Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1857 25 septembre 1857
Description : 1857/09/25 (A2,N31). 1857/09/25 (A2,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
380 L'ISTHME DE SUEZ,
fait l'honneur de nous adresser le 12 août dernier, les inté-
ressants documents relatifs à la question du percement de
l'isthme de Suez, dont l'envoi était annoncé dans cette même
lettre.
L'œuvre dont vous poursuivez la réalisation avec un si re-
marquable talent et une si énergique persévérance sera, sans
contredit, l'œuvre capitale de ce siècle, aussi capitale par le
grandiose de l'exécution que par les immenses résultats
qu'elle doit produire, au double point de vue de la civilisa-
tion et de l'accroissement des relations commerciales des
peuples.
La Chambre de commerce d'Alger, heureuse de déférer à
votre invitation, a résolu d'émettre et d'adresser au gouverne-
ment de S. M. l'Empereur un vœu en faveur de l'utile et glo-
rieuse entreprise dont vous êtes l'intelligent initiateur et le
missionnaire dévoué.
En vous donnant cet avis, la Chambre, Monsieur, saisit
avec empressement l'occasion qui lui est offerte de vous expri-
mer ses sympathies, et de vous encourager à persister dans la
voie où déjà, en attendant le succès qui doit consacrer vos
efforts, vous vous êtes acquis des droits à la reconnais-
sance des nations civilisées, et particulièrement à celle de la
France.
Agréez, Monsieur, l'assurance de notre considération très-
distinguée.
LES MEMBRES DE LA CHAMBRE DE COMMERCE.
Le Secrétaire,
A. AUDIN.
Extrait du procès-verbal de la séance du 15 septembre 1857.
La Chambre de commerce d'Alger,
Vu la lettre-circulaire en date du 12 août 1857, par la-
quelle M. Ferd. de Lesseps appelle l'attention de ce corps con-
stitué sur la question du percement de l'isthme de Suez, et
l'invite à formuler un vœu considéré par lui comme pouvant
être utile au succès de cette œuvre;
Considérant que les voies qui multiplient, facilitent et abrè-
gent les communications internationales sont l'instrument le
plus actif et le plus énergique du progrès général;
Que le progrès estlaloide l'humanité; et la civilisation, son
plus noble attribut ;
Que pour réaliser de plus en plus le progrès, les nations
qui marchent à la tête du mouvement civilisateur ont couvert
leur territoire du réseau de chemins de fer tendant à se re-
lier entre eux;
Considérant que la civilisation est expansive de sa nature,
et qu'aux peuples occidentaux, dont les intérêts sont aujour-
d'hui mêlés et presque confondus par l'établissement des voies
ferrées, par l'application de la télégraphie électrique aux re-
lations publiques et privées, par l'usage toujours plus étendu
de la navigation à vapeur, est échue la mission d'en favoriser
l'expansion et d'initier à ses bienfaits les peuples barbares ou
arriérés ;
Que le droit de conquête et de domination qu'exercent sur
certaines races de la grande famille humaine d'autres races
mieux douées ne peut se justifier que par l'accomplissement
de ce devoir d'initiation ;
Considérant que si l'influence rénovatrice de l'Occident sur
l'extrême Orient, bien qu'elle agisse depuis des siècles, n'a
pas eu jusqu'à ce jour un caractère suffisant d'intensité et
d'universalité, il faut en attribuer la cause : à l'état des com-
munications actuellement existantes entre l'Europe et ces con-
trées lointaines; aux conditions de durée, de fatigues et de
périls dans lesquelles s'effectuent les voyages pour le cap de
Bonne-Espérance, voyages en outre fort dispendieux, et que
peu d'hommes, qu'ils soient industriels, savants ou artistes,
ont la hardiesse ou les moyens d'entreprendre ;
Considérant que la transformation de l'isthme en une sorte
de bosphore soudant la Méditerranée à la mer Rouge est des-
tinée à créer une nouvelle route que les voyageurs et les pro-
duits parcourront avec régularité, promptitude et sécurité;
qui, abrégeant de moitié les distances actuelles, rapprochera
