Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 octobre 1857 10 octobre 1857
Description : 1857/10/10 (A2,N32). 1857/10/10 (A2,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530631v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
428 L'ISTHME DE SUEZ,
canal à Saint-Jean-d'Acre. Mais ce projet n'est pas sérieux et
son inventeur n'y croit guère plus à l'heure qu'il est.
Il en est autrement du chemin de fer de l'Euphrate, dont le
capitaine Allen est aussi partisan. Mais cette route, en com-
paraison de celle qui passerait par le canal de Suez, n'abrégo
le voyage à Bombay que de 420 milles maritimes. Si nous
tenons compte en outre des difficultés à vaincre et des frais
ainsi que des transbordements nécessaires sur cette ligne, on
trouvera qu'à côté de la voie à travers l'isthme de Suez, le
chemin de l'Euphrate ne présentera plus aucun avantage. Il
est donc tout naturel que dans le monde du commerce anglais
l'opposition contre le canal de Suez perde chaque jour du
terrain. Le nombre des partisans du projet s'accroîtra bien
autrement, lorsqu'on se sera rendu un compte exact de la ré-
volution qui menace le commerce anglais avec la Chine et
l'Inde transgangétique (l'Indo-Chine), lorsque le projet du
canal de Panama, dont il est tant parlé depuis dix ans, sera
devenu une réalité. Si ce canal se fait et si on le rend prati-
cable pour de grands navires, la distance entre la Chine et
l'Indo-Chine d'une part et New-York de l'autre se trouvera
réduite à 12,000 milles, tandis que la distance de Londres
par le Cap est de 15,000 milles. Les Anglais auront le choix
de faire exécuter au plus vite le canal de Suez pour réduire le
voyage de Londres pour la Chine à 9,000 milles, et de laisser
ainsi prendre une part du commerce avec l'extrême Orient à
tous les États qui entourent la Méditerranée; ou bien, il fau-
dra qu'ils se résignent à voir passer tout le commerce avec la
Chine et l'Indo-Chine aux habitants de l'Union américaine.
Pour le cas de l'établissement du canal de Panama, la
question se transforme en un simple calcul d'arithmétique. Il
faut pour aller dans l'extrême Orient :
1° De Londres par le Cap, 15,000 milles ;
2" De New-York à travers le canal de Panama, 12,000
milles ;
3° De Londres à travers le canal de Suez, 9,000 milles.
La mer et le temps sont encore favorables à Panama et à
Suez.
Quant au projet du chemin de l'Euphrate et de l'Overland
route, le vovage est calculé ainsi :
De Londres à Trieste (chemin de fer), ,. 3 jours.
De Trieste à Séleucie (par bateau à vapeur). 4 1/4
De Séleucie à Ivurnah (chemin de fer).. , , ., 2 1/2
De Kurnah à Kurach (bateau à vapeur). - 2 3/4
De Kurach à Calcutta 3
De Londres à Calcutta 15 1/2
D'après l'avis du général Chesney, qui est l'auteur du projet,
et de l'ingénieur sir John Mac Neil, le trafic des marchandises
entre les côtes de la Syrie, Alep et Bagdad, en y ajoutant le
commerce avec les Indes orientales, serait assez considéra-
ble pour assurer à ce chemin de bons produits. Mais cette
voie ne pourra être choisie que pour des marchandises légères
et précieuses, qui n'ont rien à redouter des frais de transbor-
dement. La grande masse des marchandises volumineuses et
d'un prix comparativement moins grand devront prendre une
autre direction. Pour le transport de ces marchandises, la
meilleure route maritime restera toujours celle qui devra
conduire à travers l'isthme de Suez.
Telle est l'analyse de l'article de YAustria; on voit qu'il est
très-important. Nous laissons naturellement de côté ce qui
concerne le chemin de l'Euphrate, puisque lord Palmerston
a condamné irrévocablement ce chemin et que la Compagnie
ne paraît point appeler de cette sentence. Mais tout ce que dit
YAustria sur la concurrence américaine est parfaitement
juste; et l'Angleterre ferait bien d'écouter cet avis bienveil-
lant qui lui vient de l'Autriche, sa vieille et fidèle alliée.
FRÉDÉRIC SZARVADY.
FAITS DIVERS.
Nous trouvons dans les journaux de Paris des 3 et 4 octobre
la dépêche suivante de la correspondance Havas.
Marseille, le 4 octobre.
« L'Empereur viendra probablement à Marseille du 15 au
20 octobre, afin d'y examiner plusieurs projets concernant le
port et la rade de Marseille, l'établissement des docks et bas-
sins de radoub qui seraient la conséquence du percement de
l'isthme de Suez, la construction du palais impérial, celle des
casernes, de la manutention et de la manufacture de tabac,
enfin le prolongement de la Canebière, l'élargissement de la
rue d'Aix el l'assainissement de la vieille ville. »
— Les dernières nouvelles de l'île de la Réunion sont du
19 août. A cette époque la colonie, un instant alarmée par les
événements des Indes, avait recouvré toute sa tranquillité.
