Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1857 10 novembre 1857
Description : 1857/11/10 (A2,N34). 1857/11/10 (A2,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530633p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 471
vant, par lequel se termine la défense du gouvernement
égyptien contre les attaques du Morning-Post :
« Toutefois, en finissant, nous avons encore une observa-
tion à présenter à notre confrère. Il veut bien reconnaître la
déférence et la loyauté avec laquelle le Vice-roi d'Égypte a
contribué à dépêcher jusqu'à Suez les renforts pour les Indes
débarqués à Alexandrie. Cette confession fait suite à toute
cette série-de misérables diffamations accumulées contre ce
prince dans la correspondance que nous venons d'analyser.
Ainsi voilà donc la gratitude du gouvernement anglais, au
moment même où il rencontre, pour prix de ses mauvais
procédés, l'obligeance, les égards, l'assistance! Il y répond, et
il remercie par ces procédés nouveaux; il reste implacable
aux services rendus; il les reçoit comme des dettes dont il est
impossible de s'affranchir, et à l'amitié du faible il répond par
l'hostilité de sa force. Nous croyons fermement que cette po-
litique est dangereuse, et si lord Palmerston s'est conduit
dans les. Indes par le système qu'il applique si libéralement
en Egypte, nous ne sommes pas étonnés qu'il ait été réveillé
soudainement par le coup de foudre qui est venu l'ébranler
sur les bancs de la Trésorerie.
» Nous avons encore une réponse à faire au Globe ; le dé-
faut d'espace nous oblige à la renvoyer à notre prochain nu-
méro. » P. B-s DARNIS,
Les journaux des départements ne se sont pas moins
émus que les journaux de Paris, et nous en citerions
encore d'autres extraits, si l'espace nous le permettait,
ERNEST DESPLACES.
LA QUARTERLY REVIEIV
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Quarterly Review du mois d'octobre 1857 publie
sur les communications avec l'Inde un long article dont
il est bon de faire connaître à nos lecteurs les passages
principaux. La Revue admet, comme tout le monde
le fait aujourd'hui, l'urgence d'une communication
plus rapide avec les Indes orientales, seul moyen
d'exercer le contrôle indispensable sur l'administration
de ces vastes possessions et de prévenir de nouvelles ca-
tastrophes. Il y a trois routes principales qui mènent aux
Indes : par l'Égypte, par la Syrie et la vallée de l'Eu-
phrate, et enfin la route par la Perse et l'Asie centrale
ou le Béloudchistan. Pour le moment, il ne peut être
question que des deux premières ; aussi ce n'est que
d'elles que parle la Quarterly Review.
Quant à la première route, deux choses essentielles
manquent encore, suivant l'article que nous résumons,
avant de pouvoir entreprendre la construction du canal :
le consentement du Sultan et les capitaux. Ce serait afin
de pouvoir obtenir plus facilement ces deux choses in-
dispensables que M. de Lesseps s'est rendu en Angle-
terre, pour s'assurer l'appui et la sympathie des com-
merçants anglais, et pour engager le public anglais à
souscrire le capital nécessaire, qui probablement ne
pourrait être réuni ailleurs.
Tous ceux qui ont lu les publications des journaux
surle voyage de M. de Lesseps savent que cette dernière
assertion est parfaitement erronée. Dans tous les mee-
tings, M. de Lesseps a expressément déclaré qu'il ne ve-
nait pas solliciter les capitaux anglais, et même que
l'entreprise pourrait très-bien se passer de leur secours,
tant les offres avaient été nombreuses dans les autres,
pays. Le rédacteur de la revue anglaise en vient ensuite
à parler des objections de lord Palmerston; et ici, nous
sommes tout à fait d'accord avec lui. Après avoir rap-
pelé les deux principales objections du ministre anglais,
savoir la possibilité d'une séparation de la Turquie et
de l'Egypte, et la facilité donnée aux autres puissances
pour des expéditions hostiles contre les Indes, l'auteur
continue comme il suit :
v Nous ne pouvons concevoir deux arguments moins accep-
tables pour des hommes loyaux et impartiaux, moins con-
formes à l'esprit de l'époque, ou, avoués si franchement,
mieux faits pour déprécier ce pays, pour le mettre en conflit
avec d'autres Etats, et pour confirmer ces idées répandues
partout, quoique non fondées, nous l'avions du moins es-
péré, de la politique égoïste et jalouse de l'Angleterre.
» Nous avouons que nous ne pouvons pas bien comprendre
la première objection du noble lord. Comment le canal
pourrait-il compromettre les liens politiques qui unissent la
Turquie et sa dépendance? Lord Palmerston craint-i l que
l'immense accroissement de commerce , de richesse, de
prospérité et de civilisation qui, suivant les auteurs du projet,
doit en résulter pour l'Egypte, puisse amener cette éven-
tualité ? Nous avons toujours plaidé une politique tendant à
augmenter la force et à maintenir l'intégrité de l'Empire Turc.