du foyer de la civilisation européenne 6 à 700 millions d'êtres
humains aujourd'hui soustraits à son rayonnement par une
immense étendue de mer;
Que par cette voie, en effet, lorsqu'elle sera ouverte à la
grande navigation, l'esprit occidental, débordant en Orient,
envahira l'Inde et la Chine, l'Australie, les archipels océani-
ques et la côte orientale d'Afrique;
Considérant que le percement de l'isthme et la construction
d'un canal maritime entre Péluse et Suez sont des œuvres dont
un haut tribunal scientifique, éclairé par les études les plus
sérieuses des hommes les plus compétents, a proclamé l'exé-
cution comme étant matériellement praticable;
Considérant que les nations européennes, toutes sans ex-
ception, par les mille voix de la presse, par l'organe des
corps constitués, par le cri de l'opinion publique, réclament
l'exécution de cette œuvre capitale;
Que tous les gouvernements, sauf un seul, la patronnent
plus ou moins ouvertement;
Considérant qu'il ne saurait être que l'opposition d'un seul
gouvernement, opposition dont le mobile et les motifs avoués
ont été l'objet de la réprobation unanime, puisse prévaloir
contre l'intérêt, les besoins et les vœux de l'humanité;
Considérant que la prospérité et l'influence de la France
doivent considérablement grandir dans cet immense mouve-
ment commercial que provoquera l'ouverture du canal mari-
time de Suez, et que les eaux de la Méditerranée centrali-
seront ;
Considérant que cette nouvelle évolution de l'une des grandes
voies maritimes du monde assigne à l'Algérie un rôle grand et
utile ;
Que ses ports en effet, outre le développement de leurs pro-
pres relations, deviendront, dans cet ordre futur, les étapes
obligées des mille vaisseaux qui, allant et venant de l'une à
l'autre mer par Je détroit de Gibraltar, sillonneront les parages
du nord de l'Afrique ;
Par ces motifs :
La Chambre déclare s'associer aux vœux de l'opinion pu-
blique pour l'exécution du canal maritime de Suez;
Supplie le gouvernement de S. M. l'empereur des Français
de vouloir bien exercer sa légitime et prépondérante influence
en faveur de cette entreprise d'universelle utilité; la manifes-
tation de la volonté impériale, à cet égard, devant suffire pour
aplanir les difficultés et abattre les obstacles qui s'opposent à
sa réalisation.
Les membres de la Chambre de commerce.
Pour copie conforme,
Le président de la Chambre de commerce,
A. CAUVIY.
Le Secrétaire,
A. AUDIN,
CHAMBRE DE COMMERCE D'AIIENS.
Amiens, le 14 septembre 1857.
Monsieur,
Ainsi que vous l'annonçait la lettre du 3 courant, la Chambre
fait l'honneur de nous adresser le 12 août dernier, les inté-
ressants documents relatifs à la question du percement de
l'isthme de Suez, dont l'envoi était annoncé dans cette même
lettre.
L'œuvre dont vous poursuivez la réalisation avec un si re-
marquable talent et une si énergique persévérance sera, sans
contredit, l'œuvre capitale de ce siècle, aussi capitale par le
grandiose de l'exécution que par les immenses résultats
qu'elle doit produire, au double point de vue de la civilisa-
tion et de l'accroissement des relations commerciales des
peuples.
La Chambre de commerce d'Alger, heureuse de déférer à
votre invitation, a résolu d'émettre et d'adresser au gouverne-
ment de S. M. l'Empereur un vœu en faveur de l'utile et glo-
rieuse entreprise dont vous êtes l'intelligent initiateur et le
missionnaire dévoué.
En vous donnant cet avis, la Chambre, Monsieur, saisit
avec empressement l'occasion qui lui est offerte de vous expri-
mer ses sympathies, et de vous encourager à persister dans la
voie où déjà, en attendant le succès qui doit consacrer vos
efforts, vous vous êtes acquis des droits à la reconnais-
sance des nations civilisées, et particulièrement à celle de la
France.
Agréez, Monsieur, l'assurance de notre considération très-
distinguée.
LES MEMBRES DE LA CHAMBRE DE COMMERCE.
Le Secrétaire,
A. AUDIN.
Extrait du procès-verbal de la séance du 15 septembre 1857.
