Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
370 L'ISTHME DE SUEZ,
jouiront les premiers des avantages de l'établissement en ques-
tion.
Les événements dont les Indes sont actuellement le théâtre
font connaître aux moins clairvoyants, non plus la conve-
nance, mais bien la nécessité pour l'Angleterre d'avoir un
moyen de transport rapide pour ses troupes vers des posses-
sions aussi lointaines. C'est là une vérité écrite en lettres de
sang; et lord Palmerston, pas plus qu'un autre, ne pourra la
méconnaître. En attendant, les Anglais véritablement amis de
leur pays auront une médiocre reconnaissance à leur Pre-
mier Ministre de la déclaration faite par lui tout récemment
qu'il s'était opposé depuis quinze années à une idée qui, si
elle était réalisée aujourd' hui, serait d'une importance capi-
tale pour le pays dont ce Ministre avait mission de sauvegar-
der les intérêts.
Je vous envoie sous ce pli le tableau des exportations
d'Egypte pendant les deux derniers mois de juin et juillet.
Maintenant les produits arrivent en abondance sur le marché
et le commerce commence à reprendre son animation ordi-
naire.
EXPORTATION D'EGYPTE PENDANT LES MOIS DE JUIN ET JUILLET 1857.
Dans le courant des deux mois qui viennent de s'écouler
nous avons eu 161 départs, 106 navires chargés et 55 en lest.
Les 106 navires chargés se composent de 33 français,
dont 12 vapeurs et 21 navires à voiles ; 57 anglais, dont
26 vapeurs et 31 navires à voiles ; 38 autrichiens, dont 14 va-
peurs et 24 navires à voiles ; 7 ottomans , dont 7 vapeurs ;
3 grecs ; 7 sardes ; 9 toscans ; 2 espagnols ; 5 pavillons divers.
Et leurs destinations ont été 42 navires pour l'Angleterre ou
possessions anglaises, 25 pour la France , 12 pour Triesie et
Venise, 12 pour la Syrie, 10 pour Constantinople et Smyrne,
2 pour Livourne, 2 pour New-York, 1 pour l'Espagne.
Ces 106 navires ont emporté 20,291 ardebs de blé, dont
17,421 pour l'Angleterre ; 1,970 pour Trieste ; 900 pour ports
divers. - 59,455 ardebs d'orge et de fèves, dont 2,295 pour
la France ; 56,905 pour l'Angleterre; 255 pour ports divers.
— 23,187 balles de coton, dont 5,837 pour la France;
14,751 pour l'Angleterre ; 2,599 pour Trieste. -1,309 balles
de laine; 664 balles de lin; 2,706 cardes de gomme;
22,606 ardebs de graines oléagineuses ; 49 ardebs de maïs !
170 balles de soies ; 21,945 marchandises diverses , dont
7,000 environ provenant de l'Inde et de la Chine.
Sous la dénomination de marchandises diverses sont com-
pris les articles suivants :
Indigo, dents d'éléphant, écailles de tortue, plumes d'au-
truche, opium, café, tamarin, suore brut, girofle, rie,
poivre, dattes, drogueries diverses, racines, vieux cuivre,
cire, salpêtre, safran, henné, séné, nacre, peaux, tumbak,
tabac, natron, sel, os, cornes, chiffons, cordages.
Ppur extraits :
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Coventry Times fait, dans son numéro du 27 août, une
analyse très-favorable des principaux éléments de la question
du canal de Suez.
Le Gravesend Free Press du 22 août s'étonne, en rendant
compte du volume des meetings anglais, que, devant cette
unanimité des manifestations nationales, lord Palmerston ait
pu porter à la tribune les étranges arguments qu'il a osé y
soutenir.
Le Buckinghamshire Advertiser du 22 août s'exprime en
termes très-vifs sur l'insulte que lord Palmerston a faite aux
armateurs et commerçants anglais en tenant si peu de compte
des résolutions qu'ils ont prises dans les meetings.
L'Advertiser conseille aux électeurs de rendre la pareille au
Premier Ministre en usant contre lui, à la première occasion,
des moyens politiques dont ils disposent pour le combattre.
Le IVilts and Gloucestersliire Standard du 22 août rend
compte du volume des Meetings anglais, et constate l'unani-
mité de leurs résolutions.
Le Bolton Chronicle du 22 août a un article très-piquant
sur le chemin de fer de l'Euphrate, et il constate l'importance
des déclarations de M. Gladstone pour le canal de Suez et
« l'hydrophobie » du Premier Ministre à l'égard de ce même ca-
nal. Le Bolton Chronicle, qui a soutenu chaudement le canal
de Suez, ajoute qu'il n'a jamais combattu le chemin de l'Eu-
phrate, parce qu'il lui a toujours semblé que les deux entre-
prises ne se faisaient pas concurrence. Il ne trouve pas, d'ail-
leurs, que les arguments de lord Palmerston sur ce chemin de
fer valent mieux que sur le canal.
