Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1857 10 octobre 1857
Description : 1857/10/10 (A2,N32). 1857/10/10 (A2,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530631v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
410 L'ISTHME DE SUEZ,
loquintes. Les transports de marchandises entre Wadi-Halfa
et Dongola par des chameaux (en évitant les cataractes d'AbkaJ
de Semmer, de Dahl, deTengur, etc.) durent huit à dix jours, et
coûtent en moyenne 40 piastres le bachl ; charge de chameau
de 4 quintaux) ; ceux de Dongola à l'Obeid durent quatorze
jours et coûtent 120 à 160 piastres; mais souvent le parcours
du nouveau Dongola jusqu'à la grande sinuosité du Nil, près de
Dabbeh et Abdom est fait par bateau. Les envois de mar-
chandises pour Khartoum prennent rarement cette route de
Dongola; ils traversent alors la steppe de Bajuda, en passant
parMetheme, situé en face de Schendy, ou en passant direc-
tement par les fontaines d'Abou-Seal, Gummer, ele., jusqu'à
la réunion du Bahr-el-Asrak et de l'Abiad.
» Une route presque inconnue des Européens et encore peu
suivie, quoique très-avantageuse, de la Méditerranée au Sou-
dan oriental est celle par Suez et la mer Rouge à Saouakin, et
de là par terre à Berber ou à Khartoum. Sur la partie nord
de la mer Rouge, où les frets sont incomparablement plus bas
que sur le Nil, règnent presque constamment des vents du
nord, à l'aide desquels un navire peut aller en seize jours de
Suez à Saouakin. Des routes de caravane très-commodes con-
duisent en seize à dix-huit jours de Souakin par Fokar, la
vallée de la Baraka, le Char-al-Gasbh et ses différents bras,
à Berber en passant par Faka ou directement à Khartoum.
Il y a sur cette route des quantités suffisantes d'eau et de pâ-
turages pour les chameaux ; les richesses en chameaux des
Arabes de Bischaria, Hadendod, Daheinah et Schukrie, qui
habitent ces steppes, sont incroyables; et par conséquent, si
le commerce était un tant soit peu animé, les frais de trans-
port seraient beaucoup plus bas qu'entre Berber et Korosko ;
on gagnerait au moins un tiers du temps sur tout le chemin
du Caire au Soudan ; les frais se réduiraient dans la même
proportion, et le marchand aurait en outre le grand avantage
de pouvoir vendre une partie de ses marchandises à Souakin,
Foka et aux marchés d'Abyssinie, où les prix seraient au moins
aussi élevés qu'à Khartoum ; il pourrait en même temps
échanger avec avantage des marchandises de l'Europe contre
les produits indigènes tels que de la cire, du miel, des peaux,
de l'ivoire, du musc, etc. Mais tant que la navigation de la
mer Rouge n'est pas considérablement développée par des
entreprises européennes, l'exportation des produits du Soudan
pour l'Egypte se fera par la route du Nil, parce que les vents
du nord ne permettent pas un voyage rapide de Saouakin à
Suez. Cette route entre Saouakin et le Nil, Berber, Khar-
toum, etc., qui, avant l'invasion turque au Soudan et avant
que son commerce vers la mer Rouge et Habesch ne fût en-
travé par des droits élevés et les hostilités du gouvernement
de Khartoum avec les princes d'Abyssinie, avait été très-fré-
quentée, recommence déjà à reprendre de l'importance.
Saouakin importe directement au Soudan des marchandises
indiennes, et l'Yémen des quantités considérables de café,
d'étoffes, de parfums, etc.; depuis peu de temps l'exporta-
tion de l'ivoire de Khartoum à la mer Rouge prend un déve-
loppement important. Une grande partie du commerce des
produits du Sennaar, de Galabat, de l'Abyssinie du Nord et
de Faka prend cette direction, tandis que les produits de l'A-
byssinie du Sud, surtout des pays des Gallas, de Fadassi, de
Nacca, etc., sont dirigés sur Massaoua. Quelques essais d'en-
vois de marchandises faits dans ce moment par des spécula-
teurs européens ne peuvent qu'être couronnés de succès;
mais avant qu'il ne devienne possible de diriger tout le com-
merce européen sur la ligne mentionnée, d'où il se répandra
bientôt le long de toute la côte de la mer Rouge, on devrait
au moins faciliter et réorganiser le mieux possible le commerce
par la route ordinaire d'Assouan, Korosko et Abn-Hamed.
Ces routes de caravanes à travers le désert de la Nubie orien-
tale, c'est-à-dire entre Korosko, Abn-Hamed et Berber, sont
à présent entre les mains de la famille du cheik des Ababdes,
Hussein Chalifa et de ses parents, qui sont bien responsables
des voyageurs et de leurs marchandises, mais qui ne sont pas
en état de diriger le commerce avec intelligence et énergie, et
qui en outre prennent trop soin de leurs propres intérêts.
