Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1857 25 octobre 1857
Description : 1857/10/25 (A2,N33). 1857/10/25 (A2,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306328
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 44*1
on demande avec instance le percement de l'isthme. L'avenir
des Indes est à ce prix ; et, connaissant la faveur que ce grand
projet a rencontrée, non-seulement en Angleterre, mais aussi
en France, on ne doute pas que l'opposition de lord Palmerston
ne finisse par céder à la pression de l'opinion publique et aux
nécessités du temps.
Nous avons déjà cité plusieurs fois des journaux de
l'Inde se prononçant en faveur de l'ouverture de l'isthme
de Suez. Ils l'avaient fait surtout en vue de l'intérêt per-
manent du commerce. Aujourd'hui que les événements
militaires font sentir encore bien plus vivement le be-
soin d'une communication rapide, nous ne sommes pas
étonnés que les réclamations se renouvellent; et pour
notre part, nous ne voyons pas trop ce que le Premier
Ministre pourrait y répondre.
ERNEST DESPLACES,
LE JOURNAL DES ÉCONOMISTES
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Journal des Economistes, dans son numéro du 15 oc-
tobre 1857, rend compte des derniers documents publiés par
M. F erd. de Lesseps; et il analyse le volume sur les meetings
anglais, la réponse de la Commission internationale au dis-
cours de M. Stephenson et les observations hydrographiques
de M. le capitaine Philigret sur la rade de Suez.
A cette occasion le Journal des Economistes, ou plutôt
M. Jonveaux, l'auteur de cet article remarquable, a cru devoir
donner des détails sur l'opposition qui a été faite depuis trois
ans au canal de Suez par le cabinet anglais. En laissant de
côté le passé, l'auteur s'attache particulièrement à faire con-
naître tout ce qui a été si vainement tenté contre notre entre-
prise depuis le commencement de cette année.
Il passe d'abord en revue les travaux et les enquêtes dont
cette grande question du canal de Suez a été l'objet, et il
montre que la science, les intérêts commerciaux, la presse,
les peuples et les gouvernements se sont trouvés d'accord d'une
manière vraiment merveilleuse. L'auteur signale ensuite la ré-
sistance que lord Palmerston , lord Clarendon et lord Stratt-
fort de Redcliffe ont opposée à eux seuls au projet qu'ils sont
parvenus à tenir en échec. Il raconte la mission secrète du
Tartarus dans la baie de Péluse, la résurrection de la route
par la vallée de l'Euphrate au moyen d'un chemin de fer,
les interpellations dans le Parlement anglais par MM. Berkeley,
Griffith, Estcourt, le discours de M. Gladstone, le télégraphe
électrique par la mer Rouge, 'tour à tour adopté, combattu
et patroné de nouveau par le Cabinet, etc., etc.
M. Jonveaux discute, à la suite de cette histoire assez pi-
quante, l'intérêt véritable de l'Angleterre dans l'ouverture de
l'isthme de Suez; et il n'a pas de peine à montrer que la
Grande-Bretagne n'a à craindre ni la concurrence, ni une ri-
valité hostile, et qu'elle aurait tout à gagner, si elle pouvait
dans l'état actuel des choses transporter ses troupes en six se-
maines au Bengale, au lieu de les envoyer par le cap de
Bonne-Espérance en leur faisant faire trois fois autant de
chemin.
L'auteur termine ces considérations aussi graves qu'exactes
en exprimant l'espoir que cette résistance injustifiable n'em-
pêchera pas l'Europe de passer outre.
Nous avons tenu à donner une analyse un peu étendue de
l'article de M. Jonveaux, parce que tous les renseignements
qu'il contient nous ont paru aussi vrais que curieux. Cet ar-
ticle pourra montrer à tous ceux qui le liront les obstacles
contre lesquels M. Ferd. de Lesseps a dû lutter et lutte encore
avec la persévérance qu'on lui connaît.
G. UAGENER.
LES CHINOIS EN AUSTRALIE ET EN CALIFORIE.
Nous résumons un article intéressant du Constitutionnel
du 9 octobre 1857 sur la position des émigrés chinois en
Australie et en Californie.
On sait que depuis plusieurs années une émigration nom-
breuse de Chinois s'est dirigée sur les terrains aurifères de
l'Australie et de la Californie. Ce rapprochement des popula-
tions les plus civilisées de l'Orient et de l'Occident rencontre
aujourd'hui des obstacles de la part des gouvernements de
l'Australie et de la Californie, qui tous les deux ont pris des
mesures pour mettre un terme à cette affluence d'émigrés
chinois. A San-Francisco, ils sont obligés de payer une taxe
considérable; et à Victoria, en Australie, les navires ne peu-
vent avoir à bord qu'un Chinois par dix tonneaux de jauge.