Quant aux Indes, les dernières nouvelles sont de Bombay
31 août, Calcutta 23 août Le 12 août, Dehli tenait toujours.
On pensait que le 20, le général Nicholson pourrait donner
l'assaut avec 11,000 hommes.
Lord Elgin allait retourner à Hong-kong.
Les journaux de l'Inde, le Bombay-Times entre autres, ré-
clament vivement un prompt envoi de renforts par une route
plus courte que celle du cap de Bonne-Espérance.
Le blocus de Canton avait été déclaré le 4 août par l'amiral
Seymour.
— Le Daily-News du 28 septembre donne les détails sui-
vants sur le service des dépêches pour les Indes orientales. —
Selon le Hand-Book of information, publié mensuellement
par la Compagnie Péninsulaire et Orientale, ses steamers quit-
tent Calcutta le 10 et le 24 de chaque mois, et Bombay le
3 et le 17; ils arrivent à Suez le 5 et le 19, à Marseille le 12
le 27, et à Southampton le 4 et le 20.
— « On sait, dit le Sun, journal anglais, que 77 navires
sont déjà partis pour l'Inde depuis l'arrivée en Angleterre des
nouvelles annonçant l'insurrection; ces bâtiments transpor-
taient une force de 29,235 hommes de tout rang, cavalerie,
infanterie et artillerie ; une autre force de 5,000, en cavalerie,
infanterie, artillerie, génie et train de campagne, doit s'em-
barquer presque immédiatement pour la même destination.
» Les navires qui sont partis les premiers d'Angleterre
ayant déjà plus de quatre-vingt-dix jours de mer, nous pou-
vons calculer, avec un certain degré d'assurance, que, ajoutés
aux quatorze mille hommes de renforts déjà débarqués à Calcutta
et venant de Chine, du cap de Bonne-Espérance et de l'île
Maurice, les seconds partis d'Angleterre arriveront maintenant
de jour en jour, et que, pendant le mois prochain, une force
de plus de 9,000 hommes sera débarquée et envoyée dans la
partie haute du pays; qu'elle sera suivie en novembre de près
de 18,000 hommes, et, dans le mois de décembre suivant, de
près de 18,000 hommes encore, en y comprenant les 5,000
hommes qui s'embarquent en ce moment; en sorte qu'à la fin
de l'année, nous aurions augmenté les forces britanniques
dans l'Inde de 48,000 hommes au moins de troupes de toutes
armes, bien disposées et bien disciplinées. »
- Le Times du 26 septembre donne d'après le Thacker s
Overtand News la nomenclature complète des 77 bâtiments
canal à Saint-Jean-d'Acre. Mais ce projet n'est pas sérieux et
son inventeur n'y croit guère plus à l'heure qu'il est.
Il en est autrement du chemin de fer de l'Euphrate, dont le
capitaine Allen est aussi partisan. Mais cette route, en com-
paraison de celle qui passerait par le canal de Suez, n'abrégo
le voyage à Bombay que de 420 milles maritimes. Si nous
tenons compte en outre des difficultés à vaincre et des frais
ainsi que des transbordements nécessaires sur cette ligne, on
trouvera qu'à côté de la voie à travers l'isthme de Suez, le
chemin de l'Euphrate ne présentera plus aucun avantage. Il
est donc tout naturel que dans le monde du commerce anglais
l'opposition contre le canal de Suez perde chaque jour du
terrain. Le nombre des partisans du projet s'accroîtra bien
autrement, lorsqu'on se sera rendu un compte exact de la ré-
volution qui menace le commerce anglais avec la Chine et
l'Inde transgangétique (l'Indo-Chine), lorsque le projet du
canal de Panama, dont il est tant parlé depuis dix ans, sera
devenu une réalité. Si ce canal se fait et si on le rend prati-
cable pour de grands navires, la distance entre la Chine et
l'Indo-Chine d'une part et New-York de l'autre se trouvera
réduite à 12,000 milles, tandis que la distance de Londres
par le Cap est de 15,000 milles. Les Anglais auront le choix
de faire exécuter au plus vite le canal de Suez pour réduire le
voyage de Londres pour la Chine à 9,000 milles, et de laisser
ainsi prendre une part du commerce avec l'extrême Orient à
tous les États qui entourent la Méditerranée; ou bien, il fau-
dra qu'ils se résignent à voir passer tout le commerce avec la
Chine et l'Indo-Chine aux habitants de l'Union américaine.
Pour le cas de l'établissement du canal de Panama, la
question se transforme en un simple calcul d'arithmétique. Il
faut pour aller dans l'extrême Orient :
1° De Londres par le Cap, 15,000 milles ;
2" De New-York à travers le canal de Panama, 12,000
milles ;
3° De Londres à travers le canal de Suez, 9,000 milles.
La mer et le temps sont encore favorables à Panama et à
Suez.