Cette famille a seule le privilége de se charger du transport
des marchandises et des gens, et de fournir aux voyageurs des
chameaux et des guides. Il en résulte que, les tribus étrangères
n'étant pas admises à la fourniture des bêtes de somme, les
Ababdes peuvent fixer des prix arbitraires, tandis que la con-
currence étrangère n'aurait pas cet inconvénient et suppléerait
souvent au manque apparent de chameaux. »
Ces observations sont fort intéressantes, et il est clair
qu'elles viennent d'une personne qui a une connaissance
parfaite du pays et de ses habitudes commerciales ; à
ce titre nous avons cru devoir les reproduire. Mais nous
ajouterons que la Compagnie de cabotage fondée par
S. A. le Vice-roi d'Egypte sur la mer Rouge amènera
précisément les résultats que désire le correspondant de
YAustria. Il est clair que, quand on pourra régulière-
ment se rendre de Suez à Saouakin et à Massaoua par
des bateaux à vapeur partant à jour fixe et appropriés
à la navigation de ces côtes, on préférera cette voie à
l'autre. Le Nil est un cours d'eau admirable, et facile
d'Alexandrie à la première cataracte, à Assouan, pendant
une longueur de plus de 200 lieues ; mais au delà, les cata-
ractes rendent la navigation aussi coûteuse que difficile.
On la quittera donc pour une meilleure, tant que le lit
du Nil ne sera point débarrassé des obstacles qui l'en-
travent.
La Compagnie de cabotage sur la mer Rouge s'or-
ganise aussi promptement que possible ; et quand elle
fonctionnera, toutes les richesses du Soudan et des pays
limitrophes prendront certainement la voie de la mer,
qu'on pourra gagner par un voyage assez court de ca-
ravane.
On se rappelle en outre que l'Autriche entretient à
Khartoum une mission de prêtres catholiques, dont
M. Ferd. de Lesseps a eu occasion de parler dans le
mémoire que nous rappelions un peu plus haut.
G. WAGENER.
ERRA TUi11,
Nous avons cité dans notre numéro du 15 août, page 373,
colonne 1, ligne 30, un nivellement de l'isthme de Suez par
M. Ghédini de Bologne, d'après les ordres de Méhémet-Ali.
La révélation de ce tait très-curieux appartient à M. Ugo Ca-
lindri , le zélé rédacteur en chef du Bollettino dell' istmo di
Suez, à Turin.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPOGRAPHIE DB HBNRI PION, IMPRIMEUR DE LEWPHBVR, RUE GAR/VNCIÈRB, 8.
loquintes. Les transports de marchandises entre Wadi-Halfa
et Dongola par des chameaux (en évitant les cataractes d'AbkaJ
de Semmer, de Dahl, deTengur, etc.) durent huit à dix jours, et
coûtent en moyenne 40 piastres le bachl ; charge de chameau
de 4 quintaux) ; ceux de Dongola à l'Obeid durent quatorze
jours et coûtent 120 à 160 piastres; mais souvent le parcours
du nouveau Dongola jusqu'à la grande sinuosité du Nil, près de
Dabbeh et Abdom est fait par bateau. Les envois de mar-
chandises pour Khartoum prennent rarement cette route de
Dongola; ils traversent alors la steppe de Bajuda, en passant
parMetheme, situé en face de Schendy, ou en passant direc-
tement par les fontaines d'Abou-Seal, Gummer, ele., jusqu'à
la réunion du Bahr-el-Asrak et de l'Abiad.
» Une route presque inconnue des Européens et encore peu
suivie, quoique très-avantageuse, de la Méditerranée au Sou-
dan oriental est celle par Suez et la mer Rouge à Saouakin, et
de là par terre à Berber ou à Khartoum. Sur la partie nord
de la mer Rouge, où les frets sont incomparablement plus bas
que sur le Nil, règnent presque constamment des vents du
nord, à l'aide desquels un navire peut aller en seize jours de
Suez à Saouakin. Des routes de caravane très-commodes con-
duisent en seize à dix-huit jours de Souakin par Fokar, la
vallée de la Baraka, le Char-al-Gasbh et ses différents bras,
à Berber en passant par Faka ou directement à Khartoum.