C'est, croyons-nous, la politique la plus conforme non-seule-
ment aux vrais intérêts de l'Angleterre, mais à ceux de
l'Europe, tant que la division politique du continent existe
comme aujourd'hui. Mais nous ne pouvons admettre qu'une
semblable politique puisse vouloir empêcher ou retarder le
progrès et le bien-être de toutes les différentes provinces et
races enfermées dans les domaines du Sultan. La mauvaise
administration qui dans un temps a prédominé en Turquie,
transformant en déserts les plus beaux pays du monde, et
réduisant des millions d'hommes à la misère, ne doit plus
peser sur ces malheureux sujets; et c'est une condition de
l'intégrité de cet empire que toutes ses parties sortent au plus
tôt de cet état de décadence; plus vite un pareil état de
choses cessera, mieux cela vaudra. Nous croyons que c'est
uniquement par l'établissement d'un système de gouvernement
juste et progressif, par le développement de ses immenses
ressources, et par la fusion successive de cet empire avec le
reste de l'Europe, que l'Empire Turc peut être maintenu et
mériter le secours des nations civilisées. Nous accueillerions
donc aveo satisfaction tout projet qui améliorerait ou élèverait
l'Egypte ou n'importe quelle autre partie des dominations du
Sultan. L'espérance d'un tel résultat serait à notre avis un des
arguments les plus puissants en faveur du canal de Suez.
v Quant à ces entreprises lointaines contre nos possessions
des Indes, que lord Palmerston n'a pas voulu indiquer plus
distinctement parce qu'elles seront évidentes pour quiconque
prête quelque attention au sujet, nous sommes parfaitement
d'accord avec l'observation suivante contenue dans un article
remarquable sur te canal de Suez, dans un des derniers nu-
méros d'une publication contemporaine. (Edinburgh Review,
janvier 1856. )
» En ce qui concerne ces raisons politiques, nous ne pou-
-
» vons imaginer une politique plus absurdement illihérale que
» celle qui chercherait à fermer une des plus grandes routes du
t commerce, par suite de quelque théorie imaginaire d'in-
» fluences rivales; et nous-répudions' entièrement tout senti-
vant, par lequel se termine la défense du gouvernement
égyptien contre les attaques du Morning-Post :
« Toutefois, en finissant, nous avons encore une observa-
tion à présenter à notre confrère. Il veut bien reconnaître la
déférence et la loyauté avec laquelle le Vice-roi d'Égypte a
contribué à dépêcher jusqu'à Suez les renforts pour les Indes
débarqués à Alexandrie. Cette confession fait suite à toute
cette série-de misérables diffamations accumulées contre ce
prince dans la correspondance que nous venons d'analyser.
Ainsi voilà donc la gratitude du gouvernement anglais, au
moment même où il rencontre, pour prix de ses mauvais
procédés, l'obligeance, les égards, l'assistance! Il y répond, et
il remercie par ces procédés nouveaux; il reste implacable
aux services rendus; il les reçoit comme des dettes dont il est
impossible de s'affranchir, et à l'amitié du faible il répond par
l'hostilité de sa force. Nous croyons fermement que cette po-
litique est dangereuse, et si lord Palmerston s'est conduit
dans les. Indes par le système qu'il applique si libéralement
en Egypte, nous ne sommes pas étonnés qu'il ait été réveillé
soudainement par le coup de foudre qui est venu l'ébranler
sur les bancs de la Trésorerie.
» Nous avons encore une réponse à faire au Globe ; le dé-
faut d'espace nous oblige à la renvoyer à notre prochain nu-
méro. » P. B-s DARNIS,
Les journaux des départements ne se sont pas moins
émus que les journaux de Paris, et nous en citerions
encore d'autres extraits, si l'espace nous le permettait,
ERNEST DESPLACES.
LA QUARTERLY REVIEIV
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Quarterly Review du mois d'octobre 1857 publie
sur les communications avec l'Inde un long article dont
il est bon de faire connaître à nos lecteurs les passages
principaux. La Revue admet, comme tout le monde
le fait aujourd'hui, l'urgence d'une communication
plus rapide avec les Indes orientales, seul moyen
d'exercer le contrôle indispensable sur l'administration
de ces vastes possessions et de prévenir de nouvelles ca-
tastrophes. Il y a trois routes principales qui mènent aux
Indes : par l'Égypte, par la Syrie et la vallée de l'Eu-
phrate, et enfin la route par la Perse et l'Asie centrale
ou le Béloudchistan. Pour le moment, il ne peut être
question que des deux premières ; aussi ce n'est que
d'elles que parle la Quarterly Review.