La Chambre de commerce d'Alger,
Vu la lettre-circulaire en date du 12 août 1857, par la-
quelle M. Ferd. de Lesseps appelle l'attention de ce corps con-
stitué sur la question du percement de l'isthme de Suez, et
l'invite à formuler un vœu considéré par lui comme pouvant
être utile au succès de cette œuvre;
Considérant que les voies qui multiplient, facilitent et abrè-
gent les communications internationales sont l'instrument le
plus actif et le plus énergique du progrès général;
Que le progrès estlaloide l'humanité; et la civilisation, son
plus noble attribut ;
Que pour réaliser de plus en plus le progrès, les nations
qui marchent à la tête du mouvement civilisateur ont couvert
leur territoire du réseau de chemins de fer tendant à se re-
lier entre eux;
Considérant que la civilisation est expansive de sa nature,
et qu'aux peuples occidentaux, dont les intérêts sont aujour-
d'hui mêlés et presque confondus par l'établissement des voies
ferrées, par l'application de la télégraphie électrique aux re-
lations publiques et privées, par l'usage toujours plus étendu
de la navigation à vapeur, est échue la mission d'en favoriser
l'expansion et d'initier à ses bienfaits les peuples barbares ou
arriérés ;
Que le droit de conquête et de domination qu'exercent sur
certaines races de la grande famille humaine d'autres races
mieux douées ne peut se justifier que par l'accomplissement
de ce devoir d'initiation ;
Considérant que si l'influence rénovatrice de l'Occident sur
l'extrême Orient, bien qu'elle agisse depuis des siècles, n'a
pas eu jusqu'à ce jour un caractère suffisant d'intensité et
d'universalité, il faut en attribuer la cause : à l'état des com-
munications actuellement existantes entre l'Europe et ces con-
trées lointaines; aux conditions de durée, de fatigues et de
périls dans lesquelles s'effectuent les voyages pour le cap de
Bonne-Espérance, voyages en outre fort dispendieux, et que
peu d'hommes, qu'ils soient industriels, savants ou artistes,
ont la hardiesse ou les moyens d'entreprendre ;
Considérant que la transformation de l'isthme en une sorte
de bosphore soudant la Méditerranée à la mer Rouge est des-
tinée à créer une nouvelle route que les voyageurs et les pro-
duits parcourront avec régularité, promptitude et sécurité;
qui, abrégeant de moitié les distances actuelles, rapprochera
du foyer de la civilisation européenne 6 à 700 millions d'êtres
humains aujourd'hui soustraits à son rayonnement par une
immense étendue de mer;
Que par cette voie, en effet, lorsqu'elle sera ouverte à la
grande navigation, l'esprit occidental, débordant en Orient,
envahira l'Inde et la Chine, l'Australie, les archipels océani-
ques et la côte orientale d'Afrique;
Considérant que le percement de l'isthme et la construction
d'un canal maritime entre Péluse et Suez sont des œuvres dont
un haut tribunal scientifique, éclairé par les études les plus
sérieuses des hommes les plus compétents, a proclamé l'exé-
cution comme étant matériellement praticable;
Considérant que les nations européennes, toutes sans ex-
ception, par les mille voix de la presse, par l'organe des
corps constitués, par le cri de l'opinion publique, réclament
l'exécution de cette œuvre capitale;
Que tous les gouvernements, sauf un seul, la patronnent
plus ou moins ouvertement;
Considérant qu'il ne saurait être que l'opposition d'un seul
gouvernement, opposition dont le mobile et les motifs avoués
ont été l'objet de la réprobation unanime, puisse prévaloir
contre l'intérêt, les besoins et les vœux de l'humanité;
Considérant que la prospérité et l'influence de la France
doivent considérablement grandir dans cet immense mouve-
ment commercial que provoquera l'ouverture du canal mari-
time de Suez, et que les eaux de la Méditerranée centrali-
seront ;
Considérant que cette nouvelle évolution de l'une des grandes
voies maritimes du monde assigne à l'Algérie un rôle grand et
utile ;
Que ses ports en effet, outre le développement de leurs pro-
pres relations, deviendront, dans cet ordre futur, les étapes
obligées des mille vaisseaux qui, allant et venant de l'une à
l'autre mer par Je détroit de Gibraltar, sillonneront les parages
du nord de l'Afrique ;
Par ces motifs :
La Chambre déclare s'associer aux vœux de l'opinion pu-
blique pour l'exécution du canal maritime de Suez;
Supplie le gouvernement de S. M. l'empereur des Français
de vouloir bien exercer sa légitime et prépondérante influence
en faveur de cette entreprise d'universelle utilité; la manifes-
tation de la volonté impériale, à cet égard, devant suffire pour
aplanir les difficultés et abattre les obstacles qui s'opposent à
sa réalisation.
Les membres de la Chambre de commerce.
Pour copie conforme,
Le président de la Chambre de commerce,
A. CAUVIY.
Le Secrétaire,
A. AUDIN,
CHAMBRE DE COMMERCE D'AIIENS.
Amiens, le 14 septembre 1857.
Monsieur,
Ainsi que vous l'annonçait la lettre du 3 courant, la Chambre
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