Le Southern Times du 22 août attaque la politique de lord
Palmerston à propos de sa troisième réponse à M. Gladstone
sur la motion de M. Estcourt en faveur du chemin de fer de
l'Euphrate. Le Premier Ministre se méprend d'une façon bien
fâcheuse sur les véritables intérêts de l'Angleterre.
Le Morning Star du 22 août rapportait le bruit démenti
depuis par lord Palmerston que le gouvernement avait de-
mandé le passage des troupes par 1 Egypte, et il exprimait
l'espoir qu'en retour le Cabinet anglais se montrerait plus
facile sur l'affaire du canal de Suez.
Le Building News du 14 août publiait un article sur le ca-
nal de Suez, et rendait compte du volume des Meetings et des
brochures de M. D. A. Lange, ainsi que de la brochure sur
les Routes de l'Orient, tous ouvrages que nos lecteurs con-
naissent. Il attaquait aussi très-violemment M. Stephenson et
ses complaisances pour lord Palmerston.
Cet article a provoqué dans le numéro suivant du Building
News, 21 août, une réponse d'un ami de M. Stephenson, qui
se cache sous ce pseudonyme : un Négociant de la cité. Cet ami
assez maladroit avance plusieurs assertions étranges : 1° que
jamais le projet de M. de Lesseps n'a été soutenu en France offi-
ciellement, comme si M. de Lesseps lui-même n'avait pas pris
soin de bien établir ce point dans une lettre rendue publique ;
20 il blâme M. Lange de ses lettres au Times, tout en blâmant
l'imprudence de lord Palmerston; 3° que le projet de M. de
Lesseps n'est que la résurrection du projet de 1847, comme si
le tracé de la Commission internationale n'était pas direct,
tandis que l'autre est indirect et traverse l'Egypte entière. Le
Négociant de la cité essaye de prouver que M. Stephenson qui
est allé par l'Ouadée-Toumilat au lac Timsah, a pu voir du
lac Timsah le reste de l'isthme de Suez, et notamment le lac
Menzaleh. Il ajoute, chose absolument fausse, qu'on a ouvert
des souscriptions en Egypte, et que l'argent de ces souscrip-
tions a été employé aux travaux du canal d'eau douce. Il donne
encore d'autres détails tout aussi erronés sur la Commission
internationale, sur M. Conrad et sur M. Mougel-Bey, et il ter-
mine en ayant l'air d'accepter les imputations de lord Pal-
merston sur la partie financière de l'entreprise, et en blâmant
M. Stephenson d'avoir entretenu la Chambre des Communes
de questions d'art qu'elle ne comprend pas.
Nos lecteurs n'attendent pas que nous réfutions toutes les
jouiront les premiers des avantages de l'établissement en ques-
tion.
Les événements dont les Indes sont actuellement le théâtre
font connaître aux moins clairvoyants, non plus la conve-
nance, mais bien la nécessité pour l'Angleterre d'avoir un
moyen de transport rapide pour ses troupes vers des posses-
sions aussi lointaines. C'est là une vérité écrite en lettres de
sang; et lord Palmerston, pas plus qu'un autre, ne pourra la
méconnaître. En attendant, les Anglais véritablement amis de
leur pays auront une médiocre reconnaissance à leur Pre-
mier Ministre de la déclaration faite par lui tout récemment
qu'il s'était opposé depuis quinze années à une idée qui, si
elle était réalisée aujourd' hui, serait d'une importance capi-
tale pour le pays dont ce Ministre avait mission de sauvegar-
der les intérêts.
Je vous envoie sous ce pli le tableau des exportations
d'Egypte pendant les deux derniers mois de juin et juillet.
Maintenant les produits arrivent en abondance sur le marché
et le commerce commence à reprendre son animation ordi-
naire.
EXPORTATION D'EGYPTE PENDANT LES MOIS DE JUIN ET JUILLET 1857.
Dans le courant des deux mois qui viennent de s'écouler
nous avons eu 161 départs, 106 navires chargés et 55 en lest.
Les 106 navires chargés se composent de 33 français,
dont 12 vapeurs et 21 navires à voiles ; 57 anglais, dont
26 vapeurs et 31 navires à voiles ; 38 autrichiens, dont 14 va-
peurs et 24 navires à voiles ; 7 ottomans , dont 7 vapeurs ;
3 grecs ; 7 sardes ; 9 toscans ; 2 espagnols ; 5 pavillons divers.
Et leurs destinations ont été 42 navires pour l'Angleterre ou
possessions anglaises, 25 pour la France , 12 pour Triesie et
Venise, 12 pour la Syrie, 10 pour Constantinople et Smyrne,
2 pour Livourne, 2 pour New-York, 1 pour l'Espagne.
Ces 106 navires ont emporté 20,291 ardebs de blé, dont
17,421 pour l'Angleterre ; 1,970 pour Trieste ; 900 pour ports
divers. - 59,455 ardebs d'orge et de fèves, dont 2,295 pour
la France ; 56,905 pour l'Angleterre; 255 pour ports divers.