Il y a sur cette route des quantités suffisantes d'eau et de pâ-
turages pour les chameaux ; les richesses en chameaux des
Arabes de Bischaria, Hadendod, Daheinah et Schukrie, qui
habitent ces steppes, sont incroyables; et par conséquent, si
le commerce était un tant soit peu animé, les frais de trans-
port seraient beaucoup plus bas qu'entre Berber et Korosko ;
on gagnerait au moins un tiers du temps sur tout le chemin
du Caire au Soudan ; les frais se réduiraient dans la même
proportion, et le marchand aurait en outre le grand avantage
de pouvoir vendre une partie de ses marchandises à Souakin,
Foka et aux marchés d'Abyssinie, où les prix seraient au moins
aussi élevés qu'à Khartoum ; il pourrait en même temps
échanger avec avantage des marchandises de l'Europe contre
les produits indigènes tels que de la cire, du miel, des peaux,
de l'ivoire, du musc, etc. Mais tant que la navigation de la
mer Rouge n'est pas considérablement développée par des
entreprises européennes, l'exportation des produits du Soudan
pour l'Egypte se fera par la route du Nil, parce que les vents
du nord ne permettent pas un voyage rapide de Saouakin à
Suez. Cette route entre Saouakin et le Nil, Berber, Khar-
toum, etc., qui, avant l'invasion turque au Soudan et avant
que son commerce vers la mer Rouge et Habesch ne fût en-
travé par des droits élevés et les hostilités du gouvernement
de Khartoum avec les princes d'Abyssinie, avait été très-fré-
quentée, recommence déjà à reprendre de l'importance.
Saouakin importe directement au Soudan des marchandises
indiennes, et l'Yémen des quantités considérables de café,
d'étoffes, de parfums, etc.; depuis peu de temps l'exporta-
tion de l'ivoire de Khartoum à la mer Rouge prend un déve-
loppement important. Une grande partie du commerce des
produits du Sennaar, de Galabat, de l'Abyssinie du Nord et
de Faka prend cette direction, tandis que les produits de l'A-
byssinie du Sud, surtout des pays des Gallas, de Fadassi, de
Nacca, etc., sont dirigés sur Massaoua. Quelques essais d'en-
vois de marchandises faits dans ce moment par des spécula-
teurs européens ne peuvent qu'être couronnés de succès;
mais avant qu'il ne devienne possible de diriger tout le com-
merce européen sur la ligne mentionnée, d'où il se répandra
bientôt le long de toute la côte de la mer Rouge, on devrait
au moins faciliter et réorganiser le mieux possible le commerce
par la route ordinaire d'Assouan, Korosko et Abn-Hamed.
Ces routes de caravanes à travers le désert de la Nubie orien-
tale, c'est-à-dire entre Korosko, Abn-Hamed et Berber, sont
à présent entre les mains de la famille du cheik des Ababdes,
Hussein Chalifa et de ses parents, qui sont bien responsables
des voyageurs et de leurs marchandises, mais qui ne sont pas
en état de diriger le commerce avec intelligence et énergie, et
qui en outre prennent trop soin de leurs propres intérêts.
Cette famille a seule le privilége de se charger du transport
des marchandises et des gens, et de fournir aux voyageurs des
chameaux et des guides. Il en résulte que, les tribus étrangères
n'étant pas admises à la fourniture des bêtes de somme, les
Ababdes peuvent fixer des prix arbitraires, tandis que la con-
currence étrangère n'aurait pas cet inconvénient et suppléerait
souvent au manque apparent de chameaux. »
Ces observations sont fort intéressantes, et il est clair
qu'elles viennent d'une personne qui a une connaissance
parfaite du pays et de ses habitudes commerciales ; à
ce titre nous avons cru devoir les reproduire. Mais nous
ajouterons que la Compagnie de cabotage fondée par
S. A. le Vice-roi d'Egypte sur la mer Rouge amènera
précisément les résultats que désire le correspondant de
YAustria. Il est clair que, quand on pourra régulière-
ment se rendre de Suez à Saouakin et à Massaoua par
des bateaux à vapeur partant à jour fixe et appropriés
à la navigation de ces côtes, on préférera cette voie à
l'autre. Le Nil est un cours d'eau admirable, et facile
d'Alexandrie à la première cataracte, à Assouan, pendant
une longueur de plus de 200 lieues ; mais au delà, les cata-
ractes rendent la navigation aussi coûteuse que difficile.
On la quittera donc pour une meilleure, tant que le lit
du Nil ne sera point débarrassé des obstacles qui l'en-
travent.
La Compagnie de cabotage sur la mer Rouge s'or-
ganise aussi promptement que possible ; et quand elle
fonctionnera, toutes les richesses du Soudan et des pays
limitrophes prendront certainement la voie de la mer,
qu'on pourra gagner par un voyage assez court de ca-
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Khartoum une mission de prêtres catholiques, dont
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mémoire que nous rappelions un peu plus haut.
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M. Ghédini de Bologne, d'après les ordres de Méhémet-Ali.
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