Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1857 25 octobre 1857
Description : 1857/10/25 (A2,N33). 1857/10/25 (A2,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306328
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
446 L'ISTHME DE SUEZ,
5° Considérations générales sur le projet,
6° Projet de la Commission internationale ( traduc-
tion ) avec les annexes ;
7° Intérêts de l'Espagne à la construction du canal
maritime de Suez ;
8° Préparatifs 1° des nations étrangères, 2° de l'Es-
pagne.
Tel est l'ensemble de ce vaste et très-remarquable
travail, qui ne tient pas moins de 650 pages grand.in-8°.
M. Montesino a donné des détails aussi étendus que nou-
veaux sur les colonies espagnoles dans la mer des Indes
et sur les avantages que l'Espagne retirera de l'ouver-
ture de l'isthme de Suez. Nous comptons revenir sur ce
sujet si intéressant; mais nous n'avons pas voulu tarder
davantage à annoncer ce volume et à remercier l'au-
teur des peines qu'il a bien voulu prendre.
ERNEST DESPLACES.
LE JOUR DE JEUNE ET D'HUMILIATION
A Ï/OÇCASION DES ÉVÉNEMENTS DES INDES.
On sait que la reine Victoria, comme chef de la re-
ligion anglicane, avait ordonné pour le 7 octobre der-
nier un jour de jeûne et d'humiliation dans tout le
Royaume-Uni. Cette ordonnance a été exécutée avec
toutes les formalités ordinaires.
Voici comment les journaux anglais rendent compte
de cet acte de contrition nationale :
« C'est aujourd'hui jour férié dans l'acception la plus ri-
goureuse du mot. La Bourse, la Cité, tous les établissements
publics sont fermés à cause du grand jeûne public. » (Globe.)
« Aujourd'hui le service divin ordonné par la reine a été
solennellement célébré dans la cathédrale de Saint-Paul, à ,
WestminsterrAbbey, et dans toutes les principales églises.
Partout affluait une foule pieusement recueillie." (Idem.)
On lit dans l'Express du 7 octobre :
te Jamais jour d'humiliation générale ordonné par le gou-
vernement n'a été observé aussi rigoureusement qu'aujour-
d'hui. Les établissements publics et les lieux où se traitent
les affaires ont été clos; l'aspect des rues avait plus de solen-
nité même qu'un dimanche.
« Dans tous les temples, il y avait foule, là surtout où prê-
chaient les orateurs les plus populaires. Des milliers de per-
sonnes se sont rendues au Palais de cristal pour entendre
M. Spurgeon. On croit que les souscriptions qui seront versées
aujourd'hui pour les victimes des Indes s'élèveront à un chiffre
énorme. a
Le Times du 8 octobre publie à cette occasion l'ar"
ticle suivant, où la sincérité des aveux le dispute à la
gravité des réflexions :
« Ce fut certes pour la Grande-Bretagne un grand, un
honorable exploit que d'avoir conquis l'Inde et de l'avoir
gardée si longtemps à l'aide ugme des meilleurs soldats tirés
de ce pays subjugué; d'avoir ajouté presque chaque année
quelque nouveau fleuron 4 cette couroqne, et d'avoir trouvé,
non une diminution de ressources, mais un accroissement de
puissance dans cette colonie de 200 millions d'âmes.
- * Mais à l'improviste cette juste fierté, ces magnifiques sou-
taiirs, cet avenir briMant reçoivent le coup le plus rude. Près
de 100,000 hommes tournent leurs armes contre nous. Cette
révolte a eu lieu avec une spontanéité, un ensemble des plus
mortifiants pour nous. Elle est signalée par les cruautés les
plus impitoyables.
Il Eh bien ! plus les mutins sont coupables, plus leur
odieuse conduite rejaillit sur nous-mêmes, et plus sont
grandes les fautes politiques que nous avons dû commettre.
Que penser de tout cela ? qu'espérer? que faire? Jusqu'à quel
point la responsabilité des événements retombe-t-elle sur
nous? Telles sont les questions qui s'offrent à l'esprit.
> Nous voyons aujourd'hui clairement ce dont nous nous
sommes toujours doutés, à savoir que nous n'avons pas réussi
à gagner la confiance, l'estime et l'affection du cipaye, ainsi
que de la portion considérable de la population qui se trouve en
rapport avec l'armée. Nous n'avons pas conquis le respect que
la supériorité de race devait nous faire obtenir.
» Une autre supériorité, celle de notre instruction et de nos
connaissances, nous a été comptée pour rien. Les services que
nous rendions à l'Inde n'ont pas été compris. La rectitude de
notre domination , l'intégrité de notre système judiciaire n'ont
pas été appréciées. La bienfaisance, la pureté de notre reli-
gion, ne se sont pas manifestées d'une manière assez vive,
assez claire dans la pratique, pour forcer l'admiration et l'a-
mour de ces misérables païens, dupes des plus ridicules in-
ventions et de la plus abjecte idolâtrie.
