Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1857 25 juin 1857
Description : 1857/06/25 (A2,N25). 1857/06/25 (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530624q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
214 'IS.lJ.;M J?e SUEZ,
dans le principe, uniquement ejn vue du transport des malles,
des passagers et des marchandises privilégiées, ne sont déjà
plus à la hauteur des besoins qu'ils ont fait naître. On peut
dire, pour prendre une métaphore nautique assez bien placée
en ces matières, que de remorqué qu'il était, le commerce de
la Syrie devient à son tour remorqueur, et repousse aujour-
d'hui le service de la -voile, pour recourir exclusivement à
celui de l'hélice. Depuis l'annee passée surtout, la transfor-
mation a pris un caractère général. Aussi, à mesure que le
mouvement d'entrée et de sortie du commerce de Bairouth
s'élève, le nombre de navires à voiles qui prend part à ce
mouvement suit la progression contraire. C'est qu'au lieu
d'une ligne de bateaux à vapeur, nous comptons aujourd'hui
dix services de bateaux mixtes, et ce nombre sera bientôt aug-
menté de plusieurs autres qui nous sont déjà annoncés. Avant
qu'il soit deux à trois ans au plus, la navigation à voile
aura complètement disparu dans les transactions de la Syrie.
Les produits les plus encombrants, tels que blé, orge, sé-
same, etc., que l'on aurait cru devoir être un aliment éternel
pour les navires à voiles, ont un avantage marqué à prendre
passage à bord des bateaux mixtes. Aussi n'est-ce plus la
transformation de la voile par l'hélice qui étonne ; ce qui sur-
prend, c'est le fait du temps qu'elle a mis à se produire. En
effet, le surcroît du fret pour les grains par l'hélice, est de
2 fr. par charge pour Marseille, débarquement compris, ce
qui réduit la différence à 1 fr. par charge, soit 2 pour 100
au plus sur la valeur de la marchandise; mais ce surcroît ne
pèse point sur le commerce, qui, de son côté, trouve en com-
pensation une économie de 2 à 2 1/2 pour 100 sur la prime
d'assurance qui est en ce moment 2 1/2 à 3 pour 100 par
navire à voile, et de 1/2 pour 100 seulement pour l'hélice,
tandis qu'il bénéficie par contre de tous les avantages qui ré-
sultent de la régularité, de la célérité dans les transactions,
bénéfice d'une traversée de douze jours au lieu d'une moyenne
de quarante ; facilités de vente à livrer, par la certitude de
l'arrivée des produits sur les marchés de consommation à des
époques fixes, multiplicité des opérations, etc., etc., etc. A
tous ces avantages, à toutes efs considérations vient encore se
rattacher la question des avaries si fréquentes pour les na-
vires à voile, question d'autant plus grave pour le commerce,
que les grains sont soumis à une franchise de 15 pour 100 en
faveur des assurances.
» Dans ce court exposé, je me suis surtout appliqué à faire
ressortir deux points qui me semblent se rattacher indirecte-
men): au percement de l'isthme de Suez.
» 1° Causes et résultats de la progression du commerce de
Qairputh , dus au rapprochement des distances.
H 2° Transformation de la voile par l'hélice, dont j'ai tenu
non-seulement à constater le fait, mais à prouver surtout par
des chiffres , les avantages réels qui en résultent pour tous les
intéressés.
» Ces deux faits qui viennent corroborer une fois de plus
les arguments émjs en faveur du canal de Suez, vous offriront
peut-être le sujet de conclusions dont je n'ai pas voulu m'oc-
cuper, afin de vous les laisser tout entières, o
Nous remercions sincèrement notre correspondant
des recherches qu'il a bien voulu faire. Mais nous n'avons
rien à ajouter à ses observations et aux faits qu'il con-
signe dans sa lettre. Nous ferons seulement remarquer à
nos lecteurs que ce que nous avons dit d'une manière
toute générale des progrès rapides et incessants de l'hé-
lice se trouve pleinement confirmé par les faits particu-
liers (pi son| relatifs au commerce de Bairouth. On peut
aÇÇrmer des ^ijQ.iird'Jhui, c.omjgae l'a fait avec iant .d'au-
torité la Commission internationale dans les conclusions
de son rapport, que la transformation de la marine sera
accomplie même avant que le canal de Suez ne soit
ouvert, et que ce sera cette transformation qui exigera
impérieusement la communication directe des deux
mers.
G. WAGENER.
FAITS DIVERS.
- Dans un meeting de la Compagnie péninsulaire et orien-
tale de navigation à vapeur, tenu à Londres le 3 juin, et pré-
sidé par sir J. Matheson, un dividende, comprenant la part
des nouvelles actions, égale à 5 pour 100 pour les 6 mois, et
libre de l'impôt sur Je revenu , a été déclaré; et le rapport a été
adopté à l'unanimité. Toute la discussion a été très-satisfai-
sante, les explications relatives à la formation des fonds d'en-
tretien et d'assurance ayant reçu l'approbation des action-
naires. Voici un extrait du rapport :
u Londres, le 30 mai.