Quant au projet du chemin de l'Euphrate et de l'Overland
route, le vovage est calculé ainsi :
De Londres à Trieste (chemin de fer), ,. 3 jours.
De Trieste à Séleucie (par bateau à vapeur). 4 1/4
De Séleucie à Ivurnah (chemin de fer).. , , ., 2 1/2
De Kurnah à Kurach (bateau à vapeur). - 2 3/4
De Kurach à Calcutta 3
De Londres à Calcutta 15 1/2
D'après l'avis du général Chesney, qui est l'auteur du projet,
et de l'ingénieur sir John Mac Neil, le trafic des marchandises
entre les côtes de la Syrie, Alep et Bagdad, en y ajoutant le
commerce avec les Indes orientales, serait assez considéra-
ble pour assurer à ce chemin de bons produits. Mais cette
voie ne pourra être choisie que pour des marchandises légères
et précieuses, qui n'ont rien à redouter des frais de transbor-
dement. La grande masse des marchandises volumineuses et
d'un prix comparativement moins grand devront prendre une
autre direction. Pour le transport de ces marchandises, la
meilleure route maritime restera toujours celle qui devra
conduire à travers l'isthme de Suez.
Telle est l'analyse de l'article de YAustria; on voit qu'il est
très-important. Nous laissons naturellement de côté ce qui
concerne le chemin de l'Euphrate, puisque lord Palmerston
a condamné irrévocablement ce chemin et que la Compagnie
ne paraît point appeler de cette sentence. Mais tout ce que dit
YAustria sur la concurrence américaine est parfaitement
juste; et l'Angleterre ferait bien d'écouter cet avis bienveil-
lant qui lui vient de l'Autriche, sa vieille et fidèle alliée.
FRÉDÉRIC SZARVADY.
FAITS DIVERS.
Nous trouvons dans les journaux de Paris des 3 et 4 octobre
la dépêche suivante de la correspondance Havas.
Marseille, le 4 octobre.
« L'Empereur viendra probablement à Marseille du 15 au
20 octobre, afin d'y examiner plusieurs projets concernant le
port et la rade de Marseille, l'établissement des docks et bas-
sins de radoub qui seraient la conséquence du percement de
l'isthme de Suez, la construction du palais impérial, celle des
casernes, de la manutention et de la manufacture de tabac,
enfin le prolongement de la Canebière, l'élargissement de la
rue d'Aix el l'assainissement de la vieille ville. »
— Les dernières nouvelles de l'île de la Réunion sont du
19 août. A cette époque la colonie, un instant alarmée par les
événements des Indes, avait recouvré toute sa tranquillité.
Quant aux Indes, les dernières nouvelles sont de Bombay
31 août, Calcutta 23 août Le 12 août, Dehli tenait toujours.
On pensait que le 20, le général Nicholson pourrait donner
l'assaut avec 11,000 hommes.
Lord Elgin allait retourner à Hong-kong.
Les journaux de l'Inde, le Bombay-Times entre autres, ré-
clament vivement un prompt envoi de renforts par une route
plus courte que celle du cap de Bonne-Espérance.
Le blocus de Canton avait été déclaré le 4 août par l'amiral
Seymour.
— Le Daily-News du 28 septembre donne les détails sui-
vants sur le service des dépêches pour les Indes orientales. —
Selon le Hand-Book of information, publié mensuellement
par la Compagnie Péninsulaire et Orientale, ses steamers quit-
tent Calcutta le 10 et le 24 de chaque mois, et Bombay le
3 et le 17; ils arrivent à Suez le 5 et le 19, à Marseille le 12
le 27, et à Southampton le 4 et le 20.
— « On sait, dit le Sun, journal anglais, que 77 navires
sont déjà partis pour l'Inde depuis l'arrivée en Angleterre des
nouvelles annonçant l'insurrection; ces bâtiments transpor-
taient une force de 29,235 hommes de tout rang, cavalerie,
infanterie et artillerie ; une autre force de 5,000, en cavalerie,
infanterie, artillerie, génie et train de campagne, doit s'em-
barquer presque immédiatement pour la même destination.
» Les navires qui sont partis les premiers d'Angleterre
ayant déjà plus de quatre-vingt-dix jours de mer, nous pou-
vons calculer, avec un certain degré d'assurance, que, ajoutés
aux quatorze mille hommes de renforts déjà débarqués à Calcutta
et venant de Chine, du cap de Bonne-Espérance et de l'île
Maurice, les seconds partis d'Angleterre arriveront maintenant
de jour en jour, et que, pendant le mois prochain, une force
de plus de 9,000 hommes sera débarquée et envoyée dans la
partie haute du pays; qu'elle sera suivie en novembre de près
de 18,000 hommes, et, dans le mois de décembre suivant, de
près de 18,000 hommes encore, en y comprenant les 5,000
hommes qui s'embarquent en ce moment; en sorte qu'à la fin
de l'année, nous aurions augmenté les forces britanniques
dans l'Inde de 48,000 hommes au moins de troupes de toutes
armes, bien disposées et bien disciplinées. »
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