Quant à la première route, deux choses essentielles
manquent encore, suivant l'article que nous résumons,
avant de pouvoir entreprendre la construction du canal :
le consentement du Sultan et les capitaux. Ce serait afin
de pouvoir obtenir plus facilement ces deux choses in-
dispensables que M. de Lesseps s'est rendu en Angle-
terre, pour s'assurer l'appui et la sympathie des com-
merçants anglais, et pour engager le public anglais à
souscrire le capital nécessaire, qui probablement ne
pourrait être réuni ailleurs.
Tous ceux qui ont lu les publications des journaux
surle voyage de M. de Lesseps savent que cette dernière
assertion est parfaitement erronée. Dans tous les mee-
tings, M. de Lesseps a expressément déclaré qu'il ne ve-
nait pas solliciter les capitaux anglais, et même que
l'entreprise pourrait très-bien se passer de leur secours,
tant les offres avaient été nombreuses dans les autres,
pays. Le rédacteur de la revue anglaise en vient ensuite
à parler des objections de lord Palmerston; et ici, nous
sommes tout à fait d'accord avec lui. Après avoir rap-
pelé les deux principales objections du ministre anglais,
savoir la possibilité d'une séparation de la Turquie et
de l'Egypte, et la facilité donnée aux autres puissances
pour des expéditions hostiles contre les Indes, l'auteur
continue comme il suit :
v Nous ne pouvons concevoir deux arguments moins accep-
tables pour des hommes loyaux et impartiaux, moins con-
formes à l'esprit de l'époque, ou, avoués si franchement,
mieux faits pour déprécier ce pays, pour le mettre en conflit
avec d'autres Etats, et pour confirmer ces idées répandues
partout, quoique non fondées, nous l'avions du moins es-
péré, de la politique égoïste et jalouse de l'Angleterre.
» Nous avouons que nous ne pouvons pas bien comprendre
la première objection du noble lord. Comment le canal
pourrait-il compromettre les liens politiques qui unissent la
Turquie et sa dépendance? Lord Palmerston craint-i l que
l'immense accroissement de commerce , de richesse, de
prospérité et de civilisation qui, suivant les auteurs du projet,
doit en résulter pour l'Egypte, puisse amener cette éven-
tualité ? Nous avons toujours plaidé une politique tendant à
augmenter la force et à maintenir l'intégrité de l'Empire Turc.
C'est, croyons-nous, la politique la plus conforme non-seule-
ment aux vrais intérêts de l'Angleterre, mais à ceux de
l'Europe, tant que la division politique du continent existe
comme aujourd'hui. Mais nous ne pouvons admettre qu'une
semblable politique puisse vouloir empêcher ou retarder le
progrès et le bien-être de toutes les différentes provinces et
races enfermées dans les domaines du Sultan. La mauvaise
administration qui dans un temps a prédominé en Turquie,
transformant en déserts les plus beaux pays du monde, et
réduisant des millions d'hommes à la misère, ne doit plus
peser sur ces malheureux sujets; et c'est une condition de
l'intégrité de cet empire que toutes ses parties sortent au plus
tôt de cet état de décadence; plus vite un pareil état de
choses cessera, mieux cela vaudra. Nous croyons que c'est
uniquement par l'établissement d'un système de gouvernement
juste et progressif, par le développement de ses immenses
ressources, et par la fusion successive de cet empire avec le
reste de l'Europe, que l'Empire Turc peut être maintenu et
mériter le secours des nations civilisées. Nous accueillerions
donc aveo satisfaction tout projet qui améliorerait ou élèverait
l'Egypte ou n'importe quelle autre partie des dominations du
Sultan. L'espérance d'un tel résultat serait à notre avis un des
arguments les plus puissants en faveur du canal de Suez.
v Quant à ces entreprises lointaines contre nos possessions
des Indes, que lord Palmerston n'a pas voulu indiquer plus
distinctement parce qu'elles seront évidentes pour quiconque
prête quelque attention au sujet, nous sommes parfaitement
d'accord avec l'observation suivante contenue dans un article
remarquable sur te canal de Suez, dans un des derniers nu-
méros d'une publication contemporaine. (Edinburgh Review,
janvier 1856. )
» En ce qui concerne ces raisons politiques, nous ne pou-
-
» vons imaginer une politique plus absurdement illihérale que
» celle qui chercherait à fermer une des plus grandes routes du
t commerce, par suite de quelque théorie imaginaire d'in-
» fluences rivales; et nous-répudions' entièrement tout senti-
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