« Le Madrid, malheureusement perdu W 21 février, en
échouant contre un récif à l'entrée du port de Vigo, était Vu
bâtiment en fer de 500 tonnes, construit en 1845, au prix dp
17,000 livres sterl.; cette perte a été réduite, à l'aide du fond
de réserve, à une somme si minime, que la perte du navire
n'affectera pas matériellement le compte des propriétaires à
la fin de l'année. La Compagnie a acheté Y Ottawa, vapeur h
hélice de 1,100 tonnes, et 200 chevaux, construit il y a deux
ans pour le commerce avec le Canada, mais employé plus tard
dans le service de transport de la mer Noire. L'aménagement
du navire étant achevé, il partira le 6 du mois prochain pour
l'Inde. Deux navires pour lesquels des contrats ont été faits,
sont le Ceylan, de 2,300 tonnes et 450 chevaux, et le Gra-
nada, de 600 tonnes et 150 chevaux. Le Dehli sera lancé dans
un mois, et prêt à prendre la mer au mois de septembre; et
le Candie, allongé de 30 pieds, ce qui augmentera beaucoup
sa capacité, sera également prêt dans deux mois. Ces deux na-
vires formeront une addition importante à la flotte de la Com-
pagnie, et les directeurs prennent d'autres mesures pour ré-
pondre pleinement au commerce croissant avec l'Inde çt la
Chine. Dans leur dernier rapport, les directeurs ont fait con-
naître le départ de Y Aima, de l'Aden, de YAva et de YAzof
pour les stations de l'Inde et de la Chine; et ils ont à présent
le plaisir d'annoncer que les trois premiers navires sont arrivés
sans accident à destination et ont commencé leurs services
respectifs. L'Azof, en arrivant à l'île Maurice, a été affrété
par les entrepreneurs du service postal entre cette place et
Aden, et fait maintenant la traversée sur cette ligne, qui com-
mence déjà à devenir importante par le commerce additionnel
qu'elle amène aux lignes principales de la Compagnie.
» Le Precursor, le Poltinger et le Chusan ont été loués,
d'après le dernier rapport, par le gouvernement de l'Inde,
pour faire le service de transport de l'expédition du golfe
persique. Depuis ce temps, le Sir Jamsetjee-Jeejeeblwy, le
Haddington (navire à voiles) et l'Oriental, ont été également
affrétés et employés pour les besoins de la guerre contre la
Perse. Le Bentinck, YAden et le Bombay ont été également
employés pour quelque temps au transport de troupes et de
qépêches; et les directeurs ont le plaisir d'annoncer qu.e le
service de la malle n'a souffert aucune interruption par suite
dans le principe, uniquement ejn vue du transport des malles,
des passagers et des marchandises privilégiées, ne sont déjà
plus à la hauteur des besoins qu'ils ont fait naître. On peut
dire, pour prendre une métaphore nautique assez bien placée
en ces matières, que de remorqué qu'il était, le commerce de
la Syrie devient à son tour remorqueur, et repousse aujour-
d'hui le service de la -voile, pour recourir exclusivement à
celui de l'hélice. Depuis l'annee passée surtout, la transfor-
mation a pris un caractère général. Aussi, à mesure que le
mouvement d'entrée et de sortie du commerce de Bairouth
s'élève, le nombre de navires à voiles qui prend part à ce
mouvement suit la progression contraire. C'est qu'au lieu
d'une ligne de bateaux à vapeur, nous comptons aujourd'hui
dix services de bateaux mixtes, et ce nombre sera bientôt aug-
menté de plusieurs autres qui nous sont déjà annoncés. Avant
qu'il soit deux à trois ans au plus, la navigation à voile
aura complètement disparu dans les transactions de la Syrie.
Les produits les plus encombrants, tels que blé, orge, sé-
same, etc., que l'on aurait cru devoir être un aliment éternel
pour les navires à voiles, ont un avantage marqué à prendre
passage à bord des bateaux mixtes. Aussi n'est-ce plus la
transformation de la voile par l'hélice qui étonne ; ce qui sur-
prend, c'est le fait du temps qu'elle a mis à se produire. En
effet, le surcroît du fret pour les grains par l'hélice, est de
2 fr. par charge pour Marseille, débarquement compris, ce
qui réduit la différence à 1 fr. par charge, soit 2 pour 100
au plus sur la valeur de la marchandise; mais ce surcroît ne
pèse point sur le commerce, qui, de son côté, trouve en com-
pensation une économie de 2 à 2 1/2 pour 100 sur la prime
d'assurance qui est en ce moment 2 1/2 à 3 pour 100 par
navire à voile, et de 1/2 pour 100 seulement pour l'hélice,
tandis qu'il bénéficie par contre de tous les avantages qui ré-
sultent de la régularité, de la célérité dans les transactions,
bénéfice d'une traversée de douze jours au lieu d'une moyenne
de quarante ; facilités de vente à livrer, par la certitude de
l'arrivée des produits sur les marchés de consommation à des
époques fixes, multiplicité des opérations, etc., etc., etc. A
tous ces avantages, à toutes efs considérations vient encore se
rattacher la question des avaries si fréquentes pour les na-
vires à voile, question d'autant plus grave pour le commerce,
que les grains sont soumis à une franchise de 15 pour 100 en
faveur des assurances.
