Autriche pour réaliser le projet du canal de
Suez, M. de Lesseps a pu dire avec autant de justice que
d'à-propos que le nom de M. de Negrelli devait être cité
en première ligne, parce que sa coopération habile et dé-
vouée résume non-seulement les études anciennes, mais
aussi les travaux actuels, qui ont établi d'une manière
évidente et pratique la facilité d'exécution de l'entre-
prise, dont le succès a été par là rendu infaillible.
Enfin M. le baron de Bruck, au milieu d'applaudisse-
ments unanimes, a porté un dernier toast au succès des
armes anglaises dans les Indes. Car les intérêts de la ci-
vilisation et ceux du monde entier, a-t-il dit, y sont en-
gagés; et la répression de la rébellion garantira la
prompte réussite du percement de l'isthme de Suez.
Cette manifestation a évidemment une très-grande
portée, et tout le monde espère qu'elle ne restera pas
sans influence sur les décisions ultérieures. Je ne veux
pas faire ici de politique; mais il est facile de comprendre
que la situation particulière de l'Autriche lui donne plus
qu'à toute autre puissance de grandes facilités pour in-
tervenir dans la question de Suez, placée comme elle
l'est en face de l'Angleterre et de la Porte. Puissamment
intéressée elle-même au succès de ce grand projet, elle
peut faire entendre un langage conciliateur, modéré et
ferme tout ensemble. Elle peut adoucir certaines suscep-
tibilités, que d'autres ne pourraient aborder qu'avec la
plus grande réserve. Mais je ne veux pas m'étendre sur
ce sujet, qui pourrait me mener peut-être un peu trop
loin.
M. Ferdinand de Lesseps a eu une audience de l'Em-
pereur ; et je crois aussi qu'il a eu une entrevue avec sir
Hamilton Seymour, l'ambassadeur d'Angleterre pi'ès
notre cour. Il doit repartir dans deux ou trois jours
pour Trieste, et de là s'embarquer pour Constantinople.
Liste de messieurs les invités présents au diner en l'honneur
de M. Ferdinand de Lesseps, président de la Société poul-
le percement de l'isthme de Suez.
S. E. M. le baron de Bruck, ministre des finances.
S. E. M. le chevalier de Toggenburg, Ministre du commerce.
S. E. le comte de Thun, ministre des cultes.
S. E. le prince de Salm, membre du Conseil de l'Empire.
S. E. le comte de n'impffen, feldzeugmeister.
M. le baron Keller, aide de camp de Sa Majesté.
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