Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-06-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juin 1857 10 juin 1857
Description : 1857/06/10 (A2,N24). 1857/06/10 (A2,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306239
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
GOÇ L'ISTHME DE SUEZ:
lointaines des intérêts identiques, malgré la diversité
des- peuples qu'elle y amène. Les différences s'effacent
en présence d'un but commun. Il n'y a plus dans ces
mers, que la barbarie a trop longtemps occupées, des
Anglais et des Amér-icains, des Hollandais et des Espa-
gnols-ou des Portugais. Le voyage de M. Jurien atteste
qu'il n'y a là-bas que deux grandes familles, malgré des
rivalités intestines : la famille des hommes civilisés et
chrétiens, et la famille des hommes qui ne sont ni l'un
ni l'autre. Le commandant de la-Bayonnaise trouve
des cœurs ouverts et dévoués, nobles autant qu'éclairés,
, dans M. Paul Forbes, le consul américain à Canton;
dans M.. Rutherford Alcock, le Gonsul anglais à Shang-
haï; dans Amaral, l'infortuné gouverneur de Macao;
dans le docteur Burger, de Batavia, etc., etc.; et l'ac-
cueil, qu'il reçoit des-étrangers est aussi chaleureux que
celui de M. de Montigny, le consul français de Shang-
haï. L'éloignement ne laisse plus de trace des nationa-
lités, du moins dans les, rapports individuels; et il ne
reste pour tous que cette grande nationalité que consti-
tuent le christianisme et des mœurs communes.
Une des parties -les plus attachantes du livre de
M. Jurien est celle où il traite de nos missionnaires
catholiques dans l'extrême Orient. C'est avec une émo-
tion profonde qu'on lit le récit de ces efforts héroïques;
de ces dévouements surhumains, de ces trop fréquents
martyres. M. Jurien a.vu de près non-seulement ces
admirables apôtres de la foi chrétienne, mais il a vu en
outre les néophytes qu'ils forment, ou plutôt qu'ils sau-
vent ; et le Chinois chrétien Lo-tsuén , qu'il a pu entre-
tenir à Shang-haï, était un grand exemple .pe ce que
peut le christianisme, même dans ces pays, sur les
âmes qu'il parvient à toucher. L'Espagne en a fourni
une preuve plus forte encore en rangeant sous sa domir
nation paternelle et débonnaire plus de 4 millions de
chrétiens dans les îles Philippines. Le traité de Wam-f
poa, qu'a su conclure avec autant d'adresse que de fer-
meté M. de Lagrené, le plénipotentiaire français en 1844,
assure une puissante garantie aux intérêts religieux, les
seuls qu'ait la France dans ces parages.
Nous recommandons bien vivement aussi à l'attention
des lecteurs toutes les observations de M. Jurien de là
Gravière sur les colonies néerlandaises et sur le systèmq
profondément habile et intelligent qui a été suivi de-
Euis 1815 par des hommes aussi éminents que MM. Daën-
dels, Van dÉn Bosch et Rochussen. Java., cultivée par
les régents indigènes au profit de la; population aussi
bien qu'au profit de la; Hollande, est un vrai chef-
d'œuvre de sagesse et de pqlitiquê-en même temps que
d'industrie ; et c'est, une moltirn de retrouver à
l'autre extrémité du monde la civilisation sachant si bien
mériter de l'humanité en répandant peu à peu l'ordre,
la justice et le travail chez des peuples qui ne connais-
saient guère jusqué-Ià tous ces bienfaits. L'illustre
M. Rochussen était gouverneur général des Indes néer-
landaises quand M. Jurien vint y aborder ; et il faut
voir en quels termes d'estime et de considération affec-
tueuse le commandant français parle du courage et de
l'énergie déployées dans la triple expédition de Bali près
Bornéo, en 1846, 1848 et 1849. L'organisation et la
prospérité de Java justifient bien des conquêtes. En moins
de vingt ans, Java a passé de 4 à 8 millions d'habitants,
grâce à la vaccine et à l'administration hollandaise.
Nous n'avons pu donner qu'une esquisse bien incom-
plète du livre de M. Jurien de la Gravière ; mais nous
serons heureux d'avoir inspiré du moins l'envie de le
lire. A côlé des pages sérieuses que nous venons de rap-
peler, on trouvera bien des pages charmantes, où les des-
criptions de la nature se mêlent aux observations de
mœurs. On se fera une idée assez juste de ces climats si
différents du nôtre ; on se fera surtout une idée de ces
peuples si peu semblables à nous, et l'on comprendra
mieux comment toutes lès nations chrétiennes peuvent
se rencontrer d'accord aujourd'hui sur cette vaste scène
où elles auront encore plus de devoirs à remplir que de
richesses à récolter.
: BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
ERRATUM,
Dans notre numéro du 25 mai, page 162' première ligne
de la première colonne, on aJait une omission qui rend la
pensée incomplète. II faut la rétablir ainsi :
«Autrefois un vaisseau de 80 canons et'de 3,000 tonneaux
J) tirait ordinairement 27 pieds d'éaii. Aujourd'hui il se con-
» slruit une frégate de 50 canons et de 3,400 tonneaux qui
» ne tirera pas plus de'.2 pieds. »
II s'agit de pieds anglais.
Y
< Nos souscripteurs trouveront- dans les trois volumes
que nous mettons à leur di.spositiori)les pièces suivantes.
Dans le premier volume;: 1
1° Exposé; 2° Mémoire: au: Vice-<-roï; 3° Acte de conces-
sion ; 4° Instructions aux ingénieurs.;. 5? Avant-projet;
6° Lettre à lord Slratford de Redclifîe ; 7° Lettre du
iJ'rrid vizir à S. A. le Vice-roL; 8° Rapport au Vice-roi
et instructions de S. A. ; 9° Opinion de M. Arthur An-
derson ; 1100pinion du capitaine Vetch ; 11° Opinion
de "Ml David Urquhart ; 12° Article du Moniteur sur les
avantages'du tracé direct ; 13'^Lettre au Times.
Dàns le Second volume :
'a lî-Un' deuxième exposé de M. Ferd de Lesseps sur la
stfiiaïi on .actuelle de l'affaire; -2° Une notice historique
survie percement de l'isthme de Suez, par M. Barthé-
lémy Saint-Hilaire ; 3° Les procès-verbaux de la Com-
mission internationale; 4° Un mémoire de M. l'ingénieur
Pateocapa, ministre des travaux publics à Turin ; 5° La
réponse de M: Barthélémy Saint-Hilaire à la Revue d'E-
dimbourg ; 6b Une note de M. de Chancel sur le mouve-
ment du commerce et de la navigation entre l'Orient et
l'Occident ; 7° L'acte de concession, le cahier des charges
et les statuts de la Compagnie.
Dans le troisième volume :
Le rapport et le projet de la Commission interna-
tionale, avec toutes les annexes qui le complètent.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
• 1
PMUSr TTPCGMPHlE DE^HENIU PtOX", IMPRIMEUR DE L'IWPERRUR, RUE GARANCIBRG, 8.
lointaines des intérêts identiques, malgré la diversité
des- peuples qu'elle y amène. Les différences s'effacent
en présence d'un but commun. Il n'y a plus dans ces
mers, que la barbarie a trop longtemps occupées, des
Anglais et des Amér-icains, des Hollandais et des Espa-
gnols-ou des Portugais. Le voyage de M. Jurien atteste
qu'il n'y a là-bas que deux grandes familles, malgré des
rivalités intestines : la famille des hommes civilisés et
chrétiens, et la famille des hommes qui ne sont ni l'un
ni l'autre. Le commandant de la-Bayonnaise trouve
des cœurs ouverts et dévoués, nobles autant qu'éclairés,
, dans M. Paul Forbes, le consul américain à Canton;
dans M.. Rutherford Alcock, le Gonsul anglais à Shang-
haï; dans Amaral, l'infortuné gouverneur de Macao;
dans le docteur Burger, de Batavia, etc., etc.; et l'ac-
cueil, qu'il reçoit des-étrangers est aussi chaleureux que
celui de M. de Montigny, le consul français de Shang-
haï. L'éloignement ne laisse plus de trace des nationa-
lités, du moins dans les, rapports individuels; et il ne
reste pour tous que cette grande nationalité que consti-
tuent le christianisme et des mœurs communes.
Une des parties -les plus attachantes du livre de
M. Jurien est celle où il traite de nos missionnaires
catholiques dans l'extrême Orient. C'est avec une émo-
tion profonde qu'on lit le récit de ces efforts héroïques;
de ces dévouements surhumains, de ces trop fréquents
martyres. M. Jurien a.vu de près non-seulement ces
admirables apôtres de la foi chrétienne, mais il a vu en
outre les néophytes qu'ils forment, ou plutôt qu'ils sau-
vent ; et le Chinois chrétien Lo-tsuén , qu'il a pu entre-
tenir à Shang-haï, était un grand exemple .pe ce que
peut le christianisme, même dans ces pays, sur les
âmes qu'il parvient à toucher. L'Espagne en a fourni
une preuve plus forte encore en rangeant sous sa domir
nation paternelle et débonnaire plus de 4 millions de
chrétiens dans les îles Philippines. Le traité de Wam-f
poa, qu'a su conclure avec autant d'adresse que de fer-
meté M. de Lagrené, le plénipotentiaire français en 1844,
assure une puissante garantie aux intérêts religieux, les
seuls qu'ait la France dans ces parages.
