Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1857 25 octobre 1857
Description : 1857/10/25 (A2,N33). 1857/10/25 (A2,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306328
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
452 L'ISTHME DE SUEZ,
breuse des personnages de distinction de la ville. A l'embar-
cadère, une adresse fut présentée par les directeurs de la
Compagnie à Son Excellence le gouverneur, qui y répondit en
quelques mots; toute la société monta dans les wagons et par-
courut toute la ligne du nouveau chemin de fer; à son retour,
un déjeuner gigantesque fut servi dans une salle bien décorée,
où plusieurs discours furent prononcés par le gouverneur et
le secrétaire de la Compagnie.
— Le ministère anglais a fait publier officiellement dans la
Gazette de Londres du 13 octobre l'annonce du blocus effectif
de Canton par l'amiral sir Michaël Seymour. Ce blocus, ainsi
que nous l'avons déjà dit, date du 8 août dernier.
— Un journal de la Nouvelle-Zélande, le Wellington Spec-
tator, annonce qu'à l'avenir une partie de ses colonnes sera im-
primée dans l'idiôme des indigènes , notamment des Maori. Il se
propose de traiter des questions d'un intérêt général et pro-
pres à augmenter chez les indigènes le désir des avantages de
la civilisation, d'enregistrer des notices sur les naissances,
les décès ou les mariages chez les Maori, et de donner les
prix courants des marchés.
— Voici quelques détails exacts sur le commerce de Liverpool.
Les tableaux de commerce publiés par la douane donnent le
nombre et le tonnage des navires entrés à Liverpool venant
de ports étrangers et des naviressortis à destination de l'étranger,
dans la semaine finissant le 3 octobre 1857 et la semaine
correspondante de 1856. Il en résulte que dans cette semaine
127 navires jaugeant 08,172 tonnes sont entrés, contre
89 navires jaugeant 58,311 tonnes en 1856; le nombre des
sorties a été de 90 navires de 44,504 tonnes contre 95 na-
vires et 56,578 tonneaux en 1856. Le chiffre total des navires
entrés dans cette année jusqu'au 3 octobre s'élève à 3,451,
jaugeant ensemble 1,849,511 tonneaux contre 3,308 navires
de 1,890,644 tonneaux entrés dans la période correspon-
dante de 1856; le nombre des sorties a été de 3,940, jaugeant
1,991,981 tonneaux, contre 3,734 navires et 2,011,614 ton-
neaux sortis dans la même période de 1856.
— Nous avons reçu des journaux du Cap jusqu'à la date du
15 août. Le Cape Town Mail de cette date contient la note
suivante qui a de l'intérêt.
Le tableau des revenus de la colonie pour l'année qui finit
le 30 juin 1857, présente une augmentation de 91,319 liv. st.
sur les revenus d'une égale période finissant le 30 juin 1856.
La presque-totalité de cet accroissement est due aux douanes,
dont les revenus ont augmenté de 90,252 liv. Le total des
revenus pour l'année qui finit le 30 juin 1857 s'est élevé à
370,990 liv., et celui des dépenses à 320,320 liv. En 1837,
les revenus s'élevaient à 107,037 liv., en 1847, à 222,013 liv.,
et en 1857, à 376,990 liv. Les revenus provenant principale-
ment des droits de douane, de mutation et de vente, ce ta-
bleau donne une idée des grands progrès de la colonie rela-
tivement à sa population, à sa richesse et au bien-être de ses
habitants. La valeur de la colonie s'est ainsi doublée dans
les vingt dernières années. Mais depuis dix ans, le progrès a
été plus rapide ; et si les autorités actuelles agissent avec éner-
gie et sagesse, l'accroissement dans les dix prochaines années
sera encore plus grande. Le développement de la colonie dans
les vingt dernières années a été généralement attribué à l'in-
troduction des moutons à laine fine, qui continue toujours et
sur une plus grande échelle qu'autrefois. Mais l'immigration,
les chemins de fer et les nouvelles routes produiront un chan-
gement non moins considérable dans la valeur totale de la
colonie.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de l'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 5 octobre 1857.
Le Nil est entré depuis quelques jours dans sa période de
décroissance; sa plus grande élévation a été, cette année-ci,
de 21 pieds 12. C'est une crue suffisante pour permettre
d'espérer des récoltes moyennes; quant aux produits actuels ,
ils arrivent en assez grande abondance sur le marché, et une
baisse assez sensible s'y est prononcée.
Je vous ai parlé dans mes dernières lettres de la grande
activité avec laquelle on poussait les travaux du chemin de
fer du Caire à Suez. Depuis le lfr octobre, la voie est ou-
verte à la circulation jusqu'au n° 12. De ce point, les voya-
geurs n'ont plus que quelques heures de route à faire par les
moyens de transport usités jusqu'ici; cela permettra aux voya-
geurs et aux malles de l'Australie et des Indes de franchir la
distance de Suez à Alexandrie en 30 heures environ. Le Vice-
roi a veillé avec un grand soin à ce que les travaux de ce
chemin de fer fussent poussés avec une extrême activité; et on
a pu constater sa sollicitude à cet égard par les nombreuses
inspections qu'il a faites sur la ligne. Dans ce moment, Son
Altesse, après une nouvelle visite faite sur les lieux jusqu'au
n" 12, et après s'être assurée par elle-même de la perfection
de la route, qui, en effet, ne laisse rien à désirer, a poussé
jusqu'à Suez, où elle a l'intention de s'éclairer sur les avan-
tages qui devront résulter de l'établissement de la cale de ha-
lage projetée pour les réparations des navires naviguant dans
la mer Rouge, et dont je vous ai entretenu dans une de mes
précédentes lettres.