L'auteur de l'article que nous résumons, M. P. Dubois, notre
honorable collaborateur, trouve étrange qu'au moment où la
civilisation européenne s'apprête à forcer les portes de la
Chine, elle s'applique d'un autre côté à repousser les Chinois
des territoires où elle règne; il se demande quels sont le
motif et le but de cette prohibition. Il n'est pas improbable
que les bonnes qualités mêmes des Chinois leur attirent cette
inimitié des populations au milieu desquelles ils vivent. Les
Chinois sont industrieux, patients, ingénieux, sobres, et
réussissent également dans le commerce et dans la cul-
ture ; il est vrai qu'ils restent complétement isolés quant
aux mœurs et aux sentiments des pays étrangers qu'ils ha-
bitent. Ils exploitent, ils n'aiment pas, la contrée qui leur
donne l'hospitalité. Ils poussent quelquefois l'amour du gain
jusqu'au vol, l'habileté commerciale jusqu'à l'astuce et à la
mauvaise foi. Ainsi donc on voit qu'ils ont beaucoup de
ressemblance avec les juifs du moyen âge, non-seulement
par leurs qualités mais aussi par leur sort; car ils sont
aussi méprisés, jalousés, détestés qu'eux, à cause de leur
fortune. On ne peut que plaindre un pareil état de choses,
qui ne sert qu'à retarder encore ce rapprochement tant
désiré et si urgent des deux mondes de l'Occident et de
l'Orient. Ces réflexions paraitront encore plus motivées quand
on se rappellera les scènes de violence dont le dernier pa-
quebot de l'Australie nous a apporté le récit.
En Australie, les mineurs américains ont envahi le camp
des Chinois en maltraitant les habitants et en détruisant les
tentes. Dans les mers de la Chine, les gouvernements de l'Eu-
rope sont obligés de prendre des mesures énergiques contre
les pirates européens qui font le plus grand tort à la marine
de la Chine.
G. WAGENER-
L'OR DE L'AUSTRALIE.
Nous empruntons au Daily-News du 6 octobre quelques
renseignements assez curieux sur l'importation des métaux
précieux en Angleterre. Malheureusement il est impossible
d'obtenir des données certaines sur les immenses quantités
que l'Angleterre tire annuellement du continent européen, et
le tableau ci-dessous ne contient que les sommes importées
des autres pays, soit en espèces, soit en lingots :
on demande avec instance le percement de l'isthme. L'avenir
des Indes est à ce prix ; et, connaissant la faveur que ce grand
projet a rencontrée, non-seulement en Angleterre, mais aussi
en France, on ne doute pas que l'opposition de lord Palmerston
ne finisse par céder à la pression de l'opinion publique et aux
nécessités du temps.
Nous avons déjà cité plusieurs fois des journaux de
l'Inde se prononçant en faveur de l'ouverture de l'isthme
de Suez. Ils l'avaient fait surtout en vue de l'intérêt per-
manent du commerce. Aujourd'hui que les événements
militaires font sentir encore bien plus vivement le be-
soin d'une communication rapide, nous ne sommes pas
étonnés que les réclamations se renouvellent; et pour
notre part, nous ne voyons pas trop ce que le Premier
Ministre pourrait y répondre.
ERNEST DESPLACES,
LE JOURNAL DES ÉCONOMISTES
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Journal des Economistes, dans son numéro du 15 oc-
tobre 1857, rend compte des derniers documents publiés par
M. F erd. de Lesseps; et il analyse le volume sur les meetings
anglais, la réponse de la Commission internationale au dis-
cours de M. Stephenson et les observations hydrographiques
de M. le capitaine Philigret sur la rade de Suez.
A cette occasion le Journal des Economistes, ou plutôt
M. Jonveaux, l'auteur de cet article remarquable, a cru devoir
donner des détails sur l'opposition qui a été faite depuis trois
ans au canal de Suez par le cabinet anglais. En laissant de
côté le passé, l'auteur s'attache particulièrement à faire con-
naître tout ce qui a été si vainement tenté contre notre entre-
prise depuis le commencement de cette année.
Il passe d'abord en revue les travaux et les enquêtes dont
cette grande question du canal de Suez a été l'objet, et il
montre que la science, les intérêts commerciaux, la presse,
les peuples et les gouvernements se sont trouvés d'accord d'une
manière vraiment merveilleuse. L'auteur signale ensuite la ré-
sistance que lord Palmerston , lord Clarendon et lord Stratt-
fort de Redcliffe ont opposée à eux seuls au projet qu'ils sont
parvenus à tenir en échec. Il raconte la mission secrète du
Tartarus dans la baie de Péluse, la résurrection de la route
par la vallée de l'Euphrate au moyen d'un chemin de fer,
les interpellations dans le Parlement anglais par MM. Berkeley,
Griffith, Estcourt, le discours de M. Gladstone, le télégraphe
électrique par la mer Rouge, 'tour à tour adopté, combattu
et patroné de nouveau par le Cabinet, etc., etc.