— 23,187 balles de coton, dont 5,837 pour la France;
14,751 pour l'Angleterre ; 2,599 pour Trieste. -1,309 balles
de laine; 664 balles de lin; 2,706 cardes de gomme;
22,606 ardebs de graines oléagineuses ; 49 ardebs de maïs !
170 balles de soies ; 21,945 marchandises diverses , dont
7,000 environ provenant de l'Inde et de la Chine.
Sous la dénomination de marchandises diverses sont com-
pris les articles suivants :
Indigo, dents d'éléphant, écailles de tortue, plumes d'au-
truche, opium, café, tamarin, suore brut, girofle, rie,
poivre, dattes, drogueries diverses, racines, vieux cuivre,
cire, salpêtre, safran, henné, séné, nacre, peaux, tumbak,
tabac, natron, sel, os, cornes, chiffons, cordages.
Ppur extraits :
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Coventry Times fait, dans son numéro du 27 août, une
analyse très-favorable des principaux éléments de la question
du canal de Suez.
Le Gravesend Free Press du 22 août s'étonne, en rendant
compte du volume des meetings anglais, que, devant cette
unanimité des manifestations nationales, lord Palmerston ait
pu porter à la tribune les étranges arguments qu'il a osé y
soutenir.
Le Buckinghamshire Advertiser du 22 août s'exprime en
termes très-vifs sur l'insulte que lord Palmerston a faite aux
armateurs et commerçants anglais en tenant si peu de compte
des résolutions qu'ils ont prises dans les meetings.
L'Advertiser conseille aux électeurs de rendre la pareille au
Premier Ministre en usant contre lui, à la première occasion,
des moyens politiques dont ils disposent pour le combattre.
Le IVilts and Gloucestersliire Standard du 22 août rend
compte du volume des Meetings anglais, et constate l'unani-
mité de leurs résolutions.
Le Bolton Chronicle du 22 août a un article très-piquant
sur le chemin de fer de l'Euphrate, et il constate l'importance
des déclarations de M. Gladstone pour le canal de Suez et
« l'hydrophobie » du Premier Ministre à l'égard de ce même ca-
nal. Le Bolton Chronicle, qui a soutenu chaudement le canal
de Suez, ajoute qu'il n'a jamais combattu le chemin de l'Eu-
phrate, parce qu'il lui a toujours semblé que les deux entre-
prises ne se faisaient pas concurrence. Il ne trouve pas, d'ail-
leurs, que les arguments de lord Palmerston sur ce chemin de
fer valent mieux que sur le canal.
Le Southern Times du 22 août attaque la politique de lord
Palmerston à propos de sa troisième réponse à M. Gladstone
sur la motion de M. Estcourt en faveur du chemin de fer de
l'Euphrate. Le Premier Ministre se méprend d'une façon bien
fâcheuse sur les véritables intérêts de l'Angleterre.
Le Morning Star du 22 août rapportait le bruit démenti
depuis par lord Palmerston que le gouvernement avait de-
mandé le passage des troupes par 1 Egypte, et il exprimait
l'espoir qu'en retour le Cabinet anglais se montrerait plus
facile sur l'affaire du canal de Suez.
Le Building News du 14 août publiait un article sur le ca-
nal de Suez, et rendait compte du volume des Meetings et des
brochures de M. D. A. Lange, ainsi que de la brochure sur
les Routes de l'Orient, tous ouvrages que nos lecteurs con-
naissent. Il attaquait aussi très-violemment M. Stephenson et
ses complaisances pour lord Palmerston.
Cet article a provoqué dans le numéro suivant du Building
News, 21 août, une réponse d'un ami de M. Stephenson, qui
se cache sous ce pseudonyme : un Négociant de la cité. Cet ami
assez maladroit avance plusieurs assertions étranges : 1° que
jamais le projet de M. de Lesseps n'a été soutenu en France offi-
ciellement, comme si M. de Lesseps lui-même n'avait pas pris
soin de bien établir ce point dans une lettre rendue publique ;
20 il blâme M. Lange de ses lettres au Times, tout en blâmant
l'imprudence de lord Palmerston; 3° que le projet de M. de
Lesseps n'est que la résurrection du projet de 1847, comme si
le tracé de la Commission internationale n'était pas direct,
tandis que l'autre est indirect et traverse l'Egypte entière. Le
Négociant de la cité essaye de prouver que M. Stephenson qui
est allé par l'Ouadée-Toumilat au lac Timsah, a pu voir du
lac Timsah le reste de l'isthme de Suez, et notamment le lac
Menzaleh. Il ajoute, chose absolument fausse, qu'on a ouvert
des souscriptions en Egypte, et que l'argent de ces souscrip-
tions a été employé aux travaux du canal d'eau douce. Il donne
encore d'autres détails tout aussi erronés sur la Commission
internationale, sur M. Conrad et sur M. Mougel-Bey, et il ter-
mine en ayant l'air d'accepter les imputations de lord Pal-
merston sur la partie financière de l'entreprise, et en blâmant
M. Stephenson d'avoir entretenu la Chambre des Communes
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