Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1857 10 juillet 1857
Description : 1857/07/10 (A2,N26). 1857/07/10 (A2,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306254
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
246 L'ISTHME DE SUEZ,
REVUE DE LA PRESSE.
Le Times du 25 juin a annoncé le meeting tenu la veille
à London-Tavern, et il a reproduit la résolution adoptée par
le meeting.
The Daily Scoisman, du 13 juin, contient un article très-
remarquable intitulé : le Grand canal de Suez, et qui porte
en tête cette épigraphe empruntée à l'amiral Beechey :
« L'importance d'un canal maritime de la Méditerranée à
» la mer Rouge, au point de vue commercial, ne peut être
« estimée trop grande, particulièrement pour notre pays,
» quand on le considère par rapport à ses possessions et co-
» lonics de l'Inde. » (.Admiral Beechey, Address to tho Royal
Geographical Society in May 1856.)
« Parmi les progrès physiques à la portée de la puissance
humaine, il y en a deux qui méritent le titre de cosmopolites
par l'influence qu'ils exerceront sur l'avenir du monde. Ce
sont l'union de la Méditerranée et de la mer Rouge par un canal
à travers l'isthme de Suez, et celle de l'océan Atlantique et
du Pacifique par un canal à travers l'isthme de Darien. Pour
le moment, nous ne parlerons que du premier. Tout homme
pensant verra au premier coup d'oeil que des conséquences
importantes ne pourront manquer de résulter d'une entre-
prise qui mettra l'Inde et la Chine, avec leurs 500 millions
d'habitants, possédant déjà un certain degré de civilisation,
à la moitié de la distance actuelle de l'Europe-occidentale ; et
cela, que nous considérions les intérêts moraux ou matériels.
Le premier, l'effet commercial, sera de doubler, ou éventuel-
lement de tripler et de quadrupler le commerce d'échange
entre les producteurs des matières premières dans l'Inde et
les îles, et les fabricants anglais. Mais l'exécution du canal
sera encore utile à des objets plus élevés que d'acheter et de
vejidre. C'est évidemment par l'action de l'esprit de l'Europe
sur celui de l'Asie, que la destinée future de l'ancien monde
s'accomplira en grande partie. Tripler ou quadrupler la faci-
lité des communications entre l'Orient et l'Occident, c'est mul-
tiplier dans la même mesure ou dans une plus grande me-
sure, les moyens de propager les arts, les connaissances,
l'industrie et l'esprit actif de l'Europe parmi les nations
engourdies de l'Asie, si riches d'éléments naturels de richesse
qu'elles ne savent pas utiliser. C'est tripler ou quadrupler les
moyens de répandre la religion et la moralité parmi des gens
tombés dans des superstitions déplorables. Et les moyens de
remplir la noble mission des races anglo-saxonne, germa-
nique et française de civiliser le monde, qu'est-ce, sinon la
facilité de communication qui répand le progrès sur toute
l'Europe, à pas si gigantesques, parmi les populations les
plus inégales par. rapport à leur civilisation, transportant
chaque utile découverte avec une rapidité incroyable de Lon-
dres à Saint-Pétersbourg, Odessa et Madrid? Le bateau à
vapeur, le chemin de fer, le gaz et le télégraphe électrique
sont des inventions d'hier, et elles sont déjà en usage depuis
les côtes de la Méditerranée jusqu'au cercle arctique. Même
les peuples arriérés, qui haïssent tout changement encore
plus que les Indiens ou les Chinois, sont forcés par le voisi-
nage d'imiter les modes et d'adopter les procédés supérieurs
de l'Europe chrétienne; tandis que l'Egypte, pays encore à
demi barbare il y a peu de temps , a pris sa place parmi les
royaumes civilisés; Nous avons une preuve bien satisfaisante
du progrès qui s'y fait, dans le fait que la Turquie et l'Egypte
ont importé en 1855 une plus grande quantité de marchan-
dises anglaises (valeur déclarée 4 millions de livres), que la
France ou tout autre pays d'Europe, sauf l'Allemagne.
- » Tous les États commerçants et industriels de l'Europe ont
donc un intérêt commun à la construction du canal de Suez,
et si d'anciennes rivalités regrettables peuvent être éteintes,
il serait digne de la plus éclairée de ces puissances de faire
des efforts pour que l'œuvre soit exécutée à frais communs.
Mais si cela ne se peut pas, elles devraient au moins accorder
quelque patronage ou appui aux hommes qui entreprennent
cette tâche. Les frais fussent-ils même deux fois plus considé-
rables que les devis, cela ne nous empêcherait pas de croire
que son importance pour le monde justiûerait cette dépense.