» Nous n'avons pas converti ce peuple, qui a-été témoin
de l'existence de tous les jours de nos gentlemen et de pçs
ladies, je ne dis pas à l'adoption de notre religion, mais au
respect qu'elle eût dû lui inspirer.
» Après tant de temps, le christianisme, alors même que
le prosélytisme lui était interdit, eût dû briller d'un assez vif
éclat pour mettre à l'ombre, pour chasser honteusement les
grossières stupidités du musulman et de l'Indou.
JJ Mais s'il y a eu des fautes commises, si cette epouvQc-
table explosion prouve que nous n'avons - pas rempli d'une
manière suffisante nos obligations morales et religieuses, il
ne s'ensuit pas que les serviteurs de la Compagnie des Indes
orientales soient seuls à blâmer; au contraire, nous dou-
tons qu'il y ait une classe de personnes qui représente plus
exactement que la colonie anglo-indienne, dans les diverses
branches des services civils et militaires, le ton dominant de
la société anglaise , notre niveau moral, notre manière d'agir
avec nos subordonnés. Quelles que soient donc les erreurs de
cette colonie anglo-indienne, ces erreurs sont celles de l'An-
gleterre elle-même; nous n'avons qu'à jeter un coup d'oeil sur
cc qui se passe chez nous, autour de nous, ici même, à Lon-
dres, pour sentir jusqu'à quel point l'Angleterre donne un
démenti à ses hautes prétentions. Quel abîme entre le riche
et le pauvre, entre le maître et le valet ! Combien peu l'un
connaît l'autre ! Quelles antipathies concentrées! quel exclu-
sivisme méprisant d'un côté, quelle ignorance envieuse de
l'autre , séparent entièrement des hommes que leurs occupa-
tions et les nécessités de l'existence rattachent néanmoias les
uns aux autres!
» Ce n'est pas tant le gouvernement de l'Inde qui est res-
ponsable des calamités actuelles que la colonie tout entière,
et cette colonie représente, nous le répétons, la partie la plus
énergique, la plus anglaise de notre pays.
» Nous avons donc Le droit de regarder cette catastrophe ,
si terrible et si humiliante tout à la fois , comme un avertis-
sement qui nous appelle à mieux accomplir nos devoirs so-
ciaux et politiques. »
Il paraît que le sentiment exprimé par le Times- est
général en Angleterre ; et cette disposition du peuple
anglais exercera certainement une grande influence sur
5° Considérations générales sur le projet,
6° Projet de la Commission internationale ( traduc-
tion ) avec les annexes ;
7° Intérêts de l'Espagne à la construction du canal
maritime de Suez ;
8° Préparatifs 1° des nations étrangères, 2° de l'Es-
pagne.
Tel est l'ensemble de ce vaste et très-remarquable
travail, qui ne tient pas moins de 650 pages grand.in-8°.
M. Montesino a donné des détails aussi étendus que nou-
veaux sur les colonies espagnoles dans la mer des Indes
et sur les avantages que l'Espagne retirera de l'ouver-
ture de l'isthme de Suez. Nous comptons revenir sur ce
sujet si intéressant; mais nous n'avons pas voulu tarder
davantage à annoncer ce volume et à remercier l'au-
teur des peines qu'il a bien voulu prendre.
ERNEST DESPLACES.
LE JOUR DE JEUNE ET D'HUMILIATION
A Ï/OÇCASION DES ÉVÉNEMENTS DES INDES.
On sait que la reine Victoria, comme chef de la re-
ligion anglicane, avait ordonné pour le 7 octobre der-
nier un jour de jeûne et d'humiliation dans tout le
Royaume-Uni. Cette ordonnance a été exécutée avec
toutes les formalités ordinaires.
Voici comment les journaux anglais rendent compte
de cet acte de contrition nationale :
« C'est aujourd'hui jour férié dans l'acception la plus ri-
goureuse du mot. La Bourse, la Cité, tous les établissements
publics sont fermés à cause du grand jeûne public. » (Globe.)
« Aujourd'hui le service divin ordonné par la reine a été
solennellement célébré dans la cathédrale de Saint-Paul, à ,
WestminsterrAbbey, et dans toutes les principales églises.
Partout affluait une foule pieusement recueillie." (Idem.)
On lit dans l'Express du 7 octobre :
te Jamais jour d'humiliation générale ordonné par le gou-
vernement n'a été observé aussi rigoureusement qu'aujour-
d'hui. Les établissements publics et les lieux où se traitent
les affaires ont été clos; l'aspect des rues avait plus de solen-
nité même qu'un dimanche.