Nous recommandons bien vivement aussi à l'attention
des lecteurs toutes les observations de M. Jurien de là
Gravière sur les colonies néerlandaises et sur le systèmq
profondément habile et intelligent qui a été suivi de-
Euis 1815 par des hommes aussi éminents que MM. Daën-
dels, Van dÉn Bosch et Rochussen. Java., cultivée par
les régents indigènes au profit de la; population aussi
bien qu'au profit de la; Hollande, est un vrai chef-
d'œuvre de sagesse et de pqlitiquê-en même temps que
d'industrie ; et c'est, une moltirn de retrouver à
l'autre extrémité du monde la civilisation sachant si bien
mériter de l'humanité en répandant peu à peu l'ordre,
la justice et le travail chez des peuples qui ne connais-
saient guère jusqué-Ià tous ces bienfaits. L'illustre
M. Rochussen était gouverneur général des Indes néer-
landaises quand M. Jurien vint y aborder ; et il faut
voir en quels termes d'estime et de considération affec-
tueuse le commandant français parle du courage et de
l'énergie déployées dans la triple expédition de Bali près
Bornéo, en 1846, 1848 et 1849. L'organisation et la
prospérité de Java justifient bien des conquêtes. En moins
de vingt ans, Java a passé de 4 à 8 millions d'habitants,
grâce à la vaccine et à l'administration hollandaise.
Nous n'avons pu donner qu'une esquisse bien incom-
plète du livre de M. Jurien de la Gravière ; mais nous
serons heureux d'avoir inspiré du moins l'envie de le
lire. A côlé des pages sérieuses que nous venons de rap-
peler, on trouvera bien des pages charmantes, où les des-
criptions de la nature se mêlent aux observations de
mœurs. On se fera une idée assez juste de ces climats si
différents du nôtre ; on se fera surtout une idée de ces
peuples si peu semblables à nous, et l'on comprendra
mieux comment toutes lès nations chrétiennes peuvent
se rencontrer d'accord aujourd'hui sur cette vaste scène
où elles auront encore plus de devoirs à remplir que de
richesses à récolter.
: BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
ERRATUM,
Dans notre numéro du 25 mai, page 162' première ligne
de la première colonne, on aJait une omission qui rend la
pensée incomplète. II faut la rétablir ainsi :
«Autrefois un vaisseau de 80 canons et'de 3,000 tonneaux
J) tirait ordinairement 27 pieds d'éaii. Aujourd'hui il se con-
» slruit une frégate de 50 canons et de 3,400 tonneaux qui
» ne tirera pas plus de'.2 pieds. »
II s'agit de pieds anglais.
Y
< Nos souscripteurs trouveront- dans les trois volumes
que nous mettons à leur di.spositiori)les pièces suivantes.
Dans le premier volume;: 1
1° Exposé; 2° Mémoire: au: Vice-<-roï; 3° Acte de conces-
sion ; 4° Instructions aux ingénieurs.;. 5? Avant-projet;
6° Lettre à lord Slratford de Redclifîe ; 7° Lettre du
iJ'rrid vizir à S. A. le Vice-roL; 8° Rapport au Vice-roi
et instructions de S. A. ; 9° Opinion de M. Arthur An-
derson ; 1100pinion du capitaine Vetch ; 11° Opinion
de "Ml David Urquhart ; 12° Article du Moniteur sur les
avantages'du tracé direct ; 13'^Lettre au Times.
Dàns le Second volume :
'a lî-Un' deuxième exposé de M. Ferd de Lesseps sur la
stfiiaïi on .actuelle de l'affaire; -2° Une notice historique
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lémy Saint-Hilaire ; 3° Les procès-verbaux de la Com-
mission internationale; 4° Un mémoire de M. l'ingénieur
Pateocapa, ministre des travaux publics à Turin ; 5° La
réponse de M: Barthélémy Saint-Hilaire à la Revue d'E-
dimbourg ; 6b Une note de M. de Chancel sur le mouve-
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l'Occident ; 7° L'acte de concession, le cahier des charges
et les statuts de la Compagnie.
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