Il a été dit que la somme du devis était insuffisante. Nous ne
pouvons juger cette question. Mais après avoir lu une partie
considérable des ouvrages et documents publiés sur ce sujet
(dont un résumé est donné dans le Rapport et projet de la Com-
mission internationale, page 190), l'impression ressentie par
nous est que si l'on a fait ressortir les avantages du canal,
les difficultés ne sont pas déguisées, mais constatées et avouées
avec sincérité. La partie la plus douteuse du projet, le port
de Péluse, avec des jetées de 4 milles ]/2, a été bientôt aban-
donnée par la Commission, et une nouvelle station (Saïd) a
été trouvée plus à l'ouest, où des jetées de 1 mille 1/2 ou de
2 milles suffiront pour rencontrer la profondeur d'eau néces-
saire. »
Le journal écossais réfute ensuite quelques-unes des objec-
tions de la Revue d'Edimbourg, et il donne l'analyse des élé-
ments principaux du projet du canal ; puis il termine ainsi :
« Nous ne pensons pas que l'Académie des sciences puisse
être accusée d'exagération , en déclarant que l'exécution du
canal serait un bienfait pour l'humanité entière, n -
On lisait dans le Gateshead Observer du 6 juin l'article
suivant :
(t Nous apprenons avec plaisir que le projet de M. Ferdi-
nand de Lesseps a été soumis et favorablement reçu par les
grandes corporations commerciales du Royaume-Uni.
» Le maire de Newcastle a déjà transmis à M. Headlam le
mémoire du meeting public de Newcastle, avec prière de le
présenter en personne, accompagné par M. Ridley etHutt, au
Bureau de commerce, et de solliciter, s'il est possible, une
expression d'opinion sur ce sujet de la part de ce département
du gouvernement.
D Des lettres ont également été adressées au lord lieutenant
du comté, et aux représentants des comtés aussi bien que des
villes de tout le nord de l'Angleterre, pour appeler leur at-
- tenlion sur le projet, et pour les prier d'employer leur in-
fluence en sa faveur.
» A Liverpool, la Chambre de commerce, l'association des
Indes orientales et de la Chine, et la Underwriters' associa-
tion, ont adopté des résolutions à l'appui du projet. A Man-
chester la chambre de commerce et l'association commer-
ciale ont fait de même. La Chambre du conseil de Dublin, le
public de Cork (convoqué par le haut-shériff), les Chambres
de commerce de Belfast et Leith, et les Chambres du conseil
de Glasgow, Édinburgh et Aberdeen, présidées par leurs
fonctionnaires principaux, ont également adopté des expres-
sions énergiques de leur opinion excessivement favorable.
n Nous apprenons qu'à Constantinople, depuis le Sultan
jusqu'au plus humble de ses sujets intéressés aux affaires
commerciales, il règne la plus haute confiance, non-seule-
ment dans l'importance et la possibilité de l'exécution, mais
aussi dans le succès pécuniaire de l'entreprise. La coufirma-
REVUE DE LA PRESSE.
Le Times du 25 juin a annoncé le meeting tenu la veille
à London-Tavern, et il a reproduit la résolution adoptée par
le meeting.
The Daily Scoisman, du 13 juin, contient un article très-
remarquable intitulé : le Grand canal de Suez, et qui porte
en tête cette épigraphe empruntée à l'amiral Beechey :
« L'importance d'un canal maritime de la Méditerranée à
» la mer Rouge, au point de vue commercial, ne peut être
« estimée trop grande, particulièrement pour notre pays,
» quand on le considère par rapport à ses possessions et co-
» lonics de l'Inde. » (.Admiral Beechey, Address to tho Royal
Geographical Society in May 1856.)
« Parmi les progrès physiques à la portée de la puissance
humaine, il y en a deux qui méritent le titre de cosmopolites
par l'influence qu'ils exerceront sur l'avenir du monde. Ce
sont l'union de la Méditerranée et de la mer Rouge par un canal
à travers l'isthme de Suez, et celle de l'océan Atlantique et
du Pacifique par un canal à travers l'isthme de Darien. Pour
le moment, nous ne parlerons que du premier. Tout homme
pensant verra au premier coup d'oeil que des conséquences
importantes ne pourront manquer de résulter d'une entre-
prise qui mettra l'Inde et la Chine, avec leurs 500 millions
d'habitants, possédant déjà un certain degré de civilisation,
à la moitié de la distance actuelle de l'Europe-occidentale ; et
cela, que nous considérions les intérêts moraux ou matériels.