Le bruit a couru ces jours-ci, que des pirates s'étaient
montrés sur quelques points de la mer Rouge et dans le golfe
Ptrsique. Si ce fait se vérifie, il sera une nouvelle preuve de
l'utilité pour le commerce de la Compagnie de navigation à
vapeur (la Medjidié), qui commencera dans quelques mois son
service dans ces parages si peu surveillés jusqu'ici et qui y
exercera une police dont le commerce retirera les fruits. Je
vous ai annoncé la détermination que la Compagnie en ques-
tion a prise de concentrer toute son activité sur l'exploitation
de la mer Rouge et d'y envoyer les quatre premiers steamers
qu'elle possède, afin d'y commencer un service qni promet de
bons résultats.
Avant son départ pour Suez, Son Altesse a reçu avec grande
distinction les ambassadeurs que le roi de Siam a envoyés en
Egypte pour complimenter Son Altesse. Cette ambassade a été
traitée et hébergée aux frais du Vice-roi, avec la libéralité et
la grandeur que l'Egypte déploie dans toutes les occasions.
On a annoncé que chaque bateau de la Compagnie Pénin-
sulaire Orientale et de la Compagnie Australienne amènera
en Egypte 200 soldats anglais, inscrits comme passagers de
2e classe. Ces mili'aires traverseront l'Egypte, sans armes
et par groupes isolés, pour se rendre à Suez, et pour s'em-
barquer dans ce dernier port sur des paquebots qui les con-
duiront aux Indes.
C'est là un fait qu'il est bon de constater. Il prouve que
malgré toutes les déclarations contraires faites par lord Pal-
merston dans la Chambre des Communes, le noble Lord a
fini par se convaincre que la ligne la plus courte est la meil-
leure à adopter pour se rendre d'un point à un autre.
C'est une confession, pénible peut-être, que le noble Lord est
forcé de faire en faveur des avantages du canal projeté à tra-
vers l'isthme de Suez. C'est un premier aveu qui lui est ar-
raché par la force des choses; et il faut en conclure que la lu-
mière a commencé à se faire devant des yeux si prévenus jus-
breuse des personnages de distinction de la ville. A l'embar-
cadère, une adresse fut présentée par les directeurs de la
Compagnie à Son Excellence le gouverneur, qui y répondit en
quelques mots; toute la société monta dans les wagons et par-
courut toute la ligne du nouveau chemin de fer; à son retour,
un déjeuner gigantesque fut servi dans une salle bien décorée,
où plusieurs discours furent prononcés par le gouverneur et
le secrétaire de la Compagnie.
— Le ministère anglais a fait publier officiellement dans la
Gazette de Londres du 13 octobre l'annonce du blocus effectif
de Canton par l'amiral sir Michaël Seymour. Ce blocus, ainsi
que nous l'avons déjà dit, date du 8 août dernier.
— Un journal de la Nouvelle-Zélande, le Wellington Spec-
tator, annonce qu'à l'avenir une partie de ses colonnes sera im-
primée dans l'idiôme des indigènes , notamment des Maori. Il se
propose de traiter des questions d'un intérêt général et pro-
pres à augmenter chez les indigènes le désir des avantages de
la civilisation, d'enregistrer des notices sur les naissances,
les décès ou les mariages chez les Maori, et de donner les
prix courants des marchés.
— Voici quelques détails exacts sur le commerce de Liverpool.
Les tableaux de commerce publiés par la douane donnent le
nombre et le tonnage des navires entrés à Liverpool venant
de ports étrangers et des naviressortis à destination de l'étranger,
dans la semaine finissant le 3 octobre 1857 et la semaine
correspondante de 1856. Il en résulte que dans cette semaine
127 navires jaugeant 08,172 tonnes sont entrés, contre
89 navires jaugeant 58,311 tonnes en 1856; le nombre des
sorties a été de 90 navires de 44,504 tonnes contre 95 na-
vires et 56,578 tonneaux en 1856. Le chiffre total des navires
entrés dans cette année jusqu'au 3 octobre s'élève à 3,451,
jaugeant ensemble 1,849,511 tonneaux contre 3,308 navires
de 1,890,644 tonneaux entrés dans la période correspon-
dante de 1856; le nombre des sorties a été de 3,940, jaugeant
1,991,981 tonneaux, contre 3,734 navires et 2,011,614 ton-
neaux sortis dans la même période de 1856.
— Nous avons reçu des journaux du Cap jusqu'à la date du
15 août. Le Cape Town Mail de cette date contient la note
suivante qui a de l'intérêt.
