Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1857 25 septembre 1857
Description : 1857/09/25 (A2,N31). 1857/09/25 (A2,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
408 L'ISTHME DE SUEZ,
sur ce point dans une séance précédente. Le gouvernement
anglais a reculé devant les embarras de toutes sortes dont il
avait fait l'expérience pour le transport des troupes envoyées
de l'Inde en Crimée, embarras qui seraient beaucoup aug-
mentés par le nombre plus considérable des forces qu'il s'agit
d'expédier dans l'Inde. D'abord il y aurait des mesures à pren-
dre pour assurer l'approvisionnement des troupes dans leur
passage à travers le désert. Il faudrait commencer par envoyer
des ordres à Bombay pour qu'on tînt prêts les navires de
transport destinés à recevoir les troupes de Suez. Lord Pal-
merston partage l'opinion de ceux qui prétendent que la na-
vigation dans la mer Rouge est, à certaines époques, très-
difficile pour les navires à voiles, et il ne croit pas qu'un
nombre suffisant de navires à vapeur pût être nolisé d'un seul
coup à Bombay. Ces différentes raisons ont conduit le gou-
vernement à penser que les troupes envoyées par la voie de
Suez n'arriveraient pas plus promptement dans les Indes que
celles qu'on expédierait directement par le cap de Bonne-
Espérance. A ces embarras déjà si nombreux, vient s'en ajouter
un autre. Il faut débarquer le matériel de guerre, les hommes
et les chevaux à Alexandrie, et les transporter par le chemin
de fer à Suez, pour les y rembarquer sur la mer Rouge. Or,
tout le monde sait que les opérations de débarquement et de
rembarquement ne peuvent se faire sans occasionner un dom-
mage considérable au matériel qu'on transporte. Toutes ces
difficultés sont réelles, incontestables. Mais il nous sera permis
de remarquer que le discours où lord Palmerston les a si
nettement signalées est la réfutation péremptoire des objec-
tions que le Premier Ministre oppose à l'exécution d'un canal
qui, en réunissant la Méditerranée à la mer Rouge, ferait
disparaître tous les obstacles et offrirait à tous les navires une
voie simple et facile pour passer d'une mer à l'autre sans
rompre charge. n
Ces réflexions si sages sont signées : A. Alloury,
On lit dans la chronique de la Revue contemporaine du
15 septembre :
« Un vœu d'une nature particulière a été émis cette année
dans .un grand nombre de départements; c'est celui relatif au
percement de l'isthme de Suez.
n On se rappelle que M. Ferdinand de Lesseps, après avoir
soumis son projet à l'approbation des corps constitués ou cor-
porations en Angleterre, en Espagne, en Autriche, en Hol-
lande, en Italie, a appelé sur son entreprise l'attention des
Conseils généraux et sollicité de leur part l'émission d'un vœu
favorable.
« Voilà donc M. de Lesseps encore une fois encouragé dans
l'utile et grande entreprise que son intelligence active et son
dévouement au progrès de la civilisation le rendent si digne
de mener à bonne fin. Nous souhaitons qu'il y parvienne, et
que les résistances qu'il a rencontrées s'abaissent enfin devant
ces démonstrations presque unanimes de l'opinion en Europe.
Le gouvernement anglais, qui cependant témoigne d'ordinaire
tant de complaisance pour l'opinion publique, ne se rendra
qu'à la dernière extrémité. Mais cette extrémité n'est-elle pas
venue? Sans aucun doute, les communications rapides que le
percement de l'isthme de Suez établirait avec l'Inde seraient
aujourd'hui très-précieuses pour l'Angleterre. Elles décuple-
raient par la promptitude la puissance des efforts qu'elle va
faire pour rétablir sa domination compromise ou perdue. Nous
disons compromise ou perdue, car les dernières nouvelles ne
nous disent pas que la situation de l'armée anglaise se soit
améliorée, et ses faibles débris, malgré la bravoure des chefs
et des soldats, seront peut-être anéantis dans une lutte im-
possible."
ERNEST CRAMPOX.