Le premier, l'effet commercial, sera de doubler, ou éventuel-
lement de tripler et de quadrupler le commerce d'échange
entre les producteurs des matières premières dans l'Inde et
les îles, et les fabricants anglais. Mais l'exécution du canal
sera encore utile à des objets plus élevés que d'acheter et de
vejidre. C'est évidemment par l'action de l'esprit de l'Europe
sur celui de l'Asie, que la destinée future de l'ancien monde
s'accomplira en grande partie. Tripler ou quadrupler la faci-
lité des communications entre l'Orient et l'Occident, c'est mul-
tiplier dans la même mesure ou dans une plus grande me-
sure, les moyens de propager les arts, les connaissances,
l'industrie et l'esprit actif de l'Europe parmi les nations
engourdies de l'Asie, si riches d'éléments naturels de richesse
qu'elles ne savent pas utiliser. C'est tripler ou quadrupler les
moyens de répandre la religion et la moralité parmi des gens
tombés dans des superstitions déplorables. Et les moyens de
remplir la noble mission des races anglo-saxonne, germa-
nique et française de civiliser le monde, qu'est-ce, sinon la
facilité de communication qui répand le progrès sur toute
l'Europe, à pas si gigantesques, parmi les populations les
plus inégales par. rapport à leur civilisation, transportant
chaque utile découverte avec une rapidité incroyable de Lon-
dres à Saint-Pétersbourg, Odessa et Madrid? Le bateau à
vapeur, le chemin de fer, le gaz et le télégraphe électrique
sont des inventions d'hier, et elles sont déjà en usage depuis
les côtes de la Méditerranée jusqu'au cercle arctique. Même
les peuples arriérés, qui haïssent tout changement encore
plus que les Indiens ou les Chinois, sont forcés par le voisi-
nage d'imiter les modes et d'adopter les procédés supérieurs
de l'Europe chrétienne; tandis que l'Egypte, pays encore à
demi barbare il y a peu de temps , a pris sa place parmi les
royaumes civilisés; Nous avons une preuve bien satisfaisante
du progrès qui s'y fait, dans le fait que la Turquie et l'Egypte
ont importé en 1855 une plus grande quantité de marchan-
dises anglaises (valeur déclarée 4 millions de livres), que la
France ou tout autre pays d'Europe, sauf l'Allemagne.
- » Tous les États commerçants et industriels de l'Europe ont
donc un intérêt commun à la construction du canal de Suez,
et si d'anciennes rivalités regrettables peuvent être éteintes,
il serait digne de la plus éclairée de ces puissances de faire
des efforts pour que l'œuvre soit exécutée à frais communs.
Mais si cela ne se peut pas, elles devraient au moins accorder
quelque patronage ou appui aux hommes qui entreprennent
cette tâche. Les frais fussent-ils même deux fois plus considé-
rables que les devis, cela ne nous empêcherait pas de croire
que son importance pour le monde justiûerait cette dépense.
Il a été dit que la somme du devis était insuffisante. Nous ne
pouvons juger cette question. Mais après avoir lu une partie
considérable des ouvrages et documents publiés sur ce sujet
(dont un résumé est donné dans le Rapport et projet de la Com-
mission internationale, page 190), l'impression ressentie par
nous est que si l'on a fait ressortir les avantages du canal,
les difficultés ne sont pas déguisées, mais constatées et avouées
avec sincérité. La partie la plus douteuse du projet, le port
de Péluse, avec des jetées de 4 milles ]/2, a été bientôt aban-
donnée par la Commission, et une nouvelle station (Saïd) a
été trouvée plus à l'ouest, où des jetées de 1 mille 1/2 ou de
2 milles suffiront pour rencontrer la profondeur d'eau néces-
saire. »
Le journal écossais réfute ensuite quelques-unes des objec-
tions de la Revue d'Edimbourg, et il donne l'analyse des élé-
ments principaux du projet du canal ; puis il termine ainsi :
« Nous ne pensons pas que l'Académie des sciences puisse
être accusée d'exagération , en déclarant que l'exécution du
canal serait un bienfait pour l'humanité entière, n -
On lisait dans le Gateshead Observer du 6 juin l'article
suivant :
(t Nous apprenons avec plaisir que le projet de M. Ferdi-
nand de Lesseps a été soumis et favorablement reçu par les
grandes corporations commerciales du Royaume-Uni.
» Le maire de Newcastle a déjà transmis à M. Headlam le
mémoire du meeting public de Newcastle, avec prière de le
présenter en personne, accompagné par M. Ridley etHutt, au
Bureau de commerce, et de solliciter, s'il est possible, une
expression d'opinion sur ce sujet de la part de ce département
du gouvernement.
D Des lettres ont également été adressées au lord lieutenant
du comté, et aux représentants des comtés aussi bien que des
villes de tout le nord de l'Angleterre, pour appeler leur at-
- tenlion sur le projet, et pour les prier d'employer leur in-
fluence en sa faveur.
» A Liverpool, la Chambre de commerce, l'association des
Indes orientales et de la Chine, et la Underwriters' associa-
tion, ont adopté des résolutions à l'appui du projet. A Man-
chester la chambre de commerce et l'association commer-
ciale ont fait de même. La Chambre du conseil de Dublin, le
public de Cork (convoqué par le haut-shériff), les Chambres
de commerce de Belfast et Leith, et les Chambres du conseil
de Glasgow, Édinburgh et Aberdeen, présidées par leurs
fonctionnaires principaux, ont également adopté des expres-
sions énergiques de leur opinion excessivement favorable.
n Nous apprenons qu'à Constantinople, depuis le Sultan
jusqu'au plus humble de ses sujets intéressés aux affaires
commerciales, il règne la plus haute confiance, non-seule-
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