Le tableau des revenus de la colonie pour l'année qui finit
le 30 juin 1857, présente une augmentation de 91,319 liv. st.
sur les revenus d'une égale période finissant le 30 juin 1856.
La presque-totalité de cet accroissement est due aux douanes,
dont les revenus ont augmenté de 90,252 liv. Le total des
revenus pour l'année qui finit le 30 juin 1857 s'est élevé à
370,990 liv., et celui des dépenses à 320,320 liv. En 1837,
les revenus s'élevaient à 107,037 liv., en 1847, à 222,013 liv.,
et en 1857, à 376,990 liv. Les revenus provenant principale-
ment des droits de douane, de mutation et de vente, ce ta-
bleau donne une idée des grands progrès de la colonie rela-
tivement à sa population, à sa richesse et au bien-être de ses
habitants. La valeur de la colonie s'est ainsi doublée dans
les vingt dernières années. Mais depuis dix ans, le progrès a
été plus rapide ; et si les autorités actuelles agissent avec éner-
gie et sagesse, l'accroissement dans les dix prochaines années
sera encore plus grande. Le développement de la colonie dans
les vingt dernières années a été généralement attribué à l'in-
troduction des moutons à laine fine, qui continue toujours et
sur une plus grande échelle qu'autrefois. Mais l'immigration,
les chemins de fer et les nouvelles routes produiront un chan-
gement non moins considérable dans la valeur totale de la
colonie.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de l'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 5 octobre 1857.
Le Nil est entré depuis quelques jours dans sa période de
décroissance; sa plus grande élévation a été, cette année-ci,
de 21 pieds 12. C'est une crue suffisante pour permettre
d'espérer des récoltes moyennes; quant aux produits actuels ,
ils arrivent en assez grande abondance sur le marché, et une
baisse assez sensible s'y est prononcée.
Je vous ai parlé dans mes dernières lettres de la grande
activité avec laquelle on poussait les travaux du chemin de
fer du Caire à Suez. Depuis le lfr octobre, la voie est ou-
verte à la circulation jusqu'au n° 12. De ce point, les voya-
geurs n'ont plus que quelques heures de route à faire par les
moyens de transport usités jusqu'ici; cela permettra aux voya-
geurs et aux malles de l'Australie et des Indes de franchir la
distance de Suez à Alexandrie en 30 heures environ. Le Vice-
roi a veillé avec un grand soin à ce que les travaux de ce
chemin de fer fussent poussés avec une extrême activité; et on
a pu constater sa sollicitude à cet égard par les nombreuses
inspections qu'il a faites sur la ligne. Dans ce moment, Son
Altesse, après une nouvelle visite faite sur les lieux jusqu'au
n" 12, et après s'être assurée par elle-même de la perfection
de la route, qui, en effet, ne laisse rien à désirer, a poussé
jusqu'à Suez, où elle a l'intention de s'éclairer sur les avan-
tages qui devront résulter de l'établissement de la cale de ha-
lage projetée pour les réparations des navires naviguant dans
la mer Rouge, et dont je vous ai entretenu dans une de mes
précédentes lettres.
Le bruit a couru ces jours-ci, que des pirates s'étaient
montrés sur quelques points de la mer Rouge et dans le golfe
Ptrsique. Si ce fait se vérifie, il sera une nouvelle preuve de
l'utilité pour le commerce de la Compagnie de navigation à
vapeur (la Medjidié), qui commencera dans quelques mois son
service dans ces parages si peu surveillés jusqu'ici et qui y
exercera une police dont le commerce retirera les fruits. Je
vous ai annoncé la détermination que la Compagnie en ques-
tion a prise de concentrer toute son activité sur l'exploitation
de la mer Rouge et d'y envoyer les quatre premiers steamers
qu'elle possède, afin d'y commencer un service qni promet de
bons résultats.
Avant son départ pour Suez, Son Altesse a reçu avec grande
distinction les ambassadeurs que le roi de Siam a envoyés en
Egypte pour complimenter Son Altesse. Cette ambassade a été
traitée et hébergée aux frais du Vice-roi, avec la libéralité et
la grandeur que l'Egypte déploie dans toutes les occasions.
On a annoncé que chaque bateau de la Compagnie Pénin-
sulaire Orientale et de la Compagnie Australienne amènera
en Egypte 200 soldats anglais, inscrits comme passagers de
2e classe. Ces mili'aires traverseront l'Egypte, sans armes
et par groupes isolés, pour se rendre à Suez, et pour s'em-
barquer dans ce dernier port sur des paquebots qui les con-
duiront aux Indes.
C'est là un fait qu'il est bon de constater. Il prouve que
malgré toutes les déclarations contraires faites par lord Pal-
merston dans la Chambre des Communes, le noble Lord a
fini par se convaincre que la ligne la plus courte est la meil-
leure à adopter pour se rendre d'un point à un autre.
C'est une confession, pénible peut-être, que le noble Lord est
forcé de faire en faveur des avantages du canal projeté à tra-
vers l'isthme de Suez. C'est un premier aveu qui lui est ar-
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