On lit dans la Revue des Deux-Mondes du 15 septembre
les réflexions suivantes sur les Conseils généraux et leurs
vœux en faveur du canal de Suez :
u Sans être investis d'attributions politiques et sans avoir
une juridiction directe en dehors du cercle des affaires locales
des départements, les Conseils généraux ont du moins la
mission ou le droit d'émettre des vœux sur tout ce qui inté-
resse le pays, sur tout ce qui peut servir au développement
de la prospérité publique. Les Conseils généraux, cette
année comme les années précédentes, ont émis des vœux de
ce genre. Beaucoup se sont montrés notamment disposés à
appuyer de leurs manifestations un projet qui, par son ca-
ractère et ses résultats, est, à vrai dire, l'affaire de tous les
peuples : c'est le percement de l'isthme de Suez. Lord Pal-
merston a laissé éclater dès le début une hostilité singulière
contre ce projet d'origine française, et le chef du cabinet de
Londres a reçu bientôt des événements eux-mêmes une ré-
ponse aussi imprévue que décisive : cette réponse, c'est l'in-
surrection de l'Inde qui s'est chargée de la donner. Il n'est
point douteux que si l'Angleterre avait pu expédier ses forces
militaires par l'Egypte au lieu de les envoyer par le Cap, elle
aurait gagné un temps précieux, et se serait trouvée plus ra-
pidement en mesure de défendre son empire oriental. Cela
prouve simplement le caractère d'utilité générale qu'il y a
dans cette œuvre, appuyée par un certain nombre de Conseils
généraux français. »
Signe : CH. DE MAZADE.
Le Constitutionnel du 23 septembre publie sur les votes
des Conseils généraux jusqu'à présent connus un excellent
article que l'espace ne nous permet pas de donner aujour-
d'hui en entier, mais que nous publierons dans le numéro
prochain. L'auteur, M. P. Dubois, montre de la manière la
plus nette et la plus élevée la haute importance de cette ma-
nifestation. L'unanimité en augmente encore la force : et ceux
mêmes des Conseils généraux qui ne se seraient pas pronon-
cés par un scrupule légal n'en sont pas moins sympathiques ;
les Chambres de commerce ont montré la même approbation.
Elles ont, comme les Conseils généraux, saisi le côté généreux
et civilisateur de l'entreprise et elles félicitent la France d'en
avoir pris l'initiative. La France y gagnera certainement beau-
coup pour ses propres intérêts, en Abyssinie, à Madagas-
car, etc. ; mais l'Angleterre y gagnera davantage encore ; et
les Conseils généraux ont été partout frappés des progrès que
le canal de Suez fera faire à la civilisation. C'est un désinté-
ressement très-louable. M. P. Dubois déclare en terminant
qu'il espère que la Porte, s'appuyant sur son indépendance
que lui garantit le Traité de Paris, se déterminera bientôt,
dans son propre intérêt, à donner le firman depuis si long-
temps attendu.
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPOGRAPHIE DE HENRI PLON. IMPRIMEUR DE L'EMPEREUR, RUE GARANCIÈRE , 8.
sur ce point dans une séance précédente. Le gouvernement
anglais a reculé devant les embarras de toutes sortes dont il
avait fait l'expérience pour le transport des troupes envoyées
de l'Inde en Crimée, embarras qui seraient beaucoup aug-
mentés par le nombre plus considérable des forces qu'il s'agit
d'expédier dans l'Inde. D'abord il y aurait des mesures à pren-
dre pour assurer l'approvisionnement des troupes dans leur
passage à travers le désert. Il faudrait commencer par envoyer
des ordres à Bombay pour qu'on tînt prêts les navires de
transport destinés à recevoir les troupes de Suez. Lord Pal-
merston partage l'opinion de ceux qui prétendent que la na-
vigation dans la mer Rouge est, à certaines époques, très-
difficile pour les navires à voiles, et il ne croit pas qu'un
nombre suffisant de navires à vapeur pût être nolisé d'un seul
coup à Bombay. Ces différentes raisons ont conduit le gou-
vernement à penser que les troupes envoyées par la voie de
Suez n'arriveraient pas plus promptement dans les Indes que
celles qu'on expédierait directement par le cap de Bonne-
Espérance. A ces embarras déjà si nombreux, vient s'en ajouter
un autre. Il faut débarquer le matériel de guerre, les hommes
et les chevaux à Alexandrie, et les transporter par le chemin
de fer à Suez, pour les y rembarquer sur la mer Rouge. Or,
tout le monde sait que les opérations de débarquement et de
rembarquement ne peuvent se faire sans occasionner un dom-
mage considérable au matériel qu'on transporte. Toutes ces
difficultés sont réelles, incontestables. Mais il nous sera permis
de remarquer que le discours où lord Palmerston les a si
nettement signalées est la réfutation péremptoire des objec-
tions que le Premier Ministre oppose à l'exécution d'un canal
qui, en réunissant la Méditerranée à la mer Rouge, ferait
disparaître tous les obstacles et offrirait à tous les navires une
voie simple et facile pour passer d'une mer à l'autre sans
rompre charge. n
Ces réflexions si sages sont signées : A. Alloury,
On lit dans la chronique de la Revue contemporaine du
15 septembre :
« Un vœu d'une nature particulière a été émis cette année
dans .un grand nombre de départements; c'est celui relatif au
percement de l'isthme de Suez.
n On se rappelle que M. Ferdinand de Lesseps, après avoir
soumis son projet à l'approbation des corps constitués ou cor-
porations en Angleterre, en Espagne, en Autriche, en Hol-
lande, en Italie, a appelé sur son entreprise l'attention des
Conseils généraux et sollicité de leur part l'émission d'un vœu
favorable.