« Dans tous les temples, il y avait foule, là surtout où prê-
chaient les orateurs les plus populaires. Des milliers de per-
sonnes se sont rendues au Palais de cristal pour entendre
M. Spurgeon. On croit que les souscriptions qui seront versées
aujourd'hui pour les victimes des Indes s'élèveront à un chiffre
énorme. a
Le Times du 8 octobre publie à cette occasion l'ar"
ticle suivant, où la sincérité des aveux le dispute à la
gravité des réflexions :
« Ce fut certes pour la Grande-Bretagne un grand, un
honorable exploit que d'avoir conquis l'Inde et de l'avoir
gardée si longtemps à l'aide ugme des meilleurs soldats tirés
de ce pays subjugué; d'avoir ajouté presque chaque année
quelque nouveau fleuron 4 cette couroqne, et d'avoir trouvé,
non une diminution de ressources, mais un accroissement de
puissance dans cette colonie de 200 millions d'âmes.
- * Mais à l'improviste cette juste fierté, ces magnifiques sou-
taiirs, cet avenir briMant reçoivent le coup le plus rude. Près
de 100,000 hommes tournent leurs armes contre nous. Cette
révolte a eu lieu avec une spontanéité, un ensemble des plus
mortifiants pour nous. Elle est signalée par les cruautés les
plus impitoyables.
Il Eh bien ! plus les mutins sont coupables, plus leur
odieuse conduite rejaillit sur nous-mêmes, et plus sont
grandes les fautes politiques que nous avons dû commettre.
Que penser de tout cela ? qu'espérer? que faire? Jusqu'à quel
point la responsabilité des événements retombe-t-elle sur
nous? Telles sont les questions qui s'offrent à l'esprit.
> Nous voyons aujourd'hui clairement ce dont nous nous
sommes toujours doutés, à savoir que nous n'avons pas réussi
à gagner la confiance, l'estime et l'affection du cipaye, ainsi
que de la portion considérable de la population qui se trouve en
rapport avec l'armée. Nous n'avons pas conquis le respect que
la supériorité de race devait nous faire obtenir.
» Une autre supériorité, celle de notre instruction et de nos
connaissances, nous a été comptée pour rien. Les services que
nous rendions à l'Inde n'ont pas été compris. La rectitude de
notre domination , l'intégrité de notre système judiciaire n'ont
pas été appréciées. La bienfaisance, la pureté de notre reli-
gion, ne se sont pas manifestées d'une manière assez vive,
assez claire dans la pratique, pour forcer l'admiration et l'a-
mour de ces misérables païens, dupes des plus ridicules in-
ventions et de la plus abjecte idolâtrie.
» Nous n'avons pas converti ce peuple, qui a-été témoin
de l'existence de tous les jours de nos gentlemen et de pçs
ladies, je ne dis pas à l'adoption de notre religion, mais au
respect qu'elle eût dû lui inspirer.
» Après tant de temps, le christianisme, alors même que
le prosélytisme lui était interdit, eût dû briller d'un assez vif
éclat pour mettre à l'ombre, pour chasser honteusement les
grossières stupidités du musulman et de l'Indou.
JJ Mais s'il y a eu des fautes commises, si cette epouvQc-
table explosion prouve que nous n'avons - pas rempli d'une
manière suffisante nos obligations morales et religieuses, il
ne s'ensuit pas que les serviteurs de la Compagnie des Indes
orientales soient seuls à blâmer; au contraire, nous dou-
tons qu'il y ait une classe de personnes qui représente plus
exactement que la colonie anglo-indienne, dans les diverses
branches des services civils et militaires, le ton dominant de
la société anglaise , notre niveau moral, notre manière d'agir
avec nos subordonnés. Quelles que soient donc les erreurs de
cette colonie anglo-indienne, ces erreurs sont celles de l'An-
gleterre elle-même; nous n'avons qu'à jeter un coup d'oeil sur
cc qui se passe chez nous, autour de nous, ici même, à Lon-
dres, pour sentir jusqu'à quel point l'Angleterre donne un
démenti à ses hautes prétentions. Quel abîme entre le riche
et le pauvre, entre le maître et le valet ! Combien peu l'un
connaît l'autre ! Quelles antipathies concentrées! quel exclu-
sivisme méprisant d'un côté, quelle ignorance envieuse de
l'autre , séparent entièrement des hommes que leurs occupa-
tions et les nécessités de l'existence rattachent néanmoias les
uns aux autres!
» Ce n'est pas tant le gouvernement de l'Inde qui est res-
ponsable des calamités actuelles que la colonie tout entière,
et cette colonie représente, nous le répétons, la partie la plus
énergique, la plus anglaise de notre pays.
» Nous avons donc Le droit de regarder cette catastrophe ,
si terrible et si humiliante tout à la fois , comme un avertis-
sement qui nous appelle à mieux accomplir nos devoirs so-
ciaux et politiques. »
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