M. Jonveaux discute, à la suite de cette histoire assez pi-
quante, l'intérêt véritable de l'Angleterre dans l'ouverture de
l'isthme de Suez; et il n'a pas de peine à montrer que la
Grande-Bretagne n'a à craindre ni la concurrence, ni une ri-
valité hostile, et qu'elle aurait tout à gagner, si elle pouvait
dans l'état actuel des choses transporter ses troupes en six se-
maines au Bengale, au lieu de les envoyer par le cap de
Bonne-Espérance en leur faisant faire trois fois autant de
chemin.
L'auteur termine ces considérations aussi graves qu'exactes
en exprimant l'espoir que cette résistance injustifiable n'em-
pêchera pas l'Europe de passer outre.
Nous avons tenu à donner une analyse un peu étendue de
l'article de M. Jonveaux, parce que tous les renseignements
qu'il contient nous ont paru aussi vrais que curieux. Cet ar-
ticle pourra montrer à tous ceux qui le liront les obstacles
contre lesquels M. Ferd. de Lesseps a dû lutter et lutte encore
avec la persévérance qu'on lui connaît.
G. UAGENER.
LES CHINOIS EN AUSTRALIE ET EN CALIFORIE.
Nous résumons un article intéressant du Constitutionnel
du 9 octobre 1857 sur la position des émigrés chinois en
Australie et en Californie.
On sait que depuis plusieurs années une émigration nom-
breuse de Chinois s'est dirigée sur les terrains aurifères de
l'Australie et de la Californie. Ce rapprochement des popula-
tions les plus civilisées de l'Orient et de l'Occident rencontre
aujourd'hui des obstacles de la part des gouvernements de
l'Australie et de la Californie, qui tous les deux ont pris des
mesures pour mettre un terme à cette affluence d'émigrés
chinois. A San-Francisco, ils sont obligés de payer une taxe
considérable; et à Victoria, en Australie, les navires ne peu-
vent avoir à bord qu'un Chinois par dix tonneaux de jauge.
L'auteur de l'article que nous résumons, M. P. Dubois, notre
honorable collaborateur, trouve étrange qu'au moment où la
civilisation européenne s'apprête à forcer les portes de la
Chine, elle s'applique d'un autre côté à repousser les Chinois
des territoires où elle règne; il se demande quels sont le
motif et le but de cette prohibition. Il n'est pas improbable
que les bonnes qualités mêmes des Chinois leur attirent cette
inimitié des populations au milieu desquelles ils vivent. Les
Chinois sont industrieux, patients, ingénieux, sobres, et
réussissent également dans le commerce et dans la cul-
ture ; il est vrai qu'ils restent complétement isolés quant
aux mœurs et aux sentiments des pays étrangers qu'ils ha-
bitent. Ils exploitent, ils n'aiment pas, la contrée qui leur
donne l'hospitalité. Ils poussent quelquefois l'amour du gain
jusqu'au vol, l'habileté commerciale jusqu'à l'astuce et à la
mauvaise foi. Ainsi donc on voit qu'ils ont beaucoup de
ressemblance avec les juifs du moyen âge, non-seulement
par leurs qualités mais aussi par leur sort; car ils sont
aussi méprisés, jalousés, détestés qu'eux, à cause de leur
fortune. On ne peut que plaindre un pareil état de choses,
qui ne sert qu'à retarder encore ce rapprochement tant
désiré et si urgent des deux mondes de l'Occident et de
l'Orient. Ces réflexions paraitront encore plus motivées quand
on se rappellera les scènes de violence dont le dernier pa-
quebot de l'Australie nous a apporté le récit.
En Australie, les mineurs américains ont envahi le camp
des Chinois en maltraitant les habitants et en détruisant les
tentes. Dans les mers de la Chine, les gouvernements de l'Eu-
rope sont obligés de prendre des mesures énergiques contre
les pirates européens qui font le plus grand tort à la marine
de la Chine.
G. WAGENER-
L'OR DE L'AUSTRALIE.
Nous empruntons au Daily-News du 6 octobre quelques
renseignements assez curieux sur l'importation des métaux
précieux en Angleterre. Malheureusement il est impossible
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que l'Angleterre tire annuellement du continent européen, et
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