« Voilà donc M. de Lesseps encore une fois encouragé dans
l'utile et grande entreprise que son intelligence active et son
dévouement au progrès de la civilisation le rendent si digne
de mener à bonne fin. Nous souhaitons qu'il y parvienne, et
que les résistances qu'il a rencontrées s'abaissent enfin devant
ces démonstrations presque unanimes de l'opinion en Europe.
Le gouvernement anglais, qui cependant témoigne d'ordinaire
tant de complaisance pour l'opinion publique, ne se rendra
qu'à la dernière extrémité. Mais cette extrémité n'est-elle pas
venue? Sans aucun doute, les communications rapides que le
percement de l'isthme de Suez établirait avec l'Inde seraient
aujourd'hui très-précieuses pour l'Angleterre. Elles décuple-
raient par la promptitude la puissance des efforts qu'elle va
faire pour rétablir sa domination compromise ou perdue. Nous
disons compromise ou perdue, car les dernières nouvelles ne
nous disent pas que la situation de l'armée anglaise se soit
améliorée, et ses faibles débris, malgré la bravoure des chefs
et des soldats, seront peut-être anéantis dans une lutte im-
possible."
ERNEST CRAMPOX.
On lit dans la Revue des Deux-Mondes du 15 septembre
les réflexions suivantes sur les Conseils généraux et leurs
vœux en faveur du canal de Suez :
u Sans être investis d'attributions politiques et sans avoir
une juridiction directe en dehors du cercle des affaires locales
des départements, les Conseils généraux ont du moins la
mission ou le droit d'émettre des vœux sur tout ce qui inté-
resse le pays, sur tout ce qui peut servir au développement
de la prospérité publique. Les Conseils généraux, cette
année comme les années précédentes, ont émis des vœux de
ce genre. Beaucoup se sont montrés notamment disposés à
appuyer de leurs manifestations un projet qui, par son ca-
ractère et ses résultats, est, à vrai dire, l'affaire de tous les
peuples : c'est le percement de l'isthme de Suez. Lord Pal-
merston a laissé éclater dès le début une hostilité singulière
contre ce projet d'origine française, et le chef du cabinet de
Londres a reçu bientôt des événements eux-mêmes une ré-
ponse aussi imprévue que décisive : cette réponse, c'est l'in-
surrection de l'Inde qui s'est chargée de la donner. Il n'est
point douteux que si l'Angleterre avait pu expédier ses forces
militaires par l'Egypte au lieu de les envoyer par le Cap, elle
aurait gagné un temps précieux, et se serait trouvée plus ra-
pidement en mesure de défendre son empire oriental. Cela
prouve simplement le caractère d'utilité générale qu'il y a
dans cette œuvre, appuyée par un certain nombre de Conseils
généraux français. »
Signe : CH. DE MAZADE.
Le Constitutionnel du 23 septembre publie sur les votes
des Conseils généraux jusqu'à présent connus un excellent
article que l'espace ne nous permet pas de donner aujour-
d'hui en entier, mais que nous publierons dans le numéro
prochain. L'auteur, M. P. Dubois, montre de la manière la
plus nette et la plus élevée la haute importance de cette ma-
nifestation. L'unanimité en augmente encore la force : et ceux
mêmes des Conseils généraux qui ne se seraient pas pronon-
cés par un scrupule légal n'en sont pas moins sympathiques ;
les Chambres de commerce ont montré la même approbation.
Elles ont, comme les Conseils généraux, saisi le côté généreux
et civilisateur de l'entreprise et elles félicitent la France d'en
avoir pris l'initiative. La France y gagnera certainement beau-
coup pour ses propres intérêts, en Abyssinie, à Madagas-
car, etc. ; mais l'Angleterre y gagnera davantage encore ; et
les Conseils généraux ont été partout frappés des progrès que
le canal de Suez fera faire à la civilisation. C'est un désinté-
ressement très-louable. M. P. Dubois déclare en terminant
qu'il espère que la Porte, s'appuyant sur son indépendance
que lui garantit le Traité de Paris, se déterminera bientôt,
dans son propre intérêt, à donner le firman depuis si long-
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Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
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