» Dans ce court exposé, je me suis surtout appliqué à faire
ressortir deux points qui me semblent se rattacher indirecte-
men): au percement de l'isthme de Suez.
» 1° Causes et résultats de la progression du commerce de
Qairputh , dus au rapprochement des distances.
H 2° Transformation de la voile par l'hélice, dont j'ai tenu
non-seulement à constater le fait, mais à prouver surtout par
des chiffres , les avantages réels qui en résultent pour tous les
intéressés.
» Ces deux faits qui viennent corroborer une fois de plus
les arguments émjs en faveur du canal de Suez, vous offriront
peut-être le sujet de conclusions dont je n'ai pas voulu m'oc-
cuper, afin de vous les laisser tout entières, o
Nous remercions sincèrement notre correspondant
des recherches qu'il a bien voulu faire. Mais nous n'avons
rien à ajouter à ses observations et aux faits qu'il con-
signe dans sa lettre. Nous ferons seulement remarquer à
nos lecteurs que ce que nous avons dit d'une manière
toute générale des progrès rapides et incessants de l'hé-
lice se trouve pleinement confirmé par les faits particu-
liers (pi son| relatifs au commerce de Bairouth. On peut
aÇÇrmer des ^ijQ.iird'Jhui, c.omjgae l'a fait avec iant .d'au-
torité la Commission internationale dans les conclusions
de son rapport, que la transformation de la marine sera
accomplie même avant que le canal de Suez ne soit
ouvert, et que ce sera cette transformation qui exigera
impérieusement la communication directe des deux
mers.
G. WAGENER.
FAITS DIVERS.
- Dans un meeting de la Compagnie péninsulaire et orien-
tale de navigation à vapeur, tenu à Londres le 3 juin, et pré-
sidé par sir J. Matheson, un dividende, comprenant la part
des nouvelles actions, égale à 5 pour 100 pour les 6 mois, et
libre de l'impôt sur Je revenu , a été déclaré; et le rapport a été
adopté à l'unanimité. Toute la discussion a été très-satisfai-
sante, les explications relatives à la formation des fonds d'en-
tretien et d'assurance ayant reçu l'approbation des action-
naires. Voici un extrait du rapport :
u Londres, le 30 mai.
« Le Madrid, malheureusement perdu W 21 février, en
échouant contre un récif à l'entrée du port de Vigo, était Vu
bâtiment en fer de 500 tonnes, construit en 1845, au prix dp
17,000 livres sterl.; cette perte a été réduite, à l'aide du fond
de réserve, à une somme si minime, que la perte du navire
n'affectera pas matériellement le compte des propriétaires à
la fin de l'année. La Compagnie a acheté Y Ottawa, vapeur h
hélice de 1,100 tonnes, et 200 chevaux, construit il y a deux
ans pour le commerce avec le Canada, mais employé plus tard
dans le service de transport de la mer Noire. L'aménagement
du navire étant achevé, il partira le 6 du mois prochain pour
l'Inde. Deux navires pour lesquels des contrats ont été faits,
sont le Ceylan, de 2,300 tonnes et 450 chevaux, et le Gra-
nada, de 600 tonnes et 150 chevaux. Le Dehli sera lancé dans
un mois, et prêt à prendre la mer au mois de septembre; et
le Candie, allongé de 30 pieds, ce qui augmentera beaucoup
sa capacité, sera également prêt dans deux mois. Ces deux na-
vires formeront une addition importante à la flotte de la Com-
pagnie, et les directeurs prennent d'autres mesures pour ré-
pondre pleinement au commerce croissant avec l'Inde çt la
Chine. Dans leur dernier rapport, les directeurs ont fait con-
naître le départ de Y Aima, de l'Aden, de YAva et de YAzof
pour les stations de l'Inde et de la Chine; et ils ont à présent
le plaisir d'annoncer que les trois premiers navires sont arrivés
sans accident à destination et ont commencé leurs services
respectifs. L'Azof, en arrivant à l'île Maurice, a été affrété
par les entrepreneurs du service postal entre cette place et
Aden, et fait maintenant la traversée sur cette ligne, qui com-
mence déjà à devenir importante par le commerce additionnel
qu'elle amène aux lignes principales de la Compagnie.
» Le Precursor, le Poltinger et le Chusan ont été loués,
d'après le dernier rapport, par le gouvernement de l'Inde,
pour faire le service de transport de l'expédition du golfe
persique. Depuis ce temps, le Sir Jamsetjee-Jeejeeblwy, le
Haddington (navire à voiles) et l'Oriental, ont été également
affrétés et employés pour les besoins de la guerre contre la
Perse. Le Bentinck, YAden et le Bombay ont été également
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